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Philippe de France dit Monsieur ou Philippe d’Orléans

mardi 25 décembre 2012, par lucien jallamion

Philippe de France dit Monsieur ou Philippe d’Orléans (1640-1701)

Duc d’Anjou de 1640 à 1660- Duc d’Orléans de 1660 à sa mort

Philippe de France dit Monsieur ou Philippe d'Orléans Duc d'Anjou de 1640 à 1660- Duc d'Orléans de 1660 à sa mort

Fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, frère cadet de Louis XIV, il est Duc d’Anjou jusqu’à la mort de son oncle Gaston d’Orléans en 1660. De la mort de Gaston à l’avènement de Louis XIV, il portera pleinement son titre de Monsieur, frère du roi, et récupérera comme apanage le duché d’Orléans.

Il est héritier présomptif du trône du couronnement de son frère jusqu’à la naissance du Grand Dauphin de 1643 à 1661. Le cardinal Mazarin et la reine Anne craignant qu’il ne devienne comme son oncle une source de conflit nuisible au pouvoir de son frère le roi, le jeune prince fut dès son enfance élevée en fille. En effet, il fut élevé de façon à en faire un garçon efféminé et faible, à l’opposé total de son frère. On l’amena régulièrement jouer avec un autre garçon de son âge, François-Timoléon de Choisy le futur abbé de Choisy, que la mère habillait aussi en robe sur ordre d’Anne d’Autriche dans le but de satisfaire le petit Monsieur.

Il a pour précepteur La Mothe Le Vayer, et reçoit une éducation peu propre à développer chez lui des qualités d’homme d’action. Capable cependant de valeur militaire, il la manifeste dans la guerre de Flandre et dans la guerre de Hollande. De mœurs efféminées, entouré d’amis qui flattent ses goûts pervertis, éloigné par le roi des affaires, il n’a aucun rôle dans l’Etat. Cette stratégie d’éducation des deux princes faillit toutefois jouer des tours à Mazarin et Anne d’Autriche lorsqu’en 1658 Louis XIV tomba gravement malade suite à une intoxication alimentaire lors de la prise de Bergues. Des courtisans affluèrent alors autour de Philippe, premier dans l’ordre de succession. Néanmoins, Louis XIV survivra à cet épisode

Mais ses 2 mariages servent la politique de Louis XIV. Le 31 mars 1661, il épouse Henriette d’Angleterre, sa cousine, petite-fille de Henri IV, et scelle ainsi le rapprochement de la France et de l’Angleterre après la mort de Cromwell et la restauration de Charles II. Henriette d’Angleterre meurt en 1670. En 1671 il contracte mariage en la cathédrale de Châlons-sur-Marne avec la princesse Palatine Charlotte Elisabeth Wittelsbach von Pfalz dite Charlotte Elisabeth de Bavière, fille de l’électeur palatin qui, venant d’Heidelberg, se convertit rapidement au catholicisme à Metz pour l’occasion. De cette union doit renforcer l’amitié de celui-ci envers Louis XIV.

De ce second mariage naîtra le Régent. Philippe, homosexuel forcé au mariage, fut notoirement connu pour son libertinage ainsi que pour ses parures extravagantes et son train de vie dispendieux. Il aura plusieurs favoris dont le marquis de Châtillon, le comte de Guiche et surtout pendant 30 ans le Chevalier de Lorraine. D’une grande beauté, ce dernier le manipulera jusqu’à sa mort, intriguant contre ses deux femmes, et obtenant toute sorte de faveurs dont les meilleurs appartements dans chacune des demeures de Monsieur ou encore prélevant des pots-de-vin sur les accords que celui-ci avait pu passer. Ses descendants directs forment la branche cadette d’Orléans* (Maison de Bourbon).

Il fut un grand mécène. Il fut par exemple le protecteur de Molière et de sa troupe, c’est grâce à lui que Molière se produira devant le roi. De plus, Philippe accueille l’académie de musique et l’académie de danse au Palais Royal. Il collectionnera aussi des centaines de tableaux de maîtres, et il amassera bijoux et pierreries.

Il a 2 principales résidences, le Palais-Royal qu’il a reçu en apanage et qu’il aménage à grands frais. Il y organise des fêtes et des jeux. Son favori y possède bien sûr ses appartements.

Il aménage ensuite le Château de Saint-Cloud qui lui est offert par son frère en 1658 dans lequel il entreprend encore de nombreux travaux, en particulier la construction de grands jardins à la française et celle d’un trianon.

Il restera toute sa vie, écarté du pouvoir par le roi Soleil et se consacrera à ses débauches et à ses châteaux après avoir conçu 6 enfants pour assurer sa descendance tout en veillant scrupuleusement sur l’étiquette à la cour.

Ce culte de l’étiquette était presque maladif selon ses contemporains. Il se bat avec les autres personnages de la cour pour que les titres précis de chacun soient respectés.

Il meurt à Saint-Cloud le 19 juin 1701 au matin, d’une crise d’apoplexie, après une dispute avec le roi au sujet du mariage de leurs enfants. En effet, le duc de Chartres le futur régent avait été contraint d’épouser Mademoiselle de Blois sa cousine, bâtarde légitimée de Louis XIV, en l’échange de charges qu’il n’avait jamais reçues. Le duc, coureur de jupons, trompait ouvertement sa femme, et le roi avait décidé de défendre les intérêts de sa fille. Les 2 frères se disputèrent donc des semaines durant au sujet de ces charges et de ces tromperies. La veille du décès de Monsieur, le 8 juin 1701 au château de Marly, une énième altercation éclate durant laquelle celui-ci tiendra tête au roi, n’hésitant pas à faire remarquer à ce dernier que sa conduite en matière conjugale n’était pas non plus exempte de tous reproches. S’en retournant à Saint-Cloud, le duc d’Orléans subit une attaque qui le terrassa dans la soirée. Il rendra son dernier soupir le lendemain matin, après une ultime visite du souverain, sincèrement navré de l’incident.