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Henri le navigateur

lundi 2 mars 2015 (Date de rédaction antérieure : 20 août 2012).

Henri le navigateur (1394-1460)

Henri le navigateur Extrait de la Crónicas dos Feitos de Guiné de Gomes Eanes de Zurara (codex de la Bibliothèque nationale de Paris)

Fils de Jean 1er du Portugal, il est le financier et le conseiller des expéditions portugaises du 15ème siècle. Son ambition est l’exploration des côtes africaines au sud du Maroc, à la recherche de l’or. Il n’a jamais activement participé à une quelconque expédition. Son physique est plutôt sévère. Il a un tempérament renfermé. Il ne se mariera jamais. Face aux puissances musulmanes, il se comporte en ardent croisé.

En 1415, il s’installe à Sagres [1], au sud du Portugal. Il créé en 1431 l’académie de Sagres, une institution de formation des navigateurs. On y étudie la navigation mais aussi la géographie et l’astronomie. Il constitue un fond important de livres et de cartes afin de faciliter les expéditions. Ses architectes construisent les caravelles. Dès 1416, une expédition démarre chaque année. A chaque découverte, le capitaine plante un pilier de pierre (calcaire) de deux mètres de hauteur, le pradao, afin de marquer leur avancée et de faire savoir au suivant que quelqu’un est déjà passé et qu’ils sont sur la bonne route.

En 1433, il demande à Gil Eanes de doubler le cap Bojador [2], situé à 300 Km au sud des Canaries et qui est alors la limite du monde connu vers l’équateur. Ce dernier échoue. Henri le Navigateur, non content de cet échec le renvoie l’année d’après avec la même mission. Cette fois ci il réussit.

On doit à Henri le Navigateur l’exploration de Madère [3] en 1418, des Açores [4] entre 1432 et 1457, du Rio de Oro [5] en 1436 et de la côte du Sénégal [6] en 1445.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Herodote/Moyen Âge/ Henri le Navigateur/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 630

Notes

[1] Sagres est une ville portugaise située dans l’Algarve et dans le district de Faro, situé à l’extrême sud ouest du Portugal et de l’Europe. Elle est surtout renommée pour l’école de navigation de Sagres que l’Infant Henri le Navigateur y aurait établi, même si cette école serait plus un mythe qu’une réalité.

[2] Le cap Boujdour, anciennement cap Bojador, est situé au Sahara occidental, dans la partie contrôlée par le Maroc. La ville de Boujdour se trouve à proximité. Le cap a longtemps été considéré par les Européens comme la limite méridionale du monde. Une légende disait qu’une mer des Ténèbres s’étendait après le cap Bojador. Il était surnommé « cap de la Peur » par les Portugais : de hautes vagues et des récifs aux arêtes tranchantes y rendaient la navigation dangereuse.

[3] Madère est un archipel du Portugal composé de l’île du même nom et de plusieurs autres petites îles, situé dans l’océan Atlantique, au large du Maroc. Il constitue une région autonome sous le nom de région autonome de Madère dont Funchal est la capitale. Son existence est attestée dès 1351 sur un portulan de Florence et dans des documents géographiques arabes. Les premiers navigateurs portugais lancés dans les explorations maritimes organisées par Henri le navigateur (João Gonçalves Zarco et Tristão Vaz Teixeira) se réfugièrent à Porto Santo en 1419 et en prirent possession au nom du roi du Portugal. Madère fut repéré et abordé l’année suivante par Zarco, Teixeira et Bartolomeu Perestrelo, à l’emplacement actuel du port de Machico. La colonisation par les Portugais démarra immédiatement, Zarco et Vaz se voyant attribuer la gouvernance de Madère, tandis que Perestrelo devenait capitaine-gouverneur de Porto Santo. L’archipel fut un point de relâche important pendant l’époque des grandes découvertes.

[4] Les Açores sont un groupe d’îles portugaises qui se trouvent dans l’océan Atlantique nord, à environ 1 500 km à l’ouest de Lisbonne et du nord-ouest du Maroc, et à 3 900 km de la côte est de l’Amérique du Nord. L’histoire moderne semble retenir Diogo de Silves comme découvreur de l’archipel en 1427, mais rien n’est véritablement certain, car des cartes plus anciennes feraient mention de l’existence de ces îles. Leur reconnaissance complète s’effectua sur plusieurs années à partir de 1432 par Gonçalo Velho Cabral pour se terminer en 1452 par Corvo et Flores, reconnues par le navigateur Diogo de Teive. Ces expéditions furent armées par Dom Henrique (Henri le Navigateur), 3e fils du roi Jean 1er du Portugal qui joua un rôle très important dans les découvertes de nouveaux territoires par les Portugais.

[5] Le Río de Oro est la partie méridionale du Sahara occidental, la partie septentrionale étant constituée du Seguia el-Hamra.

[6] La conquête coloniale commence dès la découverte de ces terres entre 1454 et 1456 par le navigateur vénitien Cadamosto pour le compte du Portugal. Les Portugais se lancent alors rapidement dans la traite des Noirs, mais devront bientôt faire face à la concurrence des négriers britanniques, français et hollandais à travers le Commerce triangulaire.