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Grimoald 1er de Bénévent

mardi 7 octobre 2014, par lucien jallamion

Grimoald 1er de Bénévent (vers 600- 671)

Duc de Bénévent de 647 à 662-Roi des Lombards de 662 à 671

Grimoald 1er de Bénévent Duc de Bénévent de 647 à 662-Roi des Lombards de 662 à 671Fils du duc lombard Gisulf II du Frioul et de Ramhilde , une probable fille de Garibald, duc de Bavière.

Après avoir échapper avec ses frères à la captivité chez les Avars [1], il préfère s’exiler avec son frère aîné Rodoald à Bénévent chez leur parent le duc Arigis , lorsque leur oncle Gisulf II devient duc de Frioul après la mort de leurs aînés Tacco et Kakko.

Il succède à son frère Rodoald à la tête du duché de Bénévent en 647. En 662 Godepert roi arien sollicite l’aide de Grimoald, également arien, contre son frère Perctarith, par l’intermédiaire de son ambassadeur Garibald duc de Turin. Grimaold confie son duché de Bénévent à son fils Romuald et s’empresse de se rendre à Pavie où il tue Godepert, se proclame roi des Lombards et épouse, la princesse Théodota, fille du roi catholique Aripert.

Bon chef de guerre, son règne est marqué par de nombreuses guerres aux frontières. Il est victorieux à plusieurs reprises des Byzantins dirigés par l’empereur Constant II en personne, qui avait assiégé Bénévent, des Francs, alliés du roi Perctarith, à Asti, des Avars, chez qui il avait été otage dans sa jeunesse et enfin des peuplades slaves du nord-est de l’Italie, tout en soumettant la noblesse rebelle et les duchés autonomistes comme ceux de Spolète et du Frioul. Pour soumettre ce dernier, il fait appel à des Avars pour dévaster le duché. Il meurt naturellement en 671. Sa mort marque le début de la puissance de la noblesse face au pouvoir royal.

Le roi Grimoald est à l’origine de la présence de Bulgares en bénéventin. Après avoir accueilli vers 666 ces derniers comme simples mercenaires avec leur khân [2] Alzek ce dernier décide de rester en Italie.Ce dernier est alors envoyé avec ses hommes à Bénévent par Grimoald qui les fait installer avec femmes et enfants par son fils Romuald, Alzek devenant un gastald [3] lombard.

Les bulgares s’implanteront en Molise, région assez rude et pauvre située au nord de Bénévent, sur des terres dépeuplées .

Ces Bulgares forment un groupement distinct au moins jusqu’au début du 9ème siècle, conservant leurs us et coutumes et même leur langue venue d’Asie centrale. Plus d’un siècle après leur venue en Italie, ces Bulgares, pourtant peu nombreux, continuaient à parler la langue de leurs ancêtres.

Des détachements slaves suivent les Bulgares et se fixent également dans la région. Ils cessent probablement de former un groupe distinct au cours du 9ème siècle. Cependant, il semble encore qu’en pleine époque de l’Italie normande, certains groupes se définissent encore comme étant des Bulgares, justement dans la région du Molise.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Gianluigi Barni, La Conquête de l’Italie par les Lombards. VIe siècle. Les Événements. Le Mémorial des Siècles. Éditions Albin Michel, Paris (1975)

Notes

[1] Les Avars ou Avares sont un peuple de cavaliers nomades dirigés par un Khâgan, parfois identifiés aux Ruanruan qui menaçaient la Chine au 3ème siècle. Ils seraient originaires de Mongolie, connu par les Chinois sous le nom de Ruanruan. Au 5ème siècle, leur khan Chö-louen fonde un empire nomade de la Corée à l’Irtych. En 546, leurs vassaux Tölech se révoltent. Bumin, chef des Tujue, réprime la rébellion et réclame en récompense la main d’une princesse ruanruan, ce qui lui est refusée. Vexé, il se décide à la révolte et envoie une ambassade en Chine auprès des Wei. Il s’allie avec eux et épouse une princesse Tabghatch en 551. En 552, le dernier khan ruanruan, encerclé se donne la mort. L’empire Avar s’effondre et est remplacé en Mongolie par celui des Köktürks, les survivants se réfugient à la frontière de la Chine où les Qi du Nord, successeurs des Wei, les établissent comme fédérés. Ceux qui se dirigent vers l’Europe sont connus sous le nom d’Avars, ils migrent vers l’ouest tout en poussant devant eux de petites peuplades turco-mongoles. Ils occupèrent la plaine hongroise au 7ème siècle. Puis, ils furent intégrés à l’empire.

[2] Titre signifiant dirigeant en mongol et en turc. Le terme est parfois traduit comme signifiant souverain ou celui qui commande. Le féminin mongol de khan est khatoun. Un khan contrôle un khanat. Pour les hauts rangs, on se sert du titre de khagan. Le titre de khan était un des nombreux titres utilisés par les sultans de l’empire ottoman, ainsi que par les dirigeants de la Horde d’Or et les états descendants. Le titre de khan a aussi été utilisé par les dynasties turques seldjoukides du Proche-Orient pour désigner le dirigeant de plusieurs tribus, clans ou nations. Inférieur en rang à un atabey. Les dirigeants Jurchen et Mandchous ont également utilisé le titre de khan. Les titres de khan et de khan bahadur furent également honorifiques en Inde au temps des Grands Moghols, et plus tard par le Raj britannique comme un honneur pour les rangs nobles, souvent pour loyauté à la couronne. Le titre de khan fut aussi porté par les souverains bulgares entre 603 et 917.

[3] Le gastald était dans le royaume lombard d’Italie un fonctionnaire responsable de la gestion économique d’une partie du domaine royal. Le gastald était également investi des pouvoirs militaires et judiciaires. Cette fonction a survécu à la chute du royaume lombard, aussi bien dans le nord de l’Italie que dans le Mezzogiorno, dans le duché lombard de Bénévent et dans les principautés lombardes de Salerne et de Capoue. Au sein du thème byzantin de Longobardie principalement peuplé de Lombards, le fonctionnaire chargé de l’administration locale générale est aussi appelée gastald avant d’être peu à peu remplacé par les tourmarques. Dans la République de Venise, le gastaldo fut le plus haut dignitaire d’une scuola.