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L’histoire pour le plaisir

Alaviv ou Alawiw

jeudi 30 juillet 2015, par lucien jallamion

Alaviv ou Alawiw

Chef wisigoth de la 2ème moitié du 4ème siècle

Carte des migrations et des royaumes gothiques, 1er au IV siècle (source : Spiridon Ion Cepleanu)Avec Fritigern, il mena une partie des Wisigoths [1] au sud du Danube, dans l’Empire romain, pour fuir les Huns dirigés par Balamber.

Prince de « race royale », Alaviv abandonna le paganisme pour se convertir au christianisme arien prêché par Ulfila et, selon Socrate le Scolastique, prit la défense de ses compatriotes ariens [2], persécutés par le roi des Wisigoths Athanaric, resté fidèle aux dieux germaniques.

Face à la menace des Huns [3] qui, récemment apparus sur les rives de la mer Noire avaient soumis les Alains [4] et détruit l’empire ostrogoth [5] du roi Ermanaric, les Wisigoths finirent par se diviser en deux parties : l’une, restée fidèle au paganisme et au roi Athanaric, se réfugia dans les Carpates jusqu’à un plateau abrupt et presque inaccessible appelé Caucaland par Ammien Marcellin, l’autre partie (la plus nombreuse), dirigée par Alaviv et Fritigern, se dirigea vers la frontière de l’Empire romain, sur le Danube.

Alaviv et Fritigern se mirent à la tête de 20 000 hommes en état de porter des armes, en plus de leurs familles et de Ulfila, en tête de son clergé, et franchirent le Danube pour se diriger vers la Mésie inférieure [6] et supplier l’empereur romain Valens de leur accorder des « terres à cultiver ».

La manière cruelle et insultante dont les commandants romains procédèrent à leur colonisation, poussa Alaviv et Fritigern à la révolte. En effet, quand les femmes, les jeunes filles, les enfants furent mis à part pour être internés, les préposés romains, tribuns, centurions, officiers civils, agents de prostitution, se jetèrent sur eux comme sur une proie qui leur était dévolue. Selon Zosime, on enlevait les jeunes garçons pour les réduire en servitude. De plus, selon Ammien Marcellin, les Romains essayèrent en 377 d’égorger Fritigern et Alaviv au cours d’un banquet, et la guerre commença. Grossies par des bandes barbares à la solde des Romains mais révoltées contre l’Empire, et renforcées par des troupes ostrogothiques dirigées par Safrax et Alatheus , les troupes d’Alaviv et de Fritigern battirent d’abord une armée romaine à Marcianopolis [7] puis livrèrent le 9 août 378 sous les murs d’Andrinople [8] une bataille dans laquelle l’empereur Valens périt, brûlé vif dans une cabane de paysan qui se trouvait à peu de distance du champ de bataille et qui fut incendiée par des guerriers wisigoths.

L’armée romaine décimée, Alaviv et Fritigern portèrent alors le fer et le feu dans toutes ces contrées, et restèrent en possession définitive de la Mésie et de la Thrace [9]. Les Wisigoths furent de ce fait le premier peuple "barbare" à s’installer dans un Empire romain déclinant, affaibli par l’anarchie politique et militaire, les conflits religieux et les tensions sociales, les pertes militaires. Alaviv fut peut-être le père du roi Alaric.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Alaviv/ Portail de la Rome antique • section Empire romain/ Wisigoths

Notes

[1] Les Wisigoths ou Tervinges étaient un peuple germanique issu des Goths. Les Wisigoths sont ceux qui, migrant depuis la région de la mer Noire, s’installèrent vers 270-275 dans la province romaine abandonnée de Dacie (actuelle Roumanie), au sein de l’Empire romain, alors que les Ostrogoths s’installèrent, pour leur part, en Sarmatie (actuelle Ukraine). Les Wisigoths migrèrent à nouveau vers l’ouest dès 376 et vécurent au sein de l’Empire romain d’Occident, en Hispanie et en Aquitaine.

[2] L’arianisme est un courant de pensée théologique des débuts du christianisme, due à Arius, théologien alexandrin au début du 4ème siècle, et dont le point central concerne les positions respectives des concepts de « Dieu le père » et « son fils Jésus ». La pensée de l’arianisme affirme que si Dieu est divin, son Fils, lui, est d’abord humain, mais un humain disposant d’une part de divinité. Le premier concile de Nicée, convoqué par Constantin en 325, rejeta l’arianisme.

[3] Les Huns sont un ancien peuple nomade originaire de l’Asie centrale, dont la présence en Europe est attestée à partir du 4ème siècle et qui y établirent le vaste empire hunnique. L’origine des Huns est disputée : bien que dès le 18ème siècle, l’orientaliste français Joseph de Guignes les ait reliés aux Xiongnu, voisins septentrionaux des Chinois jusqu’au 1er siècle et que de nombreuses études ultérieures se soient attachées à démontrer ou infirmer cette parenté, aucun consensus n’a encore été établi sur le sujet. Les Huns ont joué un rôle important dans le cadre des grandes invasions qui contribuèrent à l’écroulement de l’Empire romain d’Occident. Sous le règne d’Attila, l’empire est unifié mais ne lui survit pas plus d’un an. Les descendants et successeurs des Huns occupent encore diverses parties de l’Europe de l’Est et d’Asie centrale entre les 4ème et 6ème siècles, et laissent encore quelques traces dans le Caucase jusqu’au début du 8ème siècle.

[4] Les Alains étaient un peuple scythique, probablement originaire du pays des Alains, dans le Caucase, dont l’Ossétie ou Alanie est l’avatar actuel : les Ossètes d’aujourd’hui, qui vivent de part et d’autre de la passe de Darial ou Dar-i-Alan, la « passe des Alains », se présentent comme les descendants directs des Alains, qui étaient des cavaliers nomades apparentés aux Sarmates et très proches des Iazyges, des Roxolans et des Taïfales.

[5] Les Ostrogoths étaient une des deux fractions des Goths, peuple germanique venu des confins de la Baltique et établi au 4ème siècle en Ukraine et en Russie méridionale, au nord de la mer Noire. Ils jouèrent un rôle considérable dans les événements de la fin de l’Empire romain.

[6] La Mésie est une ancienne région géographique et historique située au sud du cours inférieur du Danube, dans les actuelles Serbie, Bulgarie (nord) et Roumanie (extrémité sud-est).

[7] Marcianopolis était une cité romaine située dans la province romaine de Mésie. Ses ruines se trouvent, aujourd’hui, sous le quartier de Réka Dévnya, situé à 2,55 km au nord-est du centre de la ville de Devnya (Bulgarie).

[8] Edirne (autrefois Andrinople ou Adrianople) est la préfecture de la province turque du même nom, limitrophe de la Bulgarie et de la Grèce. Il y eut plusieurs batailles d’Andrinople au 4ème siècle : dans l’une, Constantin défit Licinius, en 324 ; dans l’autre, la fameuse bataille d’Andrinople de 378 où l’armée romaine était commandée par l’empereur romain Valens et certaines tribus germaniques, principalement des Wisigoths (Goths Thervingues) et des Ostrogoths (Goths Greuthungues), étaient commandées par Fritigern.

[9] La Thrace, est une région de la péninsule balkanique partagée entre la Bulgarie (Thrace du nord), la Grèce (Thrace occidentale ou Thrace égéenne) et la Turquie (Thrace orientale). Elle doit son nom aux Thraces, peuple indo-européen qui occupait la région dans l’Antiquité. Selon la mythologie grecque, le dieu Dionysos et le héros Orphée en sont originaires.