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Louis 1er de Flandre ou Louis de Dampierre dit Louis de Nevers ou Louis de Crécy

jeudi 17 mars 2016, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 30 juillet 2012).

Louis 1er de Flandre ou Louis de Dampierre dit Louis de Nevers ou Louis de Crécy (1304-1346)

Comte de Flandre de 1322 à 1346-Comte de Nevers et de Rethel de 1322 à 1346

Louis 1er de Flandre ou Louis de Dampierre dit Louis de Nevers ou Louis de Crécy Comte de Flandre de 1322 à 1346-Comte de Nevers et de Rethel de 1322 à 1346. Source : wiki/ Louis Ier de Flandre/ par Edmond de Busscher (1805-1882) Fils de Louis 1er de Dampierre, comte de Nevers, et de Jeanne comtesse de Rethel. Son grand père Robert III lui fit épouser en 1317 la fille du roi de France Philippe V, Marguerite.

Il succéda après la mort de son père à son grand-père Robert III en septembre 1322. Sans attendre l’aval du roi de France, il se précipita en Flandre pour s’y faire proclamer comte afin de devancer les ambitions de son oncle Robert, ce qui déplut à Charles IV qui le fit provisoirement enfermé, avant que le Parlement de Paris le reconnaisse formellement comme nouveau comte.

Toute sa vie, il allait rester un étranger pour les Flamands. À cela plusieurs raisons, son père, comte de Nevers, n’avait jamais été comte de Flandre. Le nouveau comte, élevé au Louvre n’avait jamais auparavant séjourné dans son futur domaine. Il préféra d’ailleurs vivre encore quelques années dans le Nivernais, où la notion de féodalité correspondait mieux à la perception qu’il en avait, que celle qu’il trouva à son avènement en Flandre, où les libertés des villes étaient primordiales pour les artisans et les marchands. Prince avant tout français, fidèle par idéal chevaleresque à son suzerain naturel, il refusa obstinément l’alliance anglaise, pourtant vitale à l’industrie drapière flamande, ce que ne purent admettre les Flamands, qui avaient combattu et même battu les élites féodales tant flamandes que françaises à Courtrai en 1302.

Il céda ainsi le port de L’Écluse [1] à son grand-oncle Jean de Namur au grand mécontentement des Brugeois, qui se soulevèrent et mirent à sac le port en 1323. Il laissa gouverner dans un premier temps ses conseillers français, mais finit par ménager la noblesse flamande. Cependant celle-ci, parce que pour l’essentielle profrançaise, était tellement méprisée par le peuple qu’une partie du comté, Courtrai, Bruges,... se souleva, mené par Nicolas Zanekin. Le comte fut même capturé et ses compagnons exécutés. Relâché en décembre 1326, il dû finalement faire appel au roi Philippe VI, qui écrasa les villes révoltées à Cassel en 1328. Louis pu ainsi provisoirement renforcer son pouvoir et accorder aux villes des libertés plus restrictives, que les Brugeois qualifièrent de "Mauvais privilège".

Même s’il siégeait dorénavant dans leur ville, il mécontenta les Gantois en 1335 en obligeant, selon la volonté du roi Philippe VI, les navires flamands à guerroyer contre les navires anglais de Édouard III. Ce furent les premiers épisodes de la Guerre de Cent Ans. Privée de laine anglaise, la Flandre entrait immédiatement en crise économique, et la haine tant des ouvriers que des artisans se focalisait sur le comte.

L’arrestation d’un patriote gantois, Siger le Courtraisien, mit le feu aux poudres. Les Gantois prirent pour chef un noble très populaire, Jacques Van Artevelde en 1337, et repoussèrent sous sa conduite l’avant-garde de l’armée royale à Gand le 11 avril 1338. Artevelde défit la chevalerie du comte devant le château de Biervliet le 13 avril. C’en fut définitivement fait de l’autorité comtale de Louis de Nevers. Jacques Van Artevelde devenait le véritable maître de la Flandre et négociait la reprise du commerce avec Édouard III. Louis de Nevers s’enfuit de Gand et se réfugia à la Cour de Philippe de valois.

Après l’assassinat de Jacques Van Artevelde en 1345, il tenta de reprendre pied en Flandre, s’installa à Termonde [2], mais en fut chassé par les Gantois. Il refusa de reconnaître la suzeraineté d’Édouard III qui s’était entre-temps proclamé roi de France et avait été reconnu comme tel par les Flamands, déclarant qu’il ne ferait hommage à Édouard que quand ce monarque aurait pris possession de la France. Il vendit alors au duc Henri II de Brabant la seigneurie de Malines [3] qu’il avait difficilement acquise contre le père de celui-ci et revint auprès de Philippe VI, qu’il suivit dans ses campagnes contre les Anglais. C’est ainsi qu’il fut massacré comme tant d’autres chevaliers français au cours de la bataille de Crécy [4].

Son corps fut enterré par Édouard III à l’abbaye de Saint-Riquier [5], puis plus tard ramené à Bruges par son fils et successeur Louis II, qui lui fit édifier un mausolée dans l’église Saint Donat [6].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire de Louis 1er de Nevers ou Louis 1er de Crécy/Encyclopie Larousse/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 814

Notes

[1] La ville est située à proximité de la frontière belge et était avec Damme un avant-port de Bruges au 14ème siècle. Elle se trouvait alors à l’embouchure du Zwin, aujourd’hui ensablée.

[2] Termonde est une ville néerlandophone de Belgique, chef-lieu d’arrondissement situé dans la province de Flandre-Orientale en Région flamande, dans le Denderstreek.

[3] En 910, Malines est offerte comme seigneurie à la principauté de Liège. La seigneurie de Malines était un petit territoire autonome aux Pays-Bas, comprenant la ville de Malines, en Belgique, et quelques communes en dehors de la ville.

[4] La bataille de Crécy opposa à partir du milieu de l’après-midi du 26 août 1346 l’armée du royaume de France à une armée venue d’Angleterre pour saccager et piller les terres proches des rivages de la Manche. Cette bataille violente et sanglante où les monarques respectifs, Philippe VI de Valois et Édouard III, furent présents et actifs, se conclut au soir du second jour par une victoire écrasante de l’armée anglaise, pourtant en infériorité numérique, sur la chevalerie et l’infanterie française et de ses alliés, qui accusèrent des pertes très importantes du fait de l’indiscipline et des lacunes du commandement. Cette grande bataille marqua le début de la guerre de Cent Ans et le retour d’une technique traditionnelle d’archerie.

[5] L’abbaye de Saint-Riquier se trouve à Saint-Riquier dans la Somme. Les origines de sa fondation restent obscures. En 1131 elle est incendiée par Hugues III de Campdavaine, comte de Saint-Pol. Entre 1257 et 1292, d’importants travaux sont entrepris à l’initiative de l’abbé Gilles de Machemont, qui fait élever notamment les arcades du chœur et une partie du transept actuel.

[6] La cathédrale Saint Donatien de Bruges, ou cathédrale Saint Donat, était une cathédrale de style gothique, construite aux 10ème et 13ème siècles, détruite pendant la Révolution française et aujourd’hui entièrement disparue.