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Caius Galerius Valerius Maximianus dit Galère

mardi 8 mars 2022, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 9 août 2011).

Caius Galerius Valerius Maximianus dit Galère

Caius Galerius Valerius Maximianus dit Galère

Il naquit vers 250, probablement dans un village nommé Florentiana, en Mésie Supérieure [1]. Son père était un simple paysan. Quant à sa mère, elle se nommait Romula. Quoique païenne bon teint, c’était, paraît-il, une femme très pieuse qui provenait d’une région située au-delà du Danube [2].

Bien qu’on n’en connût rien, la carrière de l’ancien berger fut sans doute brillante et son ascension rapide. Il servit sous les empereurs Aurélien et Probus avant d’être distingué par Dioclétien qui, en 293, le promut au rang d’empereur adjoint. Il s’employa avec une belle énergie à défendre toutes les provinces dont il avait la charge.

Naturellement, sa tâche la plus importante fut de surveiller la frontière du Danube, fort exposée aux assauts de Barbares venus des steppes de l’Asie, ou d’autres peuplades germaniques que les terrifiantes hordes asiatiques repoussaient devant eux. En 294 et 295 il refoula les incursions des Goths [3], puis, en 296 et 297 celles des Sarmates [4] et des Marcomans [5].

Il pacifia si bien son domaine qu’en 296 Dioclétien estima possible de le retirer du front danubien pour le faire venir auprès de lui, en Orient. Fort de ses succès contre les Barbares du Danube, il commit la grave erreur de sous-estimer ses nouveaux adversaires. Il traversa l’Euphrate [6] pour frapper directement le cœur du royaume perse. Mais il se fit battre aux environs de la ville de Carrhes [7], il parvint à sauver sa vie et, ramena les débris de sa belle armée en territoire romain.

Dès 297, le vaincu de Carrhes, avide de revanche, réapparaissait en territoire perse à la tête d’une puissante armée. Cette fois, il y mit plus de finesse. Au lieu d’une attaque frontale sur l’Euphrate, il passa par l’Arménie.

C’était le point faible du système de défense ennemi. Le sentiment national des Arméniens était d’autant plus vif que les Perses venaient d’annexer leur pays et de renverser leur roi. Bien soutenue par les habitants du pays, la puissante armée de Galère occupa l’Arménie, restaura le roi Tiridate puis écrasa les forces perses. Le campement de Narseh fut pris et ses épouses capturées.

Le gros de l’armée perse anéanti en Arménie, la route vers le cœur du royaume perse était ouverte. Sans rencontrer d’opposition, il fondit vers le Sud, envahit la Mésopotamie et s’empara de Ctésiphon [8], la capitale ennemie. En 298, le Roi des Rois Narseh n’eut plus qu’à signer le traité de paix de Nisibe [9].

Le souverain perse reconnaissait définitivement que, sous le sceptre chrétien de Tiridate, l’Arménie resterait à jamais un protectorat romain. En outre, par ce traité, le roi sassanide restituait à Rome ses provinces mésopotamiennes, et lui livrait, en prime, 5 autres provinces dans la haute vallée du Tigre [10]. Jamais l’Empire romain n’avait été aussi vaste qu’en cette fin du 3ème siècle et jamais général romain ne fut plus populaire que Galère.

Après sa glorieuse victoire sur les Perses, Galère revint vers le Danube. Entre 299 et 305, il combattit victorieusement les Sarmates et les Carpes [11] qui s’agitaient sur les rives du fleuve.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Encyclopédia Britanica/ Galerius/ petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 529

Notes

[1] Bulgarie

[2] Le Danube est le deuxième fleuve d’Europe par sa longueur (après la Volga qui coule entièrement en Russie). Il prend sa source dans la Forêt-Noire en Allemagne lorsque deux cours d’eau, la Brigach et la Breg, se rencontrent à Donaueschingen où le fleuve prend le nom de Danube. La longueur du Danube dépend du point de départ considéré : 2 852 km pour la confluence de Donaueschingen mais 3 019 km à partir de la source de la Breg. Il coule vers l’est et baigne plusieurs capitales de l’Europe centrale, orientale et méridionale

[3] Les Goths faisaient partie des peuples germaniques. Selon leurs propres traditions, ils seraient originaires de la Scandinavie. Ils provenaient peut-être de l’île de Gotland. Mais ils pourraient également être issus du Götaland en Suède méridionale ou bien du Nord de la Pologne actuelle. Au début de notre ère, ils s’installèrent dans la région de l’estuaire de la Vistule. Dans la seconde partie du 2ème siècle, une partie des Goths migrèrent vers le sud-est en direction de la mer Noire. Dès le 3ème siècle les Goths étaient fixés dans la région de l’Ukraine moderne et de la Biélorussie où ils furent probablement rejoints par d’autres groupes qui ont été plus ou moins intégrés dans la tribu. Les Goths formaient un seul peuple jusqu’à la fin du 3ème siècle. Après un premier affrontement avec l’Empire romain dans le sud-est de l’Europe au début du siècle, ils se séparèrent en deux groupes : les Greuthunges à l’Est et les Tervinges à l’Ouest qui deviendront par la suite les Ostrogoths ou « Goths brillants », à l’Est, et les Wisigoths ou « Goths sages » à l’Ouest.

[4] Les Sarmates sont un ancien peuple scythique de nomades des steppes, appartenant sur le plan ethno-linguistique au rameau iranien septentrional du grand ensemble indo-européen. Ils étaient établis à l’origine entre le Don et l’Oural. C’est aux 3ème et 2ème siècles av. jc que les Sarmates supplantent ces derniers en Ukraine. Leur poussée vers l’ouest se poursuit jusqu’au 1er siècle. À partir du 1er siècle av. jc, alors qu’ils dominent la steppe européenne, les Iazyges, les Urges, les Roxolans et les Scythes royaux, qui reconnaissaient l’autorité d’un roi, vont former une coalition. Des lanciers sarmates sont recrutés par Rome au cours du 2èmesiècle. L’intégration de ces unités auxiliaires se traduit par l’adoption de l’armement et des techniques militaires steppiques ainsi que par la création d’unités spécialisés. À partir du 3ème siècle une partie des Sarmates fut soumise aux Goths. Dès lors, ils font partie d’une coalition de peuples germaniques et non-germaniques, connue sous le nom de culture de Tcherniakov. À la fin du 4ème siècle, sous la pression des Huns certains groupes de Sarmates prirent part aux migrations et s’installèrent sur le territoire romain.

[5] Les Marcomans sont un peuple germanique occidental, connu notamment grâce à l’historien romain Tacite qui les situe entre Naristes et Quades, dans l’actuelle Moravie. Au début du 1er siècle de l’ère chrétienne, les Marcomans créent un royaume éphémère « centré sur la Bohême qui venait d’être enlevée aux Celtes Boïens » ; leur plus grand roi, Marobod avait été otage à Rome durant sa jeunesse. C’est également vers cette époque que naît l’alphabet germanique runique, ou Futhark, dont les Marcomans sont peut-être les auteurs. Au 2ème siècle de l’ère chrétienne, les Marcomans, établis sur le bas-Danube, font peser, avec les Quades, une menace constante sur le limes danubien (la frontière de l’Empire romain), probablement sous la pression des Goths et des Gépides. En 166–167, les Marcomans sont alliés aux Lombards et tentent de franchir le Danube en Pannonie (Hongrie actuelle). Ils réalisent plusieurs incursions sur le territoire impérial, jusqu’en 180 : en 169, ils sont vaincus avec les Quades par l’Empereur Marc-Aurèle et soumis pendant un temps, mais se révoltent à nouveau.

[6] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

[7] Harran (ou Carrhes) est une ville et un district de Turquie, ainsi qu’un site archéologique au sud-est de la Turquie actuelle, au croisement des routes de Damas, de Karkemich et de Ninive. Cette situation en a fait un point stratégique au cours de l’Histoire. Des inscriptions assyriennes mentionnent ce lieu vers 1100 avant l’ère chrétienne sous le nom de Harranu qui signifierait route en akkadien. Harran fut brûlé par les Hittites.

[8] Ctésiphon est une ancienne ville parthe, située face à Séleucie du Tigre, sur la rive gauche du Tigre, à 30 km au sud-est de la ville actuelle de Bagdad, en Irak.La ville s’étendait sur 30 km². Son seul vestige resté visible est la grande arche Taq-i Kisra au sud-est de la ville actuelle de Salman Pak Elle est fondée par les Parthes qui en font leur résidence d’hiver. Elle fut la capitale des Perses sous les Sassanides. Julien II dit l’apostat y remporta une bataille décisive en 363, mais il fut tué peu après. En 637, Ctésiphon tomba aux mains des musulmans durant la conquête de la Perse sous le commandement de Sa`d ibn Abi Waqqas, à l’époque du calife `Omar ibn al-Khattab. Ils en récupérèrent les matériaux pour construire Bagdad. Elle prend alors le nom d’Al-Madâ’in. La population ne subit pas préjudice mais les palais et les archives furent brûlés..

[9] La Paix de Nisibis ou Nisibe est un accord conclu entre l’Empire romain et les Sassanides à Nisibe (aujourd’hui Nusaybin en Turquie) en 298 selon la date traditionnelle ou peut être en 299.

[10] Le Tigre est un fleuve de Mésopotamie long de 1 900 km. Ce fleuve prend sa source en Turquie comme l’autre grand fleuve de la région l’Euphrate.

[11] Les Carpes ou Carpiens sont une partie des Daces ou Gètes (Thraces du Nord), vivant pendant l’Antiquité sur le territoire de la future Moldavie. Restant au 2ème et au 3ème siècles en dehors du contrôle de l’Empire romain, ils représentent alors pour celui-ci un ennemi. Des empereurs romains reçoivent de leur combat contre eux le titre honorifique de « Carpicus Maximus ». Au 3ème siècle, ils contribuent avec les Goths à chasser les Romains hors de Dacie, et ils prennent le contrôle de toute la Dacie au nord du Danube. Les Goths attaqueront ensuite la province de Mésie