Il est nommé l’Ancien pour le différencier de son fils Apollinaire de Laodicée parfois nommé Apollinaire le Jeune.
Originaire d’Alexandrie, il enseigna la grammaire et les lettres d’abord à Béryte [1] puis à Laodicée de Syrie [2]. Étant devenu veuf dans cette ville, il se fit moine, et fut ordonné prêtre à Laodicée.
Dans sa lutte contre le christianisme, l’empereur Julien avait défendu en 362 à tous les chrétiens d’enseigner la grammaire et la rhétorique, affirmant que ceux qui niaient les dieux d’Homère, de Démosthène, de Cicéron et de Virgile devaient se contenter de lire et de commenter dans leurs réunions les écrits de Luc et de Matthieu . C’était une manière de refuser aux chrétiens les études supérieures.
Pour pallier ceci, et permettre aux chrétiens d’étudier la pure langue grecque Apollinaire entreprit, avec son fils, de composer sur des thèmes chrétiens des ouvrages imités des auteurs anciens. Ainsi fut mis à contribution le style d’Homère, de Ménandre , d’Euripide, de Pindare et même de Platon.
Son goût pour les belles lettres lui valut par ailleurs quelques déboires avec son évêque. Un jour que les deux Apollinaires se trouvaient chez le sophiste païen Épiphane, celui-ci lut un hymne à Bacchus qui commençait par la formule ordinaire invitant les profanes à sortir. Si plusieurs des spectateurs se retirèrent, Apollinaire et son fils restèrent et applaudirent les vers du païen.
L’évêque Théodote jugeant cela peu compatible avec les qualités de prêtre pour le père et de lecteur pour le fils les suspendit temporairement.
On ignore la date de la mort d’Apollinaire qui eut cependant lieu avant que son fils, devenu évêque, ne formule les thèses christologiques qui furent condamnées comme hérétiques.