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L’Architecture de la Renaissance

dimanche 25 novembre 2012

L’Architecture de la Renaissance

Dans la seconde partie du 15ème siècle, dans le Moyen Age finissant, la guerre de Cent Ans étant terminée, l’autorité du roi de France rétablie notamment face aux seigneurs, va commencer une période de développement.

Celui-ci touche également les activités artistiques, en particulier l’architecture. Les châteaux perdant peu à peu leur fonction défensive vont voir leur construction évoluer et ce siècle va même voir apparaître la construction de châteaux à vocation uniquement résidentielle Montsoreau, Ussé, Langeais, Châteaudun et Chambord sont les derniers châteaux forts bâtis entre 1450 et 1470. Les constructions suivantes comme Amboise, Blois, Gien et Meillant montrent des formes diversifiées et arborent un décor abondant. La sobriété cède le pas au luxe architectural, les pièces les plus confortables laissant entrer la lumière par de nombreuses ouvertures. Le château devient un lieu de plaisance.

Les campagnes des guerres d’Italie permettent aux français de découvrir la Renaissance italienne. Cependant, dès le début du 14ème siècle, des échanges culturels se faisaient déjà avec ce pays. A cette période, des peintres de Sienne ont travaillé dans le Dijonnais. René d’Anjou, Charles le Téméraire ou Louis XI ont fait travaillé des artisans italiens. Cependant les guerres d’Italie ont été l’occasion pour les nobles de découvrir le raffinement italien. De retour en France, ces derniers sont désireux de construire des demeures prestigieuses, exprimant leur position sociale.

Charles VIII fait venir à Amboise des artistes, des sculpteurs, des jardiniers, des orfèvres et des architectes. Parmi eux se retrouvent Guido Mazzoni, Giacomo Pacchiarotti, Pacello de Mercogliano, Bernadino de Brescia, Dominique de Cortone et Giovanni Giocondo.

Durant le 15ème siècle, on utilisera souvent le mélange de briques et de pierres comme au château de Louis XI à Plessis les Tours. Cet usage s’intensifie au 16ème siècle, comme on peut le voir au château de Blois avec l’aile Louis XII. Les multiples variations de cette juxtaposition rend celle-ci très appréciée jusqu’au 17ème siècle.

A partir de la seconde Renaissance, un relief apparaît sur le pavement des pierres. C’est le bossage*. Il est un symbole de puissance. Les travées* sont souvent faites de pilastres l’une sur l’autre qui relient les fenêtres avec une lucarne au dessus. Par la suite, on y verra une alternance de pilastres entourant des fenêtres, des niches ou des tables de pierre afin d’introduire une variété dans les éléments de la travée.

La Renaissance privilégie les toitures en ardoises. Ces toitures ont une taille très importante par rapport à l’ensemble du bâtiment. On y retrouve des cheminées ou des lucarnes à frontons*. Chaque type de corps du bâtiment est doté d’un type de toiture différent. On voit encore des gargouilles sur les châteaux de la Renaissance, bien que l’usage de tuyaux de descente d’eau se généralise.

Les terrasses apparaissent sous l’influence de l’Italie. Cependant, à partir du 14ème siècle, les chemins de ronde s’élargissent. Dans le château de Chambord, la galerie présente à l’avant du bâtiment principal est recouverte, formant ainsi une terrasse. Cependant, cela reste exceptionnel car peu en accord ave la tradition française.

Le corps d’entrée est souvent situé devant le logis, dans l’axe de ce dernier. Il subit les influences liées à l’art antique comme à Anet où à la Tour d’Aigues, formant un arc de triomphe antique.

Dans les construction de la Renaissance, les galeries sont, soit ouvertes, soit fermées. La galerie ouverte est située au rez-de-chaussée ou à l’étage et représente un endroit de passage. La galerie fermée est située à l’étage. c’est alors une salle d’apparat réservée aux réceptions. Cette galerie est souvent décorée avec des peintures ou des tapisseries précieuses.

Le corps de logis, très horizontal, se voit doté en son milieu d’un avant corps, cassant cette ligne. Cet avant corps est l’entrée principale, souvent dotée d’un escalier. Au 15ème siècle ce dernier peut également être situé dans une tourelle en angle du bâtiment. L’escalier est à vis depuis le Moyen Age, avec une double révolution au château de Chambord. Inspiré de l’Italie, l’escalier droit fera son apparition au milieu du 16ème siècle.

L’escalier est un élément central, les salles et les façades étant conçues par rapport à lui. C’est dans cet élément que les architectes s’efforcent d’exprimer tout leur talent.

Les fenêtres sont superposées et dotées de pilastres* qui les relient. Ces derniers favorisent encore les décorations verticales en façade. La porte d’entrée principale donne souvent sur un escalier. Mais elle peut être constituées de deux portes, couvertes d’arc et d’une baie. Les portes isolées se voient dotées d’un fronton reprenant le dessin du dessus des lucarnes. Celles-ci portent au dessus d’elles un édicule puis un fronton. Ce dernier peut être en forme d’arc de cercle et creusé. De chaque côté des lucarnes nous trouvons souvent des pilastres qui rejoignent la baie. Ces pilastres peuvent être remplacés par des colonnes. Vers la fin du 16ème siècle, la lucarne tend vers un modèle classique au fronton plus sobre. A cette époque, le chemin de ronde assure la liaison entre la toiture et la façade. Ce dernier n’avait aucune fonction défensive. La claire-voie qui apparaît au 16ème siècle n’attire pas les faveurs des architectes.

La corniche trouve son inspiration en Italie et se constitue d’ ove*, de denticule* et de petit caisson* . Un premier type de corniche fut expérimenté à Blois et Chambord. Les corniches de la première Renaissance restent, elles, simples. Comme bien d’autres éléments, la corniche tend vers un modèle plus en rapport avec les idéaux antiques durant la seconde Renaissance.

L’ordre est composé d’une colonne et d’un entablement. Dans l’antiquité, les Grecs en définissent 3, du plus sobre au plus travaillé : dorique, ionique et corinthien. Il faut leur ajouter les ordres composite et toscan des romains. La 1ère Renaissance préfère l’ordre composite. Cependant les architectes de cette période ne traitent pas avec importance cet élément architectural.

La décoration des demeures civiles Jusqu’au 15ème siècle se limite aux édifices religieux. Au milieu de ce même siècle, l’ornementation apparaît dans les châteaux, principalement sur les travées pour en accentuer la verticalité si chère aux architectes français, et sur les escaliers qui se voit dotés de décor sculpté.

Les sculpteurs du 16ème siècle utilisèrent en décor les acanthes d’Italie mais reproduisent également les fleurs de la région où ils se trouvent. Ils sculptent également des animaux issus de leur imagination. Les formes italiennes les plus proches des formes françaises utilisées à cette époque sont facilement adaptées comme les niches ou les lucarnes.

Pendant la Première Renaissance, les sculpteurs français ne reproduisent pas les décorations italiennes mais en font une interprétation propre. On voit alors fleurir les rinceaux, les arabesques, les feuillages et les palmettes. Cette période utilise beaucoup les coquilles, décor prisé dans l’antiquité.

Les médaillons sont aussi très prisés, appliqués sur les fenêtres, les cheminées ou les frontons. Ils sont en principe entourés d’une guirlande de fleurs et sont taillés dans le marbre ou la pierre. On trouve également des médaillons en terre cuite, comme ceux de Girolamo della Robbia au château de Madrid qui présentent des armoiries, des portraits et des empereurs romains. Ces médaillons ont soit un faible relief, soit un relief sortant du médaillon comme à Ussé ou au Lude.

La Seconde Renaissance, plus rigoureuse, propose un décor moins riche. Il trouve ses inspirations directement dans l’antiquité. On trouve des cuirs en pierre qui représentent des enroulements de cuir et des targes qui évoquent des boucliers. Ils se retrouvent sur les lucarnes, les portes et les porches. Si l’on retrouve les dieux de l’antiquité dans les décors, ils côtoient des représentations de la faune comme les lions, les oiseaux, les dauphins, les poissons. On y retrouve aussi des animaux imaginaires comme le sphinx ou le griffon. Sur les corniches on retrouve des palmettes, des olives, des perles et des grelots. Durant cette période, l’ornementation comprend nombre de types de décor comme les feuilles d’acanthe, les oves, les trèfles, les candélabres, les bucranes et les balustres.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire du 15ème siècle/ L’Architecture de la Renaissance (archives Ljallamion, petit mourre, encyclopédie imago mundi, l’histoire, ect....)