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L’histoire pour le plaisir

Jeanne d’Evreux

lundi 9 juillet 2018, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 1er août 2012).

Jeanne d’Evreux (1310-1371)

Reine de France en 1326

Fille de Louis d’Évreux et de Marguerite d’Artois, cousine germaine du roi, elle bénéficiera de la complaisance du pape Jean XXII, qui délivrera la dispense nécessaire à Charles IV, pour qu’elle puisse devenir, le 13 juillet 1325, sa troisième épouse. Elle sera sacrée reine le 11 mai 1326 à la Sainte-Chapelle [1].

Elle met d’abord au monde, en 1326, une fille, Jeanne. L’année suivante, elle accouche d’une seconde fille, Marie. De nouveau enceinte à la mort du roi, le 1er février 1328, prolongeant ainsi l’incertitude quant à une succession masculine, elle donnera finalement naissance, le 1er avril 1328, à une troisième fille, Blanche  ; ce qui mettra fin à la dynastie des Capétiens directs pour les Valois.

Amateur d’œuvres d’art, le mécénat de Jeanne d’Évreux se manifestera dans les domaines de l’enluminure, de la sculpture, de l’orfèvrerie, de l’architecture. Il permettra la création des gisants de Maubuisson et de Saint-Denis, de la Vierge à l’enfant du Louvre et de Saint Jean l’Évangéliste de Magny-en-Vexin, d’un livre d’Heures commandé à son intention par Charles IV et enluminé par Jean Pucelle, et du maître-autel de Maubuisson.

Elle sera également le commanditaire des bâtiments du couvent des Cordeliers de Paris [2] et offrira à ceux-ci une infirmerie avec chapelle double en 1341.

Elle décède le 4 mars 1371 à Brie-Comte-Robert [3]

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Anne-Hélène Allirot, « L’entourage et l’Hôtel de Jeanne d’Évreux, reine de France (1324-1371) », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, Rennes, Presses universitaires de Rennes, vol. 116, no 1,‎ 2009,

Notes

[1] La Sainte-Chapelle, dite aussi Sainte-Chapelle du Palais, est une chapelle palatine édifiée sur l’île de la Cité, à Paris, à la demande de saint Louis afin d’abriter la Sainte Couronne d’épines, un morceau de la Vraie Croix, ainsi que diverses autres reliques de la Passion qu’il avait acquises à partir de 1239. Elle est la première construite des Saintes chapelles, conçue comme une vaste châsse presque entièrement vitrée, et se distingue par l’élégance et la hardiesse de son architecture, qui se manifeste dans une élévation importante et la suppression quasi totale des murs au niveau des fenêtres de la chapelle haute. Bien qu’édifiée dans un bref délai ne dépassant pas sept ans, l’on n’a pas relevé de défauts de construction, et la décoration n’a pas été négligée. Elle fait notamment appel à la sculpture, la peinture et l’art du vitrail : ce sont ses immenses vitraux historiés d’origine qui font aujourd’hui la richesse de la Sainte-Chapelle, car elle a été privée de ses reliques à la Révolution française, et perdu ainsi sa principale raison d’être. Desservie par un collège de chanoines jusqu’en 1787, la Sainte-Chapelle a été fermée au culte vers 1790, puis vidée de tout son contenu et détournée en siège du Club de la Sainte-Chapelle. En 1797, elle est transformée en dépôt d’archives du palais de justice, et l’expansion de celui-ci menace son existence même. Son sauvetage est décidé en 1836 sous la pression de l’opinion publique, et sa restauration est lancée un an plus tard et dure vingt-six ans.

[2] Église conventuelle construite au 13ème siècle, l’une des plus vastes du vieux Paris faisait partie de l’ensemble du grand couvent des Cordeliers de Paris avec un cloître et un collège. Les Cordeliers est le nom que prirent les Franciscains installés en France. Elle a été le siège pendant la Révolution du Club des Cordeliers. Elle a été rasée au cours du 19ème siècle.

[3] Le château de Brie-Comte-Robert est un château fort médiéval situé dans la commune de Brie-Comte-Robert dans le département de Seine-et-Marne, en région Île-de-France. Le château est situé à une trentaine de kilomètres au sud-est de Paris. À la fin du 12ème siècle, Robert de Dreux, frère du roi de France Louis VII, fonde la ville de Brie-Comte-Robert et y fait bâtir son château. Celui-ci est alors construit sur un plan carré, flanqué de sept tours et ceinturé par des douves d’eau. Jeanne d’Évreux, héritière du château, fait entrer la ville de Brie-Comte-Robert dans le domaine royal, par son mariage avec le roi Charles IV. Lors de la Fronde, qui commence en 1649, le château est pillé et partiellement détruit par les troupes royales commandées par le comte de Grancey. En 1750 les tours et les courtines furent détruites, seules la partie du premier étage et la tour Saint-Jean furent gardés. Le bâtiment est ensuite mis en vente en septembre 1793 comme bien national.