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Les Guerres d’Italie 2ème partie

mardi 26 février 2013

Les Guerres d’Italie 2ème partie

les guerres d'Italie vers le traité de Cambrai

En 1529 par le traité de Cambrai tout ce dénoue. Eléonore de Habsbourg, le dauphin François et son frère Henri arrivent en France. Ce traité de Cambrai, ou paix des dames car signée par Louise de Savoie et Marguerite d’Autriche, comprend notamment la renonciation de la France sur l’Artois et les Flandres. Il marque le début d’une trêve de 7 ans entre François 1er et Charles Quint.

En 1544 l’empereur Charles Quint et le roi d’Angleterre Henri VIII souhaitent envahir la France et François 1er tarde à donner son autorisation au comte d’Enghien pour l’attaque de la ville de Carignan, car la guerre qui l’oppose à l’empereur et au roi d’Angleterre s’opère sur plusieurs fronts. De plus le roi de France sait que ces derniers attaqueront plutôt dans le nord du pays. Il lui coûte donc d’engager au sud des troupes qui pourraient bien être utiles au nord du pays. Le Conseil du roi approuve cette sage décision.

Ainsi le roi de France fait connaître au capitaine Monluc son refus au comte d’Enghien, lieutenant général du roi, de livrer bataille en Italie. Mais Monluc use de tout son talent pour tenter de convaincre de livrer bataille. François 1er est alors ému par les arguments de Monluc. Bien qu’Annebault, amiral de son état, ne soit pas d’accord, François 1er autorise le comte d’Enghien à ouvrir le feu sur le front Italien.

Le 14 avril 1544 15 000 hommes emmenés par le comte d’Enghien combattent à Cerisoles. Après un début de bataille confus, ce sont des mouvements vers le centre des troupes ennemies qui permettent la victoire. Du côté de Charles Quint, il y a de lourdes pertes avec un bilan s’élevant à 12 000 tués. La France récupère le Montferrat.

Cette victoire reste cependant sans lendemain. Les Français ne marcheront pas sur Milan car ils sont rappelés d’urgence sur le sol français pour assurer la défense du royaume devant l’invasion menée dès le mois de juin, par Henri VIII et Charles Quint.

Les guerres d’Italie apparaissent souvent comme une folie aventureuse et une chimère. Il y a un peu de cela dans l’escapade de Charles VIII, mais les buts de Louis XII et surtout de François 1er sont différents et beaucoup plus réfléchis et découlent d’une analyse réaliste du nouvel échiquier européen.

Ce siècle est celui des Habsbourgs. Les grands archiducs autrichiens possèdent en propre de nombreux territoires en particulier l’Autriche et les Flandres. Le Saint Empire étant ingouvernable sans leur soutien, la couronne impériale restant en théorie élective leur est invariablement donnée. Ils contrôlent donc en plus l’Allemagne.

Dans le même temps, la Castille et l’Aragon se sont unis et chassent les derniers musulmans de la péninsule ibérique. Ils découvrent le Nouveau Monde et mettent la main sur une source fabuleuse de richesse. Bientôt, les Habsbourgs mettront la main sur l’Espagne et contrôleront ainsi quasiment toute l’Europe. Le rêve d’une Europe unifiée est à leur portée.

Une seule chose les arrête encore. Leur Empire comme jadis les territoires de Charles le Téméraire est en deux morceaux, les Flandres et l’Empire d’un coté, l’Espagne de l’autre. Il leur manque l’Italie et l’accès à la Méditerranée pour l’unifier. Il ne leur resterait plus qu’à submerger de toute part une France encerclée pour être maîtres d’une Europe autrichienne. L’Europe a donc profondément changé, l’ennemi n’est plus le roi d’Angleterre qui ne possède plus en France que la place de Calais et que l’Angleterre s’est affaibli par la guerre civile des 2 roses mais l’archiduc d’Autriche. Les Guerres d’Italie sont ainsi le début de l’inévitable affrontement entre Habsbourgs et Valois, entre les Impériaux qui veulent gagner la compacité de leur territoire et l’hégémonie en Europe et les Français qui veulent empêcher leur encerclement tant qu’il est encore temps.

De 1495 à 1497 Charles VIII veut, contre l’avis de ses conseillers, faire valoir ses droits sur le royaume de Naples hérités du roi René. La guerre commence en promenade militaire avec la conquête sans coup férir du royaume de Naples. Cependant, une vaste coalition se forme autour des Habsbourgs. L’armée française doit se replier précipitamment. La victoire de Fornoue ne doit pas faire illusion, elle permet juste de ne pas changer la retraite en débâcle catastrophique.

A la mort de Charles VIII, le plus proche héritier mâle est le duc Louis d’Orléans. Louis XII par sa grand-mère Valentine Visconti est l’héritier légitime du Milanais. Pour le récupérer, il s’enlise à son tour dans les guerres d’Italie. Grenade prévoit le partage du royaume de Naples entre Louis XII et Ferdinand d’Aragon. Naples est conquis en 1501, mais les alliés se brouillent dès 1503 et le royaume de Naples est perdu définitivement en 1504. Jules II forme la ligue de Cambrai en 1508 contre Venise. Le 14 mai 1509, la République de Venise est vaincue à Agnadel, non loin de Milan, par la Ligue de Cambrai. Les Français, notamment le chevalier Bayard, s’illustrent aux côtés de leurs alliés. Les Vénitiens doivent restituer au pape les villes de Romagne.

En 1511, le pape Jules II renverse les alliances et se retourne contre les Français. Avec le doge de Venise et le roi d’Espagne, il crée cette fois une Sainte Ligue contre le roi Louis XII. Les coalisés envahissent le Milanais. Le 11 avril 1512, les Français remportent la victoire de Ravenne, mais perdent leur généralissime, Gaston de Foix et le Milanais. Louis XII essaie de reconquérir le Milanais en 1513, mais il est battu à Novare le 6 juin. Les Français doivent évacuer l’Italie. Louis XII signe in extremis une trêve avec le roi d’Aragon. Le pape Jules II étant mort sur ces entrefaites, le roi de France se réconcilie avec son successeur, Léon X, ainsi qu’avec le roi d’Angleterre.

Les guerres d’Italie pourraient s’arrêter là mais François 1er, le successeur de Louis XII, va les relancer en revendiquant pour lui-même le duché de Milan . Le pape formera contre lui une nouvelle ligue qui sera défaite à Marignan.

À défaut d’un projet politique cohérent, le nouveau roi a le soutien de la noblesse française, jeune et fougueuse, avide de combats et de gloire, avec des chefs aussi prestigieux que le connétable de Bourbon, La Trémoille, La Palice et le chevalier Bayard. 20 000 Suisses, alliés des Milanais, barrent aux Français l’accès de l’Italie. Ils tiennent les principaux cols alpins, à Suse et Pignerol. Ces milices paysannes sont la terreur des armées féodales. Elles ont coutume d’attaquer en masses compactes au son lugubre des trompes de berger. Mais François 1er et son armée remontent la vallée de la Durance et déboulent hardiment dans la plaine du Pô en empruntant le difficile col de l’Argentière. Une délégation suisse entame des négociations avec les Français et signe un projet de traité le 8 septembre. Mais elle est prise de vitesse par ses propres soldats. Conduits par le cardinal de Sion, Matthaüs Schiner, les Suisses de la garnison de Milan se précipitent au-devant des Français. La rencontre a lieu à Marignan, entre Milan et Pavie. D’un côté les redoutables fantassins suisses, de l’autre la cavalerie et l’artillerie du roi François 1er. Dans un premier temps, les Suisses tentent de s’emparer de l’artillerie française. Voyant cela, François 1er n’hésite pas à les charger à la tête de 200 hommes. Épuisés, les combattants luttent jusqu’à la nuit tombée et s’endorment sur place. L’arrivée inespérée des alliés vénitiens, le lendemain, transforme la bataille en un succès total.

A la fin de la bataille, le jeune roi se fait sacrer chevalier par Pierre Terrail de Bayard. Le rituel est désuet mais il plaît à ces jeunes gens qui cultivent le souvenir romanesque de leurs aïeux des temps féodaux. La victoire de Marignan a immédiatement un grand retentissement en Italie. Le 29 novembre 1516, François 1er conclue une « paix perpétuelle » avec les Suisses. Ces derniers se mettront même au service des rois de France jusqu’à la Révolution française. La France occupera aussi le duché de Milan et imposera l’année suivante un Concordat au pape Léon X. François 1er se portera même candidat au titre d’empereur allemand mais il sera évincé par le futur Charles Quint.

Du 7 au 24 juin 1520 les rois de France et d’Angleterre se rencontrent dans la campagne flamande, entre Ardres et Guînes. Leur entrevue se déroule au milieu des tournois et des fêtes, dans un camp de toile d’un luxe inouï, surnommé pour cette raison le “Camp du Drap d’Or”. François 1er est à l’origine de l’initiative. Il veut obtenir la neutralité de l’Anglais dans le conflit qui l’oppose à l’empereur d’Allemagne Charles Quint pour la domination de l’Italie. Henri VIII n’aime guère le roi de France et le trouve arrogant. Mais comme le Valois lui doit 2 000 000 d’écus, il tient à le ménager.

Par un excès de fanfaronnade, François 1er va gâcher la rencontre. A l’Anglais, un peu enveloppé, qui lui propose de lutter, le vainqueur de Marignan ne se le fait pas dire 2 fois et, pour plaire à l’assistance féminine, fait chuter Henri sans façon. Malgré l’incident, un traité d’alliance est finalement conclu mais il est dénoncé par les Anglais sitôt après les embrassades du “Camp du Drap d’Or”.

François 1er devra en définitive combattre une coalition regroupant Charles Quint, Henri VIII et le pape. Cela se terminera 5 ans plus tard par la défaite des armées françaises et la capture du roi à Pavie, près de Milan. Afin de faire place neuve, François 1er chassa de Provence le Connétable de Bourbon. Puis, en octobre 1524, à l’aide de son armée, investit Milan, et assiège Pavie à ses portes, celles-ci sont défendues par le capitaine espagnol Antonio de Leva. Le siège dura 4 mois. La ville arriva alors à court de toute ressource. C’est alors que, sous la direction du vice-roi de Naples, Lannoy, arrivent les renforts tant attendus.

Les rôles se trouvent dès lors inversés. François 1er se trouve assiégé à son tour. Sous ses ordres, son armée se replie alors à l’est de la ville. Les capitaines vétérans de son armée, plein de sagesse, la Trémoille et la Palice, lui conseillent d’être très prudent et vigilant. En effet, l’armée du souverain était mal payée à cette époque et donc peu sûre. Mais l’influence de Bonnivet et Montmorency sur le souverain est trop forte. Ils lui font faire l’erreur stratégique qui les amènera à la défaite. François 1er ordonna alors l’assaut de la ville de Pavie. Alors que les impériaux pénètrent dans le parc de Mirabello, l’artillerie de Galiot de Genouillac les guette et les assaille. Le roi chargeant avec sa cavalerie, neutralise l’artillerie française en l’empêchant de continuer son feu. Les impériaux reprennent alors le dessus. Ils bloquent la cavalerie de François 1er en l’attaquant de tous côtés. De plus, les suisses ainsi que le duc d’Alençon s’enfuient du champ de bataille. Cette réaction inattendue amène l’armée française au désastre. Malgré la suite inévitable des évènements, François 1er s’obstine à résister. Bonnivet, la Trémoille et la Palice meurent à ses côtés. Lors du combat, le souverain sera légèrement blessé. Néanmoins, il refuse de se livrer au Connétable de Bourbon. A bout de force, il finit par accepter de déposer les armes au vice-roi de Naples.

En moins de 2 heures, la bataille se termine avec un lourd bilan côté français. François 1er parti avec 26 000 hommes, seuls 16 000 d’entre eux reviendront vivants. Le vainqueur de la bataille de Pavie est lui-même un Français, le connétable Charles de Bourbon, qui servit brillamment François 1er à la bataille de Marignan, 10 ans plus tôt. Après cela, avec une armée de mercenaires, il s’est mis aux ordres de l’empereur Charles Quint. Il a chassé les Français d’Italie l’année précédente, occasionné la mort du chevalier Bayard et mis à sac la Provence. Ce 24 Février 1525, François 1er subit la plus grande défaite de son règne. Charles Quint a alors la possibilité d’envahir la France, mais se posent des problèmes de finance, de grogne parmi ses soldats et la réforme de Luther qu’il souhaite combattre en Allemagne.

Charles Quint décide donc de faire prisonnier François 1er afin d’obtenir des concessions. Des pourparlers s’engagent. Charles Quint est exigeant. Il réclame la restitution de la Bourgogne, le mariage du dauphin avec sa nièce Marie de Portugal. Il souhaite également que les Valois renoncent pour toujours à l’Italie, que la France ne gouverne plus les Flandres et l’Artois et de restituer à l’Angleterre ce qui lui a appartenu. Le royaume en ressortirait démantelé. François 1er refuse ces conditions. S’il accepte de négocier sur certains points, Flandres et Artois, mariage et rançon, il refuse de redonner la Bourgogne. Seulement sa mère lui demande d’accepter pour revenir dans son royaume car son absence est préjudiciable au pays. Le 14 janvier 1526, il signe ce traité. Il doit envoyer ses enfants François et Henri en otage en échange de sa libération. Cependant il ne souhaite pas respecter ce traité, pour lui arracher sous la contrainte. Regagnant le sol français le 17 mars 1526, et devant ratifier le traité en homme libre, il fait traîner, cherchant des excuses. Parallèlement François 1er se réconcilie avec l’Angleterre. Il signe le traité de Moore le 15 avril 1526 et avec Henri VIII, le Saint Siège, François 1er forme une ligue contre Charles Quint.

Durant l’été 1526, les troupes de la Ligue font appel aux français. François 1er tarde à envoyer ses renforts, ne voulant pas s’engager dans un conflit. Il espère encore un arrangement avec Charles Quint. Ce n’est qu’au moment de mise à sac de Rome le 6 mai 1527, qu’il envoie Lautrec et 40 000 hommes.

Le 16 décembre, François 1er réunit une assemblée de notables, composée des trois ordres, qui déclare non valide le traité de Madrid. Les notables s’engagent à verser 2 000 000 d’écus d’or au roi pour la libération du dauphin et de son frère, ou faire la guerre à Charles Quint si ce dernier ne veut rien entendre.

Pour Charles Quint, récupérer la Bourgogne est très important. Pour lui, Louis XI a mis la main sur la Bourgogne, privant la fille de Charles le Téméraire de son héritage. Pour lui, la Bourgogne est "tyranniquement et indûment détenue et occupée par le roi de France."

En 1529 par le traité de Cambrai tout ce dénoue. Eléonore de Habsbourg, le dauphin François et son frère Henri arrivent en France. Ce traité de Cambrai, ou paix des dames car signée par Louise de Savoie et Marguerite d’Autriche, comprend notamment la renonciation de la France sur l’Artois et les Flandres. Il marque le début d’une trêve de 7 ans entre François 1er et Charles Quint.

En 1544 l’empereur Charles Quint et le roi d’Angleterre Henri VIII souhaitent envahir la France et François 1er tarde à donner son autorisation au comte d’Enghien pour l’attaque de la ville de Carignan, car la guerre qui l’oppose à l’empereur et au roi d’Angleterre s’opère sur plusieurs fronts. De plus le roi de France sait que ces derniers attaqueront plutôt dans le nord du pays. Il lui coûte donc d’engager au sud des troupes qui pourraient bien être utiles au nord du pays. Le Conseil du roi approuve cette sage décision.

Ainsi le roi de France fait connaître au capitaine Monluc son refus au comte d’Enghien, lieutenant général du roi, de livrer bataille en Italie. Mais Monluc use de tout son talent pour tenter de convaincre de livrer bataille.

François 1er est alors ému par les arguments de Monluc. Bien qu’Annebault, amiral de son état, ne soit pas d’accord, François 1er autorise le comte d’Enghien à ouvrir le feu sur le front Italien.

Le 14 avril 1544 15 000 hommes emmenés par le comte d’Enghien combattent à Cerisoles. Après un début de bataille confus, ce sont des mouvements vers le centre des troupes ennemies qui permettent la victoire. Du côté de Charles Quint, il y a de lourdes pertes avec un bilan s’élevant à 12 000 tués. La France récupère le Montferrat.

Cette victoire reste cependant sans lendemain. Les Français ne marcheront pas sur Milan car ils sont rappelés d’urgence sur le sol français pour assurer la défense du royaume devant l’invasion menée dès le mois de juin, par Henri VIII et Charles Quint.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire du 16ème siècle/ Le 16ème siècle en France (archives Ljallamion, petit mourre, encyclopédie imago mundi, l’histoire, ect....)