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Abbé Suger

samedi 28 février 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 12 février 2012).

Abbé Suger (1081-1151)

Moine et homme politique

Abbé Suger Moine et homme politique

Dès 1091, il est placé par son père à l’abbaye de Saint-Denis [1]. C’est là peut-être qu’il rencontre le prince Louis, fils du roi de France, Philippe 1er.

C’est lorsque le prince accède au trône et devient Louis VI, que la carrière de Suger prend une dimension autant religieuse que politique. Le roi l’envoie saluer le pape Gélase II, puis auprès de Calixte II. Il participa au concile du Latran [2] qui se tint en 1123. Alors qu’il n’est pas encore prêtre, il fut élu, le 12 mars 1122, abbé de Saint-Denis. Quelques années plus tard, Bernard de Clairvaux l’accusa de négliger cette abbaye. C’est que, pendant 5 ans, il n’a pas cessé de s’occuper des affaires du roi. C’est lui qui poussera le roi Louis VI à associer immédiatement au trône son fils cadet Louis, après le décès accidentel de son aîné, afin que la continuité de la dynastie capétienne soit maintenue.

Lorsqu’en 1127, il prend en main les réformes de son abbaye, celles-ci concernent tous les domaines y compris l’architecture puisque à partir de 1130, il fait reconstruire la basilique et impose des verrières qui donnent aux fidèles l’image de Dieu par la présence de la lumière. A la mort de Louis VI, il devient le conseiller de Louis VII dont il prépara le mariage avec Aliénor d’Aquitaine. C’est à lui que le roi confia la régence du royaume, lorsqu’il part en croisade en 1146. Il tentera de s’opposer au renvoi d’Aliénor d’Aquitaine, dont il prévoyait les conséquences désastreuses.

Aux textes historiques et aux documents dont il enrichit les bibliothèques qui dépendent de son abbaye, Suger ajouta ses propres textes puisqu’il écrit “une Vie de Louis VI le Gros” entre 1137 et 1144 et raconta ce que fut la vie de son abbaye sous son administration dans le “Liber de rebus in administratione sua gestis”. En outre, il rapporta quelles furent ses exigences dans la construction de l’abbaye dans “De Consecratione ecclesiae santi Dionissii”.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Herodote Moyen Âge/Bio/Suger/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 1262/1263

Notes

[1] L’ancienne abbaye royale de Saint-Denis est associée à l’histoire du monde franc. L’église abbatiale a été dénommée « basilique » dès l’époque mérovingienne. L’église s’élève sur l’emplacement d’un cimetière gallo-romain, lieu de sépulture de saint Denis martyrisé vers 250. Le transept de l’église abbatiale, d’une ampleur exceptionnelle, fut destiné à accueillir les tombeaux royaux. Elle fut ainsi la nécropole des rois de France depuis les Robertiens et Capétiens directs, même si plusieurs rois mérovingiens puis carolingiens avaient choisi avant eux d’y reposer. En 858, le monastère de Saint-Denis qui subit plusieurs rapines de la part des Vikings qui assiègent Paris. Le Vendredi Saint 3 avril 858, deux bandes normandes partent de Jeufosse à cheval en se dirigeant, l’une vers l’abbaye de Saint-Denis, l’autre vers l’abbaye de Saint-Germain-des-Près, pour capturer leurs abbés et demander une forte rançon. A Saint-Denis, plusieurs hommes d’Église sont enlevés dont l’abbé et son demi-frère Gauzlin (834-886), évêque de Paris4. De façon générale, le ixe siècle siècle est marqué par de nombreux troubles causés par les raids des vikings remontant par la Seine jusqu’à Paris et ses alentours. En 867, l’implication dans la vie politique et le prestige des abbés est tel que Charles II le Chauve s’approprie le titre d’abbé de Saint-Denis. En 869, Charles II le Chauve devant la menace des invasions des Vikings fortifia le monastère.

[2] Le premier concile du Latran se déroule du 18 mars 1123 au 11 avril de la même année, sur une convocation du pape Calixte II, à la basilique Saint-Jean de Latran. Il réunit entre 300 et 500 participants, des évêques et des abbés essentiellement1. La première action du concile est de lire et d’approuver les dispositions du concordat de Worms avant de les enregistrer dans les archives du Vatican. Le concile promulgue ensuite toute une série de décrets visant à renforcer la réforme grégorienne