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Lucius Septimius Severus dit Septime Sévère

dimanche 8 mars 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 6 août 2011).

Lucius Septimius Severus dit Septime Sévère (146-211)

Empereur romain de 193 à 211

Septime Sévère Empereur romain de 193 à 211

Né à Leptis Magna [1], une ville située en Tripolitaine [2] sur la côte de la Libye actuelle. Fils de Publius Septimus Geta, qui avait accédé à la citoyenneté romaine au cours du 1er siècle et de Fulvia Pia. Il appartenait à une famille de chevaliers aisés et il étudia la philosophie à Athènes et le droit à Rome. Il se maria en secondes noces avec Julia Domna, fille du grand prêtre d’Emèse, dont il eut 2 fils, Geta et Caracalla.

Grâce à un cousin ayant fréquenté la cour impériale, il quitte à l’âge de 18 ans Leptis Magna pour Rome, où il occupe diverses fonctions civiles et militaires. Après avoir fait une carrière de haut fonctionnaire en Sardaigne, en Afrique et en Syrie, il commandait les légions d’Illyrie [3] quand l’empereur Pertinax fut assassiné en 193. Proclamé empereur par ses soldats, il décida de marcher sur Rome.

En Orient, Pescennius Niger, légat de Syrie, refuse d’acclamer Septime Sévère. Septime Sévère réagit aussitôt, se déplaça en Orient et écrasa l’armée de Pescinus Niger mal entraînée. La bataille finale décisive a lieu à Issus [4] au printemps 194. Clodius Albinus, légat de Bretagne, également d’origine africaine, réclame une part du pouvoir. Son armée est importante et bien entraînée face aux Écossais.

Septime se concilie habilement Clodius Albinus en lui accordant le titre de César et le consulat pour l’année 194. En 195, après une campagne contre les Parthes [5], Septime Sévère fait proclamer Clodius Albinus ennemi public.

Celui-ci traversa la Manche en 196 avec ses légions. La bataille décisive eu lieu en février 197 à proximité de Lugdunum [6]. Septimius et ses légions furent victorieux. Clodius s’enfuit et se donna la mort.

Il élimina successivement ses compétiteurs Didius Julianus, Pescennius Niger et Albinius, se trouva seul maître en 197 et mit un terme à l’anarchie qui se prolongeait depuis la mort de Commode en 192. S’appuyant sur l’armée, il gouverna Rome en monarque absolu, bousculant les formes traditionnelles et menant une politique anti-sénatoriale. Pour remédier à la crise économique, il recourut à un dirigisme qui ne devait plus cesser de s’appesantir jusqu’à Dioclétien. L’augmentation des postes de procurateur et la multiplication des bureaux marquèrent l’essor de la bureaucratie de l’Etat. Sur le plan militaire, il prend de nombreuses mesures, il augmente considérablement le salaire des soldats, peut-être de moitié et provoqua ainsi un déséquilibre des finances et de l’économie, une telle revalorisation n’ayant pas été entreprise depuis 1 siècle.

Il améliora également l’annone militaire en créant officiellement l’institution. L’achat et l’entretien des équipements et du ravitaillement étant l’affaire des soldats, le transport est attribué à l’État et il en institue responsable la Poste impériale. Il rajuste le statut civil des militaires, en leur donnant le droit au mariage et à l’officialisation de leurs enfants, ce que la précédente libéralisation du statut par Claude interdisait.

Il fonda des collèges militaires et crée 3 légions supplémentaires, ce qui accroît l’effectif de l’armée de 10%. Il accorde enfin de nouveaux honneurs aux militaires, autorisant les officiers à porter un anneau d’or, privilège jusqu’alors réservé aux chevaliers. L’activité civile de Septime s’exprime également dans ses voyages de 199 à 203.

Lors d’un périple en Orient, il coupe la Syrie, dont sa femme est originaire, en 2 provinces, son but est de soulager le travail trop important du gouverneur mais également d’éviter toute tentative de coup d’État en divisant le pouvoir de chaque gouverneur et donc de leurs légions. En Afrique, il créé officiellement la province de Numidie [7] puis il visite l’Égypte, y rend hommage à la dépouille embaumée d’Alexandre le Grand et remonte le Nil jusqu’à Thèbes. Il proclama l’Égypte province libre d’Empire et accorda aux cités le droit de se doter d’institutions.

A Rome, il embellit la face sud du Palatin par l’érection d’une fontaine monumentale, le Septizodium [8], dédiée aux 7 astres majeurs, et par la construction d’une aile nouvelle du palais impérial. Il fait aussi entamer les travaux des thermes de Caracalla [9]. Par ailleurs, il restaure un grand nombre d’édifices endommagés par des incendies de la fin du règne de Commode, parmi lesquels le Temple de la Paix [10], le théâtre de Pompée [11], le portique d’Octavie [12], les Arcus Neroniani [13].

Excellent homme de guerre, il fut presque continuellement en guerre. Il battit à plusieurs reprises les Parthes et leur enleva la Mésopotamie en 199-201.

En 208, il entreprit une expédition en Grande Bretagne afin de repousser vers le nord les Calédoniens [14]. Au nord du mur d’Hadrien [15], il fit construire entre le Firth of Forth et le Firth of Clyde le mur de Sévère. Il mourut au cours de cette expédition. Ses fils Caracalla et Geta lui succèdent.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Histoire du monde/Antiquité/ Rome/Empereurs/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 1202

Notes

[1] Leptis Magna ou Lepcis Magna, était une des villes importantes de la république de Carthage. Sous Dioclétien, en 303, lors de la partition de l’Afrique Proconsulaire, elle devient la capitale de la nouvelle province, la Tripolitaine. Ses ruines sont situées près de la ville actuelle de Khoms, à environ 120 km à l’est de Tripoli, sur l’embouchure de l’oued Lebda en Libye.

[2] La Tripolitaine est une région historique de la Libye dont le nom, qui signifie « trois villes » en grec ancien, vient de Oea, Leptis Magna et Sabratha, les trois villes les plus importantes de la région depuis l’Antiquité. La Tripolitaine a ensuite donné son nom à Tripoli, appellation moderne d’Oea.

[3] L’Illyrie est un royaume des côtes de la rive orientale de l’Adriatique, correspondant à peu près à l’Ouest de la Croatie, de la Slovénie et de l’Albanie actuelle. Les Illyriens apparaissent vers le 20ème siècle av. jc. C’est un peuple de souche Indo-Européenne qui comprenait des Dalmates et des Pannoniens. Vers -1300 ils s’établissent sur les côtes Nord et Est de l’Adriatique. Les Illyriens sont les premiers avec les Grecs, à s’installer dans les Balkans et constituent un immense Royaume. Au VIIe siècle av. J.-C. et VIe siècle av. J.-C., l’Illyrie subit une forte héllénisation du fait de ses relations avec les Grecs, qui y ont fondé des comptoirs.

[4] La bataille d’Issos est la dernière grande bataille entre Septime Sévère proclamé empereur en 193 à Rome et Pescennius Niger proclamé empereur par ses troupes en Syrie.

[5] La Parthie est une région située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides, berceau de l’Empire parthe qui contrôle le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av.jc et 224 de notre ère. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord, aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan, et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[6] Lyon

[7] La Numidie est d’abord un ancien royaume berbère, qui alterna ensuite entre le statut de province et d’état vassal de l’Empire romain. Elle est située sur la bordure nord de l’Algérie moderne, bordé par la province romaine de Maurétanie, de nos jours l’Algérie et le Maroc, à l’ouest, la province romaine d’Afrique, la Tunisie, à l’est, la mer Méditerranée vers le nord , et le désert du Sahara vers le sud. Ses habitants étaient les Numides.

[8] Ce monument ésotérique était dédié aux sept astres majeurs le Soleil, la Lune et les cinq planètes connues des Anciens, qui ont aussi donné leur nom aux jours de la semaine

[9] Les thermes de Caracalla, inaugurés à Rome sous l’empereur romain Caracalla en 216 ap. jc, sont les plus grands et les plus luxueux thermes romains réalisés jusqu’alors, même s’ils seront dépassés par la suite. En plus des équipements concernant directement les bains, ce complexe proposait des activités variées (bains publics et privés, nage, massage, exercices de gymnastique, etc.), ce qui explique sa taille gigantesque. Une superficie de plus de onze hectares, de la place pour 1600 baigneurs, 64 citernes de 80 000 litres chacune, ce sont quelques-unes des caractéristiques remarquables des thermes de Caracalla. C’est aujourd’hui l’édifice thermal le mieux conservé de l’Empire romain.

[10] Il s’agit d’un ensemble monumental de 145 m sur 85 m, entouré d’un mur d’enceinte sur trois côtés et d’un grand portique à colonnes sur le quatrième côté. Il a été construit à l’est du forum de Nerva, à l’emplacement de l’ancien macellum incendié en 64.

[11] Le théâtre de Pompée est un théâtre romain situé au Champ de Mars, à Rome, dans le quartier du Parione, construit par le consul romain Pompée entre -61 et -55. Il est à Rome le premier théâtre construit en maçonnerie de façon durable et de dimensions monumentales.

[12] Le portique d’Octavie est un ensemble de monuments situé sur le Champ de Mars à Rome, près du théâtre de Marcellus. En plus de l’enceinte à colonnade, le portique se compose de divers édifices, dont deux entrées monumentales et deux temples, l’un dédié à Junon Regina et l’autre à Jupiter Stator.

[13] L’aqueduc de Néron (en latin : Arcus Neroniani) est construit par Néron et constitue une nouvelle branche de l’Aqua Claudia. L’aqueduc peut fournir de l’eau aux quatorze régions de la Rome augustéenne.

[14] La Calédonie est l’ancien nom de l’Écosse. C’est la forme française du terme latin Caledonia (utilisé aussi en anglais) qui désignait la partie de l’île de Bretagne au nord du mur d’Hadrien, puis du mur d’Antonin. Elle ne fut pas conquise par les Romains malgré l’expédition militaire de Julius Agricola en 84, et ne fit jamais partie de l’Empire romain. Une flotte romaine en fit le tour, vérifiant ainsi le caractère insulaire de la Bretagne et Tacite note que les cheveux roux et la stature des Calédoniens plaident en faveur d’une origine germanique. Ils auraient rejoint l’Écosse vers la fin de l’âge du bronze danois suite à une détérioration du climat. À partir du 3ème siècle, on utilise plutôt le nom de « Pictes » pour parler des habitants de la future Écosse.

[15] Le mur d’Hadrien est une fortification en pierre et en tourbe construite à partir de 122 après jc par les Romains sur toute la largeur de l’Angleterre pour protéger le sud de l’île des attaques des tribus calédoniennes de l’actuelle Écosse. Le nom est également parfois employé pour désigner la frontière entre l’Écosse et l’Angleterre, même si la frontière actuelle ne le suit pas.