Il fut le successeur de Marcel 1er . Son règne fut bref. Il semble d’après l’épitaphe de sa tombe que de graves dissensions intérieures avait lieu au sein de l’Église romaine pendant la persécution deDioclétien.
Sur ce point Eusèbe avait maintenu la politique de Marcel, qui était d’ailleurs celle que l’Église romaine avait adoptée après les persécutions de Dèce en 250/251. Les lapsi [1] ne devaient à jamais être exclus de la communion de l’Église, mais d’un autre côté, on ne pouvait les réadmettre qu’après qu’ils se soumettent à l’indispensable pénitence ( [2]).
À cette conception s’opposait à Rome une fraction minoritaire de Chrétiens sous la direction d’un certain Héraclius. Lui et ses partisans recommandaient-ils comme les Novatistes une interprétation plus rigoureuse de la loi ou exigeaient-ils au contraire plus d’indulgence, la chose n’est pas claire. La dernière interprétation, pourtant, est de loin la plus probable et dans cette hypothèse, Héraclius aurait été le chef d’un parti créé par d’anciens apostats et leurs partisans, qui réclamaient une réadmission immédiate dans le corps de l’Église.
Il est probable qu’Héraclius et ses partisans ont cherché à imposer par la force leur admission aux mystères sacrés, à la grande indignation des fidèles rassemblés à Rome autour d’Eusèbe. Tant et si bien que l’empereur Maxence finit par les exiler tous les deux.
Eusèbe fut ainsi déporté en Sicile [3], où il mourut peu après. Miltiade monta sur le trône papal le 2 juillet 311. Le corps de son prédécesseur fut rapporté à Rome, probablement dès 311 et le 26 septembre fut placé dans un cubiculum particulier des Catacombes de Calliste [4]. Le fait d’avoir fermement défendu la discipline ecclésiastique et d’avoir été banni lui valut d’être vénéré comme un martyr.