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Louis Capet devant la Convention

samedi 21 septembre 2013, par lucien jallamion

Louis Capet devant la Convention

Le 3 décembre 1792 à lieu l’ouverture du procès de Louis XVI. C’est après d’interminables tergiversations et controverses d’ordre juridique que s’ouvre le procès du roi de France et de Navarre. La Convention elle-même s’est érigée en tribunal. D’emblée en ce jour d’ouverture du procès de Louis Capet, Robespierre se prononce pour la mort du roi “ Le roi n’est point un accusé. Vous n’avez point une sentence à rendre pour ou contre un homme, mais une mesure de salut public à prendre, un acte de providence nationale à exercer”.

Le 11 décembre Louis XVI est face à ses juges. La foule est dense dans les tribunes pour voir celui qui fut le roi de France et de Navarre comparaître devant la Convention, qui s’est constituée en tribunal et qui siège dans la salle du Manège, aux Tuileries. Silence lourd lorsque entre Louis Capet, qui n’a pu se raser car l’usage du rasoir lui est interdit au Temple. “Louis, le peuple français vous accuse d’avoir commis une multitude de crimes pour établir sa tyrannie en détruisant la liberté.” Habillé d’une simple redingote de drap noisette ouverte sur un gilet blanc, il demeure impassible à la lecture de l’acte d’accusation qui énumère tous les faits et gestes du roi depuis le mois de juin 1789. Lorsqu’il cherche à reconnaître un visage, myope, sans lunettes, il est contraint de plisser les yeux. Pendant le procès, qui durera jusqu’au 20 janvier 1793, le roi déclarera “ Je ne me fais pas d’illusion sur mon sort ; les ingrats qui m’ont détrôné ne s’arrêteront pas au milieu de leur carrière ; ils auraient trop à rougir de voir sans cesse sous leurs yeux leur victime. Je subirai le sort de Charles 1er ; mon sang coulera pour me punir de n’en avoir jamais versé.”

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Exécution de Louis XVI, gravure de Berthaut d’après Swebach-Desfontaines. Bibliothèque de l’Institut d’histoire de la Révolution

Le roi Louis XVI a été déposé après la journée révolutionnaire du 10 août 1792. C’est un tournant dans la Révolution, jusque là modérée et libérale. 3 jours plus tard, le roi déchu fut emprisonné au Temple avec sa famille. Il est accusé de haute trahison pour avoir joué double jeu face aux assemblées nées de la Révolution et avoir tenté de s’enfuir à l’étranger en juin 1791. Sa mise en accusation se fonde aussi sur la découverte opportune d’une “armoire de fer*” (un coffre-fort) dans les appartements royaux des Tuileries, le 20 novembre 1792. L’armoire dévoile la correspondance secrète entre le roi et le défunt Mirabeau. Elle confirme que le roi complotait avec le duc de Brunswick contre le gouvernement de la Législative. Le 3 décembre 1792, devant la Convention, Maximilien de Robespierre donne le ton du futur procès de Louis XVI dans l’un de ses plus célèbres discours où pour la première fois figure une expression appelée à faire florès, “criminel envers l’humanité”. Au nom des Montagnards, résolus à poursuivre la Révolution, Robespierre fait valoir la nécessité de condamner le roi pour légitimer la Révolution. Mais à l’opposé de Robespierre, les députés girondins ou brissotins craignent des désordres et de nouvelles dissensions si le roi est exécuté. Ils voudraient en finir avec la Révolution maintenant que la démocratie est installée et l’ennemi repoussé. Quand s’ouvre son procès, Louis XVI ne se fait plus guère d’illusions malgré le dévouement de ses défenseurs, Malesherbes, Tronchet et Desèze. Le procès va durer jusqu’aux votes du 15 au 19 janvier 1793. Le 15 janvier, 707 députés sur 718 présents jugent le roi coupable de conspiration. A 423 voix contre 281, ils rejettent ensuite l’idée des députés modérés de la Gironde de faire ratifier le jugement par le peuple. Enfin, par un vote nominal qui dure 36 heures, ils se prononcent à la majorité pour la peine de mort. La majorité requise étant de 361 voix, 387 députés demandent la peine de mort, mais 26 avec une possibilité de sursis. Il s’en faut d’une voix que Louis XVI échappe à la guillotine. Louis XVI âgé de 39 ans est exécuté le 21 janvier 1793 sur la place de la Révolution* (précédemment place Louis XV, aujourd’hui place de la Concorde) cependant que se forme une première coalition européenne contre la France. À la Convention, les députés du parti de la Montagne, menés par Robespierre, veulent instaurer la dictature pour sauver les acquis de la Révolution et repousser l’invasion. Ils s’appuient sur les sans-culottes parisiens, artisans et petits commerçants à la pointe du combat républicain, ainsi appelés parce qu’à la différence des nobles et des bourgeois, ils portent des pantalons et non pas des culottes de soie. La Convention proclame la “patrie en danger” et annonce la levée de 300.000 hommes. Les paysans de l’ouest de la France s’insurgent aussitôt au nom de leur foi catholique et de leurs convictions monarchistes. C’est le début des impitoyables guerres civiles de Vendée. L’assemblée confie le gouvernement à un Comité de salut public dominé par Robespierre. Environ 20.000 personnes sont exécutées. Mais la menace d’invasion étrangère est écartée et les armées de la Révolution occupent même les anciens Pays-Bas autrichiens* (la Belgique actuelle). Le 2 juin 1793, 80.000 Parisiens en colère assiègent l’Assemblée de la Convention. Il s’agit essentiellement de gardes nationaux en armes. Les députés sortent pour adjurer les manifestants de rentrer dans leurs sections. Mais le sans-culotte Hanriot, à la tête de la garde nationale, menace de faire tirer les canonniers sur eux. Penauds, les députés s’inclinent. Ils reprennent place dans les travées de l’assemblée et votent la mise en état d’arrestation de 29 des leurs, ainsi que l’exige l’insurrection parisienne. Les Girondins, arrêtés et retenus à leur domicile, s’enfuient et tentent sans succès de soulever les provinces. Les Montagnards ayant enfin les mains libres, c’est pendant 13 mois la Grande Terreur, sous la dictature du Comité de Salut public, un gouvernement de 7 membres dirigés par Maximilien de Robespierre.

P.-S.

Source : Monique Hermite Historia mensuel - 01/01/2006 - N° 709, Hérodote, Dictionnaire le Petit mourre, encyclopédie Imago Mundi, Wikipédia, Louis XV de François Bluche, La révolution française tome 1 à 5 de Michel Vovelle Edition Messidor/livre club Diderot. H. Léonardon....