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Anne d’Este

mardi 12 février 2013

Anne d’Este (1531-1607)

Anne d'Este

Fille aînée d’Hercule II d’Este, duc de Ferrare, et de Renée de France, figure importante de la cour de France pendant les guerres de religion, elle y exerça une influence considérable. Duchesse d’Aumale, puis de Guise, par son premier mariage, elle devint en secondes noces duchesse de Nemours et de Genevois.

Elle passa son enfance à Ferrare où elle reçut une excellente éducation. En 1548, après de longues et difficiles négociations, elle fut mariée à François de Lorraine, duc d’Aumale, fils de Claude de Lorraine, et duc de Guise. Le contrat de mariage fut signé le 28 septembre à Ferrare, et le mariage eut lieu le 16 décembre au château de Saint-Germain-en-Laye. La princesse ne retourna jamais en Italie.

Par sa mère, elle était petite-fille de Louis XII, et de ce fait parente directe de Henri II et de ses fils. Son mariage la fit rentrer dans la toute puissante famille des Guise, et sa provenance italienne la liait de façon particulière à Catherine de Médicis. Dès le début, elle jouit donc d’une position prééminente à la cour. Devenue duchesse de Guise après la mort de son beau-père en 1550, elle devint l’administratrice, avec sa belle-mère Antoinette de Bourbon, du patrimoine des Guise. Dans le même temps, elle jouait le rôle d’intermédiaire entre la cour de Ferrare et celle de France, où elle intercédait pour les affaires de son père. De son premier mariage elle eut 7 enfants, dont 4 arrivèrent à l’âge adulte.

En février 1563, François de Lorraine fut assassiné. L’assassin fut saisi et exécuté immédiatement, mais Anne d’Este essaya par tous les moyens de poursuivre juridiquement Gaspard de Coligny, chef des huguenots, qu’elle tenait pour responsable de l’attentat. Pendant 3 ans, la veuve pressa le roi et ses juges de lui rendre ce qu’elle appelait justice, mais en janvier 1566 le conseil du roi déclara Coligny innocent du meurtre et ordonna “le silence perpétuel” en cette affaire. Nombreux furent ceux qui virent la vengeance de la veuve du duc de Guise dans le coup de feu qui ne rata la poitrine de Coligny que par miracle, au matin du 22 août 1572, et qui fut le signal du départ des massacres de la Saint-Barthélemy. Il est néanmoins difficile de savoir quel rôle exact elle joua dans cette affaire, et plus largement dans les massacres de la Saint-Barthélemy.

Le 5 mai 1566, à Saint-Maur-des-Fossés, elle se remariait avec Jacques de Savoie, duc de Nemours et de Genevois. A partir de cette date, elle passa la plus grande partie de son temps à Annecy, ou en voyages entre le Genevois et la cour de France. Après la mort de son second mari, en 1585, elle vécut surtout à Paris, dans son hôtel de Nemours, localisé sur la rive gauche, dans l’actuelle rue Séguier. Avec la fondation de la Ligue catholique, dans laquelle ses fils jouèrent un rôle de premier plan, son importance politique augmenta considérablement. Mais en décembre 1588, Henri III fit assassiner ses 2 fils aînés au château de Blois et elle-même fut emprisonnée. Après sa libération en février 1589, elle fut l’une des figures principales de la capitale alors assiégée par les troupes d’Henri IV. Après la conversion au catholicisme de ce dernier, elle le reconnut comme roi et tenta de convaincre ses fils rebelles d’en faire autant. Elle passa les dernières années de sa vie en tant que “superintendante de la maison” de la reine, Marie de Médicis.