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Foulque V d’Anjou dit le Jeune

mercredi 7 février 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 20 mars 2012).

Foulque V d’Anjou dit le Jeune (1091-1143)

Comte d’Anjou et de Tours de 1109 à 1129-Comte du Maine de 1110 à 1129-Roi de Jérusalem de 1131 à 1143

La reine Melisende épouse Foulque d'Anjou, Miniature, Guillaume de Tyr, Histoire de la Conquête de Jérusalem.Fils cadet de Foulque IV le Réchin, comte d’Anjou et de Tours, et de Bertrade de Montfort. L’ambition de sa mère ne s’arrête pas au comté d’Anjou [1]. En effet, considérant que son mariage est nul puisque la précédente épouse de Foulques est encore en vie, elle abandonne son mari et rejoint Philippe 1er, roi de France en emmenant son fils avec lui.

Il vit à la cour royale pendant que son beau-père et sa mère encourent les foudres de l’Église et sont excommuniés par le pape Urbain II. Ce n’est qu’en 1104 que Bertrade, touchée par le prêche de Robert d’Arbrissel se soumet aux décisions de l’Église et se retire à Fontevraud [2].

Il semble qu’il reste encore à la cour du roi, mais en 1106, son demi-frère Geoffroy Martel, héritier du comte d’Anjou [3], se révolte contre son père et est assassiné au siège de Candé [4]. Devenu héritier, il quitte alors Paris pour rejoindre son père et est associé au gouvernement du comté. Il n’a que 15 ans, et son père meurt 3 ans plus tard, en 1109.

Il passe sa vie à mater et réduire ses vassaux les plus turbulents, notamment ceux d’Amboise [5], à l’instar de son contemporain, le roi de France Louis VI le Gros. Il prend ainsi les châteaux forts de Doué [6] et de l’Isle-Bouchard [7] en 1109, de Brissac [8] en 1112, de Montbazon [9] en 1118 et de Montreuil-Bellay [10] en 1124. Il réprime également les tentatives d’indépendances des bourgeois, freine les mouvements d’émancipation communale et se fait obéir de la féodalité ecclésiastique.

Juste après son avènement, il épouse Erembourg , fille et héritière d’Hélie de Beaugency, comte du Maine [11]. Ce mariage rattache définitivement le Maine à l’Anjou, mais le contraint à mener une politique louvoyante entre Henri 1er Beauclerc, roi d’Angleterre et duc de Normandie, et Louis VI le Gros, roi de France.

Mais son action ne se limite pas à une politique intérieure, et il intervient dans le conflit qui oppose les héritiers de Guillaume le Conquérant. Il s’allie au roi Louis VI le Gros, reçoit en échange la charge de sénéchal [12] et soutient avec son roi la cause de Guillaume Cliton, prétendant au duché de Normandie [13] contre son oncle Henri 1er Beauclerc, roi d’Angleterre.

En 1112, l’aide de Louis VI lui permet de conserver le Maine envahit par Henri Beauclerc. En 1113, il se rapproche du roi anglais et fiance sa fille Mathilde à Guillaume Adelin, fils d’Henri Beauclerc. En 1116, il revient à l’alliance capétienne et combat Thibaut IV de Blois, neveu d’Henri et ennemi de Louis VI, puis participe à la campagne de Louis VI en faveur de Guillaume Cliton et contre Henri. La mort au combat du comte Baudouin VII de Flandre en 1119, autre soutien de Guillaume Cliton, incitent Louis et Foulque à conclure un accord avec Henri Beauclerc, et Guillaume Adelin épouse Mathilde.

Il profite de cette paix pour effectuer un pèlerinage à Jérusalem [14] qu’il atteint en mai 1120 et où il se fait apprécier par sa valeur, son courage et sa piété. Quand il rentre en Europe, il apprend que Guillaume Adelin était mort le 25 novembre 1120 dans le naufrage de la Blanche Nef [15], et qu’Henri Beauclerc refuse de rendre la dot. Foulque soutient de nouveau les prétentions de Guillaume Cliton, qu’il marie en 1123 à sa seconde fille Sibylle et lui donne le Maine en dot, mais le pape intervient et annule le mariage le 26 août 1124.

Il n’en continue pas moins à soutenir Guillaume Cliton, mais la situation change encore en 1127. D’une part, Charles le Bon, comte de Flandre [16] est assassiné le 2 mars 1127, et Guillaume Cliton, petit-fils de Mathilde de Flandre et beau-frère de Louis VI le Gros par son second mariage, revendique le comté de Flandre. D’autre part,Mathilde, l’unique enfant légitime d’Henri Beauclerc, veuve de l’empereur Henri V depuis 1125, est reconnue héritière du royaume d’Angleterre par son père qui propose sa main à Geoffroy, fils aîné de Foulques.

L’accord est rapidement conclu et le mariage est célébré au Mans le 17 juin 1128, jetant ainsi les bases de l’empire plantagenêt. 3 mois plus tôt, le 31 mai 1128, Foulque avait pris la croix et, après une dernière visite à Fontrevault où s’était retirée sa fille Mathilde, veuve de Guillaume Adelin, confie tous ses domaines à son fils et part définitivement en Terre Sainte, au début de l’année 1129.

En effet, le roi Baudouin II de Jérusalem, prend de l’âge, n’a pas de fils pour lui succéder et cherche un héritier à marier à sa fille aîné Mélisende. En 1127, il envoie son connétable Guillaume de Bures et Gautier de Brisebarre, seigneur de Beyrouth [17] demander conseil auprès du roi Louis VI de France, lequel désigne le comte Foulque V d’Anjou. Le choix est heureux, car le comportement, la piété et la vaillance de Foulque lors de son pèlerinage de 1120 avait valu l’admiration de tous. De plus, Baudouin connaissait par ses contacts en Occident les qualités d’administrateur, de chef guerrier et savait également qu’il était veuf depuis 1126. Foulque aborde à Saint-Jean-d’Acre [18] au milieu du printemps et épouse Mélisende de Jérusalem le 2 juin 1129.

La première intervention de Foulque en tant qu’héritier du royaume est d’assister son beau-père qui tente de conquérir Damas [19]. Tughtekin , le précédent atabeg [20], est mort le 12 février 1128 et son fils Taj el-Moluk Buri lui a succédé sans difficulté, mais les Nizarites [21] s’implantent et contrôlent peu à peu son entourage. De confession chiite [22] et haïssant les sunnites [23], ils commencent à comploter et à négocier avec les Francs pour leur livrer la ville. Baudouin II se prépare à cette éventualité quand la population de Damas se révolte et massacre les Nizarites en septembre 1129, faisant échouer les plans de Baudouin II, qui tente néanmoins le siège de la ville, mais y renonce le 5 décembre 1129 à cause de pluies diluviennes qui rendent le sol boueux et impraticable.

En février 1130, le prince Bohémond II d’Antioche est tué en Cilicie [24] par les Turcs. Il ne laisse qu’une enfant, Constance d’Antioche , pour lui succéder sous la régence de sa veuve Alix de Jérusalem , fille de Baudouin II. Mais Alix ne veut pas se contenter de la régence, mais veut diriger directement la principauté et, prévoyant l’opposition de son père et des principaux barons, envoie un messager à Zengi, atabeg de Mossoul [25] et d’Alep [26] lui demandant sa protection. Heureusement, le messager est intercepté, et Baudouin et Foulque se rendent à Antioche [27] pour y mettre de l’ordre. Alix est exilée à Laodicée [28].

Baudouin II meurt à Jérusalem le 21 août 1131 et la succession ne pose aucun problème. Reconnu roi sans difficulté par la Haute Cour du royaume, Foulque et Mélisende sont sacrés roi et reine au Saint Sépulcre [29] le 14 septembre 1131. Le comte Josselin 1er d’Édesse meurt la même année et son fils Josselin II, un piètre guerrier, lui succède, et préfère séjourner à Turbessel [30] plutôt qu’à Édesse [31], qu’il juge trop exposé. A Lodicée, Alix noue des alliances avec Guillaume, châtelain de Sahyun [32], Josselin II et Pons de Tripoli pour reprendre le pouvoir à Antioche. Les barons d’Antioche, apprenant le complot, appellent Foulque qui vient avec son armée, mais à qui le comte Pons de Tripoli refuse le passage dans ses états. Afin d’éviter une effusion de sang qui profiterait à Zengi, Foulque embarque à Beyrouth [33] pour Saint Siméon [34], arrive à Antioche où il empêche les intrigues d’Alix. Puis il attaque Rugia, d’où le comte Pons espère envahir la principauté d’Antioche [35], et l’oblige à la reddition et à la soumission. Il reste ensuite quelques temps à Antioche pour régler les affaires de la principauté, dont il est régent, puis confie l’administration à Renaud Masoier, connétable d’Antioche.

Espérant profiter des troubles internes, des bandes turcomanes envahissent la principauté d’Antioche, d’où ils sont repoussés, puis le comté de Tripoli où ils battent Pons et l’obligent à se réfugier dans Montferrand [36]. Avertie, son épouse Cécile de France , demi-sœur de Foulques, se précipite à Jérusalem pour demander secours à son frère. Il arrive à temps pour obliger les Turcomans à lever le siège de Montferrand, puis bat les troupes d’Alep à Qinnesrin.

Parmi les barons du royaume figure Hugues II du Puiset , comte de Jaffa [37], un cousin et un ami d’enfance de la reine, et les esprits malveillants les accusaient d’avoir une liaison. Peu à peu se forment 2 camps, les partisans du roi et ceux du comte de Jaffa. Gautier de Grenier , seigneur de Césarée [38], beau-fils du comte de Jaffa hostile à son beau-père, l’accuse de trahison et lui lance un défi. Hugues l’accepte, mais ne se présente pas le jour fixé pour le duel judiciaire et est déclaré coupable. Pris de peur, Hugues de Jaffa se réfugie à Ascalon [39] sous la protection des Égyptiens, mais ses vassaux refusent l’alliance égyptienne et l’abandonnent. Hugues est alors obligé de se soumettre, et est exilé pour une durée de 3 ans. Au moment de s’embarquer, il est attaqué par un chevalier breton et grièvement blessé. Voulant couper court aux accusations d’avoir commandité le meurtre et aux risques d’émeutes, Foulque fait juger le coupable par la Haute Cour des barons et ordonne que l’exécution soit publique et qu’on ne lui coupe pas la langue, pour lui permettre de parler jusqu’au bout, et la loyauté du roi dans cette affaire est reconnue par tous. Hugues du Puiset se rétablit, contre tout attente et se rend en Sicile [40], où il meurt peu après. Mais le courroux de Mélisende de Jérusalem s’exerce longtemps sur les protagonistes, au point que certains craignent pour leur vie, avant qu’il ne finisse par s’apaiser.

Mélisende profite de son ascendant sur son mari, qui cherche à se faire pardonner, pour le faire autoriser le retour de sa sœur Alix à Antioche. Le nouveau patriarche, Raoul de Domfront, en lutte contre son clergé, trouve en elle une alliée et ne s’oppose pas à son retour, mais Foulque, contre ce retour et cette complaisance, négocie le mariage de la princesse Constance avec Raymond de Poitiers en 1136.

Zengi, ayant réglé les affaires irakiennes, reprend l’offensive contre les Francs qui sont acculés à la défensive, mais l’empêchent de s’emparer de Damas en février 1135 et de Homs [41] en juillet 1137. Il attaque ensuite Montferrand, bat Foulque qui conduit une armée de secours l’oblige à se réfugier dans la forteresse et le pousse à livrer la place forte en échange de la vie sauve et de la liberté, malgré l’arrivée d’une autre armée de secours en août 1137.

C’est à cette époque que Jean II Comnène, empereur byzantin [42], intervient en Cilicie, puis assiège Antioche. Ayant besoin de toute l’aide militaire contre Zengi, Foulque et Raymond acceptent de reconnaître la suzeraineté byzantine sur Antioche, concluent une alliance et envisagent une expédition de conquête d’Alep. Mais la mésentente franco byzantine fait échouer le siège de Shaizar en mai 1138 et Jean Comnène repart à Byzance [43]. Pour compenser le départ de cet allié, Foulque conclue un pacte d’assistance avec Mu’in ad-Din Unur, régent de Damas, également menacé par Zengi.

Afin de renforcer la sécurité du royaume vis à vis des incursions égyptiennes, Foulque ordonne la construction de forteresse à Ibelin [44], Blanche-Garde [45], Bethgibelin [46] et Moab [47]. Il meurt à Acre le 10 novembre 1143 d’une chute de cheval, laissant deux fils mineurs, les futursBaudouin III et Amaury 1er.

Notes

[1] L’Anjou est une région historique et culturelle française, correspondant à l’ancienne province du même nom et dont la capitale est Angers. Bien que le duché ait disparu, le terme « Anjou » est toujours utilisé pour définir le territoire de Maine-et-Loire. Le logo du département reprend le terme « Anjou ». Le territoire de l’Anjou correspond à l’actuel département de Maine-et-Loire, ainsi qu’à plusieurs autres territoires intégrés dans diverses divisions administratives.

[2] L’abbaye de Fontevraud est une ancienne abbaye d’inspiration bénédictine, siège de l’ordre de Fontevraud, fondée en 1101 par Robert d’Arbrissel et située à Fontevraud, près de Saumur en Anjou (actuel Maine-et-Loire). Site de 13 ha établi à la frontière angevine du Poitou et de la Touraine, elle est l’une des plus grandes cités monastiques d’Europe. Érigée dès sa fondation en monastère double dans l’esprit de la réforme grégorienne, l’abbaye de Fontevraud va s’attirer la protection des comtes d’Anjou puis de la dynastie des Plantagenêts qui en feront leur nécropole.

[3] Dans l’histoire de l’Anjou, le comté d’Anjou émerge au 10ème siècle en conséquence de la dislocation du royaume carolingien. Il devient l’une des plus importantes principautés du royaume de France aux 11 et 12ème siècles. En 1204, le roi de France Philippe Auguste met la main sur le comté. Celui-ci retrouve une certaine autonomie à partir du règne de Saint Louis en tant qu’apanage. L’Anjou est érigé en duché au début de la guerre de Cent Ans.

[4] À la mort de Geoffroy II, Candé passe à sa fille, qui avait épousé Normand de Montrevault. Normand a poursuivi l’œuvre expansionniste de Geoffroy Rorgon, qui s’était notamment emparé du Lion-d’Angers et de La Pouëze. Normand de Montrevault a probablement usurpé des pouvoirs du ban, car il entre en conflit en 1106 avec le comte d’Anjou, Foulque IV. Il se réfugie dans le château de Candé, qui est assiégé par Foulque IV, accompagné de son fils Geoffroy Martel, d’Alain IV de Bretagne, Élie 1er du Maine et de Robert II de Bellême. Après une lutte acharnée, Normand demande à traiter avec les assiégeants, ce que ces derniers acceptent. Or c’était un guet-apens, et alors que Geoffroy Martel vient parlementer à la porte du château, une flèche l’atteint et le tue. Le château est désarmé en 1134 par le comte d’Anjou.

[5] La maison d’Amboise était une des plus anciennes familles de la noblesse française dont la filiation suivie remontait au début du 12ème siècle. Elle tirait son nom de la ville d’Amboise en Touraine, dont elle a possédé la seigneurie.

[6] Doué-la-Fontaine est une ancienne commune française située dans le département de Maine-et-Loire. Déjà occupé sous l’Antiquité, le territoire de l’actuelle commune devient la résidence des souverains carolingiens pendant un temps, puis se développe sous le Moyen Âge.

[7] L’Île-Bouchard est une commune française située dans le département d’Indre-et-Loire,S’étendant sur 3,5 km², elle est de configuration singulière puisque composée de deux faubourgs, Saint Maurice et Saint Gilles, respectivement en rive gauche et rive droite de la Vienne, reliés par un pont et séparés par L’Île, berceau de la cité.

[8] Le château de Brissac se trouve à Brissac Loire Aubance, dans le département de Maine-et-Loire, à 15 kilomètres d’Angers. Depuis le début du 16ème siècle, il est la propriété et la résidence des ducs de Brissac.

[9] Montbazon est une commune située dans le département d’Indre-et-Loire. Le premier événement majeur dans l’histoire de Montbazon est la construction, à l’initiative de Foulques Nerra, d’un site castral en haut d’un promontoire à la fin du 10ème ou au début du 11ème siècle. À ses pieds, l’espace se structure en un bourg pendant tout le Moyen Âge avec notamment, au 15ème siècle, l’édification d’une enceinte. Vers 1550, la paroisse de Montbazon est créée et, à la fin du 16ème siècle, la seigneurie devient un duché pairie.

[10] Montreuil-Bellay est une commune française, située sur la rivière Thouet, dans le département de Maine-et-Loire

[11] Après 748 Le Maine et le Mans disparaissent des documents et chartes pour ne réapparaître qu’avec les Rorgonides qui sont probablement descendants de Roger et d’Hervé. À la mort de Gauzfrid en 878, son fils étant trop jeune pour lui succéder, le comté du Maine est donné à Ragenold, un rorgonide d’une branche cadette, puis Roger du Maine, marié à une carolingienne. Les Rorgonides se tournent alors vers les Robertiens et le comté est disputé entre les deux familles. Gauzlin II fils de Gauzfrid du Maine. Il est le dernier comte du Maine de sa famille, qui se le fait confisquer par le roi Charles III le Simple, au bénéfice de Robert le Fort, ancêtre des Capétiens. Sans enfant, Herbert II mort en 1062 désigne dans son testament Guillaume le Conquérant comme son successeur, mais les seigneurs du Maine se révoltent et appellent un oncle par alliance d’Herbert II.

[12] Un sénéchal est un officier au service d’un roi, d’un prince ou d’un seigneur temporel.

[13] Le duché de Normandie est un duché féodal du royaume de France qui a existé de 911 à 1469, d’abord comme principauté largement autonome, puis après sa conquête par le roi de France en 1204, comme partie du domaine royal ou comme apanage. Louis XI supprime le duché en 1469. Toutefois, il subsiste pour sa partie insulaire (les îles Anglo-Normandes) comme dépendance de la couronne britannique. Le duché de Normandie fait partie, comme l’Aquitaine, la Flandre ou la Catalogne, de ces principautés qui émergent au milieu du Moyen Âge avec l’affaiblissement du pouvoir royal carolingien.

[14] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[15] La Blanche-Nef est un navire normand qui fit naufrage à Barfleur au large du Cotentin, le 25 novembre 1120 avec pas moins de 140 hauts barons et dix-huit femmes de haute naissance, filles, sœurs, nièces ou épouses de rois et de comtes à son bord, parmi lesquels l’héritier du trône d’Angleterre, le prince Guillaume Adelin, fils du roi Henri Ier Beauclerc.

[16] Le comté de Flandre a été un pagus carolingien, puis l’une des principautés du royaume de France, particulièrement impliquée dans les conflits franco-anglais, aux frontières et à l’influence durement disputées depuis sa création au 9ème siècle jusqu’en 1384, date de la mort du comte Louis de Male. Le comté, possédé par la Maison de Flandre de 863 jusqu’à la mort de la dernière comtesse, Marguerite de Constantinople, en 1280, puis par la Maison de Dampierre-Flandre, puis devenu l’une des possessions de la Maison capétienne de Bourgogne en 1385, devint alors l’un des principaux centres des États bourguignons. Après la Guerre de succession de Bourgogne il fut ensuite progressivement intégré aux Pays-Bas bourguignons et fut finalement détaché du royaume de France par le Traité de Madrid en 1526 en faveur des Habsbourg d’Espagne. Louis XIV en reconquit une partie sur les Espagnols. Le comté cessa d’exister en 1795 après la conquête des Pays-Bas autrichiens par les Français. Le territoire de ce comté correspond approximativement aux provinces belges actuelles de Flandre-Occidentale et de Flandre-Orientale, à l’ouest de la province de Hainaut (arrondissements de Tournai et Mouscron), plus la partie de la province d’Anvers située à l’ouest de l’Escaut, la Flandre zélandaise et la région historique de Flandre française (région de Lille, Dunkerque, Hazebrouck, Douai,…).

[17] La seigneurie de Beyrouth était aux 12ème et 13ème siècles un des fiefs du royaume de Jérusalem. C’était la seigneurie la plus au nord du royaume, située entre le comté de Sidon et le comté de Tripoli.

[18] Acre est une ville d’Israël, située au nord de la baie de Haïfa, sur un promontoire et dotée d’un port en eaux profondes. Acre est située à 152 km de Jérusalem et dépend administrativement du district nord. Cette ville côtière donne son nom à la plaine d’Acre qui comporte plusieurs villages. Son ancien port de commerce florissant dans l’Antiquité, est devenu une zone de pêche et de plaisance de moindre importance. Elle devient au 13ème siècle la capitale du Royaume de Jérusalem et le principal port de Terre sainte.

[19] Damas est l’une des plus anciennes villes continuellement habitées. Elle est aussi la ville la plus peuplée de la grande Syrie (Assyrie) (des traces archéologiques remontent au 4ème millénaire av. jc). Elle est citée dans la Bible, dans le livre de la Genèse, et plusieurs fois dans les Livres des Rois et des Prophètes. Damas connut l’influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs. De la fin du 12ème siècle av. jc à 734 av. jc, elle est la capitale du royaume d’Aram-Damas. Elle fut l’un des berceaux du christianisme et vit saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans la maison d’Ananie, où celui-ci a ouvert une église domestique dès l’année 37. Cette dernière est la plus vieille de Syrie (aujourd’hui dans le quartier chrétien de Bab Touma). En 635, Damas se soumit aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l’adoption de la langue arabe, elle devint le centre culturel et administratif de l’empire musulman durant près d’un siècle. Par la suite, elle demeura un foyer culturel majeur et un pôle économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l’Afrique, l’Anatolie, la mer Méditerranée et l’Asie (route de la soie en direction de la Chine et du commerce des épices avec l’Inde).

[20] Atabeg, atabey ou atabek (père du prince) est un titre de noblesse turc. À l’époque des Seldjoukides, il s’agissait d’un dignitaire jouant le rôle de tuteur d’un jeune prince. Quand un prince seldjoukide mourait, la régence était attribuée à un atabeg chargé de protéger et de guider les héritiers. Ils épousaient souvent les mères veuves et de ce fait, assumaient d’une certaine manière la paternité par procuration. Aux 11ème et 12ème siècles, des dynasties ont été fondées par des mamelouks affranchis qui occupaient des hauts postes administratifs dans la cour des puissants émirs. À la mort de ces derniers, ils se sont retrouvés titulaires eux-mêmes de la régence et ont privé les héritiers de la légitimité de leur pouvoir, profitant de l’occasion pour usurper le trône. Ces usurpateurs prirent le titre d’atabeg car ils n’osaient pas prendre le titre de sultan. Aussi, le 12ème siècle, en Mésopotamie (Irak) est l’"âge des atabegs" (des régents). Ils ont fondé différentes dynasties

[21] Les nizâriens, nizârites, nizaris sont une communauté mystique chiite ismaélienne active entre la fin du 11ème siècle et 1257. On les appelle aussi bâtinîs ou batiniens car ils professent une lecture ésotérique du Coran, le bâtin étant le côté secret des choses. En 1094, à la suite d’une scission importante dans le chiisme ismaélien fatimide, une nouvelle prédication (da‘wa al-jadîda) fut organisée par Hasan-i Sabbâh, à partir du fort érigé sur le mont Alamût, au sud-ouest de la mer Caspienne. À la fin du Moyen Âge, le développement de la communauté ismaélienne se poursuivit clandestinement sous le couvert du soufisme et a coïncidé avec l’essor de l’ismaélisme oriental (15 millions de fidèles de nos jours), avec à leur tête l’Aga Khan. L’idéologie nizârite cherche à promouvoir « la paix entre les Hommes par l’exaltation du libre-arbitre ». Les nizârites affirment qu’ils sont les seuls à avoir un imam vivant et existant (non occulté), l’Aga Khan, et que donc, en toute logique, leur imamat est bien le vrai imamat.

[22] Le chiisme constitue l’une des deux principales branches de l’islam, l’autre étant le sunnisme. Il regroupe environ 10 à 15 % des musulmans, dont 90 % de la population iranienne]. Il pensait que les Perses étaient favorables aux Hachémites[[La dynastie des Hachémites désigne les descendants de Hachim ibn Abd Manaf, de la tribu des Quraychites. Les Hachémites ont longtemps été les gardiens de la ville sainte de La Mecque, ils sont aujourd’hui la famille royale régnant en Jordanie, et ont régné sur le Royaume d’Irak jusqu’à la révolution républicaine de 1958.

[23] Le sunnisme est un courant religieux majoritaire de l’islam. 90 % des musulmans sont sunnites. Il est souvent apparenté à une vision orthodoxe de l’islam. Constituant l’une des trois grandes divisions de l’islam, les sunnites sont désignés en arabe comme les gens de la « sunna » et de la majorité religieuse (ahl al-sunna wa’l-djama‘a). Par opposition aux chiites et aux kharidjites, on les appelle parfois « musulmans orthodoxes ». Ce qui distingue les courants de l’islam est principalement l’interprétation de la religion.

[24] La Cilicie est une région historique d’Anatolie méridionale et une ancienne province romaine située aujourd’hui en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’ouest par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la mer Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province turque d’Adana, une région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée.

[25] Mossoul est une ville du nord de l’Irak, chef-lieu de la province de Ninive, en Haute mésopotamie. Appartenant de jure à l’Irak, Mossoul est située sur les ruines de Ninive. C’est la ville qui lui a succédé comme métropole régionale à l’époque chrétienne. Elle est alors d’obédience nestorienne et abrite les tombes de plusieurs évangélisateurs. Prise en 641 par les Arabes, elle devient le principal pôle commercial de la région en raison de son emplacement, au carrefour des routes de caravanes entre la Syrie et la Perse. C’est à cette époque qu’elle devient réputée pour ses tissus fins de coton, les mousselines, ainsi que pour son marbre. Au 10ème siècle, l’émirat de Mossoul acquiert une quasi-indépendance avant de devenir au 11ème siècle la capitale d’un État seldjoukide. Au 13ème siècle, elle est conquise et pillée par les Mongols. En 1262, elle passe sous domination perse, puis ottomane.

[26] Alep est une ville de Syrie, chef-lieu du gouvernorat d’Alep, le gouvernorat de Syrie le plus peuplé, situé dans le Nord-Ouest du pays. Pendant des siècles, Alep a été la ville la plus grande de la région syrienne et la troisième plus grande ville de l’Empire ottoman

[27] Antioche est une ville historique située au bord du fleuve Oronte. C’était la ville de départ de la route de la soie. Après la conquête romaine en -64 par Pompée, elle devient la capitale de la province de Syrie et, loin de s’affaiblir, conserve le surnom de « Couronne de l’Orient ». Sous le règne de Tibère, la ville est étendue vers le nord, reçoit une enceinte unique et son centre de gravité devient une avenue d’environ 30 mètres de largeur comportant 3 200 colonnes, presque parallèle à l’Oronte, séparant le quartier d’Épiphanie du reste de la cité, et offerte par Hérode le Grand. Ce type d’urbanisme est ensuite imité par presque toutes les cités d’Orient. On la connaît aussi sous le nom d’Antioche sur l’Oronte afin de la distinguer des quinze autres Antioche créées par le monarque. Particulièrement bien située, à la charnière des voies conduisant vers l’Anatolie, la Mésopotamie et la Judée, et sur l’Oronte alors navigable, Antioche devient la capitale du royaume séleucide et l’un des principaux centres de diffusion de la culture hellénistique. La ville se pose très tôt en rivale d’Alexandrie.

[28] Lattaquié est une ville de Syrie, chef-lieu du gouvernorat homonyme. Cette ville est établie sur un site très anciennement occupé, proche de l’ancienne Ougarit. La cité qui fut un chef-lieu de satrapie sous le royaume séleucide portait alors le nom de Laodicée de Syrie ou Laodicée de la mer parce qu’elle a été refondée par Séleucos 1er qui a donné à la ville le nom de sa mère Laodicé et de sa fille.

[29] L’église du Saint-Sépulcre ou basilique du Saint-Sépulcre, également appelée basilique de la Résurrection par les chrétiens d’Orient, est une église chrétienne située dans le quartier chrétien de la Vieille ville de Jérusalem. Cette basilique est vénérée par une grande partie des chrétiens qui y vont en pèlerinage depuis le 4ème siècle. Il s’agit d’un sanctuaire englobant selon la tradition le lieu de la crucifixion (le Golgotha), ainsi que la grotte où le corps du Christ fut déposé après sa mort (le Saint-Sépulcre ou tombeau de Jésus). Par inférence, c’est là qu’aurait eu lieu la résurrection (Anastasis en grec, « Résurrection »).

[30] La forteresse de Tilbeşar, appelée Turbessel par les croisés, Tell Bâchir par les Arabes. Le tell se situe entre les villages de Belören, Gündoğan et Yeniköy dans le district d’Oğuzeli de la province de Gaziantep en Turquie. À 12 km au sud d’Oğuzeli et à 28 km au sud-est de Gaziantep, dans la vallée de la rivière Sajour, riche de nombreux sites archéologiques, affluent de la rive droite de l’Euphrate qu’elle rejoint en Syrie. Cette vallée est une route naturelle pour aller de la haute Mésopotamie vers le plateau anatolien ce qui fait la valeur stratégique de la position de la forteresse de Tilbeşar.

[31] Édesse était la capitale de l’Osroène, un petit État d’abord indépendant de 132 av. jc à 216 ap. jc, devenu province romaine en 214, puis incorporé au diocèse d’Orient. Vers 204, Abgar IX se convertit au christianisme. C’est, dans l’histoire du christianisme, le premier roi chrétien. À la suite de cette conversion, le christianisme syriaque se développa autour d’Édesse et de nombreux monastères furent construits, en particulier celui de la colline, le Torâ d-Ourhoï. En 216, l’empereur Romain Caracalla s’empara définitivement du petit royaume, qui devint une province romaine. En 262, le roi des Perses sassanides Chahpuhr Ier occupa brièvement Édesse puis l’abandonna du fait de l’arrivée du roi de Palmyre Odenath II venu défendre la ville. Celui-ci, allié de l’empereur romain Gallien, avait en charge la défense de ses territoires en Orient. À partir de 250, Édesse, où le christianisme avait bien progressé, accueillit les chrétiens chaldéens, chassés de Perse par les Sassanides.

[32] Le Château de Saône ou forteresse de Saladin est une forteresse de Syrie en usage depuis l’Antiquité, dont les bâtiments sont d’origine principalement médiévale

[33] Beyrouth est la capitale du Liban et la ville la plus importante du pays. Béryte est fondée vers 5000 av. jc. Petit port à l’origine, moins puissante que les autres cités phéniciennes tel que Tyr, Byblos, ou Sidon, elle gagne de l’importance pendant l’Empire romain. Elle est renommée pour son école de droit mais elle est ravagée en 552 par un violent séisme accompagné d’un tsunami. Pendant les croisades, elle est le centre de la seigneurie de Beyrouth, vassale du royaume franc de Jérusalem. Elle est prise par les mamelouks en 1291. Sous l’Empire ottoman, elle joue un rôle commercial actif parmi les échelles du Levant mais subit les effets du déclin économique de la Syrie ottomane. Elle ne retrouve sa place qu’au 19ème siècle.

[34] Samandağ aussi appelé Saint-Siméon est une municipalité de la province de Hatay, dans le sud de la Turquie, près de la Syrie, à l’embouchure du fleuve Oronte, à 25 kilomètres de la ville d’Antioche. Elle est le chef-lieu du district homonyme,d’une superficie de 446 km2.

[35] La principauté d’Antioche, dont le territoire est en Turquie et en Syrie, était l’un des États latins d’Orient constitué lors des croisades (1098-1268).

[36] La forteresse de Montferrand, dite aussi forteresse de Ba’rin est une forteresse des croisés. Elle est située dans la province de Hama et se situe à proximité de la ville antique de Rafanée qui était aussi pourvue d’une citadelle pendant les croisades.

[37] Le comté de Jaffa est un fief sur le littoral du royaume de Jérusalem, qui est aussi une marche face à l’Égypte fatimide. La ville de Jaffa fut prise dès 1099, et Baudoin 1er en fit un comté qu’il confia à Hugues du Puiset. En 1135 le comte Hugues II fut accusé d’adultère avec la reine Mélisende de Jérusalem, et son comté fut confisqué, pour être donné en apanage à des membres de la famille royale. En 1153, la ville d’Ascalon est prise, et le comté devient comté de Jaffa et d’Ascalon. Jaffa fut prise par Saladin après la bataille de Hattin en 1187, et reconquise en 1191 par Richard Cœur de Lion. Elle fut définitivement prise par les musulmans en 1268. À la suite de la perte définitive de Jaffa en Terre sainte, les comtes de Jaffa se réfugièrent, comme d’autres seigneurs du royaume de Jérusalem, à Chypre où leurs titres continuèrent d’être transmis.

[38] La seigneurie de Césarée est l’un des fiefs du royaume de Jérusalem.

[39] aujourd’hui Ashkelon, en Israël

[40] La Sicile est la plus grande île méditerranéenne. Avec une superficie de 25 708 km², c’est la région la plus étendue de l’Italie et son territoire est constitué de neuf anciennes provinces à leur tour partagées en 390 municipalités. Elle est également la seule région italienne à compter 2 des 10 villes les plus peuplées du pays : Palerme et Catane. Son chef-lieu est Palerme.

[41] Homs, anciennement Émèse est une ville de Syrie, située sur l’Oronte à la sortie d’un lac artificiel, au centre d’une plaine vaste et fertile qui s’étend, à environ 500 mètres d’altitude, au débouché septentrional de la vallée de la Bekaa. Ce site constitue un carrefour des axes qui relient Damas à Alep (à environ 140 et 170 km de Homs respectivement) et d’est en ouest, via une trouée naturelle dans la double barrière montagneuse qui longe le littoral levantin l’oasis de Palmyre (à 150 km) à la mer Méditerranée (les ports de Tartous et de Lattaquié sont à 80 et 120 km)

[42] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[43] Byzance est une ancienne cité grecque, capitale de la Thrace, située à l’entrée du Bosphore sous une partie de l’actuelle Istanbul. La cité a été reconstruite par Constantin 1er et, renommée Constantinople en 330, elle est devenue la capitale de l’Empire romain, puis de l’Empire romain d’Orient et enfin de l’Empire ottoman à partir de 1453 date de la prise de la ville par les Turcs. Elle fut rebaptisée Istanbul en 1930.

[44] La seigneurie d’Ibelin est un des arrière-fiefs du royaume de Jérusalem.

[45] Le Château fort de Blanche Garde est un château fort croisé construit par le roi de Jérusalem Foulques V d’Anjou en 1142 afin d’assurer la sécurité de la Judée face à l’Égypte. En effet, la frontière sud-ouest de la Judée était soumise aux razzias des Égyptiens venus de la citadelle d’Ascalon. Ses ruines se trouvent aujourd’hui dans l’État d’Israël. La forteresse se dressait à mi-chemin entre Bethléem et Ascalon et complétait le dispositif de défense, assuré notamment par les forteresses de Gibelin (1136) et d’Ibelin (1141).

[46] Beth Guvrin est une ancienne ville de la Shéphélah en Israël, entre la rivière Guvrin et la rivière Marésha, à proximité du kibboutz Beth Govrin. À l’époque romaine, elle est renommée Éleuthéropolis. Le site était déjà identifié comme Baitogabra dans la Géographie de Ptolémée. Les Croisés l’appellent Bethgibelin. Sous le règne d’Hérode le Grand, Beth Govrin remplaça Marésha comme capitale de l’Idumée, qui comprenait alors la Shéphélah et la région au sud du mont Hébron jusqu’à la vallée de Beer Sheva et Arad. Lors de la Grande révolte juive (66-77), la population juive de la ville est massacrée par les troupes de Vespasien.

[47] La seigneurie d’Outre-Jourdain aussi appelée seigneurie de Montréal, du nom de sa capitale, était au 12ème siècle un fief du royaume de Jérusalem situé à l’est du Jourdain.