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Gui de Dampierre ou Gui de Flandre

vendredi 28 juin 2019, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 20 mai 2012).

Gui de Dampierre ou Gui de Flandre (1225-1305)

Seigneur de Dampierre (1251-1305)-Comte de Flandre (1278-1305)

Fils de la comtesse Marguerite de Constantinople . et du seigneur de Dampierre [1] Guillaume II . Par son premier mariage en 1246 avec Mathilde de Béthune : seigneur de Béthune [2] et de Termonde.

Il reçut le titre de comte dès le 29 décembre 1278 par cession de sa mère. En 1263 Gui acheta le comté de Namur [3] à Baudouin II de Courtenay et le céda en 1297 à son fils Jean

En mars 1298 il aurait accordé à Ypres [4] des lettres de non préjudice pour les monnaies qu’il ferait frapper en cette ville. Après les Mâtines de Bruges [5] les rebelles tenaient le pays sauf deux places fortes importantes, Cassel [6] et Courtrai [7]. Après deux vaines attaques de la ville, les 60 000 assiégeants retranchés furent attaqués par l’armée des chevaliers français, sous le commandement de Robert II d’Artois.

Les Klauwaerts [8]) encadrées par dix cavaliers et les deux fils de Gui de Dampierre, sont sur une hauteur, au bord de la Lys [9]. Les chevaliers français s’établissent sur la colline de Mossemberg. Après un échange de flèches et de carreaux d’arbalètes les Français font avancer leurs piétons jusqu’au fossé. Mais avant que ces derniers ne jettent des bûches pour en diminuer la profondeur les chevaliers français se précipitent en les bousculant. Les flamands tiennent la ligne pendant que leurs ennemis s’embourbent. Robert II d’Artois lui-même est tué, les assaillants dédaignant de le capturer pour en tirer rançon.

Après la bataille, les Flamands ramassent dans la boue de la plaine de Groeninghe cinq cent éperons d’or qui iront orner l’église Notre-Dame de Courtrai [10].

Après la bataille Philippe le Bel obtiendra une revanche deux ans plus tard à la bataille de Mons-en-Pévèle [11] où il combattra lui-même vaillamment en première ligne. Les Français récupèrent illico les éperons et les transférèrent dans une église de Dijon ! Le 23 juin 1305, une paix de compromis signée à Athis sur Orge [12] permettra au roi d’annexer Lille, Douai et Béthune. La France aura alors atteint la frontière qui sera encore sienne sept siècles plus tard en dépit de nombreuses guerres.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Douxchamps Cécile et José : Nos dynastes médiévaux, Wepion-Namur 1996, José Douxchamps, éditeur ; (ISBN 2-9600078-1-6)

Notes

[1] La maison de Dampierre est une grande famille du Moyen-Âge, originaire de Dampierre (Aube). Ses différentes branches se sont développées à partir du 11ème siècle en Champagne, en Artois, et dans plusieurs provinces de la Belgique actuelle. Toutes les branches de cette famille se sont éteintes avant la fin du Moyen Âge.

[2] La maison de Béthune est une famille de la noblesse française, d’extraction féodale, originaire d’Artois. Elle a occupé un rang considérable dans la noblesse française. Plusieurs de ses branches reçurent un titre ducal. Elle fut notamment illustrée par le grand ministre d’Henri IV, Maximilien de Béthune, duc de Sully. La filiation de ses branches de Sully, de Charost, d’Orval et de Chabris est suivie jusqu’à Guillaume de Béthune, mort vers 1243. Toutes ces branches sont aujourd’hui éteintes

[3] Le comté de Namur est un ancien comté qui relevait du Saint Empire romain germanique, qui se trouvait entre l’évêché de Liège, le duché de Brabant et le comté de Hainaut. Il comprenait les villes de Namur, Charleroi, Givet, Bouvignes, Mariembourg et Fleurus.

[4] Ypres est une ville de Belgique située en Région flamande, chef-lieu d’arrondissement en province de Flandre-Occidentale. Elle est située dans le Nord-ouest de la Belgique dans la région du Westhoek.

[5] Les matines de Bruges sont le massacre au cours de la nuit dans leur chambre à coucher d’un millier de partisans du roi de France, dont la garnison française logée chez l’habitant et de bourgeois par les membres des milices communales flamandes le 18 mai 1302. La dénomination "matines" a été donnée par analogie avec les Vêpres siciliennes. Cette révolte mena à une autre bataille célèbre, la bataille des Éperons d’or, qui opposera les milices flamandes aux troupes françaises le 11 juillet de la même année.

[6] Cassel est une ville universitaire allemande, située dans le Land de Hesse, au bord de la rivière Fulda. Pendant le 17ème siècle en devenant un foyer du protestantisme calviniste, la ville a été entourée d’une fortification afin de protéger le bastion protestant contre les ennemis catholiques et en 1685 Cassel est devenue le refuge de 1 700 huguenots. C’est à Cassel que fut publiée, en 1614, la Fama Fraternitatis, premier manifeste rosicrucien, qui allait déclencher en Europe une intense agitation dans les milieux philosophiques et religieux. Une influence française est perceptible dans l’architecture de plusieurs quartiers, ainsi que dans plusieurs noms de lieux et de rues et s’explique par l’arrivée de protestants français à la suite de la révocation de l’édit de Nantes.

[7] Courtrai est une ville de Belgique située en Région flamande, chef-lieu d’arrondissement en province de Flandre-Occidentale. La ville de Courtrai est située à une trentaine de kilomètres au nord-est de Lille en France, elle est traversée par la Lys. Ville de garnison, Courtrai a connu une histoire mouvementée du Moyen Âge à la Révolution française. La bataille des éperons d’or eut lieu à l’extérieur de ses murs le 11 juillet 1302.

[8] du parti de la griffe

[9] La Lys est une rivière du Nord de la France et de Belgique, affluent en rive gauche de l’Escaut qu’elle rejoint à Gand. L’essentiel de son cours est aujourd’hui canalisé.

[10] La construction de l’église Notre-Dame (Onze-Lieve-Vrouwekerk) a commencé en 1199 à l’initiative du Comte Baudouin IX. L’église se trouvait dans le domaine comtal de Courtrai, totalement muré à l’exception d’une partie donnant sur la Lys. De cette église de style gothique précoce, seuls la façade ouest, la nef centrale et le transept ont été conservés. Les tours datent de la fin du 13ème siècle. Après la bataille de Westrozebeke en 1382, l’église a été en grande partie détruite, puis reconstruite. Plus tard, l’intérieur a été aménagé en style baroque. Après la bataille des Eperons d’or de 1302 qui a eu lieu sur la plaine de Groeninge toute proche, les Flamands y ont suspendu 500 éperons d’or de chevaliers français tués au combat en remerciement à Notre-Dame de Groeninge. Les mercenaires bretons les ont emportés, avec d’autres objets précieux, en 1382, après la bataille de Westrozebeke. Ces éperons ont ensuite été remplacés par des copies, qui sont toujours présentes dans l’église. L’église Notre-Dame héberge plusieurs chefs-d’oeuvre, comme l’’Elévation de la Croix’ d’Antoine van Dijck.

[11] La bataille de Mons-en-Pévèle opposa, à Mons-en-Pévèle, les troupes de Philippe le Bel aux troupes flamandes le 18 août 1304. Elle fut remportée par Philippe le Bel. Cette bataille est immortalisée par un des tableaux de la Galerie des Batailles du château de Versailles, où figure une œuvre peinte par Charles-Philippe Larivière, sur la demande de Louis-Philippe 1er, intitulée Bataille de Mons-en-Pévèle.

[12] Le traité d’Athis,signé le 23 juin 1305, reconnaît l’indépendance flamande, mais au prix d’un lourd tribut et la perte des villes de Lille, Douai et Orchies, qui deviennent françaises