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L’histoire pour le plaisir

Etienne Marcel

mardi 29 octobre 2019, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 2 août 2012).

Etienne Marcel (1315-1358)

Homme politique

Riche marchand drapier, il est lié aux plus importantes familles du commerce parisien et son mariage avec Marguerite des Essarts lui permet de créer de nouveaux liens avec les riches marchands des communes flamandes.

Propriétaire dans Paris de nombreux bâtiments, il y habite l’île de la Cité, rue de la Vieille Draperie. En 1354, il devient prévôt des marchands de Paris [1].

C’est en décembre 1355 qu’il est élu aux États généraux [2]. Il y joue un rôle déterminant, après la défaite de Poitiers [3]. Membre de la Commission des députés qui conçoivent un nouveau conseil il est, avec l’évêque de Laon [4], Robert Le Coq, de ceux qui contraignent le dauphin, futur Charles V, à la publication de la Grande Ordonnance de 1357 [5], qui prétend instaurer un contrôle des États. Il est encore de ceux qui empêchent le dauphin d’appliquer une ordonnance de dévaluation monétaire. Son opposition au dauphin devient sanglante, le 22 février 1358, lorsqu’il force les portes de la chambre de ce dernier dans le palais de la Cité et y fait assassiner deux de ses conseillers.

Les ambiguïtés des alliances que contracte Etienne Marcel avec Charles de Navarre dit Charles le Mauvais, exaspèrent la colère des Parisiens qui l’assassinent, le 31 juillet 1358.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Arts et culture/ personnalités du marais/ Etienne marcel

Notes

[1] Sous l’Ancien Régime, le prévôt des marchands de Paris, assisté de quatre échevins, s’occupait de l’approvisionnement de la ville, des travaux publics, de l’assiette des impôts et avait la juridiction sur le commerce fluvial. Il était élu tous les deux ans et son rôle se rapprochait de celui d’un maire de Paris. Cette institution succède sous Saint Louis à une corporation, la Hanse parisienne des marchands de l’eau. La prévôté des marchands de Paris a été instituée sous Philippe Auguste, mais le premier prévôt dont le nom nous soit connu est Evrard (ou Evrouin) de Valenciennes, mentionné sous Saint Louis, dans un texte d’avril 1263. Le poste a été supprimé après la prévôté d’Étienne Marcel et la révolte des Maillotins, en 1383. Rétabli en 1412, il n’a plus joué de rôle politique jusqu’à sa disparition en 1789.

[2] Dans le système politique du royaume de France, les états généraux du royaume (ou États-Généraux) étaient une assemblée extraordinaire réunissant les trois ordres (les états) de la société : la noblesse, le clergé et le tiers état. Ils étaient convoqués par ordre du roi dans des conditions exceptionnelles (crise politique ou financière, guerre ou question diplomatique majeure). Cette assemblée était, entre autres, seule habilitée à réformer la fiscalité générale ou, dans une moindre mesure, à statuer sur des problèmes dynastiques, en vue de traiter la crise rencontrée. L’institution est créée en 1302 par le roi Philippe le Bel pour donner une apparente légitimité à ses décisions en réaction contre la bulle Ausculta fili. Ils réunissaient au début le clergé, la noblesse et la bourgeoisie des bonnes villes, qui prendra par la suite le titre de troisième état puis de tiers état. Jusqu’en 1484 ils étaient réunis de manière distincte par région de langue d’oïl ou de langue d’oc.

[3] La bataille de Poitiers a été livrée au cours de la guerre de Cent Ans le 19 septembre 1356 à Nouaillé-Maupertuis, près de Poitiers en Aquitaine. Le roi de France Jean II le Bon cherche à intercepter l’armée anglaise conduite par Édouard de Woodstock, prince de Galles, qui est en train de mener une chevauchée dévastatrice. Par une tactique irréfléchie, Jean II conduit ses troupes, quoique numériquement très supérieures, au désastre et se fait prendre, ainsi que son fils Philippe et de nombreux membres éminents de la chevalerie française.

[4] L’évêché de Laon a été fondé au 4ème siècle. C’est l’un des diocèses les plus prestigieux jusqu’à la Révolution française. Il englobe le nord du département sauf le Vermandois qui appartient au diocèse de Noyon. Avant sa fondation, le diocèse de Laon a été évangélisé par Saint-Bienheuré envoyé en tant que missionnaire à une date inconnue. Le diocèse a été créé à partir d’une partie de l’archidiocèse de Reims en 487 par Saint Rémi qui confie le diocèse à l’un de ces neveux, Saint Génebaud. L’évêque de Laon est un pair de France en l’an 1300 et il est à la tête d’un duché-pairie. Lors des sacres des rois de France, il a une fonction importante car c’est lui qui porte la Sainte Ampoule.

[5] La grande ordonnance de 1357 est une tentative, menée par Étienne Marcel, d’imposer un contrôle sur la monarchie française, en particulier en matière fiscale et monétaire. Le texte de cette ordonnance comporte 61 articles. Moins rigoureux que celui de décembre 1355, il est l’esquisse d’une monarchie contrôlée et un vaste plan de réorganisation administrative. Il précise qu’une commission d’épuration composée de vingt-huit députés, dont douze bourgeois, aura pour charge de destituer les fonctionnaires fautifs (et particulièrement les collecteurs d’impôts indélicats). Les coupables seront alors condamnés et auront leurs biens confisqués. Le dauphin renonce à toute imposition non votée par les états généraux et accepte la création d’un conseil de tutelle de 36 membres qui se met aussitôt en mesure d’exécuter un programme de réformes. Six représentants des états entrent au conseil du roi qui devient un conseil de tutelle, l’administration royale sera surveillée de près : les finances et particulièrement les mutations monétaires et les subsides extraordinaires seront contrôlés par les états. L’ordonnance prévoit aussi une monnaie fixe, les nobles ne doivent plus être dispensés de l’impôt, le droit de réquisition des seigneurs doit être aboli, les fourrages et les chevaux mis à l’abri du pillage. En échange de ces mesures les villes fourniront un homme d’armes par cent foyers. Cinq jours après la promulgation de l’ordonnance, presque tous les conseillers royaux du moment sont exilés, les membres du parlement et de la chambre des comptes renouvelés, les officiers de justice et de finances destitués, la cour des aides créée.