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Philippe V Le Long

vendredi 20 juin 2014 (Date de rédaction antérieure : 29 juillet 2012).

Philippe V Le Long (1294-1322)

Roi de France et de Navarre de 1316 à 1322)

Philippe V Le Long Roi de France et de Navarre de 1316 à 1322

Frère de Louis X, 2ème fils de Philippe le Bel et de Jeanne de Navarre. En 1307 il épousa Jeanne de Bourgogne, d’abord promise à Louis, lorsqu’il n’avait que 13 ans et pendant 2 ans il fût conduit en visite chez sa femme par son précepteur.

Il ne pourra consommer son mariage qu’en 1308 ou 1309. En 1311 il fut fait comte de Poitiers par son père. Dans la nuit du 2 au 3 juin 1313, en présence du roi d’Angleterre il fut fait chevalier

En attendant la naissance de l’héritier de Louis X le Hutin, il se déclare régent du royaume en mai 1316. Après la mort de Jean 1er le 19 novembre 1316 il, commence de régner et fut sacré roi à Reims.

Dès le 9 janvier 1317, Ce sacre provoqua la colère de son frère, Charles de La Marche, et de Eudes IV duc de Bourgogne, qui soutiennent qu’il revient à la fille de Louis X de monter sur le trône et ils affirment qu’on ne doit pas couronner un nouveau roi, avant d’examiner les droits au trône de la petite princesse Jeanne fille de Louis X et de Marguerite de Bourgogne. " Femme n’existe pas en ce royaume de France " lui répond-on, bien qu’aucune loi n’existe à ce sujet.

Le 2 février 1317, aux 2ème États Généraux il fut convenu qu’aucune femme ne pourra succéder au trône de France. La vieille loi salique resurgissait !

Philippe V est un Lettré, il a le sens du pouvoir. Son esprit de décision l’emporte sur les oppositions qu’il rencontre. En 1318 Le diffèrent opposant le duc de Bourgogne au roi Philippe, et concernant toujours les droits de la princesse Jeanne, est aplani . Celui-ci épousera une fille de Philippe V.

Quant à la fille de Louis X le Hutin elle renonce a la succession de la couronne de France, mais elle conserve ses droits sur la Navarre en épousant Philippe d’Évreux, cousin du roi. La querelle de succession s’apaise définitivement, lorsque meurt le fils de Philippe et que cette mort fait de Charles l’héritier du trône.

À l’intérieur, Philippe V tout en confirmant les chartes provinciales accordées par son frère, centralise les institutions pour les rendre plus efficaces. En 1319 la première affirmation du droit de remontrance est exercée par le parlement. En janvier 1320, l’ordonnance de Vivier en Brie [1] fixe le statut définitif de la cour des comptes. Dans le même temps, il institue la même année l’autonomie de la Cour des comptes, met en place des milices urbaines, organise l’Hôtel du roi et le Conseil.

Au Trésor, à Paris, convergent les recettes. Le roi tente, malgré l’opposition des seigneurs du Midi, d’imposer une monnaie commune dans l’ensemble du royaume. Mais, pour mener à bien sa tâche, il lui faut compter avec les ambitions des grands et l’avis des assemblées d’états. 24 grands seigneurs siègent en priorité au Conseil où ils contrôlent la nomination des baillis et des sénéchaux, les donations et les mouvements de fonds. Mais, surtout, aucun progrès de l’État n’est possible sans l’accord des assemblées. Soit générales, soit partielles, celles-ci consentent aux impôts. Bureaucratisation galopante, train de vie accru, hausse vertigineuse des prix. Les revenus tirés du domaine royal ne suffisent plus. La crise économique se résorbe lentement.

À l’extérieur en 1320, il règle par la paix le problème flamand le 2 juin. il encourage l’action de l’Inquisition qui réprime l’hérésie dans le midi et persécute les Juifs. Le pays connaît les révoltes de la misère, celle des pastoureaux, notamment, paysans déracinés et jeunes qui se font tailler en pièces dans une répression violente, comme les juifs et les lépreux qui sont autant de boucs émissaires. Philippe V, plus que ses prédécesseurs, est obligé de demander le consentement de ses sujets pour mettre en place une politique de revenus extraordinaires. Ces procédés, nourris aux idées démocratiques, favorisent le développement de l’opinion publique. Les assemblées d’états se mêlent aussi des affaires essentielles du royaume.

C’est au cours de leurs discussions que naît l’idée de réformer le royaume. Passéiste, leur idéal est celui d’un retour à l’âge d’or du « bon roi Saint Louis ». Ainsi s’amorcent les principales revendications politiques du 14ème siècle.

En août 1321, revenant d’un voyage a Crécy, chez son frère Charles, le roi tombe soudain malade et doit s’aliter a Conflans-les-Carrieres. Dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 janvier 1322, Philippe V roi de France meurt rapidement de tuberculose. Comme Philippe IV il meurt en laissant seulement des filles de son mariage avec Jeanne, fille du comte palatin de Bourgogne Otton IV , ces idées trouvent dans une royauté fragile un terrain favorable à leur développement. Sans enfant mâle, il laisse le royaume à son frère, qui devient Charles IV le Bel.

Son corps porté par 12 valets est conduit au Roule dans le faubourg Saint-honoré, puis à Notre-dame, et enfin à la basilique de Saint-Denis ou il sera inhumé le 8 janvier 1322.

Philippe le Long était le seul des 3 frères à avoir la carrure de son père, mais son règne fut trop bref pour avoir retardé durablement la décadence du pouvoir royal. Il réunit momentanément au domaine royal Lille, Douai et Orchies.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de l’encyclopédie Imago Mundi/Philippe V dit Le Long/Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 1018

Notes

[1] Promulguée en janvier 1320, sous le règne de Philippe V le Long, l’ordonnance de Viviers en Brie fixe définitivement l’organisation et les attributions de la Chambre des comptes, désormais érigée en corps constitué. Du contrôle des comptes, son rôle premier, la Chambre en est venue assez logiquement au contrôle administratif : elle confirme, ratifie les actes tels que les affranchissements, les fondations, les achats et les ventes du roi et de ses officiers, les accords en tout genre, et les inscrit sur ses registres. De même, elle doit entériner les donations et grâces diverses émanant du souverain et de son Conseil, car celles-ci touchent à la fortune dont elle a la gérance. Enfin, à cette époque, toute administration impliquant juridiction, elle statue sur les affaires concernant la monnaie et les litiges à propos de la liquidation des comptes.