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Édouard de Woodstock dit le Prince Noir

vendredi 16 décembre 2022, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 6 août 2012).

Édouard de Woodstock dit le Prince Noir (1330-1376)

Prince de Galles et duc de Cornouailles

Édouard de Woodstock dit le Prince Noir Prince de Galles et duc de Cornouailles

Fils d’Édouard III et de Philippine de Hainaut il épousa sa cousine, Jeanne de Kent. Il se distingua tout jeune à Crécy [1] en 1346 et remporta la victoire de Poitiers [2] sur Jean le Bon, qu’il fit prisonnier en 1356. Sillonnant et saignant la France par ses chevauchées, le Prince de Galles et d’Aquitaine se tailla la terrible réputation d’un chef de guerre aussi redouté et génial que cruel et insouciant. Il mérita là son surnom de « Prince Noir », tant à cause de la noirceur de son armure, dit la légende, qu’à celle de son âme.

Jusqu’à son retour en Angleterre, en 1371, à cause de sa maladie, il combattit les hommes d’armes français, ne perdant pas une occasion de rivaliser avec leur chef Du Guesclin.

Par le traité de Brétigny en mai 1360 [3], l’indépendance de l’Aquitaine [4] est confirmée et il devint Gouverneur à vie de l’Aquitaine en 1363. Il s’installa à Bordeaux [5] où il mena une brillante vie de cour. En 1367, il alla combattre en faveur de Pierre 1er le Cruel contre Du Guesclin et remporta la victoire de Nàjera [6], en Navarre. Sa mauvaise santé le contraignit à renoncer à sa principauté. En Angleterre, il dut lutter contre son frère Jean de Gand qui, à la faveur de la vieillesse d’Édouard III, était devenu le détenteur réel du pouvoir. Le prince Noir mourut avant son père, mais un de ses fils devint roi sous le nom de Richard II

Il est enterré dans la cathédrale de Cantorbéry [7] en Angleterre.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Natalie Frye, « Les chevauchées du Prince Noir », dans Philippe Contamine (dir.), Chevaliers, éditions Tallandier, 2006.

Notes

[1] La bataille de Crécy opposa à partir du milieu de l’après-midi du 26 août 1346 l’armée du royaume de France à une armée venue d’Angleterre pour saccager et piller les terres proches des rivages de la Manche. Cette bataille violente et sanglante où les monarques respectifs, Philippe VI de Valois et Édouard III, furent présents et actifs, se conclut au soir du second jour par une victoire écrasante de l’armée anglaise, pourtant en infériorité numérique, sur la chevalerie et l’infanterie française et de ses alliés, qui accusèrent des pertes très importantes du fait de l’indiscipline et des lacunes du commandement. Cette grande bataille marqua le début de la guerre de Cent Ans et le retour d’une technique traditionnelle d’archerie.

[2] La bataille de Poitiers a été livrée au cours de la guerre de Cent Ans le 19 septembre 1356 à Nouaillé-Maupertuis, près de Poitiers en Aquitaine. Le roi de France Jean II le Bon cherche à intercepter l’armée anglaise conduite par Édouard de Woodstock, prince de Galles, qui est en train de mener une chevauchée dévastatrice. Par une tactique irréfléchie, Jean II conduit ses troupes, quoique numériquement très supérieures, au désastre et se fait prendre, ainsi que son fils Philippe et de nombreux membres éminents de la chevalerie française

[3] Le traité de Brétigny est conclu le 8 mai 1360, au château de Brétigny, (un hameau dépendant de la commune de Sours près de Chartres), entre les plénipotentiaires du roi Édouard III d’Angleterre et ceux de Charles, fils du roi Jean II de France Le 24 octobre 1360, les rois Jean II et Édouard III, accompagnés de leurs fils aînés, ratifient cet accord à Calais ce qui permet une trêve de neuf ans dans la guerre de Cent Ans.

[4] L’Aquitaine est le nom donné depuis au moins le 1er siècle av. jc à une région ancrée sur la façade Atlantique et le versant nord des Pyrénées. En 507, Clovis, appelé par les évêques de Novempopulanie, l’intègre au royaume des Francs, en battant Alaric II, roi des Wisigoths, à la bataille de Vouillé. 671 voit l’indépendance de l’Aquitaine, dirigée par le duc Loup 1er de Vasconie. Entre 719 et 732, les ducs Eudes et son fils Hunald 1er détiennent l’Albigeois où ils ont des biens. Eudes combat les Sarrasins en Albigeois. En 721, le duc Eudes bat le Califat omeyyade à la Bataille de Toulouse. 732 voit la défaite du duc d’Aquitaine et l’invasion de la Vasconie par l’émir Abd el Rahman, arrêté à la bataille de Poitiers par Charles Martel, qui commence la réunion de l’Aquitaine sous contrôle des Vascons au royaume franc. 742 et 743 voient les campagnes des fils de Charles Martel, Carloman et Pépin le Bref, contre l’Aquitaine et la Vasconie (et la Bavière). Entre 760 et 768, Pépin le Bref entreprend chaque printemps des expéditions sanglantes contre le duc Waïfre, fils d’Hunald 1er. Le 2 juin 768, ce dernier est finalement tué par un des siens, Waratton, sur ordre de Pépin. En 778, l’armée de Roland, piégée par le wali de Saragosse, a été défaite par les Vascons dans les montagnes basques de Roncevaux en revenant de Pampelune. Puis Charlemagne crée en 781 pour son fils Louis le Débonnaire alors âgé de 3 ans, le royaume d’Aquitaine englobant les territoires du Rhône à l’Atlantique.

[5] Bordeaux est une commune du Sud-Ouest de la France. Capitale de la Gaule aquitaine sous l’Empire romain pendant près de 200 ans. Au début du 5ème siècle, Bordeaux fut prise par les Wisigoths, puis par les Francs de Clovis un siècle plus tard. Au plus tard après la division de la partie du royaume de Caribert de Paris, en 567, Bordeaux appartenait à la Neustrie. Après le mariage du roi neustrien Chilperic, la ville, ainsi que Cahors, Béarn et Bigorre, furent cependant offerts en guise de dot à son épouse Galswinthe. Ces villes étaient situées stratégiquement dans la région du beau-père Athanagild, le roi des Wisigoths. Après que Chilpéric eut ordonné l’assassinat de sa femme, cet héritage est passé au royaume d’Austrasie, selon un règlement d’un Malberg convoqué par Gontran, roi de Bourgogne. Finalement, en 573, Chilpéric, avec son fils Clovis en tant que commandant de l’armée, tente de reprendre les villes. Bien que la conquête de Bordeaux ait réussi à court terme, les troupes de Clovis furent de nouveau expulsées un mois plus tard par le margrave austrasien Sigulf. À la fin du 7ème siècle, Bordeaux devient la capitale du duché d’Aquitaine.

[6] La bataille de Nájera eut lieu le 3 avril 1367, pendant la première guerre civile de Castille. En application du traité de Libourne signé avec Pierre le Cruel et Charles le Mauvais, le Prince Noir pénètre par la Navarre en Castille avec son armée et la certitude de remporter la victoire sur les troupes franco-castillanes. Bertrand Du Guesclin possède l’expérience nécessaire pour vaincre le Prince Noir : il l’avait combattu à plusieurs reprises, il connaît parfaitement la valeur des tactiques employées par le prince de Galles. De plus se trouve à ses côtés Arnoul d’Audrehem, qui participa à la bataille de Poitiers où il fut fait prisonnier.

[7] La cathédrale de Canterbury située à Canterbury (Cantorbéry en français) dans le comté du Kent est l’une des plus anciennes et des plus célèbres églises chrétiennes d’Angleterre. Classée au Patrimoine mondial, c’est la cathédrale de l’archevêque de Cantorbéry, primat de toute l’Angleterre et chef religieux de l’Église anglicane. Siège du diocèse de Cantorbéry (Kent est), elle est le centre de la Communion anglicane.