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La révolte des camisards dite aussi la guerre des Cévennes

vendredi 14 juillet 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 6 juillet 2013).

La révolte des camisards dite aussi la guerre des Cévennes

Jean Cavalier chef camisard

Les camisards de l’occitan languedocien « camiso », chemise, sont les paysans huguenots [1] français de la région montagneuse des Cévennes [2], qui se rebellèrent entre 1702 et 1705 contre le roi Louis XIV. Les camisards, ainsi appelés en raison des chemises blanches qu’ils portaient au-dessus de leurs armures durant leurs attaques nocturnes, avaient trouvé refuge dans les Cévennes après les persécutions qui suivirent la révocation par Louis XIV, le 18 octobre 1685, de l’édit de Nantes [3] en 1598, qui garantissait la liberté religieuse.


Cette révolte tire son origine de l’Édit de Fontainebleau, signé par Louis XIV le 18 octobre 1685, qui révoque l’Édit de Nantes et interdit le protestantisme. Aussi dans les provinces à forte implantation protestante, le Poitou [4], la Guyenne [5], le Dauphiné [6] et le Languedoc [7], les protestants sont convertis de force au catholicisme dans le cadre des dragonnades [8]. De nombreux protestants préfèrent émigrer, d’autres continuent de célébrer leur culte clandestinement malgré leur conversion. Dès la fin octobre 1685, des Assemblées clandestines sont signalées, mais les peines contre ceux qui y participent se durcissent, une conversion rétractée étant considérée comme un crime très grave, les hommes sont condamnés à mort ou aux galères, les femmes sont tondues et emprisonnées et les enfants sont enlevés à leurs parents pour être envoyés dans des familles ou des collèges catholiques.


Dans les Cévennes, situées dans le Languedoc dirigé par l’intendant Nicolas de Lamoignon de Basville , 84 personnes sont exécutées, une cinquantaine sont condamnées aux galères et 300 sont déportées aux Amériques en 1686 et en 1687. Beaucoup périront au cours du voyage, de maladie, d’épuisement ou au cours de naufrages. La plupart de ceux qui résistèrent purent regagner l’Europe par des bateaux de pays protestants. Cette déportation, qui visait à terroriser les populations protestantes, toucha entre 500 et 1000 personnes.

Cette répression n’empêcha pas que les cultes, rassemblant nombre de réfractaires, se firent dorénavant dans la clandestinité, animés par les prédicants. Néanmoins les Assemblées se poursuivent les années suivantes, François Vivent de Valleraugue, le plus hardi des prédicants n’hésite pas à préconiser la défense armée des assemblées. Traqué, il doit se résoudre à négocier sa sortie du pays avec ses compagnons à la fin de l’année 1687.

De 1688 à 1689, le prophétisme se répand en Dauphiné avec Isabeau Vincent et en Vivarais [9] avec Gabriel Astier originaire de Cliousclat [10] dans le Dauphiné.

En Juillet 1689, Vivent revient en Languedoc avec d’autres prédicants qui s’étaient exilés avec lui et avec des nouveaux comme Claude Brousson . En Septembre 1689 a lieu une réunion armée à la Cam de l’Hospitalet provoquée par Vivent en vue d’un soulèvement. Mais c’est un échec du soulèvement et se solde par une forte répression dans la région de Florac [11]. Ce soulèvement était lié à un projet de pénétration en France des puissances protestantes.

En 1691, de nombreux prédicants sont exécutés, des meurtres de prêtres ou d’apostats par les hommes de la troupe du prédicant Vivent ont lieu. Le 19 février 1692, Vivent est tué dans la grotte de Carnoulès [12].

En Fin 1693, Brousson, qui après l’échec du soulèvement de Vivent avait adopté une position non-violente, quitte la France, et reçoit l’imposition des mains en Suisse en mars 1694. Après un séjour comme pasteur à La Haye [13], il reviendra dans le nord de la France.

En 1694/1696 de nouveaux prédicants se lèvent, dont Daniel Bas et surtout le Dauphinois Roman, le paquetou [14].

En 1697. La Paix de Ryswyk [15] met fin à la guerre de la Ligue d’Augsbourg [16] ayant opposé Louis XIV aux puissances protestantes d’Europe. Les protestants de France sont les oubliés de la paix.

En 1697/1698. Brousson, après avoir parcouru le Dauphiné et le Vivarais revient en Languedoc et en Cévennes. Le 3 novembre 1698, il est arrêté à Oloron en Béarn [17], est condamné à mort et exécuté à Montpellier [18].

10 août 1699, le prédicant Roman, emprisonné, est délivré par la force par une troupe de protestants de la Gardonnenque, et se retire en Suisse. C’est la fin de la période des prédicants 1699-1702, il n’y a plus de prédicants en Cévennes et Bas-Languedoc. Comme une traînée de poudre se répand alors le prophétisme.

Au cours de centaines d’assemblées improvisées, la plupart du temps en plein jour, au vu et su de tout le monde, des jeunes gens et des jeunes filles " fanatisent " et appellent leurs auditeurs à la repentance. Les prisons regorgent vite de ces " inspirés ".

Mais à partir de 1701, les troubles se multiplient alors que la France est engagée dans la Guerre de Succession d’Espagne [19].

En Juin 1701 a lieu l’affaire de Vallérargues [20]. La population arrache les prophètes des mains des prêtres, et saccage l’église.

Au printemps 1702, Plusieurs de ceux qui seront parmi les "déclencheurs" de la guerre des camisards, sont déjà plus ou moins clandestins : c’est le cas par exemple d’Esprit Séguier ; de l’un des frères Rampon ; de Gédéon Laporte ; d ’Abraham Mazel .

La révolte est portée par un « réveil religieux » au sein des huguenots, alimenté par les prophéties des “inspirés”, tel Abraham Mazel. Dans un premier temps, la révolte partit du massif du Bougès [21], dans les Hautes-Cévennes, et plus précisément du hameau de Vieljouves, au-dessus du Rouve [22], où Abraham Mazel reçut le 22 juillet 1702 une “inspiration divine” lui enjoignant de libérer les huguenots faits prisonniers et torturés par François de Langlade du Chayla au Pont de Montvert [23]. Celui-ci fut assassiné le 24 juillet 1702 au cours de la libération par la force des prisonniers.

Cette date est traditionnellement retenue comme marquant le début de la guerre des camisards, dite à l’époque guerre des Cévennes.

Menés par des chefs dont principalement un fils de boulanger, Jean Cavalier , les camisards pratiquèrent contre les troupes royales des actions de guérilla à partir de leurs forteresses dans les montagnes.

Une importante rafle se déroule dans les Cévennes parmi les “Nouveaux Convertis”.

Le 28 juillet 1702, à lieu une escarmouche au Plan de Fontmort. Esprit Séguier est arrêté et sera exécuté au Pont-de-Montvert. Deux autres des probables auteurs du meurtre de l’abbé du Chaila seront exécutés : Moïse Bonnet devant l’église de St-André-de-Lancize, et Pierre Nouvel au château de la Devèze. Le 13 août 1702, a lieu Meurtre de Mr de Saint-Côme près de Vauvert dans le Gard.

Des églises catholiques furent incendiées et leurs prêtres tués ou forcés à fuir. Avec l’aval du pape Clément XI , qui rédigea une bulle excommuniant les camisards, les soldats du roi, dirigés par le maréchal de Montrevel Nicolas Auguste de La Baume rasèrent plus de 450 villages, tuant parfois tous leurs habitants.

La méthode forte de la répression fut sans résultat. Alors que la France était engagée dans la guerre de Succession d’Espagne, les camisards parvenaient à engager jusqu’à 20 000 soldats.

En 1704, le nouveau commandant des forces royales depuis mars, le maréchal de Villars, partisan de l’apaisement, rencontra Cavalier et parvint à composer avec lui.

Il fit sa soumission à Nîmes [24] en mai 1704. L’insurrection se poursuivit toutefois par la majorité des camisards qui refusèrent les propositions de l’autorité royale et qui demandaient la restauration complète de leurs droits garantis par l’édit de Nantes.

La lutte fut dès lors menée par d’autres chefs tel le berger Pierre Laporte dit Rolland , qui fut tué en 1704, comme l’ancien soldat Ravenel, mort exécuté. Elle connut un regain dans le Vivarais en 1709 et 1710 jusqu’à l’arrestation, du fait d’une trahison, et l’exécution du successeur de Cavalier, le prophète Abraham Mazel.

D’autres protestants, sous l’impulsion des élites villageoises, préférèrent une attitude loyaliste et combattirent les Camisards. Ce fut le cas des habitants de Fraissinet-de-Lozère [25], pourtant très proches du Pont-de-Montvert. Ils seront cependant également victimes de la destruction de leurs maisons pendant le "Grand Brûlement des Cévennes" à la fin de l’année 1703

À partir de janvier 1703, les insurgés protestants, surnommés les “fanatiques” par les Royaux, prennent progressivement le nom de Camisards. Plusieurs bandes sont formées, les principaux chefs sont Jean Cavalier, à la tête de 700 hommes avec comme lieutenants : Rastelet, Abdias Maurel, dit Catinat, Ravanel, Bonbonnoux et Claris. Pierre Laporte, dit Rolland, commande 300 à 400 hommes auxquels se joignent souvent les 50 à 100 hommes d’Abraham Mazel. Nicolas Jouanny commande 300 à 400 hommes dans la montagne du Bougès. Enfin Castanet dirige une petite bande dans le mont Aigoual. On compte quelques autres chefs notamment Salomon Couderc. Les Camisards sont généralement des paysans ou des tondeurs de moutons et cardeurs de laine, dont la moyenne d’âge se situe entre 20 et 25 ans. Géographiquement l’insurrection a commencé dans le massif du Bougès, situé le long de la bordure sud-est de l’actuel département de la Lozère (Hautes-Cévennes) puis s’est répandue dans l’actuel département du Gard (Basses-Cévennes), à l’exception du territoire situé à l’est d’une ligne allant de Nîmes à Barjac et au nord d’une ligne entre Génolhac et Saint-Ambroix. Dans l’actuel arrondissement du Vigan, le territoire à l’ouest de la commune d’Aulas n’est pas touché.

Face aux Camisards, les troupes royales commandées par le lieutenant général Victor-Maurice de Broglie disposent dès mars 1703 de 20 000 soldats, fusiliers et dragons. De plus, plusieurs compagnies de milice sont formées dans les paroisses catholiques ; on y trouve les “Florentins” ou “Camisards blancs” ; 200 à 700 hommes, les “Cadets de la Croix” ; 1 500 à 2 000 hommes originaires de l’Uzège à l’est qui commettent de nombreuses exactions, et les “Compagnies franches de partisans”, 200 à 300 hommes originaires de La Vaunage au sud, formés comme des troupes régulières.

Pendant les mois qui suivent, de nombreux affrontements, escarmouches, embuscades et actes de guérilla, opposent les troupes royales aux Camisards.

Le 14 janvier 1703, le Maréchal de France, Nicolas Auguste de La Baume de Montrevel remplace le comte de Broglie à la tête des troupes royales et amène avec lui 3 000 Miquelets. Le 25 février, par ordonnance royale Basville et Montrevel reçoivent tous les pouvoirs ; les camisards pris les armes à la mains sont exécutés sans jugement, par pendaison ou par le supplice de la Roue, et parfois le bûcher, de plus leurs maisons sont rasées et leurs biens confisqués.

En février 1703, après une tourmente de neige, le maréchal de camp Jacques de Julien , signe une franche victoire contre la troupe de Cavalier, en rase campagne. Il reçoit à Versailles, le 5 janvier 1703, les ordres du Roi Louis XIV à cet égard. Il prend le parti de détruire les ressources des camisards en anéantissant toute la population qui les soutenait par le brûlement des bourgs et villages et la déportation des habitants. Il n’eut de cesse d’isoler le pays pour éviter toute extension de la rébellion en Vivarais en particulier, redoutant toute aide pouvant venir par la Suisse ou la Savoie des puissances extérieures.

Le 12 janvier 1703 a lieu le combat du mas de Gaffarel appelé aussi du Val de Bane. Le capitaine Poul y trouve la mort.

Le 6 février, les camisards investissent les villages de Mons et Monteils. Ils essayent de pénétrer en Vivarais, mais ils sont battus à Vagnas. Le 14 février, le maréchal de Montrevel remplace de Broglie à la tête de l’armée Le 21 février à lieu le massacre du village catholique de Fraissinet-de-Fourques [26] par les camisards, mais ces derniers subissent une défaite le 6 mars 1703 à Pompignan [27].

Les 27/29 mars a lieu l’arrestation des habitants protestants de Mialet et de Saumane. Ils seront déportés à Perpignan et le 1er avril le massacre des protestants assemblés au moulin de l’Agau à Nîmes a lieu. Fin avril à lieu le combat de la Tour de Billot près d’Alès et le 12 mai le baron de Salgas est arrêté et condamné aux galères, il y restera jusqu’en 1713.

Le 18 mai a lieu la bataille de Bruyès près des bois d’Euzet dans le Gard et le 4 juillet à lieu le massacre de Valsauve dans le Gard par les camisards. Le 12 septembre nouveau massacre de Potelières par les camisards

Le 18 septembre, tentative de soulèvement du Rouergue [28] avec Catinat et le 20 septembre, massacres de Saturargues et St-Sériès par les camisards. Dans le même temps en Septembre, la décision de dépeupler les hautes Cévennes est prise.

Du 30 septembre au 14 décembre, brûlement des Cévennes par les troupes royales commandées par le maréchal Julien. Le 20 décembre, combat de la Madeleine près de Tornac.

De leur côté les Huguenots français réfugiés à l’étranger, le marquis de Miremont notamment, tentent de convaincre les pays en guerre contre la France de débarquer des troupes pour appuyer les Camisards. Des navires anglais et hollandais s’approchent des côtes dans les environs de Sète mais Montrevel prend la menace au sérieux et fait surveiller les côtes ce qui provoque l’échec de la tentative de jonction.

Cependant les troupes royales restent tenues en échec et en septembre, Basville décide de dépeupler les Cévennes afin d’isoler les Camisards de la population et de les laisser sans vivres ni ressources. Selon son plan, approuvé par le Roi, les 31 paroisses désignées doivent être détruites et réduites en cendres.

En Février 1704, a lieu l’insurrection camisarde dans le Vivarais qui sera noyée dans le sang. Le village de Franchassis est détruit, massacres de Catinat en Camargue. meurtres et pillage des Cadets de la Croix.

Mais, le 14 mars 1704, 1 100 Camisards commandés par Jean Cavalier remportent leur plus grande victoire, 400 à 600 soldats d’élite de la marine et 60 dragons sont mis en déroute à Martignargues, entre 180 et 350 soldats royaux sont tués lors de l’affrontement contre une vingtaine de morts pour les Camisards. À l’annonce de cette nouvelle, Louis XIV renvoie Montrevel et nomme un autre maréchal de France Claude Louis Hector de Villars pour le remplacer.

En avril, 150 paysans sont massacrés par les Royaux à Branoux-les-Taillades et Saint Paul la Coste.

Néanmoins, le 19 avril, 2 jours avant son départ, Montrevel à la tête de 1 000 hommes bat Cavalier et s’empare même de son quartier général. Le 30 avril, Jean Cavalier entame des négociations avec les Royaux.

Le 12 mai, entrevue de Cavalier et de Lalande au pont d’Avènes près d’Alès, engagement de pourparlers de paix. Le 13 mai 1704, embuscade de Rolland au Plan de Fontmort entre Barre et St-Germain-de-Calberte en Lozère.

Le 16 mai, Cavalier rencontre à Nîmes le Maréchal de Villars. Cavalier demande l’amnistie pour lui et ses hommes, l’autorisation de quitter la France et la libération des prisonniers.

Une trêve est conclue en attendant la réponse du Roi. Celle-ci arrive le 27 mai et permet à Cavalier, suivi d’une centaine de fidèles, de quitter la France le 23 juin, mais aucune garantie sur la liberté de culte, première revendication des camisards, n’est accordée par Versailles. La capitulation de Cavalier n’est pas du tout approuvée par les autres chefs camisards, en particulier Pierre Laporte, qui décident de poursuivre les combats.

Le 21 juin, Départ de Cavalier avec seulement une poignée de fidèles de sa troupe. Fin juin, les Anglais et les Hollandais tentent de débarquer dans le golfe du Lion mais l’expédition échoue à cause d’une tempête.

Des hommes de Cavalier s’étant joints à lui, Rolland commande 1 200 hommes. Cependant, trahi, Rolland est tué au château de Castelnau Valence le 13 août 1704. Finalement en septembre et octobre, les chefs camisards, Castanet, Jouany, Couderc, la Rose et Mazel se soumettent. Ils sont autorisés à quitter la France et se réfugient en Suisse.

En décembre, les derniers irréductibles sont réduits par Villars. La guerre des Cévennes est terminée, Villars quitte la région et est remplacé par le Maréchal de France Jacques Fitz-James de Berwick, des troubles sporadiques se maintiennent jusqu’en 1710.

Malgré la pacification, Ravanel et Claris ont refusé de se soumettre, de même Mazel ne reste pas longtemps inactif et organise des assemblées il est néanmoins arrêté en janvier 1705. Plusieurs chefs camisards exilés, comme Catinat, Castanet ou Élie Marion ne tardent pas à rentrer en France et tentent de relancer la guerre. Ils sont cependant traqués par les troupes royales et ne disposent plus du soutien de la population, aussi la plupart sont rapidement capturés et exécutés. Castanet est roué vif à Montpellier en mars 1705.


En avril 1705, Vilas, un protestant de Genève s’associe avec Catinat et Ravanel et organise le complot de la “ligue des enfants de dieu” visant à enlever le duc de Berwick et Nicolas de Lamoignon de Basville, à prendre le port de Sète pour faire débarquer les troupes anglaises et soulever de nouveau les Cévennes. Mais le complot est déjoué, et une centaine de personnes sont arrêtées et jugées. Trente sont condamnées à mort parmi lesquels Vilas, roué vif, ainsi que Catinat et Ravanel qui sont brûlés vifs. Salomon Couderc périt à son tour sur le bûcher un mois plus tard.

De son côté, Jean Cavalier forme un régiment, en partie composé de Camisards, pour le service du Royaume d’Angleterre et combat contre le Royaume de France, néanmoins son régiment est détruit le 25 avril 1707 à la bataille d’Almansa, Cavalier, lui-même grièvement blessé se réfugie en Angleterre et cesse dès lors toute activité militaire.

Emprisonné, Abraham Mazel s’évade en juillet 1705 et s’enfuit en Angleterre. Il regagne la France en 1709 et tente d’organiser une nouvelle insurrection avec le soutien des Anglais. Mazel rassemble une centaine d’hommes, exige le rétablissement de l’édit de Nantes et la libération des Camisards prisonniers et galériens, capturés depuis la pacification. Mais les Camisards sont écrasés.

Mazel n’abandonne pas, en 1710, secondé par Claris, il tente d’organiser un débarquement de troupes anglaises. En juillet les Anglais débarquent à Sète mais face à l’arrivée de troupes françaises, réembarquent presque aussitôt. Finalement, dénoncé, Mazel est tué près d’Uzès le 14 octobre 1710. Claris est roué vif en octobre et Jouany est exécuté en 1711.

En 1713, le Royaume de France signe la paix avec le Royaume de Grande-Bretagne, la Guerre de Succession d’Espagne est presque terminée. À la demande de Anne, reine de Grande-Bretagne, Louis XIV gracie 136 galériens emprisonnés pour fait de religion, ils sont relâchés et exilés en Angleterre.

Les persécutions du Royaume de France contre les protestants cesseront définitivement le 7 novembre 1787 par l’Édit de Versailles, dit édit de tolérance [29], signé par Louis XVI , et dont Chrétien François de Lamoignon de Bâville , le propre fils de Nicolas de Lamoignon de Basville avait été à l’origine.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia/ Portail du protestantisme/ Insurrection/Camisard/Guerre de Louis XIV/Répression du protestantisme/ Cévennes/ Histoire des Huguenots et de Imago Mundi…..

Notes

[1] protestants

[2] Les Cévennes forment une chaîne montagneuse faisant partie du Massif central, située entre les départements de la Lozère et du Gard, prolongeant au sud les monts du Vivarais situés en Ardèche et en Haute-Loire, et au nord les monts de Lacaune et de l’Espinouse situés en partie dans le département de l’Hérault. La dénomination inclut également, sur ses contreforts sud-est, une partie de la plaine méridionale dont fait partie le bassin alésien.

[3] L’édit de Fontainebleau, signé par Louis XIV le 18 octobre 1685, révoque l’édit de Nantes par lequel Henri IV, en 1598, avait octroyé une certaine liberté de culte aux protestants du royaume. L’édit de 1685, qui consiste à interdire le culte protestant en France, est plus connu sous le nom de « révocation de l’édit de Nantes ».

[4] Le Poitou était une province française, comprenant les actuels départements de la Vendée (Bas-Poitou), Deux-Sèvres et de la Vienne (Haut-Poitou) ainsi que le nord de la Charente et une partie de l’ouest de la Haute-Vienne, dont la capitale était Poitiers. Il a donné son nom au Marais poitevin, marais situé dans l’ancien golfe des Pictons, sur la côte occidentale de la France, deuxième plus grande zone humide de France en superficie après la Camargue ; le marais s’étend de l’Atlantique aux portes de Niort et du sud de la Vendée au nord de La Rochelle.

[5] La Guyenne est une ancienne province, située dans le sud-ouest de la France. Ses limites ont fluctué au cours de l’histoire sur une partie des territoires des régions françaises Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Portant le titre de duché, la Guyenne avait pour capitale Bordeaux. Son nom est apparu au 13ème siècle en remplacement du terme d’« Aquitaine ». Sous l’Ancien régime, la Guyenne était l’une des plus grandes provinces de France et regroupait divers pays et provinces plus petites comme le Périgord, l’Agenais, le Quercy et le Rouergue. Le terme de « Guyenne propre » correspondait à la région de Bordeaux, également appelée le Bordelais. La Guyenne était couramment associée avec la Gascogne dont la capitale était Auch et qui regroupait notamment l’Armagnac, le Bigorre, le Labourd, la Soule et le Comminges. Guyenne et Gascogne partageaient ainsi le même gouvernement général militaire.

[6] Le Dauphiné est une entité historique et culturelle. Elle occupe l’ancienne province Viennoise située dans le quart sud-est de la France actuelle. Le Dauphiné de Viennois fut un État, sous l’autorité des comtes d’Albon, qui prirent le titre de dauphins, ce dernier terme ayant donné au Dauphiné son nom. Cette entité apparaît dans l’ancienne Provence, et était une subdivision du Saint Empire romain germanique, de ses origines admises au 11ème siècle, jusqu’à son rattachement en 1349 au royaume de France. Le Dauphiné de Viennois devient alors la province du Dauphiné, et conserve une certaine autonomie jusqu’en 1457.

[7] Le Languedoc est un territoire du sud de la France traditionnellement divisé en Haut Languedoc, qui correspond approximativement à l’actuelle région Midi-Pyrénées, et Bas Languedoc, qui correspond approximativement à l’ancienne région Languedoc-Roussillon. Le Languedoc fait partie de l’Occitanie, vaste espace géographique de langue d’oc. Le territoire du Languedoc (région où l’on parle la langue d’oc) est rattaché au domaine royal au 13ème siècle à la suite de la croisade contre les Albigeois mettant fin au catharisme. Le territoire sous contrôle des États de Languedoc s’est ensuite progressivement réduit à l’ancienne province du Languedoc. C’est en 1359 que les villes des trois sénéchaussées de Beaucaire, Carcassonne et Toulouse concluent entre elles une « union perpétuelle » puis exigent des officiers royaux d’être « convoquées ensemble » et non plus séparément, par sénéchaussée. Vers la fin du 14ème siècle, pays des trois sénéchaussées, auquel le nom de Languedoc allait être réservé, désigne les deux sénéchaussées de Beaucaire Nîmes et de Carcassonne et la partie occidentale de celle de Toulouse, conservée au traité de Brétigny. Le pays de Foix, qui relève de la sénéchaussée de Carcassonne jusqu’en 1333 puis de celle de Toulouse, cesse d’appartenir au Languedoc. En 1469, le Languedoc est amputé de presque toute la partie de la sénéchaussée de Toulouse située sur la rive gauche de la Garonne. Le roi Louis XI détache les deux jugeries de Rivière (Montréjeau) et de Verdun (aujourd’hui Verdun-sur-Garonne) de la sénéchaussée toulousaine pour les incorporer au duché de Guyenne, apanagé à son frère, le prince Charles. En contrepartie, le roi incorpore au Languedoc quelques communautés d’habitants du diocèse de Comminges, situées sur la rive droite de la Garonne, connues comme le Petit Comminges

[8] Les dragonnades sont les persécutions dirigées sous le règne de Louis XIV contre les communautés protestantes du royaume de France durant les années 1680, avant et après la révocation en 1685 de l’édit de Nantes (1598), qui avait autorisé le protestantisme et le culte protestant. Ces persécutions, destinées à inciter les protestants à se convertir au catholicisme, furent de nouveau utilisées à l’occasion sous le règne de Louis XV.

[9] Le Vivarais est une région historique du sud-est de la France. D’abord principauté du Saint Empire elle devient avec son rattachement à la couronne de France au Moyen Age une province appartenant au Comté de Provence puis à la province de Languedoc jusqu’en 1789. Sa capitale était Viviers, ville qui lui a donné son nom. La province a disparu pendant la Révolution française, et elle correspond aujourd’hui approximativement au département de l’Ardèche.

[10] Cliousclat, vieux village pittoresque aux ruelles étroite et aux passages voutés située à 27 km au sud de Valence dans le département de la Drôme

[11] Florac est une ancienne commune française, située dans le département de la Lozère, le 1er janvier 2016, elle devient une commune déléguée de la commune nouvelle de Florac-Trois-Rivières en fusionnant avec La Salle-Prunet. Elle est également le siège du parc national des Cévennes.

[12] commune actuelle de St-Sébastien d’Aigrefeuille dans le Gard

[13] La Haye a été fondée en 1248 par Guillaume II, comte de Hollande et roi d’Allemagne, puis du Saint Empire romain germanique. À cette date il a ordonné la construction d’un château dans une forêt près de la mer en Hollande, dans lequel il avait l’intention de s’installer après son couronnement. Guillaume II mourut dans une bataille avant celui-ci, stoppant ainsi la construction avant la fin. Aujourd’hui le château est appelé le « Ridderzaal » (littéralement : « salle des Chevaliers ») et est encore utilisé pour des événements politiques. Par la suite, La Haye a été le centre administratif des comtes de Hollande. De puissantes villes hollandaises comme Leyde, Delft et Dordrecht s’accordèrent pour choisir la petite et peu importante ville de La Haye comme leur centre administratif. Cette situation n’a jamais été remise en cause, ce qui fait aujourd’hui de La Haye le siège du gouvernement, mais pas la capitale officielle des Pays-Bas qui est Amsterdam.

[14] le petit colporteur

[15] Les traités de Ryswick signés les 20 et 21 septembre 1697 à Ryswick, ville des faubourgs de La Haye, en Hollande, dans les Provinces-Unies, mirent fin à la guerre de la Ligue d’Augsbourg entre Louis XIV et la ligue d’Augsbourg. Le diplomate suédois Nils Lillieroot remplit la fonction de médiateur.

[16] La guerre de la Ligue d’Augsbourg, également appelée guerre de Neuf Ans, guerre de la Succession Palatine ou guerre de la Grande Alliance, eut lieu de 1688 à 1697. Elle opposa le roi de France Louis XIV, allié à l’Empire ottoman et aux jacobites irlandais et écossais, à une large coalition européenne, la Ligue d’Augsbourg menée par l’Anglo-néerlandais Guillaume III, l’empereur du Saint Empire romain germanique Léopold 1er, le roi d’Espagne Charles II, Victor Amédée II de Savoie et de nombreux princes du Saint Empire romain germanique. Ce conflit se déroula principalement en Europe continentale et dans les mers voisines, mais on y rattache le théâtre irlandais, où Guillaume III et Jacques II se disputèrent le contrôle des îles britanniques, et une campagne limitée entre les colonies anglaises et françaises et leurs alliés amérindiens en Amérique du Nord. Cette guerre fut la deuxième des trois grandes guerres de Louis XIV.

[17] Oloron-Sainte-Marie est une commune française située dans le département des Pyrénées-Atlantiques. C’hef-lieu de l’arrondissement d’Oloron, couvrant le territoire montagnard du département formé par les vallées du Béarn et de la Soule.

[18] La Seigneurie de Montpellier était une juridiction médiévale centrée sur la ville de Montpellier (France) et de ses environs. La Seigneurie de Montpellier voit le jour le 26 novembre 985, lorsque le comte Bernard II de Melgueil (Mauguio) octroie au chevalier Guilhèm en échange de son dévouement, l’ancien territoire situé entre l’antique voie domitienne, le Lez et La Mosson. Ses héritiers construiront sur leur nouveau fief un véritable bourg fortifié, doté d’un château et d’une chapelle qui deviendra la ville de Montpellier.

[19] La guerre de Succession d’Espagne est un conflit qui a opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, dont l’enjeu était la succession au trône d’Espagne à la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol Charles II et, à travers lui, la domination en Europe. Dernière grande guerre de Louis XIV, elle permit à la France d’installer un monarque français à Madrid : Philippe V, mais avec un pouvoir réduit, et le renoncement, pour lui et pour sa descendance, au trône de France, même dans le cas où les autres princes du sang français disparaîtraient. Ces conditions ne permettaient pas une union aussi étroite que celle qui était espérée par Louis XIV. La guerre de succession donna néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d’Espagne, qui règne toujours aujourd’hui.

[20] Ce village, situé aux portes des Cévennes, vit à la révocation de l’Édit de Nantes, germer la révolte des protestants à la suite de l’affaire « du prieur de Vallérargues ». Cela entraîna la fermeture puis la disparition de l’église.

[21] Le Bougès, ou montagne du Bougès, est un petit massif montagneux français situé dans les Cévennes, au sud-est du Massif central.

[22] commune de Saint-André-de-Lancize

[23] Le Pont-de-Montvert est une ancienne commune française, située dans le département de la Lozère, devenue, le 1er janvier 2016, une commune déléguée de la commune nouvelle de Pont de Montvert - Sud Mont Lozère. Elle était le chef lieu de l’ancien canton du Pont-de-Montvert.

[24] Nîmes est une commune du sud de la France, préfecture du département du Gard en région Occitanie. Située à quelques kilomètres de la mer Méditerranée et des montagnes des Cévennes, la ville se trouve sur l’axe très fréquenté reliant la basse vallée du Rhône à la plaine languedocienne et sur l’arc méditerranéen entre Marseille et Barcelone. En 472, aux Vandales succédèrent les Wisigoths. Aux Wisigoths succédèrent les Arabo-musulmans du califat omeyyade (appelés "Sarrasins" par les occidentaux de ce temps) qui, après avoir franchi les Pyrénées en 719, prennent Nîmes en 725. Ceux-ci s’installèrent jusqu’à la reconquête de la région par Charles Martel en 737, les divers combats de ces rudes époques entraînant de très grands dommages à la cité. De Nîmes, partit un raid musulman en direction de la ville d’Autun, qui fut ravagée le 22 août 725

[25] Fraissinet-de-Lozère est une ancienne commune française, située dans le département de la Lozère, devenue, le 1er janvier 2016, une commune déléguée de la commune nouvelle de Pont de Montvert - Sud Mont Lozère.

[26] Fraissinet-de-Fourques est une commune française, située dans le sud du département de la Lozère,

[27] Pompignan est une commune française située dans l’ouest du département du Gard,

[28] Le Rouergue est une ancienne province du Midi de la France correspondant approximativement à l’actuel département de l’Aveyron. Après avoir fait partie du comté de Toulouse, il fut rattaché à la Guyenne avant d’en être détaché lors de la formation de la province de Haute-Guyenne en 1779.

[29] L’édit de Versailles est un édit de tolérance1 signé par Louis XVI le 7 novembre 1787 et enregistré au parlement le 29 janvier 1788, alors que Loménie de Brienne est principal ministre. Il permet aux personnes non catholiques de bénéficier de l’état civil sans devoir se convertir au catholicisme. Il n’accorde aucun droit quant au culte : il précise que la religion catholique jouira seule, dans notre royaume, des droits et des honneurs du culte public. L’édit de Versailles donne aux non-catholiques de France un statut juridique et civil, incluant le droit de contracter un mariage civil sans avoir à se convertir à la religion catholique qui demeure la religion officielle du royaume de France