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L’histoire pour le plaisir

Alienor d’Aquitaine

vendredi 23 février 2018, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 20 février 2012).

Alienor d’Aquitaine (1122-1204)

Reine de France et reine d’Angleterre

Elle est l’héritière de Guillaume X, dernier duc d’Aquitaine.

Lorsque à 15 ans, elle épouse celui qui n’est encore que le fils du roi de France, Louis VI, et d’Adélaïde de Savoie, elle apporte en dot la Guyenne [1], la Gascogne [2], le Poitou [3], la Marche [4], le Limousin [5], l’Angoumois [6], le Périgord [7] et la Saintonge [8]. Quelques jours après ses noces, Louis VII monte sur le trône. Il est pieux jusqu’au scrupule.

Elle est belle, gaie, sensuelle. Reine de France, elle part avec lui pour la 2ème croisade. Ensemble, ils arrivent à Constantinople le 4 octobre 1147.

Le 8 janvier 1148, les croisés perdent une bataille dans les montagnes de Pisidie [9]. 2 mois plus tard, ils sont à Antioche [10]. Le comte Raymond de Poitiers y réserve à sa nièce un accueil qui provoque la jalousie du roi. De violentes querelles éclatent entre eux. Quand bien même, selon un témoin, le roi aime “ véhémentement et presque puérilement la reine.

Après le vain siège de Damas [11], la discorde entre Louis VII et l’empereur Conrad III devient irréductible. Les troupes ou ce qu’il en reste reprennent le chemin de la France.

En dépit de l’intervention du pape Eugène III et des conseils de l’abbé Suger, le mariage est reconnu nul par le concile de Beaugency [12], le 21 mars 1152. A peine 2 mois plus tard, Aliénor épouse le jeune et beau Henri Plantagenêt, comte d’Anjou et duc de Normandie. Lorsque celui-ci le 19 décembre 1154 devient Henri II d’Angleterre, les territoires, qui sont les siens et au titre desquels il est vassal du roi de France, représentent plus du quart du royaume. Aliénor donne à Henri 8 enfants dont 5 fils. Parmi eux Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre.

Bientôt séparée de Henri II, elle se retire à Poitiers où elle s’entoure d’artistes et de troubadours comme Bernard de Ventadour.

En 1173, à Londres, elle dresse ses fils contre leur père qui, pendant 16 ans, la retient captive. Après la mort de Henri II, elle assure la régence de 1189 à 1194, pendant le séjour de Richard Cœur de Lion en Terre sainte et pendant le temps de sa captivité. C’est à l’abbaye de Fontevraud [13], où elle s’est retirée, qu’elle meurt le 31 mars 1204.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article du petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 42 et de Imago Mundi/ Aliénor d’Aquitaine

Notes

[1] La Guyenne est une ancienne province, située dans le sud-ouest de la France. Ses limites ont fluctué au cours de l’histoire sur une partie des territoires des régions françaises Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Portant le titre de duché, la Guyenne avait pour capitale Bordeaux. Son nom est apparu au 13ème siècle en remplacement du terme d’« Aquitaine ». Sous l’Ancien régime, la Guyenne était l’une des plus grandes provinces de France et regroupait divers pays et provinces plus petites comme le Périgord, l’Agenais, le Quercy et le Rouergue. Le terme de « Guyenne propre » correspondait à la région de Bordeaux, également appelée le Bordelais. La Guyenne était couramment associée avec la Gascogne dont la capitale était Auch et qui regroupait notamment l’Armagnac, le Bigorre, le Labourd, la Soule et le Comminges. Guyenne et Gascogne partageaient ainsi le même gouvernement général militaire.

[2] La Gascogne est une ancienne principauté située sur le territoire actuel des départements français des Landes, du Gers, des Hautes-Pyrénées et, pour partie, d’autres départements des régions de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie. Successivement appelée Aquitaine, Novempopulanie, Vasconie puis Gascogne. Elle a disparu en tant qu’entité politique propre en 1063 lors du rattachement au Duché d’Aquitaine, toutefois le nom de Gascogne est resté usité jusqu’à la révolution française.

[3] Le Poitou était une province française, comprenant les actuels départements de la Vendée (Bas-Poitou), Deux-Sèvres et de la Vienne (Haut-Poitou) ainsi que le nord de la Charente et une partie de l’ouest de la Haute-Vienne, dont la capitale était Poitiers. Il a donné son nom au Marais poitevin, marais situé dans l’ancien golfe des Pictons, sur la côte occidentale de la France, deuxième plus grande zone humide de France en superficie après la Camargue ; le marais s’étend de l’Atlantique aux portes de Niort et du sud de la Vendée au nord de La Rochelle.

[4] La Marche est une région historique et culturelle française, correspondant à une ancienne province et dont la capitale est Guéret. La Marche fut aussi un comté. La province correspondait au département actuel de la Creuse, à l’exception de Boussac et de ses environs, qui faisaient partie du Berry. La Marche regroupait aussi une bonne part de la Haute-Vienne, dans l’arrondissement de Bellac, ainsi que des paroisses de l’Indre, de la Vienne et de la Charente.

[5] Le Limousin est une ancienne région administrative, issue d’une région historique et culturelle française et qui était composée des trois départements de la Corrèze (19), de la Creuse (23) et de la Haute-Vienne (87). Elle est située en totalité dans la partie nord-ouest du Massif central. Ses frontières sont à peu de chose près les mêmes que celles de la cité gallo-romaine des Lémovices. Faisant intégralement partie de l’Occitanie historique dont elle constitue une bordure septentrionale, la région administrative Limousin était principalement issue du regroupement des anciennes provinces du Limousin et de la Marche, mais elle correspondait surtout à l’ancien diocèse de Limoges, lui-même calqué sur la cité des Lémovices. L’ancien comté carolingien de Limoges occupait aussi le même espace. La province fut, de l’Antiquité au 12ème siècle, une composante essentielle de l’Aquitaine.

[6] L’Angoumois est une ancienne province française, située entre Limousin à l’est, Périgord au sud, Saintonge à l’ouest, et Poitou au nord. Il correspond à la partie centrale de l’actuel département de la Charente. Il comportait également quelques paroisses de l’actuel département des Deux-Sèvres (Pioussay, Hanc et Bouin, issues du marquisat de Ruffec), de la Haute-Vienne (Oradour-sur-Vayres, Cussac, Dournazac, entre autres) ainsi que de la Dordogne (La Tour-Blanche).

[7] Le Périgord est un ancien comté qui recouvrait approximativement l’actuel département français de la Dordogne. Le Périgord est apparue sous Charlemagne. Le comté était la base des divisions territoriales réalisées pour délimiter un « pagus », dont l’administration civile était confiée à un comte nommé par l’empereur. Ce vassal avait délégation de pouvoir pour administrer une cité et tous les « pagi » qui s’y rattachaient. Le premier d’entre eux nommé par Charlemagne, pour le Périgord, fut Wildbade en 778. En 1360, le Périgord passe sous souveraineté anglaise par le traité de Brétigny. Charles d’Orléans, comte de Périgord est fait prisonnier à l’issue de la bataille d’Azincourt, en 1415. Il reste prisonnier en Angleterre jusqu’en 1440. Le 14 décembre 1430, Charles d’Orléans donne à son frère naturel Jean, bâtard d’Orléans, futur comte de Dunois, le comté de Périgord en échange de celui de Porcien. Mais cette donation était peut-être fictive. Finalement, le 4 mars 1438, pour se procurer les fonds nécessaires à sa rançon, Charles d’Orléans vend le comté à Jean de Châtillon dit Jean de L’Aigle, fils de Jean 1er de Châtillon, seigneur de Laigle, comte de Penthièvre, vicomte de Limoges, moyennant la somme de 16 000 réaux d’or et 10 000 florins qui étaient dus par feu Louis d’Orléans à Olivier de Clisson, dont Jean de Bretagne était héritier.

[8] La Saintonge est une ancienne province française dont les limites ont plusieurs fois varié avec le temps. Partie intégrante de la province romaine d’Aquitaine ou Aquitania durant l’antiquité (Saintes devenant la première capitale de ce vaste ensemble), elle est ensuite placée selon les époques dans la mouvance des rois et ducs d’Aquitaine, des comtes d’Anjou puis des comtes de Poitiers ramnulfides, avant d’être de nouveau intégrée au duché d’Aquitaine pour plusieurs siècles.

[9] La Pisidie est une région historique de l’Asie Mineure, caractérisée par de grands lacs et située dans l’actuelle Turquie, entre la Lydie au Nord-Ouest, la Phrygie au Nord, l’Isaurie à l’Est, la Pamphylie et la Cilicie au Sud-Est, la Lycie et la Carie au Sud-Ouest, mais ses limites exactes ont évolué dans le temps. Les Pisidiens, montagnards réputés belliqueux et pillards, se maintiennent longtemps indépendants. Seuls les Romains parviendront à les soumettre.

[10] Antioche est une ville de Turquie proche de la frontière syrienne, chef-lieu de la province de Hatay. Elle est située au bord du fleuve Oronte. Antioche était la ville de départ de la route de la soie.

[11] Le siège de Damas eut lieu pendant la deuxième croisade. Il commença le 24 juillet 1148 et fut levé quatre jours plus tard. Ce siège fut le point final d’une défaite majeure des croisés et mena au démantèlement de la croisade.

[12] Convoqué au Moyen Âge central le 21 mars 1152, dans l’abbatiale de Beaugency, le second concile de Beaugency prononce l’annulation du mariage entre le roi de France Louis VII et Aliénor d’Aquitaine pour cause de consanguinité

[13] L’abbaye de Fontevraud est une ancienne abbaye d’inspiration bénédictine, siège de l’ordre de Fontevraud, fondée en 1101 par Robert d’Arbrissel et située à Fontevraud, près de Saumur en Anjou. Site de 13 ha établi à la frontière angevine du Poitou et de la Touraine, elle est l’une des plus grandes cités monastiques d’Europe. Érigée dès sa fondation en monastère double dans l’esprit de la réforme grégorienne, l’abbaye de Fontevraud va s’attirer la protection des comtes d’Anjou puis de la dynastie des Plantagenêts qui en feront leur nécropole.