Né au Château de Montsûrs [1],fils de Jean de Montfort dit Guy XIII de Laval et d’ Anne de Montmorency-Laval . Il était par sa mère petit-fils par alliance du connétable Bertrand du Guesclin.
Le 9 mars 1428, la ville de Laval ayant été prise de nuit par escalade, la garnison et le jeune André de Lohéac, alors âgé de 17 ans, se retirèrent dans le château de Laval et s’y défendirent pendant 6 jours. Ils se rendirent enfin aux Anglais et n’emportèrent que leurs épées et leurs habits. Prisonnier de John Talbot, comte de Shrewsbury [2], il est libéré moyennant une rançon de 24 000 écus. Cette rançon est payée par Anne de Laval, sa mère, Guy XVI de Laval , son frère, Jeanne de Laval-Tinténiac , sa grand-mère et plusieurs de ses compagnons pour 8 000 écus. Il fut nommé lieutenant d’Arthur de Richemont, connétable de France [3] et gouverneur du Maine pour le roi.
Il rejoint le 8 juin 1429, à Selles-en-Berry [4], l’armée royale que réunit Jeanne d’Arc et Jean II duc d’Alençon, pour poursuivre la libération du Val de Loire après la levée du siège d’Orléans. Il se distingue, parmi d’autres, à Jargeau, Beaugency, et surtout à Patay où il combat à l’avant-garde.
Avec son frère Guy XIV de Laval, il suit le souverain à Reims pour assister au sacre de Charles VII.
En 1430, André de Lohéac est chargé de défendre Laval, qui avait été repris sur les Anglais le 25 septembre 1429.
En 1433, le roi Charles VII fait de Lohéac le gouverneur du comté de Laval [5], avec pouvoir d’assiéger les places anglaises de Normandie et d’y établir des gouverneurs. Avec Ambroise de Loré, il harcele l’ennemi du coté normand à Venables [6], capitaine anglais, de l’abbaye de Saint-Gilles en Cotentin où il s’est retiré, fait aux alentours des excursions désastreuses pour les habitants.
Il assiste au Siège de Paris. En 1439, il revint de nouveau à l’armée du roi qui, par suite de ses bons services, le nomma maréchal de France [7] en remplacement de Pierre de Rieux , décédé.
En 1441, il continua à combattre les Anglais autour de Paris ; il commandait l’armée au siège de Pontoise, sous le roi et le dauphin, lors de l’assaut qui emporta la ville ; il commandait la troisième attaque au boulevard du Pont, à la tête de la plus forte partie de l’armée ; au bout de deux heures et demie la ville fut prise.
Plus tard il se distingua contre la garnison anglaise de Mantes, qui fit une sortie jusqu’aux portes de Paris : il la défit entièrement et revint dans la capitale avec un grand nombre de prisonniers. L’année suivante, en 1442, il se trouva au siège de Beauvais. En 1443, le maréchal de Lohéac alla avec le dauphin faire lever le siège de Dieppe. Il ramèna à l’obéissance le comte d’Armagnac Jean V d’Armagnac , qui tenait en prison la comtesse de Comminges, son épouse, dont il n’avait pas d’enfant, afin de la contraindre à lui faire donation de ses terres.
En 1445, André de Lohéac participe au tournoi organisé lors du mariage de Marguerite d’Anjou , mariée par procuration, en la collégiale Saint-Georges de Nancy [8], à Henri VI, roi d’Angleterre.
En 1446, il participe au tournoi organisé par René d’Anjou à Saumur, et connu sous le nom d’Emprise du château de Joyeuse-Garde [9].
Il se marie en 1451 avec Marie de Montmorency-Laval dite Marie de Rais , dame de Retz, fille unique de Gilles de Rais et veuve de Prigent VII de Coëtivy . Par ce mariage, il devient le nouveau baron de Retz et, entre autres, seigneur de Machecoul, de Champtocé-sur-Loire, etc.
En 1451, il se trouva à la reddition de toute la Guyenne, aux sièges de Blaye, Bourbourg-Fronsac, à la prise de Bordeaux le 24 juin, et enfin au siège de Bayonne qui se rendit à lui le 20 août10.
En 1453, les Anglais étant rentrés par trahison dans plusieurs villes de la Guyenne, le roi envoya pour les chasser le maréchal de Lohéac ; il mit le siège devant Castillon le 13 juillet ; les Anglais vinrent en grand nombre sous la conduite de John Talbot, pour faire lever le siège ; ils attaquèrent les Français, mais ils furent battus ; Talbot et son fils, furent tués ; dès le lendemain, 19 juillet, Castillon se rendit ; Fronsac, Libourne, Langon, Cadillac, se rendirent également. Bordeaux restait à prendre, on en forma le blocus ; après plusieurs assauts l’ennemi qui manquait de vivres fut obligé de capituler le 14 octobre, et les Anglais furent entièrement chassés de France ; le roi fit alors bâtir près de Bordeaux les forts Trompette et du Ham.
Après la soumission de la Guyenne, il revient à Laval où il possède l’hôtel de Loué et au château de Montjean [10], qu’il fait relever. Il reste dans ce château pendant presque toute l’année 1454. Après le mariage de sa nièce Jeanne de Laval avec René d’Anjou, il reçoit l’ordre du roi de France de marcher contre Jean V d’Armagnac.
Avec Jean Poton de Xaintrailles et le comte de Clermont, il entre sur les terres du comte à la tête des troupes de Guienne et se rend maître en peu de temps de 17 villes ou places fortes. Lectoure [11], malgré son château parfaitement fortifié, ne peut l’arrêter que quelques jours et doit à son tour faire sa soumission.
André de Lohéac quitte la cour et habite tantôt à Laval, tantôt à Nantes jusqu’en 1465.
Le duc de Bretagne, désirant maintenir le nombre de neuf grandes baronnies du duché, diminué par la réunion de plusieurs des baronnies anciennes sur une même tête, rétablit la baronnie de Lanvaux et la donne à André de Lohéac.
Il fait partie de l’opposition au roi Louis XI, et fait partie de la Ligue du bien public. Il suit la révolte des princes et conduit 500 hommes d’armes.
Victorieuse à Montlhéry, l’armée quitte Étampes pour aller devant Paris ; André de Lohéac et Odet d’Aydie commandent l’avant-garde. Ce sont eux qui, arrivés au pont de Charenton, prennent, au moyen de l’artillerie, la tour et les fortifications qui en défendaient le passage.
Ils logent à Conflans ; le reste de l’armée s’établit à Saint-Maur. Louis XI parvint, par son adresse, à désunir tous les seigneurs qui s’étaient ligués et il fit la paix avec eux par le traité de Saint-Maur [12] en date du 29 octobre1465, dont l’une des conditions était qu’André de Lohéac serait premier maréchal de France.
Louis XI lui rendit donc sa charge de maréchal de France en 1465. En 1466, il fut nommé amiral de France, place qu’il cumula avec celle de maréchal jusqu’en 1476. En 1468, Louis XI le nomma lieutenant général du gouvernement de Paris.
Après la fin de la guerre de la Ligue du Bien public, les Laval et Louis XI entretinrent de bonnes relations. La famille est restée en partie loyale au roi, et celui-ci en retour appréciait son soutien. En 1467, il marque sa gratitude en nommant les Laval au rang de membres éminents du royaume.
Le retour en faveur d’André auprès du roi est aussi marqué lors de la création de l’Ordre de Saint-Michel. Le fait d’être nommé dans les 15 premiers chevaliers de l’ordre est un honneur royal, mais aussi un moyen pour le roi de s’offrir allégeance des nobles principaux de son royaume. Le fait qu’André de Lohéac et Louis de Laval-Châtillon soient choisis parmi les 15 premiers chevaliers marquent l’importance de la famille de Laval à l’époque. Le maréchal de Lohéac fut le quatrième chevalier promu.
André de Lohéac fut nommé, en 1471, gouverneur de la Picardie. En 1472, il résiste avec succès aux attaques de Charles le Téméraire à Beauvais, bien défendue par ses habitants à la tête desquels s’illustre Jeanne Hachette.
Louis XI vint au mois d’août 1472 demander l’hospitalité au maréchal derrière des épais murs du château de Montjean. En 1481, le roi lui donna la seigneurie de la ville de Pontoise.
II passa dans son hôtel de Laval les dernières années de sa vie. André de Lohéac meurt le 29 décembre 1486 à Laval sans postérité.
Il fut enterré dans le chœur de la collégiale Saint-Tugal de Laval [13] par Philippe de Luxembourg , évêque du Mans.