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Callistratos ou Callistrate d’Aphidna

mardi 10 septembre 2013, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 23 juillet 2011).

Callistratos ou Callistrate d’Aphidna (mort en 355 av.jc)

Homme politique et orateur athénien

Vue d'Athènes depuis l'Acropole (au fond le mont Lycabette).

Fils de Callicratès. Jugeant que la puissance de Thèbes posait une menace plus grande pour Athènes que celle, déclinante, de Sparte, il fut l’artisan avec Callias du traité de paix de 371 qui reconnaissait l’hégémonie d’Athènes sur mer et celle de Sparte sur terre. En 366, après la prise d’Oropos [1] par le tyran d’Érétrie [2] Thémison, il fut accusé avec Chabrias de trahison mais échappa à la condamnation.

Après de nouveaux échecs athéniens, il dut s’enfuir en Macédoine et il fut condamné à mort par contumace en 361. Il est d’abord accueilli par le roi de Macédoine, Perdiccas III, qu’il fait bénéficier de son expertise financière. Après la mort de ce dernier, en 360-359, il mène un groupe de colons de Thasos [3] fonder la colonie de Krènidès-Daton [4]. Après la prise de contrôle de la région par Philippe II, il se réfugia à Byzance. Revenu à Athènes sur la foi d’un oracle, il y est exécuté en 355.

Il est l’auteur de réformes importantes, notamment dans l’administration fiscale athénienne. En 378, il met en place le système de la proeisphora [5], par lequel 300 Athéniens parmi les plus riches sont placés en charge de 100 symmories [6] représentant chacune un centième du montant total imposable selon cet impôt exceptionnel qu’ils doivent ainsi avancer au trésor public. Il impose aux cités alliées d’Athènes de payer des contributions pour participer à l’effort de guerre.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia/ Portail de la Grèce antique/ Personnalité politique de la Grèce antique

Notes

[1] Oropos est une ville portuaire de l’Attique située à la frontière de la Béotie. Au 4ème siècle av. jc, le philosophe Dicéarque parle, dans sa correspondance avec son condisciple Théophraste de la cité d’Oropos, dont les habitants commettent des vols, de l’ostentation des Platéens, de l’esprit de contradiction des Thespiens, de l’obséquiosité des habitants de Coronée ou bien encore de la stupidité des habitants d’Haliarte

[2] Érétrie est une cité de la Grèce antique, située sur la côte occidentale de l’île d’Eubée, et qui a largement contribué au développement et au rayonnement de la civilisation grecque.

[3] Thasos ou Thásos ou Thassos est une île montagneuse de l’archipel grec, à 8 km du continent thrace et à l’Ouest de l’île de Samothrace, où s’établit une colonie (éponyme) de Paros en 680 av. J.-C. l’histoire de l’île est véritablement connue qu’à partir du moment où, vers 680 av. J.-C., elle fut colonisée par des Grecs originaires de Paros menés par Télésiclès, le père du poète Archiloque, suite à un oracle de Delphes.

Rapidement, la nouvelle cité étendit son aire d’influence sur le continent lui faisant face, où la présence de nombreux gisements miniers d’or et d’argent particulièrement riches, entre le Strymon à l’ouest et le Nestos à l’est, assurèrent sa prospérité : vers 500 av. J.-C., la cité était riche, puissante, possédait une importante flotte de guerre et avait construit une enceinte. Lors des guerres médiques, les Thasiens se soumirent au roi Darius en 492 av. jc et organisèrent, en 480, pour Xerxès et son armée un repas qui coûta à la cité, selon Hérodote, une somme supérieure aux revenus annuels de la cité. Après la défaite perse, Thasos adhéra à la ligue de Délos en 477 av. jc en apportant l’appoint de sa flotte. La disparition de la puissance perse sur le continent lui permit d’y étendre son influence. Mais au milieu des années 460, les Thasiens se heurtèrent aux intérêts de leurs alliés athéniens dans la région, notamment autour des gisements miniers du mont Pangée. En 465, Thasos abandonna la ligue de Délos, ce qui entraîna une réaction immédiate des Athèniens qui l’emportèrent sur mer et, après débarquement, leur imposèrent, sous la direction de Cimon, un siège de deux ans au terme duquel, en 463, les Thasiens, après avoir vainement fait appel à Sparte, acceptèrent de se rendre. Malgré la domination spartiate, Thasos revint dans l’orbite athénienne dès 389 et entra dans la seconde confédération athénienne en 375. La cité est alors fort prospère et son rayonnement commercial important. La montée en puissance de la Macédoine, n’entama pas cette prospérité, et c’est seulement en 202 que le roi de Macédoine Philippe V prit le contrôle de la cité... pour peu de temps puisque vaincu par les Romains en 199, le Sénat romain déclara l’année suivante la liberté pour tous les Grecs.

Thasos constitua dès lors un allié indéfectible de la République romaine, ce qui lui permit de devenir la principale métropole de la région aux 2ème siècle av. J.‑C. et 1er siècle av. jc. En remerciement pour cette fidélité, notamment lors du siège que lui fit subir Mithridate, roi du Pont, le Sénat romain rendit à Thasos, en 80 av. jc ses territoires sur le continent. Tombé en disgrâce lors des révoltes de la fin de la République, la cité retrouva tous ses anciens privilège sous Auguste et prospéra jusqu’au 3ème siècle. Après des destructions importantes subies par la cité, peut-être à la suite de l’invasion des Hérules, l’avènement du christianisme contribua à une véritable renaissance de la cité. Puis Thasos fut entièrement détruite au début du 7ème siècle par les invasions slaves qui ravageaient alors tout l’Empire byzantin.

[4] Krènidès, fut une colonie de l’île de Thasos. Elle est fondée en 360 av. jc sous la direction de l’homme politique athénien en exil Callistratos, sur le piémont Sud du mont Orbélos (actuel mont Lékani) en Macédoine orientale.

[5] En Grèce antique, la proeisphora est une liturgie (service public imposé à un riche particulier) par laquelle un groupe d’hommes riches avance à la cité le montant de l’eisphora (impôt exceptionnel sur le capital) et se rembourse ensuite auprès de l’ensemble des contribuables. L’objectif est essentiellement de pallier la lenteur du recouvrement.

[6] À Athènes au 4ème siècle av. jc, une symmorie (« groupe de répartition ») désigne un groupe de contribuables chargés de prendre en charge collectivement le financement d’une triérarchie ou le paiement d’une part de l’eisphora levée par la cité.