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Marie 1ère d’Écosse dite Marie Stuart

lundi 18 février 2013

Marie 1ère d’Écosse dite Marie Stuart (1542-1587)

Reine d’Ecosse de 1542 à 1567-Reine de France de 1559 à 1560

Marie 1ère d'Écosse dit Marie Stuart Reine d'Ecosse de 1542 à 1567-Reine de France de 1559 à 1560

Fille de Jacques V d’Ecosse et de Marie de Lorraine, arrière petite fille d’Henri VII d’Angleterre, elle avait des droits sur la couronne d’Angleterre. Par sa mère, elle était la nièce des Guises. Jacques V étant mort alors qu’elle n’avait qu’une semaine. James Hamilton, comte d’Arran, le plus proche héritier de la couronne, devint Régent d’Écosse, tandis que la garde de l’enfant revenait à sa mère.

Dans le même temps, Henri VIII envisageait une nouvelle approche destinée à unir les couronnes d’Écosse et d’Angleterre. Plutôt que de prendre l’Écosse par les armes comme du temps du roi Jacques V, il entendait unir son fils Édouard à Marie Stuart. Pour mener à bien ce projet, il disposait d’un avantage conféré par sa victoire à la bataille de Solway Moss, de nombreux nobles écossais étant restés prisonniers d’Henri, ces derniers furent contraints à demander publiquement à ce que Marie soit confiée à Henri et la principale forteresse transférée sous sa garde.

Le 1er juillet 1543 fut signé le Traité de Greenwich qui promettait Marie à Édouard, Ce traité satisfaisait l’essentiel des demandes des Écossais, au premier plan desquelles figurait le fait que Marie resterait en Écosse jusqu’à son 10ème anniversaire et son pays conserverait ses lois propres.

En 1548, sa mère la fiança au dauphin de France, le futur François II, et l’envoya vivre à la cour de Henri II. Elle embarqua à Dumbarton en août 1548 à bord de la flotte envoyée par Henri II de France sous le commandement de Nicolas Durand de Villegagnon. Naviguant le long des côtes d’Irlande pour éviter la flotte anglaise, elle accosta en France à Roscoff puis à Morlaix. Elle rencontra ensuite sa grand-mère maternelle, Antoinette de Bourbon-Vendôme, sur ses terres de Joinville, puis arriva à Carrières-sur-Seine le 16 octobre. Elle l’épousa le 24 avril 1558, à Paris. Elle fut éduquée à la cour de France, où elle partageait sa chambre avec Élisabeth, fille du roi Henri II. Elle fut instruite dans les matières importantes pour les divertissements en vogue à la cour de France, tels que la fauconnerie et l’équitation, où elle apprend à monter à la mode française plutôt qu’en amazone à la mode anglaise. Elle fut également versée dans la broderie, enseignée par le brodeur personnel du roi, et la musique, pour laquelle l’écrivain Pierre de Bourdeille, dit Brantôme, rapporta qu’elle chantait en s’accompagnant du luth. Elle compta parmi ses tuteurs mademoiselle de Curel, Claude Millot et Antoine Fouquelin. Ce dernier lui enseigna la rhétorique, tandis que Pierre de Ronsard la formait à la poésie. Lorsque Marie Tudor mourut le 17 novembre 1558, Marie Stuart venait d’être faite reine de France et devint aussi à ses yeux reine d’Angleterre.

Par ordre de son beau-père Henri II, elle fut proclamée à Paris reine d’Angleterre, d’Irlande et d’Écosse ; elle prit, avec son mari, les armes d’Angleterre. Cette proclamation se situe dans la rivalité entre la France et l’Espagne, pour qui l’Angleterre et l’Écosse n’étaient alors que deux pions de leurs vues impériales. Le pape, bien que poussé par les agents français, refusa de prendre parti pour Marie car il ne désirait pas offenser Philippe II d’Espagne, déterminé à ne pas laisser l’Angleterre tomber sous le contrôle de la France.

Elle devint reine de France en 1559, Après le mariage, Marie et son époux habitèrent aux appartements royaux de Saint-Germain. Comme de coutume, Marie demanda à Diane de Poitiers un inventaire des bijoux que cette dernière avait reçu de Henri II et les récupéra. Mais François II mourut dès l’année suivante. Devenue veuve, Marie céda la couronne au jeune Charles IX, dont la mère, Catherine de Médicis prit le pouvoir en tant que régente et demanda l’inventaire des bijoux. Marie se retira ensuite pour mener le deuil, en suivant la tradition de rester dans une chambre noire pour 40 jours. Elle choisit pour cela l’abbaye de Saint Pierre les Dames dont sa tante, Renée de Lorraine était abbesse. C’est aussi dans cette région, qu’elle reçut en douaire la ville et seigneurie d’Épernay.

Elle dut rentrer en Ecosse le 14 août 1561, et trouva son royaume agité par la Réforme. Malgré son éducation, elle n’était pas préparée aux intrigues de la cour d’Écosse de cette époque. La religion divisait le peuple et le frère illégitime de Marie, Jacques Stuart, comte de Moray était le meneur de la faction protestante. Marie, en catholique fervente, était vue avec soupçon par une grande partie de ses sujets. Son goût pour la danse et les robes sophistiquées étaient dénoncés par des réformateurs protestants comme John Knox.

Elle essaya de manœuvrer entre les factions, mais commit l’erreur d’épouser le 29 juillet 1565, à Édimbourg, Henri Stuart dit lord Darnley, grand seigneur catholique et personnage médiocre dont elle eut un fils. En juin 1566, Marie commença une liaison avec Jacques Hepburn, 4ème comte de Bothwell, un aventurier qui devint son 3ème époux. Un complot fut mis en place pour éliminer Darnley. En février 1567, alors qu’il était en convalescence dans une maison d’Édimbourg, une explosion survint dans la maison et Darnley fut retrouvé mort dans le jardin, apparemment étranglé.

Après la mort de son mari, elle épousa rapidement le 14 mai 1567, James Hepburn, comte de Bothwell soupçonné de l’assassinat de son mari. Ce fut un prétexte à un soulèvement de la noblesse protestante. Arrêtée par une confédération de nobles écossais, Marie fut emprisonnée au château de Loch Leven, situé sur une île au milieu du loch, en juin 1567. Le 24 juillet, elle abdiqua le trône d’Écosse en faveur de son fils Jacques, alors âgé d’un an. Le 2 mai 1568, Marie Stuart s’évada et leva une petite armée. 3 jours après sa défaite à la bataille de Langside le 13 mai, elle s’enfuit en Angleterre, où elle fut emprisonnée par les officiers d’Élisabeth à Carlisle le 19 mai. Après quelques hésitations sur l’accusation du meurtre de Darnley, Élisabeth ordonna une enquête plutôt qu’un procès. Marie fut détenue à York d’octobre 1568 à janvier 1569. Elisabeth était sans héritier, et Marie Stuart avait des droits incontestables sur la couronne d’Angleterre. En outre, princesse catholique, elle portait les espoirs de l’importante minorité papiste. Aussi plusieurs conspirations eurent-elles pour but de la placer sur le trône d’Angleterre. Comme Élisabeth considérait les demandes de Marie au trône comme un complot, elle l’assigna à résidence pendant dix-huit ans sous la garde de Georges Talbot, 6ème comte de Shrewsbury et son épouse Bess of Hardwick, dont la fille épousa le frère du 2ème époux de Marie, Arbella Stuart. Finalement, Elisabeth la fit condamner à mort et décapiter au château Fotheringhay le 8 février 1587.

A la mort d’Elisabeth, son fils, Jacques VI d’Ecosse, devint roi d’Angleterre sous le nom de Jacques 1er.

Marie Stuart, victime des passions religieuses qui divisèrent l’Écosse, souhaita être inhumée à Reims, à côté de sa mère, de son oncle le cardinal, de sa tante l’abbesse. Elle fut toutefois initialement enterrée à la cathédrale de Peterborough, son corps fut exhumé en 1612 lorsque son fils Jacques VI d’Écosse ordonna qu’il fût placé à l’Abbaye de Westminster où il repose depuis, à dix mètres du tombeau de sa cousine Élisabeth. Marie Stuart est l’ancêtre de tous les rois qui succédèrent à Élisabeth.