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Évolutions des villes et des États au 16ème

jeudi 21 février 2013

Évolutions des villes et des États au 16ème

La ville de Genève s’émancipe

Le 21 mai 1536, à Genève, le Conseil des Deux Cents se prononce en faveur de la Réformation religieuse.

Genève tomba dans la mouvance de la Savoie au Moyen Âge. Les princes évêques de la ville jouissaient de droits seigneuriaux étendus et les bourgeois excellaient à tirer parti des intérêts divergents des comtes de Savoie et des évêques. Les foires devinrent très prospères et attiraient les banquiers florentins, avant que le roi de France Louis XI ne détourne vers Lyon une partie de ces activités.

Avec Martin Luther, la Réforme religieuse se répand en Allemagne et en Suisse. A Genève, les évêques ne sont plus que des pantins dans les mains du duc de Savoie et leur influence se réduit comme peau de chagrin.

Guillaume Farel, un prédicateur venu de France, déploie de grands efforts pour gagner les esprits à la Réforme protestante. Résigné, l’évêque Pierre de la Baume quitte son chapitre en 1532.

Genève, entre-temps, a signé le “traité de combourgeoisie” avec Berne et Fribourg en 1526 et obtenu du duc de Savoie la reconnaissance de son indépendance par le 1er traité de Saint-Julien, en 1530. Elle devient une république libre associée à la confédération helvétique.

Une controverse publique à lieu du 30 mai au 24 juin 1535 et l’année suivante, la Réforme est définitivement établie par une décision du Conseil des Deux Cents. Les catholiques sont bannis et les couvents livrés au pic des terrassiers. Les ornements disparaissent, y compris les vitraux et les statues.

Les Savoyards tentent de reprendre pied dans la ville mais ils sont repoussés avec l’aide des Bernois. Au même moment, Guillaume Farel appelle à la rescousse un jeune prédicateur de 27 ans qui se fait appeler Calvin.

Au 16ème siècle Chypre devient turque

Le 9 septembre 1570, les Turc occupent Nicosie, capitale de Chypre. La grande île proche orientale devient pour 3 siècles une dépendance misérable de l’empire ottoman. En 1489, une lointaine héritière des Lusignan vend l’île à la République de Venise. Mal défendus par la Sérénissime malgré le légendaire Othello dont s’est inspiré Shakespeare, les habitants développent la piraterie.

Soucieux d’en finir, les Turcs débarquent le 1er juillet 1570, sur ordre du sultan Sélim II, dit “L’Ivrogne”, et occupent Nicosie sans coup férir. Toutefois, le port de Famagouste résiste jusqu’au 1er août 1571 sous la conduite du gouverneur vénitien Bragadino ou Bragadin. L’émotion est grande en Occident. Même le poète Ronsard y va de son “Veu à Vénus pour garder Cypre de l’armée du Turc”.

Le pape Pie V lève une croisade en vue de reconquérir l’île. Seule des grandes puissances, l’Espagne répond présent aux côtés de la République de Venise, suzeraine de Chypre.

La flotte espagnole s’illustre en battant les Turcs à Lépante non loin de la ville grecque de Corinthe, le 7 octobre 1571. La bataille met aux prises 213 galères espagnoles et vénitiennes et quelques 300 vaisseaux turcs. 100 000 hommes combattent dans chaque camp. Les chrétiens remportent une victoire complète. Presque toutes les galères ennemies sont prises. L’amiral turc Ali Pacha est fait prisonnier et décapité. 15.000 captifs chrétiens sont libérés. Le héros de la journée est le prince don Juan d’Autriche, qui commande la flotte chrétienne. Don Juan âgé de 26 ans est le fils bâtard de l’empereur Charles-Quint et le demi-frère du roi Philippe II d’Espagne. Après avoir démontré à Lépante ses talents de capitaine, il s’illustrera encore par la prise de Tunis, que l’Espagne sera incapable de conserver, et par la répression de la révolte aux Pays-Bas espagnols. Il mourra à 33 ans sans avoir eu le temps de tirer profit de ses succès.

Cette victoire consacre le déclin irréversible de l’empire ottoman. Mais Chypre n’en reste pas moins sous domination ottomane jusqu’à sa cession au Royaume-Uni le 4 juin 1878.

L’Angleterre de Henri VIII à Elisabeth 1ère

C’est après 26 ans de règne de Henri VIII qu’a lieu le schisme entre l’Église d’Angleterre et Rome. La principale pomme de discorde fut l’adoption de la loi sur la désignation du roi à la tête de l’Église Anglicane.

C’est en 1509 que Henri VIII monta sur le trône alors âgé de 18 ans, le 3 juin il se maria avec Catherine d’Espagne, l’ancienne épouse de son frère Arthur décédé en 1502 après 5 mois de mariage. Au fil du temps, le couple se disloqua et le roi pris comme favorite Anne Boleyn.

La première mise a l’écart de Catherine par Henri VIII eu lieu en 1527 et celui-ci entrepris des démarches auprès du pape pour demander l’annulation de son mariage. Le 13 juillet 1528 fut mis en place une commission pour étudier la nullité possible de ce mariage. Mais le pape clément VII qui par ailleurs était soutenu par la cour Espagnol refusa et le 23 juillet 1529 la cause était entendu. Toutefois durant 3 ans, Henri VIII négocia avec le pape pour le faire fléchir. Mais le 2 novembre 1532 devant le refus de ce dernier il se maria avec Anne Boleyn et en mai l’archevêque de Cantorbéry signifia la nullité de ce mariage.

Par la loi de 1535 appelée loi “de suprématie” reconnaît comme seul chef de l’Église d’Angleterre l’autorité du roi. Cette loi était faite au départ pour faire revenir le pape sur sa décision mais échoua dans son but et c’est à partir de ce moment là que l’Église d’Angleterre devint l’Église Anglicane. C’est en 1539 que l’acte définitif de l’Église Anglicane appelé généralement “le statut des 6 articles” entra en vigueur

Après la mort de Henri VIII en 1547, durant la minorité d’Édouard VI, la direction des affaires ecclésiastique passa dans les mains de Thomas Cramer, celui-là même qui avait prôné et entériné la nullité du mariage de Henri VIII et de Catherine d’Espagne. De cette époque date notamment la légalisation du mariage des prêtes, la destruction des autels. En 1548 fut écrit le 1er livre de prière de Édouard VI pour se substituer au bréviaire et au missel de l’Église de Rome. Mais 4 ans plus tard il fut remplacé par un 2ème livre de prière définissant, en 39 articles contre 42 pour le 1er, la confession et la communion. L’ordination des prête fut supprimé.

En 1556 sous le règne de marie la fille d’Henri VIII et de Catherine d’Espagne, Cramer fut condamné au bûcher après avoir vainement tenté de sauvé sa vie n’hésitant pas à renier ses signatures de ses actes. Mais ses travaux lui survécurent et formèrent la base de la législation ecclésiastique sous Elisabeth 1ère fille d’Henri VIII et d’Anne Boleyn. Lorsque le bref règne de Marie fut terminé et avec lui l’effort entrepris de détruire la nouvelle religion, mais ne parvint pas complètement à défaire le travail effectué par ses 2 prédécesseurs Henri VIII et Édouard VI.

Le 1er acte pris par Elisabeth 1ère qui finalement retrouva son trône fut l’annulation de la restauration de la religion de sa demi-sœur Marie, à savoir toutes les lois et actes favorable à l’Église de Rome et rétablissant de fait la plénitude de le juridiction ecclésiastique du souverain. Par ailleurs, cet acte demandait que soit utiliser le 2ème livre de prière d’Édouard VI en remplacement des rites catholiques et donnait des pénalité à ceux qui refuseraient de l’appliqué. Les Évêques dans leurs ensembles refusèrent de l’accepter ainsi qu’une bonne partie du clergé. A partir de ce jour les évêque furent désigné par le souverain chef de l’Église Anglicane et entériné par un chapitre. A signaler que Elisabeth 1ère intégra dans l’Église Anglicane les protestants. C’est en 1559 que le statut supprimant dans l’ensemble de l’Angleterre le culte catholique fut voté.

Dès lors, les rites catholiques ne purent s’exécuter sous peine de sanctions graves. Il est vrai que durant les 10 premières années de son règne, Elisabeth les firent appliqué avec modération. Mais les convictions catholique perdurèrent notamment à la suite du concile de Trente et même en 1568, le cardinal William Allen, conçu l’idée d’un apostolat pour la perpétuation de la foi catholique en Angleterre et fonda à cette fin le séminaire de Douai alors situer en Flandre sous domination Espagnole. En 1570, le pape pie V par la bulle “Regnus elcesis” libère les catholique sous domination Anglaise de leur allégeance à la reine d’Angleterre en tant que chef de l’Église. A partir de ce moment là, la politique mener par Elisabeth 1ère à l’encontre des catholiques se fit plus sévère et nombreux furent ceux condamné comme traître à la personne de sa majesté et mis à mort. Malgré cette sévérité le catholicisme continua néanmoins à être pratiqué. Les jésuites furent interdit d’université et poursuivit. Sous le règne de Elisabeth 128 prêtre, 48 civil, 3 femmes et 32 franciscain furent condamné à mort certains furent privé de nourriture jusqu’à ce que mort sans suive. Malgré cette politique répressive à la fin du 16ème siècle ont comptait encore en activité 366 prêtes issus de la 1ère réforme, 300 prêtres issus du séminaire de Douai et 16 jésuites. C’est en 1587 que Marie Stuart reine d’Écosse est décapité à l’âge de 44 ans dans la forteresse de Fotheringay. Elle était la fille du premier duc de Guise et la sœur de François, dit le Balafré. Ce dernier anime en France, à la cour des Valois, le parti catholique et anti-anglais. Avec sa sœur, il arrange le mariage de la petite reine d’Écosse et du futur roi de France, François II. A peine âgée de quelques années, elle prend un bateau pour la France. Jeune fille, la princesse séduit la Cour et s’attire les éloges de Ronsard et quelques autres poètes. Sous le règne de François II, la famille des Guise utilise l’influence de Marie Stuart pour s’imposer à la Cour de France et faire valoir la prépondérance du parti catholique sur le parti protestant. Mais François II, de santé fragile, meurt de maladie à 17 ans le 5 décembre 1560, après un règne de moins de 2 ans, et la jeune reine s’en retourne à regret dans son pays. Elle conserve de son bref séjour à la cour des Valois le goût des belles-lettres et de la poésie. Son pays et victime de perpétuelles dissensions entre les chefs de clans. Après avoir étudié des offres de mariage de grands princes étrangers, soucieux de s’allier une Écossaise catholique, elle se laisse séduire par son jeune cousin, le sémillant lord Darnley, et l’épouse. Le choix est désastreux. Son mari oublie qui l’a fait roi.

Il se détache de sa femme et ne manque pas une occasion de l’humilier. C’est ainsi que le beau lord fait assassiner le favori de sa femme, l’Italien Rizzo, et il tente de s’approprier le pouvoir malgré la haine unanime de l’aristocratie à son encontre. Traqué et malade, il s’enfuit chez son père mais se laisse convaincre par Marie Stuart de revenir dans sa résidence de Holyrood sous le prétexte d’une fête. Confiné avec ses serviteurs dans une maison isolée au milieu de la lande, à l’écart de la ville, il meurt dans un attentat à la bombe le 9 février 1567, quelques jours après la naissance de son fils et héritier, le futur Jacques VI d’Écosse, qui deviendra roi d’Angleterre sous le nom de Jacques 1er !

La veuve se remarie aussitôt avec l’instigateur du crime, le comte de Bothwell. Soupçonnée de complicité dans l’assassinat de son mari, elle est chassée par ses sujets écossais. Plutôt que de se faire oublier en France, elle ne trouve rien de mieux que de se placer sous la protection de sa cousine, la reine d’Angleterre Elizabeth 1ère, de la dynastie des Tudor, dont elle n’a jamais reconnu la légitimité. Craignant une sédition des catholiques anglais en faveur de Marie Stuart, la reine d’Angleterre fait emprisonner son encombrante cousine. Malgré la prison, Marie Stuart reste compromettante et commet imprudence sur imprudence. Son inflexible geôlière argue d’un complot catholique pour la faire condamner à mort et décapiter. Marie meurt presque 20 ans jour pour jour après son deuxième mari, lord Darnley. Le roi Philippe II d’Espagne, qui fut fiancé à la reine d’Écosse, saisit le prétexte de son exécution pour envoyer une puissante flotte à l’assaut de l’Angleterre. Celle-ci sera détruite par la tempête et les assauts des marins anglais. Ayant triomphé de tous ses ennemis, Elizabeth 1ère n’en lègue pas moins sa couronne au fils de Marie Stuart et de lord Darnley, qui règne depuis plusieurs années déjà sur l’Écosse sous le nom de Jacques VI. En devenant roi d’Angleterre, Jacques VI prendra le nom de Jacques 1er et inaugurera la dynastie des Stuart. Il fera transférer la dépouille de sa mère à l’abbaye de Westminster, où elle repose toujours, à deux pas d’Elizabeth 1ère.

Le 16ème siècle en Prusse

En 1511, Albert de Brandebourg de la famille des Hohenzollern, est élu grand maître de l’ordre Teutonique.

Quelques années plus tard survient le différend entre Luther et la papauté. L’Allemagne est sens dessus dessous ! Il prend le parti de Luther et adhère à la Réforme luthérienne.

En 1525, sur une suggestion de Luther, il transforme l’État de Prusse administré par l’ordre Teutonique en un duché héréditaire. Cette première sécularisation donne des idées à de nombreux évêques, surtout en Allemagne du nord. A l’imitation du grand maître de l’ordre Teutonique, ils transforment leur principauté ecclésiastique en principauté séculière et se rallient à la Réforme, ce qui leur vaut de devenir à leur tour de puissants seigneurs.

Le nouveau duché de Prusse orientale étant situé hors des limites du Saint Empire romain germanique, Albert de Brandebourg le place sous la suzeraineté du roi de Pologne et non de l’empereur d’Allemagne. De ce royaume est issu l’Allemagne actuelle.

Naissance des Pays Bas

Par l’Union d’Utrecht du 23 janvier 1579, 7 provinces à majorité protestante du nord des Pays-Bas se constituent en confédération. C’est la naissance des Pays-Bas actuels.

Le sud des Pays-Bas, catholique, reste fidèle à son souverain espagnol et deviendra beaucoup plus tard la Belgique. De Groningue, au nord, à Cambrai, au sud, le pays appartenait 1 siècle plus tôt au duc de Bourgogne Charles le Téméraire. Par le hasard des successions et des mariages, il échoit à l’empereur d’Allemagne, Charles Quint, puis à son fils, le roi d’Espagne Philippe II.

Philippe II gouverne les Pays-Bas par l’entremise de sa demi-sœur, Marguerite de Parme, et d’un groupe de fonctionnaires bourguignons aux ordres du cardinal de Granvelle. On est en pleine guerre de religion et les catholiques et les protestants s’affrontent aux Pays-Bas comme ailleurs en Europe.

Guillaume de Nassau a hérité de la principauté d’Orange, au sud de la France, d’où la couleur de ses armoiries. Ce jeune noble catholique d’origine allemande, élevé à la cour de Charles Quint, reçoit de Philippe II la charge de gouverner la province de Hollande. Avec d’autres nobles néerlandais, qui craignent d’être dépouillés au profit de gouverneurs espagnols, il dénonce les persécutions contre les protestants calvinistes et obtient la mise en congé du cardinal de Granvelle. Les protestataires, quoique nobles, s’énorgueillissent de l’appellation de “gueux” que leur a lancé un conseiller de Marguerite. Ils adoptent pour insignes l’écuelle et la besace.

Philippe II, chef de la Contre-réforme catholique, nomme un nouveau gouverneur en la personne du duc d’Albe à la sinistre réputation. Celui-ci s’offusque d’une agression perpétrée par les calvinistes contre des lieux catholiques. Le 5 juin 1568, il fait juger deux chefs des gueux, les comtes d’Egmont et de Hornes, par le Conseil des troubles, que les habitants surnomment le Conseil du sang. Les 2 nobles sont décapités le 5 juin 1568.

Guillaume d’Orange, dit le Taciturne, arrive à s’enfuir en Allemagne. Il se convertit au calvinisme et revient en mars 1572 aux Pays-Bas avec une petite armée de 20.000 hommes et des marins, les “gueux de la mer”. Il devient le chef de l’insurrection avec le titre de “stathouder”.

Après la prise de Leyde par les gueux et le sac d’Anvers par les Espagnols, Guillaume reçoit un soutien fervent de l’ensemble des Néerlandais, unis contre l’oppression espagnole. Il obtient des représentants des 17 Provinces qu’ils signent la Pacification de Gand, le 8 novembre 1576, par laquelle les habitants de la Hollande et de la Zélande obtiennent le droit de pratiquer le calvinisme à leur gré. Le nouveau gouverneur n’est autre que le jeune et prestigieux don Juan d’Autriche, demi-frère de Philippe II et héros de la victoire de Lépante sur les Turcs. Il feint de retirer les troupes espagnoles et d’accepter les termes de la Pacification. Là-dessus, il s’empare de Namur. Comme les armées de Philippe II sont retenues en France dans d’autres guerres de religion, il lui est cependant impossible de restaurer l’autorité du roi sur l’ensemble des Pays-Bas.

Le successeur de don Juan, Alexandre Farnèse, monte habilement les catholiques du sud contre les calvinistes du nord. Craignant l’hégémonie protestante, les représentants des 10 provinces du sud concluent l’Union d’Arras, le 6 janvier 1579, par lequel elles rejettent l’allégeance à Guillaume d’Orange.

La division du pays devient irrémédiable. Il ne reste plus aux Provinces-Unies du nord qu’à confirmer à Utrecht leur propre union autour de la Hollande.

Fortifiées par leur révolte, les Provinces-Unies deviendront le premier des États modernes, avec une économie et des colonies très riches.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire du 16ème siècle/ Le 16ème siècle en France (archives Ljallamion, petit mourre, encyclopédie imago mundi, l’histoire, ect....)