Il contribua à consolider la formation d’un royaume germanique en apportant aux souverains, Louis l’Enfant puis Conrad de Franconie, l’appui des évêchés rhénans.
D’origine Souabe, il fut probablement formé au monastère de Reichenau [1], dont il était abbé en 888. Il fut aussi abbé d’Ellwangen [2].
Il se fit bientôt remarquer du roi Arnulf, qui le nomma archevêque de Mayence en 891. Hatton était à ce point écouté du souverain qu’on le surnommait en son temps le cœur du roi. Il présida l’important synode de Tribur [3] en 895 et accompagna le roi en Italie en 894 et 895, où le pape Formose le reçut avec beaucoup d’égards. La mort du roi Arnulf en 899 le porta à la régence du Saint Empire, et en fit le protecteur du prince Louis, dit Louis l’Enfant, dont il imposa l’autorité au duc de Lorraine Zwentibold, bâtard d’Arnulf.
Loin de négliger ses intérêts, il s’assura en 896 le bénéfice de l’abbaye d’Ellwangen puis en 898 celui de l’Abbaye de Lorsch. Il prit parti pour la famille franconienne des Conradiens contre les Babenberg. À l’issue de la bataille de Fritzlar [4] en 906, il négocia la capture du comte Adalbert de Babenberg et le fit exécuter, reniant par là sa promesse de sauvegarde. Hatton conserva son influence tout au long du règne de Louis l’Enfant, et à la mort du roi en 911, il fut l’un des plus fervent partisan de l’élection du duc Conrad de Franconie au trône. Lorsque la guerre éclata entre Conrad et le duc de Saxe Henri l’Oiseleur, les Saxons attribuèrent l’attitude de Conrad à l’influence de Hatton, qui avait intérêt à empêcher Henri d’asseoir son autorité en Thuringe, car l’archevêque de Mayence y détenait d’importantes possessions.
Accusé de comploter pour assassiner Henri, il vit les terres de l’évêché en Saxe et en Thuringe ravagées.
Il mourut le 15 mai 953.