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Ramnulf II ou Renoul II de Poitiers

dimanche 4 février 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 24 juillet 2013).

Ramnulf II ou Renoul II de Poitiers (vers 850-890)

Comte de Poitiers de 877 à 890-Duc d’Aquitaine de 888 à 890

armes comte de PoitierFils de Ramnulf 1er, comte de Poitiers [1], il est élevé à la cour de Charles le Chauve, roi des Francs.

Son père meurt en 866, tué par les Vikings [2] lors de la bataille de Brissarthe [3]. Il n’est alors âgé que de 16 ans environ. Son suzerain, le roi Charles le Chauve a d’autres préoccupations.

Ce manque d’intérêt envers Poitiers permet au guilhelmide [4]Bernard de Gothie de s’emparer du comté, sans en recevoir l’investiture du roi.

Charles le Chauve meurt en 877 et Bernard de Gothie refuse de reconnaître Louis II le Bègue, le nouveau roi. Son conseiller, Hugues l’Abbé, lui retire le comté de Poitiers, qu’il confie à Ramnulf II.

Bernard de Gothie se révolte. Il est excommunié par le pape Jean VIII et dépossédé de ses honneurs. Le but d’Hugues l’Abbé est de se constituer une clientèle parmi les grands féodaux afin d’asseoir son pouvoir. En plus du Poitou confié à Ramnulf, la Saintonge [5] est donné à Gauzbert, frère de Ramnulf II et Ebles, le troisième frère, devient abbé de Saint-Denis. Hugues l’Abbé ayant eu ses honneurs au détriment des Robertiens [6], il s’ensuivra durant plusieurs générations une opposition entre les Capétiens, issus des Robertiens, et les ducs d’Aquitaine, issus de Ramnulf. Louis II le Bègue meurt au bout de 2 ans, en 879, et Hugues l’Abbé fait couronner les 2 aînés du roi, puis procède peu après au partage du royaume. Louis III reçoit la Francie [7] et la Neustrie [8], tandis que l’Aquitaine [9] et la Bourgogne [10] échoient à Carloman II, à qui Ramnulf II prête serment. Mais les 2 rois, chacun après avoir remporté des succès contre les Vikings, meurent, Louis III en 882 et Carloman II en 884. Les grands du royaume offrent la couronne au roi germanique Charles le Gros, mais ce dernier est incapable de lutter contre les Vikings et meurt abandonné de tous en 888. Les seigneurs du Nord du royaume de Francie occidentale élisent roi Eudes, issu des Robertiens qui s’est illustré dans la lutte contre les Vikings.

Mais aucun seigneur au sud de la Loire ne reconnaît le nouveau roi. Ramnulf II accueille Charles, le dernier fils de Louis II le Bègue, âgé de 7 ans, et s’intitule duc d’Aquitaine. Eudes s’attache les 2 frères de Ramnulf, Gauzbert et Ebles, et se rend à Poitiers dans le but de soumettre Ramnulf, mais ce dernier va à sa rencontre avec une importante troupe. Pour éviter une bataille qui risque de l’affaiblir, Eudes négocie et Ramnulf promet de ne pas attaquer Eudes et lui prête un vague serment d’allégeance. 6 mois plus tard, le roi lui donne plusieurs domaines et Ramnulf se rend à Paris, où il meurt le 5 août 890, peut-être empoisonné, après avoir confié son fils Ebles Manzer à Géraud d’Aurillac.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia/ Portail du Haut Moyen Âge/ Maison de Poitiers/Comte de Poitiers

Notes

[1] Depuis le 7ème siècle, les comtes de Poitiers, ou, suivant l’usage comtes de Poitou, ont été à la tête d’un ensemble territorial qui a évolué au fil des siècles. Le comté fut érigé comme tel par Charlemagne, qui envoya en 778 un certain Abbon pour administrer le territoire. Très vite, et toujours sous la période carolingienne, deux familles franques s’opposent au titre comtal : celle des Guilhelmides et celle des Ramnulfides, qui aura raison de la première en 902. La nouvelle dynastie pleinement instaurée devient la fameuse maison de Poitiers, dont Aliénor d’Aquitaine est l’ultime héritière.

[2] Les Vikings sont des explorateurs, commerçants, pillards mais aussi pirates scandinaves au cours d’une période s’étendant du 8 au 11ème siècle, communément nommée « âge des Vikings ». En français, le terme est également employé, par extension, pour désigner les peuples germaniques de Scandinavie à partir de l’âge du fer romain au 2ème siècle

[3] La bataille de Brissarthe eut lieu à Brissarthe (Neustrie) le 15 septembre 866 entre Francs et une troupe de Bretons alliée pour un temps aux Vikings et fut marquée par la mort du marquis de Neustrie, Robert le Fort.

[4] La famille des Guilhelmides ou Wilhelmides est un lignage de la noblesse franque du 8ème et 10ème siècles proche de la famille carolingienne. Initialement implantée dans la région d’Autun, elle s’étend ensuite en Septimanie (Aquitaine et Languedoc). Cette famille tient son nom de Guillaume de Gellone, son représentant le plus célèbre, mais les prénoms de Thierry et Bernard sont les plus fréquents dans cette famille.

[5] La Saintonge est une ancienne province française dont les limites ont plusieurs fois varié avec le temps. Apparaissant comme une marche frontalière entre les domaines capétien et plantagenêt durant le bas Moyen Âge, elle est secouée par des luttes incessantes entre 1152 et 1451, ses seigneurs hésitant souvent entre l’attachement anglo-aquitain et le lien avec Paris. Tout montre que l’attachement anglo-aquitain y a été prédominant jusque vers la moitié du 14ème siècle. Néanmoins, les erreurs de conduite de Henry de Grosmont, comte de Derby puis du Prince Noir contribuent progressivement à affaiblir le pouvoir anglo-aquitain, et la province passe définitivement sous le contrôle du roi de France en 1451.

[6] La famille des Robertiens est une famille de la noblesse franque qui tire son nom du prénom Robert que portèrent un grand nombre de ses membres. La puissance des Robertiens, fortement implantés en Neustrie, s’explique moins par « leur carrière royale intermittente » que par leur « capacité à renoncer au trône pour affermir leur position » dans le royaume et le diriger de fait. Trois membres de la famille accédèrent au trône : Eudes en 888, son frère Robert 1er en 922 et le petit-fils de ce dernier Hugues Capet en 987. Les descendants de ce dernier sont nommés Capétiens et régnèrent sur la France sans interruption de 987 à 1792 (805 ans) puis de 1815 à 1848 (33 ans). Ainsi, de 888 à 1848, soit pendant environ 960 ans, la famille issue des Robertiens a joué un rôle politique de premier plan en France

[7] La Francie occidentale est le royaume que reçut le carolingien Charles le Chauve lors du partage de Verdun, en 843. Il s’agit des anciennes régions de Neustrie et d’Aquitaine, avec la partie ouest de l’Austrasie et le nord de la Bourgogne, autrement dit, la France des quatre fleuves (le Rhône, la Saône, la Meuse et l’Escaut. Cette partie apparaît vite comme la seule Francie, puisqu’au xe siècle, la Francie orientale devient Germanie puis l’Empire (germanique).

[8] Royaume franc qui couvrait le nord-ouest de la France actuelle, et avait pour capitale Soissons. Néanmoins, il semble que le terme de Neustrie ne soit apparu qu’un siècle après la création du royaume. La Neustrie avait été créée lors du partage qui suivit la mort de Clovis 1er, en 511, et revint à Clotaire 1er, qui, au terme de son long règne de 50 ans, avait réussi à reconstituer le royaume de son père. Elle fut le 2ème grand royaume franc né lors des partages successoraux mérovingiens à partir des territoires conquis sur Syagrius. Son aire géographique était limitée par la Loire au sud, l’océan Atlantique et la Basse-Bretagne à l’ouest, et la Champagne à l’est. Elle s’étendait jusqu’en Flandre au nord.

[9] L’Aquitaine est le nom donné depuis au moins le 1er siècle av. jc à une région ancrée sur la façade Atlantique et le versant nord des Pyrénées. En 507, Clovis, appelé par les évêques de Novempopulanie, l’intègre au royaume des Francs, en battant Alaric II, roi des Wisigoths, à la bataille de Vouillé. 671 voit l’indépendance de l’Aquitaine, dirigée par le duc Loup 1er de Vasconie. Entre 719 et 732, les ducs Eudes et son fils Hunald 1er détiennent l’Albigeois où ils ont des biens. Eudes combat les Sarrasins en Albigeois. En 721, le duc Eudes bat le Califat omeyyade à la Bataille de Toulouse. 732 voit la défaite du duc d’Aquitaine et l’invasion de la Vasconie par l’émir Abd el Rahman, arrêté à la bataille de Poitiers par Charles Martel, qui commence la réunion de l’Aquitaine sous contrôle des Vascons au royaume franc. 742 et 743 voient les campagnes des fils de Charles Martel, Carloman et Pépin le Bref, contre l’Aquitaine et la Vasconie (et la Bavière). Entre 760 et 768, Pépin le Bref entreprend chaque printemps des expéditions sanglantes contre le duc Waïfre, fils d’Hunald 1er. Le 2 juin 768, ce dernier est finalement tué par un des siens, Waratton, sur ordre de Pépin. En 778, l’armée de Roland, piégée par le wali de Saragosse, a été défaite par les Vascons dans les montagnes basques de Roncevaux en revenant de Pampelune. Puis Charlemagne crée en 781 pour son fils Louis le Débonnaire alors âgé de 3 ans, le royaume d’Aquitaine englobant les territoires du Rhône à l’Atlantique.

[10] Le duché de Bourgogne est fondé en 880 à partir du royaume de Bourgogne, par les rois carolingiens Louis III et Carloman II et les membres princiers de leur famille qui se partagent l’Empire carolingien de Charlemagne dont ils ont hérité. Ils féodalisent tous les royaumes carolingiens de France en duchés et comtés vassaux des rois de France. Richard II de Bourgogne (dit Richard le Justicier) est nommé marquis puis premier duc de Bourgogne et un des six pairs laïcs primitifs de France par son suzerain le roi Louis III.