Fils de Jean de Berruyer, seigneur de Bernesault et de Marguerite de Thiboutot d’Alvimont. La grande œuvre de Berruyer, entré dans la Compagnie de Jésus [1] en 1697, est son “Histoire du Peuple de Dieu”, publié en 3 parties qui provoqua les condamnations des évêques de Montpellier [2] et de Soissons [3], de l’assemblée du clergé à Conflans, de la Sorbonne, des Papes Benoît XIV et Clément XIII , ce qui entraîna sa mise à l’Index en 1734.
La première partie de l’Histoire est intitulée Histoire du peuple de Dieu depuis son origine jusqu’à la venue du Messie. Une édition révisée et augmentée vit le jour à Paris en 1733. Suivit un supplément en 1734, contenant une continuation des prophéties de l’Ancien Testament, l’histoire de Job, les cartes nécessaires à la compréhension de l’histoire sacrée, etc. En 1736, 7 éditions de cette œuvre avait paru et elle avait été traduite en allemand, italien, espagnol et polonais.
La deuxième partie de l’Histoire parut à Paris, en 1753 Histoire du peuple de Dieu depuis la naissance du Messie jusqu’à la fin de la Synagogue. En 1754 une édition plus exacte parut à Anvers et une autre édition en 1755, à Paris.
La troisième partie de l’œuvre s’intitulait : “Histoire du peuple de Dieu, ou paraphrase des Epîtres des Apôtres”. La parution des diverses parties de cette œuvre suscita un tollé et une polémique aiguë. La liberté avec laquelle Berruyer décrivait certains faits était considérée comme inconvenante. L’auteur fut trouvé en faute grave pour avoir donné un air de roman plutôt que d’histoire sobre à des portions de l’histoire sacrée.
Certaines des propositions qu’il y formulait furent interprétées comme favorisant le nestorianisme [4]. Mais par dessus tout Berruyer fut blâmé pour avoir suivi les avis du jésuite Jean Hardouin qui contestait l’authenticité de la plus grande partie des littératures grecque et latine, classiques ou chrétiennes.
Pour ces raisons, son travail fut condamné par de nombreux évêques de France en particulier par Colbert, évêque de Montpellier, janséniste notoire et par l’archevêque de Paris, Christophe de Beaumont , par ses supérieurs jésuites, par la Sorbonne [5] et par le Parlement de Paris [6].
Il enseigna longtemps les humanités et vécut dans la maison professe de Paris, où il mourut le 18 février 1758.