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L’histoire pour le plaisir

Guillaume Budé

samedi 27 octobre 2012, par lucien jallamion

Guillaume Budé (1467-1540)

Humaniste

Guillaume Budé Humaniste

Fidèle à la tradition familiale, Guillaume Budé entreprend des études de droit, mais elles le déçoivent et le détournent des livres, jusqu’à l’âge de 25 ans où il décide de se consacrer à nouveau à l’étude. Il apprend alors en même temps le grec, les mathématiques, les sciences naturelles, la philosophie, l’histoire, la théologie, le droit et la médecine. Animé d’une extraordinaire boulimie du savoir, il acquiert seul une très vaste érudition encyclopédique.

Budé représente un nouveau type d’écrivain, autodidacte et laïc. En effet, jusque-là les grands érudits étaient des clercs formés longuement par des maîtres. Homme d’étude, il ne dédaigne pas de prendre dans le siècle d’importantes responsabilités. Secrétaire du roi Charles VIII, puis chargé de mission auprès du Saint-siège par Louis XII, il accompagne François 1er au Camp du Drap d’Or en 1520. À la faveur de l’intérêt que lui prête le roi, Budé propose à celui-ci la création d’un Collège des Trois- Langues (le futur Collège de France) et sollicite, pour en assurer la direction, Érasme qui refuse. Le Collège ne sera fondé qu’en 1530. Budé est lié avec Érasme mais aussi avec Thomas More, Rabelais, Dolet, avec lesquels il entretient une abondante correspondance, tantôt en latin, tantôt en grec, tantôt en français. Son nom de est lié à la création de la Bibliothèque de Fontainebleau qui sera plus tard transportée à Paris pour devenir la Bibliothèque nationale. Il porte, le premier, le titre de maître de la librairie du Roy. Il s’enorgueillit d’avoir “rouvert les sépulcres de l’Antiquité” et s’attache dans le plus célèbre de ses ouvrages, le “De Asse” en 1515, à renouveler largement l’interprétation des textes des historiens, des jurisconsultes de l’Antiquité et de Pline dont il étudie les manuscrits très altérés. Son oeuvre reflète la diversité de son érudition, mais aussi la curiosité encyclopédique de son époque. Il pense que le savoir mène à la sagesse et conçoit l’étude comme une voie de salut et de sainteté. Il fait l’apologie de la tête bien faite plutôt que de la tête bien pleine et réfléchit sur l’unité profonde des études littéraires dont le fondement doit rester l’exercice du jugement critique. Selon lui, toute spéculation est orgueilleuse et vaine ; la vérité est don de Dieu. L’exercice philosophique par excellence est la lecture, l’interprétation et la méditation de l’Écriture sainte qui conduisent à la contemplation. Dans le “De Transitu”, il tente une synthèse entre études sacrées et études profanes, christianisme et héritage antique.

Mais tandis qu’il rédige son livre, éclate l’Affaire des Placards et il en est particulièrement bouleversé. Le ton de son ouvrage entamé dans la sérénité change et se dramatise. Il adjure le lecteur et lui-même de se convertir, et il entre alors dans un silence définitif.

Travailleur infatigable, salué comme le plus grand humaniste français, Guillaume Budé a laissé une oeuvre considérable. Si celle-ci reste cependant méconnue, c’est parce qu’elle s’adresse à un public d’initiés. Mais Budé ne se soucie pas que de vulgariser le savoir et de toucher un vaste public.

C’est un érudit qui écrit pour des érudits, un penseur qui philosophe dans une langue poétique tissée de symboles et de figures. C’est pourtant à lui que l’on doit la notion d’encyclopédie, cette idée que les disciplines, toutes tributaires d’une science unique, celle du langage, sont indissolublement lié entre elles.

Son esprit et son influence, comme ses dissertations philosophiques, en font une figure emblématique de la Renaissance Française.