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Claudius Ptolemaeus dit Ptolémée

dimanche 4 février 2018, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 7 août 2011).

Claudius Ptolemaeus dit Ptolémée (vers 90-vers 168)

Astronome et astrologue grec

Claudius Ptolemaeus dit Ptolémée Astronome et astrologue grec

Il fut l’auteur de plusieurs traités scientifiques, dont 2 ont exercé par la suite une très grande influence sur les sciences islamique et européenne.

L’un est “le traité d’astronomie”, qui est aujourd’hui connu sous le nom de l’Almageste [1].

Dans ce traité, il reprend ces différents modèles observationnels et prévisionnels astronomiques couvrant une période de plus de 8 siècles. Il présente ses données sous forme de tableaux utiles pour déterminer la position de planètes.

C’est aussi dans ce travail, qu’il a proposé un modèle géocentrique du système solaire, qui fut accepté dans les mondes occidental et arabe pendant plus de 1300 ans. Ce système a été reconnu en Europe et utilisé comme référence pendant plus de 14 siècles avant que Nicolas Copernic n’élabore sa théorie.

L’Almageste contient également un catalogue d’étoiles et une liste de 48 constellations, antérieure au système moderne de constellations bien que ne couvrant pas toute la sphère céleste. Il a décrit l’astrolabe [2] inventé probablement par Hipparque. Sa méthode et son modèle de calcul ont été adoptés avec quelques modifications dans le monde arabophone et en Inde car ils étaient d’une précision suffisante pour satisfaire les besoins des astronomes, des astrologues, des détenteurs de calendriers et des navigateurs.

L’autre est la Géographie, qui est une discussion approfondie sur les connaissances géographiques du monde gréco-romain. Celle-ci est une autre œuvre majeure. Il s’agit d’une compilation des connaissances de la géographie du monde à l’époque de l’empire romain sous le règne de Hadrien. Il s’est essentiellement appuyé sur les travaux d’un autre géographe, Marinus de Tyr, et sur les index géographiques des empires romain et perse, mais la plupart de ses sources au-delà du périmètre de l’empire étaient d’origines douteuses.

La première partie de la Géographie est une discussion sur les données et les méthodes qu’il a utilisées. Comme pour le modèle du système solaire dans l’Almageste, il unifia dans un grand ensemble toutes les informations dont il disposait. Il attribua des coordonnées à tous les lieux et particularités géographiques qu’il connaissait, dans une grille qui couvrait le globe. La latitude était mesurée à partir de l’équateur, comme aujourd’hui, mais il préférait l’exprimer selon la durée du jour le plus long plutôt qu’en degrés. Il fixa le méridien de longitude 0 au point le plus à l’ouest qu’il connaissait, les Canaries.

Il imaginait aussi et fournissait des instructions sur la façon de dessiner des cartes, à la fois de tout le monde habité et des provinces romaines. Dans la 2ème partie, il fournissait les listes topographiques nécessaires, et des légendes aux cartes.

Cet ouvrage fut jusqu’au 16ème siècle le guide de tous les voyageurs qui, à chaque découverte, croyaient reconnaître quelque contrée déjà indiquée par celui-ci. Il estimait la circonférence de la terre, à laquelle il donnait une forme sphérique, à 180 000 stades, environ 33 345 km. Pour la partie habitable, il assignait une longitude de 72 000 stades et une latitude de 40 000 stades.

Le traité de Ptolémée sur l’astrologie, le “Tetrabiblos” fut l’ouvrage astrologique le plus célèbre de l’antiquité. Il exerça une grande influence dans l’étude des corps célestes dans la sphère sublunaire. Ainsi, il fournissait des explications des effets astrologiques des planètes, en fonction de leurs effets chauffant, rafraîchissant, mouillant, et séchant. Il traite en particulier de l’astrologie horoscopique en 4 livres qui consiste en une interprétation thématique à l’aide de l’érection d’une carte basée sur un tableau déterminant l’emplacement des 7 planètes, Soleil compris, connues de l’époque à un moment donné.

Il estimait que l’astrologie est comme la médecine qui est hypothétique en raison de nombreux facteurs variables à prendre en compte. Ces facteurs étaient pour lui principalement, la race, le pays et l’éducation qui devaient affecter une personne au même titre que la position des planètes dans le ciel au moment de la naissance.

Il a également écrit “les Harmoniques”, un traité de musicologie de référence sur la théorie et les principes mathématiques de la musique.

Après une critique des approches de ses prédécesseurs, il y plaide pour baser des intervalles musicaux sur des proportions mathématiques, contrairement aux partisans de Aristoxène, soutenus par observation empirique. Il a présenté ses propres divisions du tétracorde [3] et de l’octave [4], qu’il a dérivés avec l’aide d’un monocorde [5]. Celles-ci contribuèrent très largement au développement de la théorie musicale au 16ème siècle.

Il a découvert un théorème qui dit que dans un quadrilatère convexe inscrit dans un cercle, le produit des diagonales est égal à la somme des produits des côtés opposés. Il a aussi découvert une façon de calculer pi en utilisant la base 60. Dans “Optique”, il traite des propriétés de la lumière notamment, la réflexion, la réfraction et la couleur. Ce travail est une partie importante de l’histoire de l’optique.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Imago Mundi/ Ptolémée (Chaude), de Péluse

Notes

[1] L’Almageste est une œuvre de Claude Ptolémée datant du 2ème siècle. Elle constitue la somme des connaissances les plus avancées de l’antiquité en mathématiques et en astronomie.

[2] L’astrolabe est une double projection plane (le plus souvent une projection polaire) qui permet de représenter le mouvement des astres sur la voûte céleste. Le principe de sa construction est connu depuis l’époque grecque : son invention est attribuée classiquement à Hipparque.

[3] Le tétracorde est un polycorde constitué de quatre notes conjointes qui se suivent dans le sens ascendant et qui sont séparées respectivement par 1 ton - 1 ton - 1/2 ton.

[4] En musique, une octave est l’intervalle séparant deux sons dont la fréquence fondamentale de l’un vaut le double de la fréquence de l’autre. Divisée en plusieurs sous-intervalles, elle permet de définir les gammes. D’un point de vue harmonique, l’octave est l’intervalle le plus consonant. Son renversement est un unisson. L’octave augmentée ou diminuée est rarissime.

[5] Le monocorde désigne, soit un son unique pris dans une échelle quelconque, l’intervalle correspondant est l’unisson, soit un instrument primitif constitué d’une caisse de résonance et d’une corde unique sous laquelle coulisse un chevalet.