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Publius Servilius Vatia Isauricus (Consul en 79 av. jc)

dimanche 18 mars 2018, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 31 juillet 2011).

Publius Servilius Vatia Isauricus (vers 134-44 av. jc)

Homme politique de la fin de la République romaine - Consul en 79 av. jc

Carte de la CilicieNeveu de Quintus Cecilius Metellus Macedonicus, il prit les armes en 100 avec le reste du parti sénatorial contre Lucius Appuleius Saturninus.

Sulla le fit élire consul en 79, l’année suivante il fut proconsul en Cilicie [1], avec l’ordre de combattre les pirates.

Il réussit à les vaincre sur mer, les obligeant à abandonner les ports et à se réfugier dans les montagnes. S’ensuivirent 3 ans d’une guerre très difficile pour les troupes romaines, obligées d’affronter un ennemi qui connaissait bien les montagnes où il combattait. Il prit très vite la ville d’Olympos [2] en Lycie [3], au pied du mont homonyme, puis il mit le siège devant Phaselis [4], défendue par Zenicetus, celui-ci, se voyant incapable de la défendre mit le feu à la ville et se jeta dans les flammes avec ses compagnons.

Ayant arraché aux rebelles toutes les villes côtières, il fit traverser le mont Taurus [5] pour la première fois à l’armée romaine, et se dirigea vers l’intérieur, dans l’intention de prendre Isaura, la capitale des Isauriens [6]. Il y réussit en faisant dévier le cours d’un fleuve et en prenant la ville par la soif. Pour sa conduite brillante, il fut acclamé imperator par les troupes et reçut le surnom d’Isauricus. Après avoir donné une administration à la nouvelle province, il retourna à Rome, où en 74 il célébra son triomphe [7]. Cependant la menace des pirates n’avait pas été complètement écartée, et elle renaquit bien vite.

Il devint un des sénateurs les plus importants, et Cicéron le cite fréquemment dans ses écrits. Il fut un des juges lors du procès contre Verrès en 70, en 66 il soutint la proposition de conférer à Cneius Pompeius Magnus le commandement de la guerre contre les pirates, en 63 il fut vaincu pour l’élection du Grand Pontife [8] par un des hommes qui avaient servi sous ses ordres dans la Guerre contre les pirates, Caius Julius Caesar, la même année il soutint Cicéron pour réprimer la Conjuration de Catilina [9], et demanda au Sénat d’infliger la peine de mort aux conjurés.

En 57 il fut parmi ceux qui aidèrent Cicéron à revenir d’exil et en 55 il recouvra la charge de censeur [10] avec Marcus Valerius Messala Niger . Il ne participa pas aux guerres civiles. Il mourut en 44, vers 80 ans.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Publio Servilio Vatia Isaurico (console 79 a.C.) »

Notes

[1] La Cilicie est une région historique d’Anatolie méridionale et une ancienne province romaine située aujourd’hui en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’ouest par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la mer Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province turque d’Adana, une région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée.

[2] Olympos est une ville antique au Sud-Ouest de la Turquie au bord de la mer Méditerranée à 60 km au sud-ouest d’Antalya. La ville hellénistique date du 2ème siècle av. jc. Elle est une des six villes constituant la Ligue Lycienne (alliance instaurée avec des principes démocratiques). Elle passe sous le joug romain. Elle comporte plusieurs monuments, notamment un amphithéâtre et des thermes. Cible des corsaires elle fut détruite, ruinée à plusieurs reprises.

[3] La Lycie est une région historique située au sud de la Lydie en Asie Mineure.

[4] Phaselis est une cité antique Lycienne de la province d’Antalya en Turquie. Elle se situe entre la chaîne des monts Bey et la forêt du parc national d’Olympos, 8 km au sud-ouest de la station balnéaire de Kemer et à 57 km d’Antalya. Elle fut le plus important port de l’ouest du Pays Lycien pendant des siècles, par sa position privilégiée sur la route maritime reliant la Grèce à la Syrie puis la Palestine. La ville exportait notamment du bois issu de l’arrière-pays, ainsi que des roses destinées à la production de parfums. Hérodote en parle comme d’une cité de pirates. Phaselis sera sous domination perse au milieu du 6ème siècle av. jc. Elle ne sera libérée qu’en 469 av. jc par Cimon d’Athènes, en même temps que le reste de la Lycie. Phaselis s’alliera ensuite au général grec contre les Perses, mais contraint de verser un fort tribut. Alexandre le Grand est ainsi accueilli en libérateur en 333 av. jc. À la demande de Phaselis, il attaquera sa rivale Termessos. Phaselis passe ensuite sous domination des Lagides jusqu’en 197 av. jc, puis des Séleucides. En 190 av. jc, elle repasse sous domination rhodienne. Une fois libérée, elle rejoint vers 150 av. jc la Confédération Lycienne avant d’être conquise par des pirates ciliciens, puis d’être rattachée à l’empire romain grâce au commandant Manlius Servilius.

[5] Les monts Taurus, ou simplement les Taurus, culminant dans les massifs de l’Aladağlar et des Bolkar Dağları, sont une chaîne de montagnes turques, formant la bordure sud-est du plateau de l’Anatolie. La chaîne s’étend en courbe du lac Eğirdir à l’ouest aux sources de l’Euphrate à l’est. Elle fait 600 km de longueur et culmine à 3 756 m. De nombreux sommets y ont entre 3 000 et 3 700 m d’altitude. Il s’agit d’une chaîne calcaire, qui s’est érodée pour former des paysages karstiques avec des chutes d’eau, des rivières souterraines et les plus grandes grottes d’Asie. Le Tigre prend sa source dans les Monts Taurus.

[6] L’Isaurie est une ancienne région d’Asie Mineure, située entre la Phrygie au nord, la Cilicie au sud, la Lycaonie à l’est et la Pisidie à l’ouest. Elle était située sur ce qui forme maintenant les monts Taurus en Turquie. Région rebelle à l’autorité grecque d’Alexandre le Grand, des Séleucides et du royaume de Pergame, l’Isaurie est conquise en 76 av jc par le Romain Publius Servilius Vatia Isauricus et fut définitivement incorporée à l’Empire romain en 279/280, sous Probus. Héritée par l’Empire byzantin, dont elle devient une région frontalière avec le monde musulman, elle est le berceau des empereurs byzantins Zénon et Léon III. Elle est conquise par les Turcs Seldjoukides au 11ème siècle et fait successivement partie des sultanats de Roum, de Karaman et de l’Empire ottoman.

[7] Le triomphe est une cérémonie Romaine au cours de laquelle un général vainqueur défile dans Rome à la tête de ses troupes. À défaut de ce triomphe majeur, un général vainqueur pouvait recevoir une ovatio. À partir d’Auguste, le triomphe est réservé à l’empereur et à la famille impériale.

[8] Dans la Rome antique, pontifex maximus (grand pontife) est le titre donné au grand prêtre à la tête du collège des pontifes. Ce titre est le plus élevé de la religion romaine. Les pontifes sont chargés de l’entretien du pont sacré (pont Sublicius) et de surveiller la bonne observance des pratiques religieuses. Ils s’occupent aussi des temples ne disposant pas de clergé propre. Le recrutement des pontifes se fait par cooptation et la charge de pontife est exercée à vie. Cette fonction a varié selon les époques. Dans la plupart des cas, le grand pontife n’a d’autre insigne qu’un simpulum ; cependant, quelquefois une securis ou une secespita s’y ajoute, c’est-à-dire les instruments pour le sacrifice rituel.

[9] La conjuration de Catilina est un complot politique visant la prise du pouvoir à Rome en 63 av. jc par le sénateur Lucius Sergius Catilina. Devenue la capitale d’un empire en croissance rapide, la Ville est alors depuis longtemps à l’abri d’une attaque ennemie, mais depuis la Guerre sociale (de 91 à 88), elle doit faire face à de nombreux troubles qui mettent à mal les institutions de la République romaine et sa population. Le complot ourdi par Catilina et ses partisans ne ressemble pourtant en rien à ce que la République romaine a connu jusqu’alors. Déçu par un double échec lors de l’élection au consulat, Catilina organise secrètement une conjuration qui vise à éliminer une partie de l’élite politique romaine et à s’emparer du pouvoir politique suprême en s’appuyant sur les frustrations d’une partie de la nobilitas romaine et de certains notables italiens. Sur sa route, le conspirateur voit ses visées contrecarrées par la détermination du consul Cicéron, dont le mandat touche à sa fin au moment des faits. En bon orateur, Cicéron dénonce Catilina publiquement et avec virulence, puis conduit la contre-offensive militaire qui met finalement la conjuration en déroute. Catilina meurt au combat au début 62, tandis que Cicéron, salué du titre de « Pater patriae », connaît d’abord la gloire pour avoir sauvé la République, avant que cette même affaire ne le contraigne à l’exil en 58.

[10] Le censeur est un magistrat romain. Deux censeurs sont élus tous les cinq ans parmi les anciens consuls par les comices centuriates. Le pouvoir des censeurs est absolu : aucun magistrat ne peut s’opposer à leurs décisions, seul un autre censeur qui leur succède peut les annuler. Après 18 mois de mandat, ils président une grande cérémonie de purification, le lustrum, à la suite de laquelle ils abdiquent. La censure est la seule magistrature romaine qui n’autorise pas la réélection. Les censeurs ne sont plus élus à partir de la dictature de Sylla, et leurs pouvoirs sont repris par les empereurs romains.