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Drogon de Hauteville ou Drogon d’Apulie

samedi 1er juillet 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 13 décembre 2011).

Drogon de Hauteville ou Drogon d’Apulie (vers 1010- 1051)

Comte normand d’Apulie

La « Tour de Drogon » à San Marco Argentano (Calabre).Troisième fils de Tancrède de Hauteville l’Ancien. Il vient en Italie méridionale avec son frère aîné Guillaume de Hauteville vers 1035 servir comme mercenaire le prince lombard Guaimar IV de Salerne et le comte normand Rainulf 1er d’Aversa puis participe à la reconquête byzantine [1] de la Sicile [2] sur les musulmans de 1038 à 1040.

En 1042, après la victoire normande sur les troupes byzantines et le partage de l’Apulie [3], il reçoit en fief la ville de Venosa [4] avant d’hériter du comté d’Apulie [5] à la mort sans postérité de son frère Guillaume en 1046.

Il prend Bénévent [6] en 1047, se proclame duc et maître de l’Italie, comte des Normands et de toute l’Apulie et de la Calabre, son pouvoir est officiellement reconnu par Guaimar de Salerne qui lui avait déjà donné l’une de ses filles pour épouse, et mieux encore, il est investi par l’empereur germanique Henri III le Noir.

Il continue la lutte contre les Byzantins et étend la domination normande vers le sud de l’Italie mais, victime d’un complot anti-normand, il est assassiné en août 1051 par un Grec, dans l’église de Montoglio alors qu’il se préparait à combattre une dangereuse coalition composée du pape Léon IX, de Henri III le Noir et des Byzantins d’Italie. Son frère Onfroi lui succède.

Son fils Richard devient plus tard prince de Salerne et son petit-fils est Roger de Salerne, régent de la principauté d’Antioche.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de John Julius Norwich, The Normans in the South, 1016-1130, Longman : London, 1967.

Notes

[1] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[2] La Sicile est la plus grande île méditerranéenne. Avec une superficie de 25 708 km², c’est la région la plus étendue de l’Italie et son territoire est constitué de neuf anciennes provinces à leur tour partagées en 390 municipalités. Elle est également la seule région italienne à compter 2 des 10 villes les plus peuplées du pays : Palerme et Catane. Son chef-lieu est Palerme.

[3] Ancien nom de la région des Pouilles, en Italie.

[4] Venosa est une commune italienne située dans la province de Potenza, dans la région Basilicate, en Italie méridionale.

[5] Le comté d’Apulie est un fief normand d’Italie méridionale avec Melfi pour capitale, fondé en 1042 sur un territoire appartenant à l’origine aux Lombards du duché de Bénévent et aux Byzantins du catépanat d’Italie. Un aventurier normand du nom de Guillaume de Hauteville, fils d’un petit noble normand du Cotentin (Normandie), Tancrède de Hauteville, en est le premier comte. Guillaume, à l’origine un simple mercenaire sans terres ni fortune surnommé « Bras-de-Fer », n’hésite pas à s’auto-proclamer « roi en Apulie » après avoir été élu chef de la majeure partie des Normands d’Italie en septembre 1042. Le comté d’Apulie, ou comté de Melfi, est érigé en duché normand d’Apulie en 1059 sous l’autorité d’un frère de Bras-de-Fer, Robert Guiscard, par suite de l’alliance avec le pape Nicolas II lors du concile de Melfi. Guiscard devient alors, duc d’Apulie, de Calabre et de Sicile. En 1077, il fusionne avec le duché de Calabre pour devenir le duché d’Apulie et de Calabre. Ensuite, en 1130, le duché, toujours aux mains de la famille Hauteville, est intégré au royaume normand de Sicile. Il devient alors un titre et un apanage attribués au fils aîné et héritier du roi de Sicile de 1130 à 1194.

[6] La province de Bénévent est une province italienne située dans la région de Campanie. Elle a une superficie de 2071 km² et comprend 78 communes,. Le chef-lieu provincial est Bénévent. Au Moyen Âge, la place forte de Bénévent est cependant prise par les Ostrogoths du roi Totila qui la rasent en 542 et vers 571, elle est prise par un détachement de Lombards venus du Nord de l’Italie et dirigés par le duc Zotton, premier duc lombard de Bénévent. Ce puissant duché se rend très vite autonome par rapport au roi des Lombards, siégeant à Milan puis à Pavie et ne fut qu’épisodiquement soumis au pouvoir royal. En 662, le duc Grimoald, devient roi des Lombards et rattache Bénévent au royaume lombard. Bénévent tombe plus tard aux mains des Normands dirigés par le comte Drogon d’Apulie en 1047, avant d’être ratachée à la Papauté en 1053. Elle devient dès lors possession papale jusqu’en 1806, quand Napoléon l’accorde à Talleyrand avec le titre du prince de Bénévent. Rendue au pape en 1814, elle est réunie au royaume d’Italie en 1860.