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Un siècle de découvertes

jeudi 22 novembre 2012

Un siècle de découvertes

Au 15èmesiècle, les croyances nous disent qu’après l’horizon, que l’on peut observer en bord de mer, il n’y a plus rien. C’est le vide. Pourtant, des européens vont trouver le courage nécessaire pour prendre la mer et naviguer au-delà de cet horizon. Ils découvriront l’Afrique australe et bien sûr ce nouveau continent qu’est l’Amérique. Toutes les découvertes qui vont être faites pendant cette période constituent le fondement de la société moderne. Pour oser ces expéditions, il faut bien connaître la Terre, avoir les moyens matériels pour naviguer et maîtriser les techniques de navigation. La connaissance de la Terre est quelque peu erronée pour les européens du Moyen-Âge. Pourtant, dès le 3ème siècle avant Jésus-Christ, un grec, Eratosthène fait des mesures précises de la rotondité de la Terre. Les invasions européennes des siècles suivants font oublier ses avancées antique. Elles contribuèrent à répandre l’idée que la Terre était plate et qu’au bout de ce que nous voyons des mers, c’est le vide. Ainsi le monde connu des européens est limité à la Méditerranée, avec au plus au nord la Scandinavie et au plus au sud l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

Contrairement aux européens, les arabes ont profité des connaissances des Grecs, améliorant ainsi leur savoir en géographie. Ils commercent avec l’Extrême-Orient d’où ils ramenèrent des soies et des épices prisées par l’Europe. Commerçant avec l’Italie, ces connaissances géographiques vont se diffuser progressivement en Europe, apportant une correction aux croyances établies. Au 13ème siècle, Marco Polo, dans son livre intitulé le livre des merveilles, décrit ses voyages en Extrême-Orient. Au début de la Renaissance, le courant humaniste entraîne un regain d’intérêt pour les écrits des anciens Grecs et leur traduction pour que plus de personnes s’y intéressent. En 1406, l’une de ces traductions concerne un ouvrage de Ptolémée titré la Géographie et dans lequel il affirme que la Terre est ronde et présente une façon de construire des cartes par projection. Dans cet ouvrage il propose un atlas en 27 cartes. Comme Ptolémée se trompe dans le calcul de la circonférence de la Terre, les Européens du 15ème siècle en déduisent des erreurs comme pour l’Asie qu’ils voient très grande, situant le Japon où se trouve en fait la Californie.

En même temps que les connaissance géographiques, la technique évolue également. En effet les arabes introduisent l’aiguille aimantée servant à indiquer le pôle magnétique. Celle-ci sera améliorée par les italiens qui inventent la boussole. L’aiguille y est posée sur un pivot qui la maintient mais qui lui permet de tourner en toute liberté. Pour se repérer en pleine mer, les portugais vont adapter un ancien appareil pour en faire ce que nous appelons l’astrolabe.

Ce dernier permet de mesurer l’angle entre un astre, souvent l’étoile polaire, et l’horizon. A l’aide de tables astronomique, le navigateur peut ainsi déterminer sa latitude. Un nouveau type de gouvernail fait son apparition. Il s’agit du gouvernail d’étambot, d’abord découvert en Chine, puis exporté en Occident. Ce dernier pivote sur des charnières fixes à la poupe du navire. Mais bien plus nécessaire que l’arrivée de ces nouveaux outils, certes utiles, c’est la construction des bateaux qui change pour permettre de grands voyages sur les mers tourmentées. Les types de navires disponibles à cette époque sont soit la galère à rames, soit la nef.

La première est trop basse pour affronter les hautes vagues de l’océan. La seconde est trop lente du fait de son unique mat et de sa seule voile. Les portugais mettent en oeuvre un navire doté de 3 mats et de 5 voiles, plus léger que la nef et suffisamment haut pour résister aux fortes houles. C’est la Caravelle. Seulement il faut un équipage de 25 hommes et leur pont découvert ne protège ni les hommes ni les provisions. Ces navires seront encore améliorés par la suite.

Le Portugal qui fut plus épargné que les autres pays européen par les guerre et la peste est la première nation à se lancer dans de telles aventures. C’est en effet un petit pays comptant beaucoup d’habitants et qui a besoin de s’approvisionner à l’extérieur. De plus, le commerce en reprise dans toute l’Europe, réalisé en or dont le circuit commercial est contrôlé par les arabes, pousse les portugais à vouloir s’approvisionner directement aux sources, en évitant les intermédiaires.

C’est donc pour des motifs économiques que les expéditions se réalisent.

Elles sont rendues possible par une meilleure connaissance de la géographie de la Terre et une amélioration des techniques de navigation et de construction des navires. Ces voyages vont bouleverser les circuits commerciaux qui avant ne se faisaient que par la route par l’Égypte et le Moyen-Orient. Le Portugal et l’Espagne surtout connaîtront un développement important. Les espagnols, de par l’or découvert au Pérou, pourront se doter d’une armée importante et être prépondérants en Europe. Ce sera également l’occasion d’un développement intellectuel, de part la rencontre avec d’autres civilisations, d’autres environnements.

Cette nation portugaise, très commerçante avec le vin, l’huile d’olive et les raisins secs, ne craignant plus depuis la victoire d’Aljubarrota en 1385 d’invasion de la Castille, cette jeune nation libre se nourrit d’ambitions aventurières. Les premières expéditions sont financées par le prince Henri jusqu’en 1460. Il désire explorer les côtes de l’Afrique, au sud du Maroc, pour récupérer l’or du Soudan. Très vite les portugais enregistrent des succès commerciaux. Mais ils ramènent aussi des africains qui représentent une curiosité pour le prince Henri et desquels il souhaite obtenir des informations. Malheureusement, très vite, il y vu l’intérêt de les traiter en esclaves, avec d’ailleurs l’approbation du pape en 1454. A la mort du prince Henri en 1460, c’est son neveu ; Alphonse V qui poursuit ses ambitions.

Ayant un sens plus accru des avantages économiques à en retirer, en 1469, il concède des licences d’exploitation et de commerce à Fernao Gomes mais sous conditions. Ce dernier va au-delà de l’embouchure du Niger. Alphonse V en profite pour lancer plusieurs campagnes à l’intérieur du continent africain contre les souverains musulmans.

En 1481, Jean II monte sur le trône. Les expéditions atteignent la Namibie et l’Angola. En 1487, Bartolomeu Dias atteint les côtes de l’actuel Angola. Longeant les côtes, il se dirige vers le sud pour découvrir les terres les plus australes de l’Afrique qu’il atteint Le 3 février 1488, il fait escale en Afrique australe, à 370 km à l’est de la pointe du continent, en un lieu qu’il appelle baie de Saint-Blaise qui est nommée Cap de Bonne Espérance par Jean II en 1488. Le navigateur portugais ramène à Lisbonne la preuve qu’il est possible de contourner le continent africain pour gagner l’océan Indien et l’Asie des épices. Son exploit est le fruit d’un gigantesque effort collectif. En effet, au début du 15ème siècle, un prince portugais, l’Infant Henri, a fondé au sud du Portugal un centre d’études au service de tous les navigateurs et géographes. Grâce à lui, les Portugais ont pu explorer avec méthode la côte africaine.

Ce sera le début d’une période de recherche intensive de nouveaux chemins commerciaux qui débouchera accidentellement sur la découverte de l’Amérique en 1492 et en 1498 Vasco de Gama découvre la route maritime des Indes.

Au décès de Jean II, Manuel 1er encourage en 1497 une expédition préparée par Bartolomeu Dias qui détruira le monopole du commerce des arabes dans l’océan Indien. Elle est dirigée par Vasco de Gama qui a alors 37 ans. Il navigue jusqu’au Mozambique. Il y découvre des cités états dirigées par des sultans.

Avec l’aide d’un navigateur expérimenté, il poursuit dans l’océan Indien jusqu’aux Indes. Remportant peu de marchandises et sans l’aide du navigateur qui les a quitté, le voyage de retour est long et source de lourdes pertes à cause du scorbut.

D’autres expéditions dans ces contrés sont réalisées pour s’imposer commercialement dans l’océan Indien. Pour ce faire,Vasco de Gama a recourt à des méthodes guerrières, mutilant et brûlant des équipages arabes.

En 1500, Pedro Alvares Cabral aborde le Brésil qui devient possession portugaise. Il se rend ensuite en Afrique, à Calicut qu’il bombarde et il lutte contre les marchands musulmans. Il retournera à Lisbonne en 1501, avec seulement la moitié de ses hommes et de ses navires.

Dans les années suivantes, le Portugal prospèrera. Il créa une bourse à Anvers où se vend les épices pour toute l’Europe. Francisco de Almeida, nommé vice-roi des Indes, s’empare de Mombasa au Kenya et des ports de Sofala, Kilwa et Diu. Le Portugal accède aux îles productrices d’épices, Malacca, près de Singapour, Ceylan, Ormuz, Ternate. Il prend également le contrôle de Diu et Goa en Indes et Macao en Chine.

Le commerce musulman est en faillite ainsi que celui des marchands vénitiens. Ainsi est né le premier empire colonial. Les portugais, cherchant à maîtriser le commerce aux Indes mais par l’est, n’investissent pas d’expéditions vers l’ouest.

Après l’or, ce sont les épices qui pousseront l’Europe à naviguer sur les mers. Très prisées par les classes aisées qui en consomment beaucoup, ces dernières sont chèrement achetées à l’Inde. De plus, en 1453, Constantinople était tombée aux mains des turcs, hostiles aux chrétiens, coupant ainsi la route terrestre d’approvisionnement en épices.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire du 15ème siècle/ Un siècle de découvertes (archives Ljallamion, petit mourre, encyclopédie imago mundi, l’histoire, ect....)