Né à Tulle, il fut successivement le secrétaire particulier de John Law et celui du Régent dont il critique le système par conviction mercantiliste. Il fait l’apologie du luxe, ce qui lui vaut l’approbation de Voltaire . Il est considéré comme étant un précurseur du mouvement physiocratique [1].
Issu d’une famille de robe, il se destine au barreau et s’établit à Bordeaux en qualité d’avocat. S’étant lié avec des savants et des hommes de lettres, il change d’orientation et ne s’occupe plus que de littérature et de questions économiques.
Il fonde en 1715 une petite académie dont l’une de ses connaissances, le duc de La Force Henri Jacques Nompar de Caumont se déclare protecteur, et dont il est le secrétaire perpétuel. Mais deux ou trois ans après, ce même duc de La Force, qui fait partie du Conseil des finances institué après la mort de Louis XIV tente de le convaincre de rejoindre Paris.
Lorsque ce conseil cesse d’exister, Melon passe dans les bureaux du Contrôleur Général Marc-René de Voyer de Paulmy d’Argenson , qui le nomme plus tard inspecteur général des fermes à Bordeaux ; mais il quitte ce poste pour venir travailler à Paris sous les ordres de l’ abbé Dubois , ministre des affaires étrangères, puis il résigne ses fonctions nouvelles, et devient le secrétaire de Law, jusqu’à la faillite du système en 1720.
Alors Melon passe en la même qualité au service du régent, et y demeure jusqu’à la mort de ce dernier, époque à laquelle il revient à la vie privée.
Cinq ans après, en 1734, il publie son “Essai Politique sur le Commerce”, qui obtient un véritable succès et consacre sa réputation. Jean-François Melon réaffirme le bien-fondé de l’application de la théorie Mercantile, de la préférence nationale, du recours aux tarifs douaniers compensateurs, protecteurs et rémunérateurs, et les bienfaits d’une législation économique pour éviter les abus et protéger les consommateurs, clients et employés.
Jean-François Melon s’est aussi intéressé dans cet ouvrage de 1734 à la dette publique. Lorsque l’endettement se réalise auprès de prêteurs Français, Jean-François Melon considère que le pays se prête à lui-même, ce qui provoque un transfert non pas d’une génération à l’autre, mais d’un groupe social à l’autre, les contribuables subissent en effet le poids de la dette, alors que les rentiers, qui détiennent cette dette, en bénéficient.
Il précise également sa conception de l’économie politique dans cet ouvrage. Il s’agit d’augmenter la puissance de la France face à ses rivaux étrangers, et de ce fait, d’améliorer le bien-être et la prospérité du peuple français.
Melon a écrit un chapitre sur l’esclavage, dans lequel il se demande si le remplacement de la domesticité par l’esclavage ne serait pas une mesure à prendre dans l’intérêt du travail, des bonnes mœurs et de l’État.
À part cette incongruité liée à son époque, les vues de Melon, prises dans leur ensemble, sont celles d’un homme de bien. Il attaque les abus avec fermeté et modération en même temps.