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l’Europe au 17ème siècle

lundi 7 janvier 2013

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Carte de l’Europe au 17ème siècle

l’Europe au 17ème siècle

Au Vatican la bibliothèque évolue

De 1613 à 1890, la Bibliothèque s’enrichira par l’apport de plusieurs fonds venant d’autres bibliothèques. Fulvio Orsini, bibliothécaire du cardinal Farnèse qui rivalisait disait-on avec celle du Vatican, était réputée pour sa collection de manuscrits, 700 ouvrages en tout. Ces livres valaient souvent par leurs auteurs, Pétrarque, Boèce mais aussi par les annotations laissées par d’anciens propriétaires comme le cardinal Bembo, ancien possesseur d’une partie de cette collection. Orsini avait décidé de donner ses livres à l’Escurial, Grégoire XIII lui proposa une rente annuelle en échange de la promesse de récupérer la collection à sa mort qui eut lieu en 1600. L’arrivée du deuxième fond fut une conséquence directe de la prise d’Heidelberg tenue par des calvinistes par une armée catholique. La Bibliothèque d’Heidelberg, une des plus riches d’Allemagne, devint une prise de guerre que Grégoire XV demanda aussitôt. Les armoires de la bibliothèque furent détruites pour servir de caisses pour le transport des livres, et les livres qui restèrent sur place furent pris par les soldats ce qui causa la fin de la bibliothèque. 3 500 manuscrits dont 289 en hébreux, 846 en allemands et 31 en français ainsi que 5 000 livres imprimés rentrèrent à la bibliothèque Vaticane sous le nom de “Bibliotheca Gregoriana”.

La dernière collection importante fut un don indirect de la reine Christine de Suède. Cette reine aimait les livres aussi acheta-t-elle d’abord la bibliothèque du Hradschin à Prague et la fit transporter à Stockholm. Elle enrichit ensuite sa bibliothèque par l’achat de bibliothèques françaises d’après les conseils de savants hollandais ou français tel Descartes. En 1654, Christine refusa le trône, devint catholique puis sortit de Suède pour s’établir finalement à Rome. A sa mort, le cardinal Azzolini reçut sa collection et en 1690, Alexandre VIII l’acheta. On appela ce fond “Bibliotheca Alexandrina”, il contient 3 500 manuscrits et 40 000 imprimés.

Genève s’émancipe

Le 12 décembre 1602, au terme d’une bataille épique, la ville de Genève s’émancipait définitivement de son suzerain féodal, le duc de Savoie. Cette bataille continue d’être commémorée sous le nom de “Journée de l’Escalade”. Elle mit un terme à la longue lutte entre la confédération helvétique et ses voisins et rivaux, les duchés de Bourgogne et de Savoie.

Après les guerres de Bourgogne et la triste fin du duc Charles le Téméraire sous les murs de Nancy en 1477, Berne et ses alliés de la confédération helvétique prennent conscience de leur force. Le roi de France Louis XI conclua l’Alliance perpétuelle avec les cantons suisses, ce qui ne manqua pas d’affaiblir la position de la Savoie. Le duché n’était plus en effet l’allié privilégié des Valois.

Sous le règne du duc Charles III, le roi de France François 1er envahit la Savoie, et les Bernois le Pays de Vaud, le Genevois et le Chablais. La ville de Genève, qui se situe à l’extrême limite du duché de Savoie, profita de l’affaiblissement de celui-ci pour signer en 1526 le “traité de combourgoisie” avec Berne et Fribourg. Elle se transforma en République libre et vota la Réformation en 1536. Elle se rallia aux disciples de Luther avant de se soumettre à la férule de Jean Calvin. Mais en Savoie, le duc Emmanuel-Philibert, joliment surnommé “Tête de Fer”, rétablit miraculeusement sa situation lors du traité de Cateau-Cambrésis en 1559. Ses États lui furent restitués et il épousa la sœur de son ennemi Henri II, Marguerite de France. En 1589, la cité de Calvin s’assura les services d’un reître français, Nicolas de Harlay, seigneur de Sancy. Le mercenaire mit à sac le Genevois et le Chablais avec ses soudards bernois, français et genevois. Les troupes genevoises occupèrent la place d’Yvoire puis la ville de Thonon, et le 2 mai, ce fut le tour du château de Ripaille, haut lieu symbolique de la Maison de Savoie. Le Conseil de Berne, allié de Genève, enjoignit à Sancy de renverser et détruire la maison de Ripaille.

Le duc Charles-Emmanuel 1er, fils d’Emmanuel-Philibert, tentera une dernière fois de réduire Genève la rebelle, qui s’était alliée au rusé Henri IV. Il signa en 1601, à Lyon, un traité avec le royaume de France pour s’assurer la tranquillité de ce côté-là. En novembre 1602, le Président Rochette fut envoyé à Genève en parlementaire, en réalité pour endormir la méfiance des autorités. L’armée savoyarde, composée en bonne partie de mercenaires espagnols et napolitains, s’approcha tout près de la ville. Le 12 décembre 1602, selon le calendrier julien en vigueur à Genève, le seigneur d’Albigny décida de profiter de la plus longue nuit de l’année pour s’emparer de la ville. Quelques dizaines de soldats d’élite munis d’échelles enveloppées de chiffons se glissèrent le long de la muraille et les plus agiles franchissèrent le parapet sans que le guet ait sonné l’alerte. La mère Royaume, une huguenote d’origine lyonnaise, vit soudain un soldat savoyard s’avancer dans la ruelle. Elle saisit sa marmite sur la crémaillère de l’âtre, et déversa la soupe brûlante sur les assaillants. L’alerte fut sonnée. En hâte, les intrus se précipitèrent de l’intérieur pour ouvrir les battants de la poterne et faire entrer les Savoyards massés derrière. Mais c’était trop tard. Un garde du nom de Isaac Mercier se jetta sur le taquet qui retenait la herse et la fit tomber sur les assaillants qui se précipitaient sous le porche. La ville fut sauvée. Les survivants de l’assaut, dont le comte de Sonnaz, seront pendus le lendemain avec force démonstrations de joie dans la plaine de Plainpalais, et leurs corps livrés aux injures des passants.

Le roi Henri IV, en apprenant la nouvelle quelques jours plus tard, enverra ses chaleureuses félicitations aux Genevois.

Le 21 juillet 1603, à Saint-Julien-en-Genevois, Genève et la Savoie signaient un traité qui consacra l’indépendance définitive de la ville.

La guerre de trente ans

Le 23 mai 1618, des nobles protestants de Bohème conduits par le comte de Thurn se rendirent au château royal de Prague, le “Hradschin”. Ils rencontrèrent les représentants du roi Matthias dans la salle du conseil et leur reprochèrent d’avoir fermé 2 temples protestants érigés en terrain épiscopal catholique, dans les villes de Broumov et Hrob.

Ces nobles protestants, qui se présentaient comme les “Défenseurs de la Foi”, rappelèrent que le précédent roi, Rodolphe II de Habsbourg, leur avait garanti en 1609 le droit de pratiquer leur religion par une lettre de majesté solennelle, le Majestätsbrief. Ils déplorèrent par ailleurs que le roi Matthias, sans héritier direct, ait choisi son cousin Ferdinand, archiduc de Styrie, pour lui succéder à la tête du royaume de Bohème. Or, Ferdinand était connu pour être un catholique intransigeant, partisan de la Contre-Réforme. Il se montra d’ailleurs peu soucieux de respecter la paix d’Augsbourg, conclue un demi-siècle plus tôt par les protestants et les catholiques du Saint Empire romain germanique. La rencontre au château de Prague tourna au pugilat. 2 gouverneurs détestés du roi, Wilhelm Slavata et Jaroslav Martinic, furent jetés par la fenêtre avec leur domestique Fabricius. Les victimes tombèrent heureusement sur un tas de fumier et s’en tirèrent sans mal ! Il n’empêche que cette défenestration entraînera, de fil en aiguille, l’Europe centrale dans la Guerre de Trente Ans.

Matthias, meurt le 20 mars 1619 et Ferdinand II de Habsbourg fut élu par la Diète de Francfort pour lui succéder. Contrairement à la tradition, la Diète de Prague refusa au nouvel empereur d’Allemagne le titre de roi de Bohême. Elle proposa la couronne de saint Wenceslas au chef de l’Union évangélique, l’Electeur palatin Frédéric, un prince allemand de confession calviniste. C’est plus que n’en peut supporter la Ligue des princes catholiques, conduite par Maximilien 1er de Bavière. La Ligue aurait accepté à la tête de la Bohème un luthérien respectueux des institutions impériales, à l’image de Martin Luther lui-même, mais elle ne tolérait pas l’immixtion d’un calviniste proche des Hollandais.

Le 8 novembre 1620, une armée de mercenaires mit en déroute les protestants de Bohème. Ces derniers s’étant révoltés contre l’empereur d’Allemagne, qui voulait attenter à leur liberté de conscience.

Le chef des Impériaux, le comte wallon Jean de Tilly, liquida l’affaire en 2 heures sur une hauteur des environs de Prague appelée Montagne Blanche. Après la bataille, l’empereur Ferdinand II de Habsbourg exerça une féroce répression contre ses sujets protestants de Bohème. Plusieurs dizaines d’insurgés furent décapités à Prague. La noblesse tchèque fut chassée et remplacée par de petits nobles catholiques de souche allemande. L’université fut livrée aux Jésuites et aux germanophones. Une nouvelle Constitution rattacha la Bohème aux États héréditaires de la famille des Habsbourg. C’en était fini de l’autonomie de ce royaume à population majoritairement slave enclavé au cœur de l’Empire germanique, où il joua souvent un rôle culturel et politique de premier plan.

En Espagne, le nouveau roi Philippe IV de Habsbourg et son ministre Olivares prirent prétexte des événements pour reprendre la guerre contre leurs anciennes possessions des Provinces-Unies. Au nom de la solidarité entre les Habsbourg de Vienne et de Madrid, les Espagnols se saisissent de la Valteline, un territoire des Grisons, dans les Alpes, qui améliorait leurs liaisons avec leurs possessions des Pays-Bas.

Les protestants allemands, inquiets, se tournèrent en 1625 vers le roi Christian IV du Danemark. Ce luthérien conclut une alliance contre l’Espagne avec l’Angleterre anglicane et les Provinces-Unies calvinistes. La guerre reprit de plus belle tandis que l’empereur catholique recruta un nouveau chef de guerre, le tchèque Albert de Wallenstein, qui lui amena ses fantassins et ses reîtres.

Le roi du Danemark fut vaincu et signa la paix de Lübeck le 6 juin 1629 avec l’empereur Ferdinand II. Là-dessus, Gustave Adolphe, roi de Suède, débarqua à l’embouchure de l’Oder pour riposter à la mainmise de Wallenstein sur les rivages de la mer Baltique. Contre toute attente, Gustave Adolphe écrasa l’armée de la Ligue catholique, commandée par de Tilly, à Leipzig, le 17 septembre 1631. Il battra plus tard Wallenstein à Lützen, le 16 novembre 1632, mais il mourut au cours de la bataille et ce fut une fillette de 6 ans, Christine, qui lui succéda sur le trône de Suède.

Wallenstein, qui commençait à faire de l’ombre à l’empereur, fut assassiné le 25 février 1634. Après la défaite des Suédois, l’empereur fut à nouveau sur le point de mettre un terme au conflit. Il signa avec les protestants la paix de Prague, le 30 mai 1635, qui ramena l’Allemagne à la paix d’Augsbourg, 80 ans plus tôt. C’est alors qu’intervint la France. Richelieu et Louis XIII ayant décidé d’entrer dans la guerre pour prévenir l’encerclement de leur royaume par les possessions des Habsbourg.

La déclaration de guerre de la France à l’Espagne relancera le conflit pour 13 ans. L’épilogue sera la signature des traités de Westphalie, sous l’égide de la France et de la Suède, en 1648.

Les marchands hollandais créent la VOC

Le 20 mars 1602, naît la “Verenigde Oost Indische Compagnie”, plus connue sous son sigle VOC, qui signifie Compagnie des Indes Orientales. Cette société d’Amsterdam se destinait au commerce des épices avec les pays de l’océan Indien et de l’océan Pacifique. Ce fut le début, d’une extraordinaire entreprise, qui donnera naissance au deuxième empire colonial du monde après l’empire britannique.

Quelques années plus tôt, dans les Provinces-Unies qui venaient tout juste de gagner leur indépendance, un jeune homme raconta ses voyages dans les établissements portugais de l’océan Indien. Des marchands hollandais financèrent aussitôt des expéditions maritimes en vue de concurrencer les Portugais. Les navires ramenèrent dans leurs cales les précieuses épices des Indes orientales : poivre, clous de girofle, noix de muscade. En regroupant leurs moyens au sein de la VOC, les marchands donnèrent un coup d’accélérateur à leurs expéditions. Ils prirent de vitesse leurs rivaux de Saint-Malo et de Londres et ne tardèrent pas à s’approprier le monopole du commerce des épices. Mais ce fut au prix d’une férocité inouïe, tant à l’égard de leurs sujets indigènes que de leurs rivaux européens.

Dès 1605, les Hollandais prenaient possession de l’archipel des Moluques. 10 ans plus tard, un agent de la VOC, Jan Pieterzoom Cohen, débarqua à Djakarta, un village de l’île de Java. Au prix d’extrêmes violences, les Hollandais s’emparèrent de la future capitale de l’Indonésie et la rebaptisent Batavia.

Poursuivant leur avance, ils s’emparèrent de l’île de Ceylan* et chassèrent les Portugais de la plupart de leurs établissements de l’océan Indien. Ils occupèrent en Extrême-Orient l’île de Formose* (aujourd’hui Taiwan) et commencèrent à commercer avec le Japon.

Sur la route des Indes, à la pointe de l’Afrique, ils fondirent la colonie du Cap. Amsterdam devint la plaque tournante du commerce des épices.

P.-S.

Source : archives ljallamion histoire du 17ème/encyclopédie Imago/mundi/ Herodote/Histoire/Historia ect...