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Valentin Bakfark ou Balint

samedi 27 février 2021 (Date de rédaction antérieure : 7 novembre 2012).

Valentin Bakfark ou Balint (1507-1576)

Luthiste et compositeur hongrois

Valentin Bakfark ou Balint Luthiste et compositeur hongrois

Il vécut en Pologne ou il fut adopté par la famille Greff. Il fut l’un des virtuoses les plus célèbres et les plus en vue de son temps, et exerça d’abord à Buda [1] à la cour de Jean de Hongrie.

A la mort de ce dernier, en 1540, il parcourut l’Italie, puis la France. Il fut quelque temps au service du cardinal François de Tournon, qui protégeait également Pierre Cadéac et Claudin de Sermisy. En 1547, il devint luthiste du roi Sigismond Auguste de Pologne et le demeura jusqu’en 1566, tout en poursuivant ses voyages à travers l’Allemagne, l’Italie et la France.

En 1565, il semble avoir trempé dans un complot politique, et dut quitter sa maison de Vilnius [2] pillée par les soldats. Il s’enfuit alors à Vienne [3] où il fut nommé luthiste de l’empereur. Il rentra 2 ans plus tard dans son pays natal, où il fut comblé d’honneurs. A la mort, en 1571, du prince Jean Sigismond, il se retira à Padoue [4] où il succomba en 1776, victime de la peste.

Sentant sa fin venir, il détruisit toute la partie de son œuvre demeurée manuscrite, déclarant que lui seul était capable de l’exécuter d’une manière qui le satisfît. Ses 3 livres de musique pour luth “Liber primus”, imprimé à Lyon chez Jacques Moderne en 1553 et dédié au cardinal de Tournon contiennent des fantaisies, des motets [5] et des madrigaux [6], des chansons, des chants polonais et des danses. Quelques-unes de ses pièces furent rééditées dans le “Thesaurus musicus” de Pierre Phalèse le Jeune en 1574. Parmi les auteurs transcrits par Valentin Bakfark figurent Josquin des Prés, Nicolas Gombert, Clément Janequin, Jacques Arcadelt et Roland de Lassus.

Notes

[1] L’ancienne ville de Buda sur la colline du même nom, forme avec Óbuda et l’ancienne Pest sur l’autre rive du Danube la ville de Budapest.

[2] Vilnius anciennement Vilna, fondée par le grand-duc Gediminas, est la capitale de la Lituanie. À partir de 1377, l’ambitieux grand-duc Jagellon commence à régner en Lituanie. En 1385, il conclut avec la Pologne l’Union de Krewo, le prix à payer étant la christianisation du pays. Il supprime donc le feu éternel sur la colline de Wilno (nom polonais de Vilnius) et détruit les temples païens qui s’y trouvent. Un an plus tard, en 1386, il se fait baptiser et épouse comme convenu la reine Hedwige de Pologne et, sous le nom de Ladislas II, monte sur le trône de ce nouveau et puissant royaume, unissant la Pologne et la Lituanie : la Rzeczpospolita. En même temps, le droit de Magdebourg est introduit à Vilnius. La ville connaît une période de grande prospérité économique au 15ème siècle. À la suite de l’union polono-lituanienne (1385-1569), la ville se trouve de plus en plus sous influence polonaise, et la population de la ville devient majoritairement polonaise. D’où les tentatives de Contre-Réforme. Le collège des Jésuites fondé en 1570 dans ce dessein devient en 1579 une université (Alma academia et universitas Vilnensis societatis JESU), avec privilège du roi de Pologne Étienne Bathory et bénédiction du pape Grégoire XII. Avec celles de Prague, Cracovie et Bar, l’université de Vilnius fut longtemps l’une des rares en Europe centrale et de l’Est. En même temps, l’union polono-lituanienne fait venir des populations juives qui participent à la prospérité de Vilnius qui devient une ville importante pour la culture ashkénaze en Europe du Nord. Elle est surnommée la « Jérusalem de Lituanie » en raison de son importance spirituelle pour le judaïsme, avec, par exemple, le Gaon de Vilna (« génie de Vilna »). Sur le plan économique, le 16ème siècle cependant voit s’amorcer un lent déclin.

[3] En Autriche

[4] Padoue est une ville italienne de la région de la Vénétie, située au nord de la péninsule dans la plaine du Pô, à 40 kilomètres de Venise, sur la rivière Bacchiglione. À partir de 1405 la ville fut sous la domination vénitienne. Durant une brève période, pendant la guerre de la Ligue de Cambrai en 1509, la ville changea de mains. Le 10 décembre 1508, les représentants de la papauté, de la France, du Saint Empire romain germanique et de Ferdinand II d’Aragon conclurent une alliance (la Ligue de Cambrai) contre la République. L’accord prévoyait le démembrement complet du territoire de Venise en Italie et son partage entre les signataires : l’empereur Maximilien 1er de Habsbourg devait recevoir Padoue, en plus de Vérone et d’autres territoires. En 1509, Padoue passa pendant quelques semaines sous le contrôle des partisans de l’Empire. Les troupes vénitiennes récupérèrent rapidement la ville qui fut défendue avec succès durant le siège de Padoue par les troupes impériales en 1509. Entre 1507 et 1544, Venise construisit à Padoue de nouveaux murs, agrémentés d’une série de portes monumentales.

[5] Un motet est une composition musicale apparue au 13ème siècle, à une ou plusieurs voix, avec ou sans accompagnement musical, courte et écrite à partir d’un texte religieux ou profane. Ce genre musical à deux voix atteignit son apogée à la fin du 12ème siècle, avec l’école de Notre Dame de Paris et ses maîtres, Léonin et Pérotin. Le motet a remplacé le conduit. Au début du 16ème siècle, le motet s’enrichit grâce à Josquin Desprez et atteint son apogée avec Palestrina. Le nombre des voix était le plus souvent de quatre, mais pouvait atteindre six, huit, et même douze. À l’extrême, le motet Spem in alium de Thomas Tallis ne compte pas moins de 40 voix indépendantes. En France, le motet fut illustré, notamment, par Henry Du Mont et Pierre Robert, sous-maîtres de la Chapelle de Louis XIV ; sous l’égide de Louis XIV, Lully, puis Delalande, inaugurèrent le « grand motet » ou « motet à grand chœur », équivalent de l’antienne (anthem) des Anglais et de la cantate des Allemands.

[6] Le madrigal est une forme ancienne de musique vocale qui s’est développée au cours de la Renaissance et au début de la période baroque (16ème siècle - début 17ème siècle).