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L’histoire pour le plaisir

René II de Rohan

mardi 21 juillet 2015, par lucien jallamion

René II de Rohan (1550-1586) Seigneur de Blain et de Ploërmel

Château des Rohan, à BlainChef des armées de Jeanne d’Albret à 19 ans quand Henri IV est encore mineur. Il est le protecteur de François Viète, qu’il propulse au Parlement de Rennes, puis à la charge de maître des requêtes [1].

Sa mère est Isabeau d’Albret , tante de Jeanne d’Albret, reine de Navarre, ce qui fait de lui l’oncle d’Henri III de Navarre. Son père est René 1er de Rohan , prince de Léon, comte de Porhoët, seigneur de Beauvoir et de la Garnache, chevalier de l’ordre du Roi et capitaine d’une compagnie des ordonnances.

Né en 1550, Ce fils est l’avant-dernier du couple. Son frère aîné, Henri 1er de Rohan , porte donc, avant lui, le titre de vicomte de Rohan. Avec son autre frère, Jean, et sa sœur Françoise, tous quatre sont élevés dans la nouvelle religion calviniste. Leur château familial est celui de Blain en Bretagne. Son père meurt quand il a deux ans.

Le 15 février 1566, son frère aîné, vicomte de Rohan épouse Françoise de Tournemine, fille de René de Tournemine, seigneur de la Hunandaye. Françoise de Tournemine est catholique. Leur mère, Isabelle d’Albrey, tente en vain d’empêcher ce mariage, de Pontivy, où elle s’est retirée.

Jean s’empare du château de son frère et avec vingt hommes d’armes, avant que les nouveaux mariés n’y soient revenus. Il s’empare des pièces de tapisserie, des robes de drap d’or, des meubles, et fait transporter le tout au pays de Saintonge et de Poitou. Henri 1er de Rohan, fort mécontent de ce coup de main, poursuit en justice son frère.

René de Rohan ne commence à faire parler de lui qu’à la bataille de Moncontour [2]. Il n’a que 19 ans et se nomme d’après sa terre de Pontivy mais parvient à conserver à sa sœur Françoise son château de Beauvoir-sur-Mer. Après douze jours, il rend le château aux troupes catholiques, dans les conditions les plus honorables. En 1570, Pontivy retiré à La Rochelle, y trouve sa tante, Jeanne d’Albret, les amies de sa sœur, la dame de Soubise Antoinette d’Aubeterre et sa fille, Catherine de Parthenay ainsi que son époux, le baron Charles de Quellenec qui vient de s’échapper de la déroute de Jarnac.

Après avoir chassé les armées catholiques de Marans [3], Pontivy, est nommé chef de toutes les troupes de l’Angouinois par Jeanne d’Albret jusqu’à la majorité du futur Henri IV. Après Tonnay-Charente [4], et tout le littoral de la Saintonge [5], Saintes [6] se rend à lui et à Quellenec. Le 8 août 1570, à Saint-Germain-en-Laye, la paix est signée qui marque la fin de cette seconde guerre civile.

En 1571, la curie romaine statue sur le sort de sa sœur et refuse de reconnaître son mariage oral avec le duc de Nemours Jacques de Savoie .

Peu après, pour pourvoir cette malheureuse sœur, séduite puis abandonné par le plus sémillant des jeunes catholiques de la cour d’Henri II, et de ses successeurs, la famille de Rohan effectue la transaction en fait de partages entre les frères Henry, vicomte de Rohan, René de Rohan, seigneur de Pontivi, Louis, M. de Rohan, fils du prince René de Rohan, et leur sœur Françoise de Rohan, dame de Nemours, du 19 juin 1571

Lors du massacre de la Saint-Barthélémy, Jean de Rohan s’échappe par miracle de Paris. La veille, il est sorti dans les faubourgs avec le vidame [7] de Chartres, le comte de Montgommery Gabriel 1er de Montgommery et plusieurs autres, à l’aube, il ne se présente aux portes que pour s’enfuir, et rallier la Rochelle, poursuivi par les troupes de Guise jusqu’à Montfort.

Jean meurt en 1574, et René porte alors le nom de Frontenay, la seconde terre des Rohan. L’année suivante, il soutient le siège de Lusignan [8]. Le duc de Montpensier Louis III de Montpensier , chef des armées catholiques, touché de l’héroïsme des assiégés, leur accorde les articles les plus honorables. Il permet à Frontenay et aux gentilshommes de sortir avec armes et bagages ; quant aux soldats, avec leurs arquebuses, les mèches éteintes et les drapeaux pliés dans des coffres. Les ministres et leurs familles pouvant se retirer à La Rochelle.

Depuis la mort de Charles de Quellenec, auprès de qui Rohan a combattu, Catherine de Parthenay est revenue à la Rochelle. Catherine, d’abord promise au fils de l’Amiral Coligny a été mariée au baron de Quellenec à 14 ans. Mais son mariage n’a pas été consommé. René la demande en justes noces mais Aubeterre le refuse, car il n’est pas assez titré. Il semble que le mathématicien François Viète, alors secrétaire de Françoise de Rohan, après avoir été le précepteur de Catherine de Parthenay et le secrétaire d’Antoinette d’Aubeterre ait joué un rôle dans le rapprochement des deux maisons.

Le sort va les favoriser, Henri, après avoir signé son testament meurt le 12 juin 1575, à peine âgé de quarante ans laissant une fille Judith, qui meurt à son tour 12 jours après son père. René, devient ainsi vicomte de Rohan, comte de Porhoët, et plus rien ne s’oppose à ses vœux. La douairière de Soubise, dit-on, fit grâce d’une de ses terres au serviteur qui lui apprit cette nouvelle avant même que René le sus.

Le contrat de mariage entre René vicomte de Rohan et Catherine de Parthenay, est signé le 15 août 1575 et peu après, une transaction entre Françoise de Tournemine, dame douairière de Rohan et René vicomte de Rohan, touchant le douaire de cette dame et la succession de Judith de Rohan sa fille, du 26 août 1575 livre le château de Blain au jeune couple.

Catherine de Parthenay apporte au Vicomte de Rohan, Soubise en Saintonge [9], le Parc-Mouchamps [10] en Bas Poitou, Fresnay en Bretagne [11], la Garnache, Beauvoir-sur-Mer… Elle a vingt et un ans, et une éducation supérieure à celle de toutes les femmes de son époque. Elle manie le grec, le latin, et l’hébreu, se passionne pour l’astronomie, sait aussi quelques mathématiques. C’est elle qui en a inspiré la passion à son ancien précepteur. Elle a fait jouer dans La Rochelle assiégée une tragédie, Holopherne et, calviniste convaincue, elle ne songe qu’à porter la nouvelle doctrine à Blain.

Grâce à l’influence de Rohan sur Charles IX, elle fait nommer son ancien précepteur au Parlement de Rennes, puis maître des requêtes, sous Henri III. Il le leur rendra bien, puisqu’en 1579, pendant la paix de Flers, François Viète obtient l’érection de la terre de Loudun en duché.

La guerre civile recommence en septembre 1585. Ce sont les débuts des exactions du duc de Mercœur Philippe-Emmanuel de Lorraine en Bretagne. Les troupes de Condé, prises en tenailles entre Joyeuse, Mayenne et Biron se défont. Condé gagne Saint-Malo et s’embarque pour Guernesey, Rohan trouve un refuge à La Rochelle. Il y meurt épuisé, au bout d’un an. Il a 36 ans et laisse dans ses terres de Blain, menacées par les troupes catholiques une veuve et cinq enfants au-dessous de 10 ans.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia René II de Rohan/ Portail du protestantisme/ Famille de Rohan

Notes

[1] Le titre de maître des requêtes est porté en France, ainsi que dans certains autres pays d’Europe, depuis le Moyen Âge, par les titulaires de certaines hautes fonctions judiciaires et administratives. Les maîtres des requêtes étaient les collaborateurs du chancelier de France, dont ils dépendaient étroitement. Ils étaient associés à l’œuvre de justice à travers l’audience du sceau et le Conseil des parties, auquel ils assistaient. Ils siégeaient par quartiers trimestriels. Chaque quartier avait son doyen. Le doyen des doyens avait rang de conseiller d’État. Au Conseil, les maîtres des requêtes étaient debout et découverts. Ils étaient membres du parlement de Paris où ils pouvaient siéger mais pas plus de quatre en même temps. Ils n’étaient justiciables que devant les chambres assemblées du Parlement. Ils étaient fréquemment appelés comme rapporteurs dans les Conseils de gouvernement.

[2] Le 3 octobre 1569, les forces catholiques du roi Charles IX, sous le commandement du duc d’Anjou, battent à Moncontour dans le Poitou, les troupes huguenotes, commandées par l’amiral Gaspard de Coligny. Cette bataille a lieu durant la troisième guerre de religion.

[3] Marans est une commune du sud-ouest de la France située dans le département de la Charente-Maritime. En 1589, Henri IV prend la place après un siège de quatre jours. Marans devient une des places de sûreté protestantes.

[4] Tonnay-Charente est une commune du sud-ouest de la France située dans le département de la Charente-Maritime. Dès le xiie siècle, le port de Tonnay-Charente est un port de commerce actif sur la Charente dont le trafic fut fortement stimulé avec l’Angleterre, puis avec les villes de la Flandre, avec la Hollande et les ports de la Ligue Hanséatique.

[5] La Saintonge est une ancienne province française dont les limites ont plusieurs fois varié avec le temps. Apparaissant comme une marche frontalière entre les domaines capétien et plantagenêt durant le bas Moyen Âge, elle est secouée par des luttes incessantes entre 1152 et 1451, ses seigneurs hésitant souvent entre l’attachement anglo-aquitain et le lien avec Paris. Tout montre que l’attachement anglo-aquitain y a été prédominant jusque vers la moitié du 14ème siècle. Néanmoins, les erreurs de conduite de Henry de Grosmont, comte de Derby puis du Prince Noir contribuent progressivement à affaiblir le pouvoir anglo-aquitain, et la province passe définitivement sous le contrôle du roi de France en 1451.

[6] Saintes est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime. Au 16ème siècle, les conflits entre factions catholiques et protestantes conduisent à la destruction partielle de plusieurs monuments de la ville. La paix revenue voit le développement d’une politique de contre-Réforme marquée par l’implantation de nombreux ordres religieux, tandis que la relative tolérance vis-à-vis des huguenots s’amenuise au fil des années, provoquant une émigration d’une partie de la population réformée.

[7] Vidame est un titre de noblesse français assez rare. Le vidame est à l’origine celui qui mène l’armée d’un évêque et exerce au nom de celui-ci un certain nombre de droits féodaux. À l’époque moderne, le titre de vidame est intégré à la hiérarchie nobiliaire considéré comme équivalent à celui de vicomte. Certains titres de vidames étaient attachés à des fiefs, d’autres étaient héréditaires.

[8] En 1569, l’amiral de Coligny s’empara de la forteresse mais il fut forcé de la rendre en septembre de la même année. Durant la Cinquième guerre de religion, le duc de Montpensier réussit à prendre la ville en l’affamant en 1575, malgré la défense du vicomte de Rohan.

[9] Soubise est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime. Elle fut érigée en principauté pour les Rohan. Cette principauté jouissait d’une certaine liberté fiscale, ce qui en faisait un point de passage privilégié et bien situé pour la contrebande de tabac et d’étoffes d’importation.

[10] Le château du parc Soubise, aujourd’hui en ruines, est situé sur la commune de Mouchamps, dans le département français de la Vendée. Le parc Soubise fut la demeure principale de la famille des Parthenay-Larchevêque. Après le décès de Jean V de Parthenay, dit Soubise en 1566, il entre par sa fille, Catherine de Parthenay, dans la famille des Rohan en 1575.

[11] Fresnay-en-Retz est une commune de l’Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique. La commune fait partie de la Bretagne historique, dans le pays traditionnel du pays de Retz et dans le pays historique du Pays nantais.