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L’histoire pour le plaisir

Sourmak ou Surmak

dimanche 21 février 2016, par lucien jallamion

Sourmak ou Surmak (mort en 444)

Catholicos ou anti-catholicos de 428 à 429 puis de 437 à 444

Emblème de l'Église apostolique arménienneSourmak semble être d’origine arménienne et appartient probablement à la deuxième lignée d’hommes d’église du pays, issue d’Albanios de Manazkert [1].

Lorsqu’en 428, le catholicos Sahak 1er refuse de suivre les nakharark [2] en plaidant contre le dernier roi arsacide, Artaxias IV , auprès du suzerain sassanide, Vahram V , celui-ci le dépose en 428 et remplacé par Sourmak.

Sourmak s’attire cependant très vite l’inimitié des nakharark et, à leur demande, est à son tour déposé en 429 par le marzpan [3] perse Veh Mihr Chapour , tout en recevant néanmoins la charge d’évêque du Bznounik [4].

Un prélat perse de langue syrienne, Berkicho, lui succède jusqu’en 432, date de son remplacement par un autre prélat perse de langue syrienne, Samuel, exerçant les fonctions temporelles de la charge, alors que Sahak 1er reprend les fonctions spirituelles notamment la consécration des évêques.

Sourmak revient sur le devant de la scène en 437, à la mort de Samuel, qu’il a soutenu, et dont il reprend les fonctions. Dans le même temps, les fonctions spirituelles passent à Hovsep 1er de Holotsim . Sourmak les conserves jusqu’à sa mort en 444, date à laquelle une tentative de réunification des fonctions catholicossales se produit en la personne de Hovsep 1er.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Patricia Boisson-Chernorhokian, « Vision chalcédonienne et non chalcédonienne de la liste des patriarches de l’Église arménienne jusqu’au xe siècle », dans Nina Garsoïan (dir.), L’Arménie et Byzance : histoire et culture, Paris, Publications de la Sorbonne,‎ 1996

Notes

[1] Malazgirt est une ville de la province de Muş, en Turquie orientale. La ville était un important centre commercial de l’ancien royaume d’Arménie où elle était le siège des princes Manavazian, puis de l’empire byzantin.

[2] Le nakharar est un satrape héréditaire en Arménie. Ce titre est de premier ordre au sein de la noblesse arménienne antique et médiévale. Durant cette période, l’Arménie est divisée en larges domaines, propriétés d’une famille noble et gouvernés par l’un de ses membres, auquel les titres nahapet (chef de famille) ou tanuter (maître de maison) sont donnés. Les autres membres d’une famille de nakharar gouvernent à leur tour des portions plus petites du domaine familial. Les ’nakharark’ jouissant d’une grande autorité sont reconnus comme ishkhans (princes). Ce système a souvent été qualifié de féodal pour des raisons pratiques ; cependant, il est différent du système féodal qui apparaît ultérieurement en Europe occidentale. Le domaine dans son entièreté est en fait gouverné par une seule personne mais est toutefois considéré comme étant la propriété de l’ensemble de sa famille élargie, de telle sorte que, si le dirigeant vient à mourir sans laisser d’héritier, un membre d’une autre branche de la famille lui succède. En outre, l’aliénation d’une partie du domaine familial n’est permise qu’en faveur d’un autre membre de la famille ou avec l’autorisation de la famille. Ceci peut également expliquer pourquoi les familles de l’Arménie médiévale sont normalement endogamiques, afin de ne pas disperser des parties du domaine, comme cela aurait été le cas si elles avaient dû en céder des parties en dot1. Cette structure subsiste inchangée pendant de nombreux siècles jusqu’aux invasions mongoles au 13ème siècle.

[3] Le marzpanat ou marzbanat est le système de gouvernement instauré par les Sassanides en Arménie, en vigueur de 428 à 646. À sa tête est installé un marzpan ou marzban (« gouverneur »).

[4] nord du lac de Van