Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 1er siècle de notre ère > Thomas l’Apôtre ou saint Thomas

Thomas l’Apôtre ou saint Thomas

lundi 1er avril 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 9 décembre 1013).

Thomas l’Apôtre ou saint Thomas

Thomas l'Apôtre ou saint Thomas

Son nom figure dans les listes d’apôtres des 3 évangiles synoptiques [1] et du livre des Actes des Apôtres [2].

L’évangile selon Jean [3] lui donne une place particulière. Il doute de la résurrection de Jésus-Christ, ce qui fait de lui le symbole de l’incrédulité religieuse. Diverses traditions le présentent comme envoyé en Adiabène [4] à Nisibe [5], puis dans le royaume indo-parthe du Taxila [6]. Il aurait porté la “Bonne nouvelle” jusqu’en Inde du Sud où il est considéré comme le fondateur de l’Église.

Arrivé en Inde en 52, il y serait mort, martyr, aux environs des années 70, sur la colline qui s’appelle aujourd’hui Mont Saint-Thomas, près de Mylapore [7]. Son tombeau se trouve dans la crypte de la basilique Saint-Thomas de Chennai [8].

Il est présent dans la plupart des textes chrétiens antiques, et deux apocryphes lui sont attribués, l’évangile de Thomas [9] et les Actes de Thomas [10].

Il est le patron des chrétiens qui persévèrent dans la foi tout en connaissant le doute. Il était traditionnellement représenté portant une lance, pour évoquer la façon dont il a été tué et une équerre symbolisant sa fonction d’architecte. Cette fonction d’architecte fait référence à la construction du palais du roi indo-parthe du Taxila Gondopharès, qui selon les Actes de Thomas a obtenu de Jésus qu’il lui envoie Thomas.

Selon le texte des Actes de Thomas, pendant syriaque [11] des Actes des apôtres mais absent du corpus du Nouveau Testament et déclaré apocryphe au 6ème siècle, l’apôtre Thomas a d’abord quitté Antioche [12] vers l’an 37 pour aller évangéliser Ninive [13] en compagnie de Barthélémy. Il crée des églises dans le nord de l’espace perse, dominé à l’époque par les Parthes, l’Adiabène et l’Arménie. Il fait ensuite la même chose dans le Gandhara [14], où son roi Gondopharès 1er, accueille favorablement sa prédication, en dépit d’un conflit sur la façon de payer les ouvriers qui travaillent sous les ordres de Thomas à la construction d’un palais royal

Thomas quitte le pays après la mort du roi vers 48, peut-être à cause de l’invasion des Yue-Tche [15] en 51. Les traditions des Chrétiens de saint Thomas datent son arrivée à Cranganore [16] au Kerala [17] à la fin de l’an 52.

Un second voyage mène Thomas en Inde du Sud par bateau. Il arrive à Cranganore au Kerala à la fin de l’an 52, où l’araméen était parlé et où vivait une communauté juive. Il tente de l’évangéliser, mais aurait eu plus de succès auprès des autochtones, et baptise de nombreuses personnes de la haute caste et de la famille royale, qui forment alors le noyau de la première communauté chrétienne en Inde. De 52 à 63, il fonde au total 7 Églises au Kérala ainsi qu’au Tamil Nadu [18] et au Sri Lanka [19], alors appelé Tabropane.

Thomas est, selon la tradition, martyrisé dans les années 70, alors qu’il priait dans une grotte montagneuse à Mylapore, appelée aujourd’hui “Mont Saint-Thomas”, près de Madras. Il aurait été tué d’un coup de lance dans le dos. La basilique Saint-Thomas de l’Archidiocèse de Madras-Mylapore fut construite là où, d’après une ancienne tradition, se trouve le tombeau de saint Thomas.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia/ Thomas (apôtre)/ Portail du christianisme /Personnages du Nouveau Testament

Notes

[1] évangile de Marc, évangile de Matthieu et évangile de Luc

[2] Le récit des Actes des Apôtres, cinquième livre du Nouveau Testament, est la seconde partie de l’œuvre dédicacée à Théophile et attribuée à saint Luc, la première partie étant l’Évangile selon Luc. Le récit débute avec l’Ascension, suivie de la Pentecôte, et relate les débuts de l’Église primitive qui se constitua autour des Apôtres à Jérusalem et se répandit ensuite en Judée, Galilée et Samarie et dans les communautés juives de la diaspora, avant de se séparer d’elles.

[3] L’Évangile selon Jean est un évangile, c’est-à-dire un texte qui rapporte la vie et les paroles de Jésus de Nazareth dans le but de transmettre la foi chrétienne. Dans la tradition chrétienne c’est le dernier des quatre évangiles canoniques du Nouveau Testament, et il a été attribué traditionnellement à l’un des disciples de Jésus, l’apôtre Jean, fils de Zébédée.

[4] L’Adiabène est une région de l’Assyrie en Mésopotamie située entre le Grand Zab et le Petit Zab, deux affluents du Tigre. Elle est située autour de la ville d’Arbèles (proche de l’actuelle Erbil en Irak). L’Adiabène est aussi le nom d’une satrapie de l’Empire perse, qui devint un royaume après sa conquête par l’Empire parthe. Le plus souvent le royaume d’Adiabène était vassal de l’Empire parthe, mais il a aussi parfois été vassal de l’Arménie. Située aux lisières de trois puissances (l’Empire romain, l’Empire parthe, l’Arménie), l’Adiabène a souvent su jouer sur ces trois grands « protecteurs » pour se ménager le plus grand espace d’indépendance. Au premier siècle, le royaume d’Adiabène s’est peu à peu étendu vers l’ouest en empiétant surtout sur l’Arménie et l’Osroène, jusqu’aux villes de Carrhes et d’Édesse. À cette époque, il a peut-être aussi contrôlé Hatra1 (région au nord de l’Irak, près de Mossoul). L’Adiabène est surtout connue à partir des années 30, lorsque ses souverains (dynastie Monobaze) se convertissent au judaïsme, allant même jusqu’à participer à la révolte juive en Judée contre l’Empire romain en 66–70. Par la suite, l’Adiabène subit plusieurs invasions romaines, notamment sous Trajan (116-117), puis à la fin du 2ème siècle (Septime Sévère). Au début du 3ème siècle est créée la province romaine d’Assyrie, marquant la fin de l’Adiabène. Elle est finalement perdue pour Rome en 363, sous le règne de l’empereur Jovien, au profit de la dynastie perse des Sassanides.

[5] Nisibin, Turquie

[6] Taxila est situé dans le district de Râwalpindî, dans la province pakistanaise du Pendjab, à sa frontière avec la Province de Khyber Pakhtunkhwa, à l’ouest d’Islâmâbâd et près de l’extrémité de la Grand Trunk Road.

[7] Mylapore ou Méliapour, est un quartier sud de la ville moderne de Chennai (anciennement Madras), en Inde. C’était la capitale d’un petit royaume tamoul. C’est à Méliapour que saint Thomas aurait été enterré, avant que son corps ne soit transféré à Édesse.

[8] La basilique Saint-Thomas est une église sise en bord de mer (baie du Bengale) à Mylapore (aujourd’hui un quartier sud de la ville de Chennai) en Inde. Dans une crypte sous l’autel principal se trouve le tombeau présumé de l’apôtre Saint Thomas.

[9] L’évangile selon Thomas est un évangile qui ne comporte que des paroles attribuées à Jésus. Il a probablement été écrit en grec et contient des logia peut-être antérieurs à l’écriture des plus anciens évangiles canoniques. Il a par la suite été déclaré apocryphe par la Grande Église au point de totalement disparaître. Contrairement aux autres apocryphes rejetés pour l’absence de message spirituel de leurs anecdotes, il ne contient guère d’anecdotes ni de récit et consiste presque exclusivement en messages spirituels.

[10] Les Actes de Thomas sont un texte chrétien antique relatant les voyages missionnaires de l’apôtre Thomas dans une partie de sa prédication au royaume indo-parthe du Taxila.

[11] dialecte de l’araméen

[12] Antioche est une ville de Turquie proche de la frontière syrienne, chef-lieu de la province de Hatay.

[13] Ninive est une ancienne ville de l’Assyrie, dans le nord de la Mésopotamie. Elle se situait sur la rive est (gauche) du Tigre, au confluent du Khosr, dans les faubourgs de la ville moderne de Mossoul, en Irak, dont le centre se trouve de l’autre côté du fleuve. Ninive est l’une des plus anciennes cités de Mésopotamie. Elle était un important carrefour de routes commerciales traversant le Tigre. Elle occupait une position stratégique sur la grande route entre la mer Méditerranée et le plateau iranien, ce qui lui a apporté la prospérité, de sorte qu’elle est devenue l’une des plus grandes cités de toute la région. Elle doit néanmoins sa plus grande expansion urbaine au choix du roi assyrien Sennacherib d’en faire la capitale de son grand empire au début du 7ème siècle av. jc. Ninive est alors entourée de remparts de briques sur une longueur de 12 km. L’espace total de la cité couvrait 750 hectares à son apogée.

[14] Le Gandhara est le nom antique d’une région située dans le nord-ouest de l’actuel Pakistan et l’est de l’Afghanistan, incluant les vallées de la Swat et de la Kaboul jusqu’à l’Indus. Ses villes principales sont Purushapura l’actuelle Peshawar et, sur sa frontière orientale, Taxila, centres commerciaux de premier plan entre l’Inde et l’Occident au début de notre ère.

[15] Durant l’Antiquité, à une date inconnue, les Yuezhi ou Yue-Tche ont fondé le premier empire connu de l’Asie centrale. Ils étaient apparentés aux Tokhariens des Grecs. Ce peuple nous est connu grâce aux chroniques chinoises.

[16] Cranganore ou Kodungallur une ville de l’État du Kerala en Inde, dans le district de Thrissur. C’est dans cette ville que l’apôtre Thomas est censé avoir débarqué en Inde pour évangéliser les populations locales. La tradition indique qu’il commença cette tâche par la communauté juive qui s’y trouvait.

[17] Le Kerala ou Kérala est un État indien. La langue principale est le malayalam qui fait partie des langues dravidiennes, famille linguistique dominante en Inde du Sud. Les missionnaires de l’Église de l’Orient y répandent le christianisme vers le 1er siècle de notre ère.

[18] Le Tamil Nadu est un État de l’Inde du Sud. Le Tamil Nadu est bordé au nord par l’Andhra Pradesh, au nord-ouest par le Karnataka, à l’est par le golfe du Bengale, l’ouest par le Kérala et au sud il a une frontière maritime avec le Sri Lanka.

[19] Le Sri Lanka (ex-Ceylan) est un pays d’Asie du sud. C’est une île située au sud-est de l’Inde, peuplée d’environ vingt millions de personnes d’origines, de religions, de langues et de coutumes différentes. Elle a porté auparavant les noms de Taprobane, Serendib, puis Ceylan jusqu’en 1972.