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Guillaume de Nogaret

mercredi 8 novembre 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 5 juin 2012).

Guillaume de Nogaret (vers 1260-1313)

Légiste-Homme politique

Guillaume de Nogaret Légiste-Homme politique

C’est un professeur de droit romain que le roi Philippe IV le Bel nomme, en 1302, chancelier [1] et garde des sceaux [2].

Depuis un an, celui-ci s’oppose au pape avec fermeté. Le roi a arrêté le moine dont Boniface VIII a fait évêque de Pamiers [3] et élevé au rang de siège épiscopal. Qui plus est, le pape affirme, dans la bulle du 18 novembre 1302, que “dans le domaine temporel autant que spirituel, toute créature humaine est en tout, de nécessité de salut, soumise au pontife romain”. Guillaume de Nogaret réplique en dénonçant par un réquisitoire au pape qu’il accuse d’être usurpateur, hérétique et simoniaque.

Nogaret part pour Rome, la veille de la publication d’une bulle d’excommunication du roi de France. Il parvient à entrer à Agnani [4] où réside alors le pape et l’arrête. La colère du peuple de la ville contraint Nogaret à libérer le souverain pontife, qui meurt à Rome le 15 octobre 1303.

Nogaret convainc encore le pape Clément V d’ouvrir un procès en hérésie contre son prédécesseur. En 1307, c’est Guillaume de Nogaret qui est l’instigateur de l’arrestation des Templiers [5].

Le registre du trésor des Chartes mentionne “L’an 1307, le 22 septembre, le roi étant au monastère de Maubuisson, les sceaux furent confiés au seigneur Guillaume de Nogaret ; on traita ce jour-là de l’arrestation des Templiers.”

Guillaume de Nogaret, pour lequel tous les moyens, de l’enlèvement à la torture, auront toujours été bons en politique, meurt quelques mois avant que les Templiers ne soient brûlés non loin de Notre Dame de Paris.

P.-S.

[Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Guillaume de Nogaret/ Portail du royaume de France/ Catégories  : Juriste français du 13 et 14ème siècle/Conseiller du roi/ Procès de l’ordre du Temple

Notes

[1] Le chancelier de France est un important personnage de l’Ancien Régime, il est le second officier de la couronne, puis le premier, en 1627, avec la suppression du connétable et de l’amiral de France. La conservation d’une copie de tous les actes de gouvernement (édits, traités, capitulaires, dénombrements, etc.) est une des fonctions principales du chancelier. La France a sans doute, après le Vatican, la seconde plus vieille chancellerie du monde, puisqu’elle conserve encore 47 actes originaux datant des rois mérovingiens (481-751). La collection des plus anciens, toujours appelée Trésor des Chartes, constitue le fonds original des Archives nationales de France. Lacunaires jusqu’au 12ème siècle, ce n’est qu’à partir de sa réorganisation par frère Guérin, évêque de Senlis et garde des Sceaux de Philippe Auguste, que l’on conserve véritablement au palais du roi à Paris un exemplaire de tous les actes expédiés ou reçus par le roi. L’office de chancelier, ou cancellariat, dérive de celui de secrétaires et de notaires du roi, il est le chef de l’administration de la justice, et de tous les conseils du roi. Il est le dépositaire des sceaux de France, dont il use pour la distribution de la justice, dons, grâces, et offices. Il préside le conseil du roi, et expose les volontés du roi devant le parlement quand il va y tenir son lit de justice. Cet office ne peut être récusé, sauf démission et forfaiture. Le chancelier est le porte-parole et le représentant du roi, et à la mort de celui-ci, il est le seul personnage de la cour à ne pas porter le deuil pour marquer la pérennité de sa charge. Il est deuxième grand officier de la couronne dans l’ordre des préséances. Il y a toujours un chancelier chef de la justice et il devient de fait l’officier le plus important de la couronne.

[2] Le garde des sceaux de France est un officier de la monarchie française sous l’Ancien Régime, et depuis 1848, le garde des Sceaux est l’autre nom du ministre de la Justice, un membre du gouvernement chargé des services de la Chancellerie (ministère de la Justice).

[3] Le diocèse de Pamiers est une église particulière de l’Église catholique en France. Érigé en 1295, il est le diocèse historique du comté de Foix. Supprimé en 1801, il est rétabli dès 1822. Il couvre la majeure partie du département de l’Ariège. Il est suffragant de l’archidiocèse de Toulouse.

[4] Dans la nuit du 7 au 8 septembre 1303, ils investissent la petite ville d’Anagni dans le Latium, où réside le pape pendant l’été. Ils réussissent à s’emparer sans trop de mal du palais pontifical de la ville. Cependant, les buts de Nogaret et de Colonna divergent. Nogaret veut simplement lui notifier la citation à comparaître au concile ; Colonna veut s’emparer de la personne du pape et l’obliger à renoncer à sa charge. Nogaret parvient à calmer son complice et lit solennellement son acte d’accusation au pape.

[5] L’ordre du Temple était un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, dont les membres étaient appelés les Templiers. Cet ordre fut créé à l’occasion du concile de Troyes, ouvert le 13 janvier 1129 à partir d’une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. Il œuvra pendant les 12ème et 13ème siècles à l’accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte et des croisades. Il participa activement aux batailles qui eurent lieu lors des croisades et de la Reconquête ibérique. Afin de mener à bien ses missions et notamment d’en assurer le financement, il constitua à travers l’Europe chrétienne d’Occident et à partir de dons fonciers, un réseau de monastères appelés commanderies. Cette activité soutenue fit de l’ordre un interlocuteur financier privilégié des puissances de l’époque, le menant même à effectuer des transactions sans but lucratif avec certains rois ou à avoir la garde de trésors royaux. Après la perte définitive de la Terre sainte consécutive au siège de Saint-Jean-d’Acre de 1291, l’ordre fut victime de la lutte entre la papauté et le roi de France, Philippe le Bel. Il fut dissous par le pape Clément V le 13 mars 1312 à la suite d’un procès en hérésie.