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Foulques III Nerra dit le Noir

vendredi 2 juin 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 11 décembre 2011).

Foulques III Nerra dit le Noir (vers 965/70-1040)

Comte d’Anjou de 987 à 1040

Ruines de l'ancienne forteresse de Langeais.Fils de Geoffroy 1er Grisegonelle, comte d’Anjou [1], et d’Adélaïde de Vermandois. À son avènement, le nouveau comte d’Anjou, est un personnage d’un naturel violent et d’une énergie peu commune. Il épouse en premières noces Élisabeth de Vendôme, fille de Bouchard dit le Vénérable, comte de Vendôme [2] et d’Élisabeth Le riche [3] comtesse de de Melun [4]. Il se montre souvent cruel, mais ses remords sont à la hauteur de ses crimes, il multiplie les abbayes dans ses domaines et part, à 3 reprises, pour la Terre sainte en 1002, 1008 et 1038, pour laver ses nombreux péchés, pour se faire pardonner ses crimes. En effet, on l’accuse, entre autres, d’avoir commandité l’incendie de la ville d’Angers [5] survenu quelques jours après avoir fait brûler vive son épouse qu’il avait accusée d’adultère. Lors de son dernier pèlerinage à Jérusalem [6], il se repent en avançant vers le Saint-Sépulcre [7] torse nu et flagellé par 2 serviteurs.

À l’ouest, il s’oppose à Conan 1er, comte breton de Rennes [8], qu’il bat et tue le 27 juin 992 à Conquereuil [9]. Cette victoire lui permet d’occuper le comté du Maine [10] et la Touraine [11]. Il est en lutte également avec le duc Richard II de Normandie. Il épouse en 2ème noce vers 1001 Hildegarde originaire de Lotharingie [12].

Il agrandit son domaine au détriment du Poitou [13], en conquérant les Mauges [14], et y fait construire en 1005 le château de Montrevault [15]. Son principal ennemi à l’est est le comte Eudes II de Blois, mais une alliance avec les rois capétiens lui permet de le tenir en échec. Il est vainqueur de celui-ci à la bataille de Pontlevoy le 6 juillet 1016 [16]. Il confie ensuite la garde de ses vastes domaines à son chef de guerre Lisois d’Amboise , qu’il nomme sénéchal d’Anjou [17].

Pendant toutes ses années de règne, il guerroie sans cesse contre les Bretons, contre la Maison de Blois, protégeant son comté, allant de Vendôme à Angers en passant par Château-Gontier [18], Loches [19], Montbazon [20], Langeais [21] ou Montrichard [22]. On lui doit plus d’une centaine de châteaux, donjons et abbayes. En 1007, il fonde l’abbaye de Beaulieu-lès-Loches [23]. On lui doit également le plus ancien donjon en pierre de France, forteresse bâtie vers 990 et dont les ruines se trouvent toujours à Langeais, ainsi que l’étang Saint-Nicolas à Angers, qu’il fit creuser vers l’an 1000.

Le don de la charge de sénéchal de France [24] à Anseau de Garlande en 1108, par le roi Louis VI fut la source d’un différend entre le roi et le comte d’Anjou qui considérait que celle-ci revenait de droit à sa Maison. Le comte d’Anjou profita de ce différend pour refuser l’hommage qu’il devait au roi pour son comté, le roi étant alors en guerre contre Henri 1er, roi d’Angleterre, duc de Normandie. Le roi dut trouver un accommodement avec le comte d’Anjou par l’entremise d’Amaury de Montfort, de Geoffroy, abbé de Vendôme [25] et de Raoul de Boisgency. Hugues de Cleers fut envoyé par le comte pour discuter de cet accommodement.

Il meurt à Metz [26], sans jamais revoir l’Anjou, alors qu’il rentre de son dernier voyage en Palestine [27].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Christian Thévenot, Foulque III Nerra, Comte d’Anjou, Tours, Éditions de La Nouvelle République, 1987 (ISBN 978-2-86881-071-7).

Notes

[1] Dans l’histoire de l’Anjou, le comté d’Anjou émerge au 10ème siècle en conséquence de la dislocation du royaume carolingien. Il devient l’une des plus importantes principautés du royaume de France aux 11ème et 12ème siècles. En 1204, le roi de France Philippe Auguste met la main sur le comté. Celui-ci retrouve une certaine autonomie à partir du règne de Saint Louis en tant qu’apanage. L’Anjou est érigé en duché au début de la guerre de Cent Ans.

[2] Le comté de Vendôme est l’héritier du pagus vindocinensis qui était une subdivision de la cité des Carnutes. Le comté de Vendôme est constitué des châtellenies de Lavardin, de Montoire - dont les seigneurs deviennent comtes de Vendôme en 1218 - de Trôo et de Mondoubleau - annexé au comté en 1406. La seigneurie de Beaugency est un alleu qui passera aux comtes de Blois. Le comté comportait également une vicomté de Vendôme. Un acte de 1484, signale que le comté de Vendôme relevait à cette date du duché d’Anjou.

[3] La famille Le Riche est une famille française dont les membres s’illustrèrent sous les Capétiens.

[4] Le vice-comté puis comté de Melun appartint avec sa capitale Melun dès le 13ème siècle à la famille qui en hérita du nom. La maison de Melun reçut également par mariage le comté de Tancarville vers le milieu du 14ème siècle avant de s’éteindre en 1415. Vers les années 1050, Melun est encore une vicomté. Le comté de Melun a été confié par Hugues Capet à son fidèle Bouchard, comte de Vendôme. De ce fait, institutionnellement, il fallait procéder à la nomination d’un vicomte pour représenter le titulaire du comté empêché d’exercer du fait de son cumul de charges. L’extinction de la lignée des comtes de Vendôme ne change pas la règle. Le lignage vicomtal se perpétue. Il va donner lieu à une très buissonnante et prestigieuse lignée aristocratique, qui s’élèvera au rang comtal.

[5] Angers est une commune de l’Ouest de la France située au bord de la Maine, préfecture du département de Maine-et-Loire. Capitale historique et place forte de l’Anjou, berceau de la dynastie des Plantagenêts, Angers est l’un des centres intellectuels de l’Europe au 15ème siècle sous le règne du « bon roi René ». La ville doit son développement comme son rôle politique et historique à sa position au niveau d’un point de convergence géologique, hydrographique, culturel et stratégique.

[6] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[7] L’église du Saint-Sépulcre ou basilique du Saint-Sépulcre, également appelée basilique de la Résurrection est une église chrétienne située dans le quartier chrétien de la Vieille ville de Jérusalem. Cette basilique est vénérée par les Catholiques romains et les orthodoxes qui y vont en pèlerinage depuis le 4ème siècle. Il s’agit d’un sanctuaire englobant selon la tradition le lieu de la crucifixion (le Golgotha), ainsi que la grotte où le corps du Christ fut déposé après sa mort (le Saint-Sépulcre ou tombeau de Jésus). Par inférence, c’est là qu’aurait eu lieu la résurrection. Enjeu symbolique fort, l’église accueille les cultes de plusieurs confessions chrétiennes différentes. Toutes ces communautés y sont protégées par le statu quo sur les lieux saints. Elle est également un des sièges du patriarcat arménien et orthodoxe de Jérusalem.

[8] Les comtes de Rennes étant devenus ducs de Bretagne avec Conan 1er. Le comté disparut quand il fut intégré au duché de Bretagne sous Pierre Mauclerc duc consort de 1213 à 1221.

[9] La seconde bataille de Conquereuil se déroule le 27 juin 992. Le comte d’Anjou Foulques III, soutenu par les Nantais, y défait et tue Conan 1er, duc de Bretagne depuis 990, soutenu par le comte de Blois et les Normands et qui contrôlait le nantais avec son allié Orscand de Vannes. Le vicomte Haimon ou Aymon frère utérin d’Hoël Ier de Bretagne et de Guérech de Bretagne est également tué lors du combat.

[10] Après 748 Le Maine et le Mans disparaissent des documents et chartes pour ne réapparaître qu’avec les Rorgonides qui sont probablement descendants de Roger et d’Hervé. À la mort de Gauzfrid en 878, son fils étant trop jeune pour lui succéder, le comté du Maine est donné à Ragenold, un rorgonide d’une branche cadette, puis Roger du Maine, marié à une carolingienne. Les Rorgonides se tournent alors vers les Robertiens et le comté est disputé entre les deux familles. Gauzlin II fils de Gauzfrid du Maine. Il est le dernier comte du Maine de sa famille, qui se le fait confisquer par le roi Charles III le Simple, au bénéfice de Robert le Fort, ancêtre des Capétiens. Sans enfant, Herbert II mort en 1062 désigne dans son testament Guillaume le Conquérant comme son successeur, mais les seigneurs du Maine se révoltent et appellent un oncle par alliance d’Herbert II.

[11] La Touraine est une des anciennes provinces de France héritière de la civitas turonensis ou cité des Turones, dont elle tire son nom. Les comtes d’Anjou et de Blois, maîtres politiques de la Touraine, sont longtemps plus puissants que les rois capétiens, mais la généralisation de la seigneurie franco-flamande et son besoin de garantie de paix réhabilitent le pouvoir central longtemps oublié. Au terme d’une reprise capétienne séculaire, Philippe Auguste s’impose face à la prestigieuse dynastie Plantagenêt après 1216. Toute la Touraine (et pas seulement la portion de la ville de Saint Martin de Tours) et quelques places fortes est sous l’égide de la maison royale de France.

[12] La Lotharingie désigne le royaume de Lothaire II du latin Lotharii Regnum, arrière-petit-fils de Charlemagne. Il fut constitué en 855. Après sa mort, elle fut l’enjeu de luttes entre les royaumes de Francie occidentale et de Francie orientale, avant d’être rattachée au Saint Empire romain germanique en 880. Il devint un duché au début du 10ème siècle. Dans la deuxième moitié du 10ème siècle, le duché fut scindé en un duché de Basse Lotharingie et un duché de Haute Lotharingie, qui deviendra la Lorraine.

[13] Le Poitou était une province française, comprenant les actuels départements de la Vendée (Bas-Poitou), Deux-Sèvres et de la Vienne (Haut-Poitou) ainsi que le nord de la Charente et une partie de l’ouest de la Haute-Vienne, dont la capitale était Poitiers. Il a donné son nom au Marais poitevin, marais situé dans l’ancien golfe des Pictons, sur la côte occidentale de la France, deuxième plus grande zone humide de France en superficie après la Camargue ; le marais s’étend de l’Atlantique aux portes de Niort et du sud de la Vendée au nord de La Rochelle.

[14] Les Mauges sont une région naturelle et historique, correspondant au sud-ouest de l’actuel département de Maine-et-Loire et de l’ancienne province d’Anjou. Ses principales villes sont Cholet et Beaupréau

[15] Foulques III, dit Foulques Nerra (le Noir), hérite de l’Anjou et de nombreuses terres enclavées dans des provinces qui ne lui appartiennent pas. Aussi pour assurer ses possessions sur la vallée du Cher, il détruit la villa d’un certain Robellus Nobilis, érigée à Mon-trichard sur un mont Reveau. Il envisage aussi de construire une place forte à l’extrémité occidentale de ses terres, sur un mamelon rocheux dominant un modeste affluent de la Loire, à Montrevault. En mars 994, le comte d’Anjou accorde l’immunité à deux cloîtres d’Angers dépendant de la cathédrale. À partir de cette décennie, les constructions militaires sont habilement réparties sur les frontières du comté. Après les ravages des Normands et le dépeçage des Mauges par des peuples rivaux et les gens de guerre, le pays se hérisse de hautes mottes. Ce sont des refuges souvent inabordables dont la base est bordée d’un large fossé palissadé ou d’un cours d’eau, comme à Montrevault. Le sommet fortifié attire rapidement un bourg avec ses ruelles tortueuses et une église. Le lieu se transforme bientôt en castrum (château-fort) avec haut donjon et double enceinte de pierres

[16] Les troupes angevines rencontrent les troupes du comte de Blois dans une plaine à Pontlevoy. Sans attendre le comte du Maine, Foulques se lance au combat. Celui-ci fini par tourner à l’avantage des blésois, qui arrivent à blesser grièvement le comte d’Anjou et à tuer Sigibran de Chemillé, porte-étendard des angevins. Alors que les angevins se retirent, les troupes fraîches d’Herbert arrivent sur les lieux et engagent le combat avec les restes de l’armée du comte de Blois qui se débande, Eudes lui-même s’enfuit.

[17] Les sénéchaux de l’Anjou étaient des officiers nommés par les comtes d’Anjou pour les seconder dans leurs tâches d’administrateur et de justicier du comté d’Anjou. Le premier sénéchal d’Anjou fut Lisois d’Amboise désigné en 1016 par Foulque Nerra. Par la suite, les sénéchaux angevins, obligés de suivre leurs maîtres à la guerre, nommèrent à leur tour des substituts qui devinrent baillis, puis juges ordinaires et enfin lieutenants-généraux civils pour les sénéchaussées de l’Anjou. Les sénéchaux angevins eurent également la charge de sénéchal de la province du Maine et administrèrent les sénéchaussées du Maine durant la majeure partie du Moyen Âge. Ils portaient alors le titre de sénéchal d’Anjou et du Maine.

[18] La baronnie de Château-Gontier, est une ancienne baronnie médiévale, érigée en marquisat en 1656. Elle offre cette particularité historiquement intéressante que sa limite nord était comme indécise entre le comté de Laval, le comté du Maine et l’Anjou. L’autorité civile et féodale du comte d’Anjou avait empiété par droit de conquête sur le territoire du Maine, avant le 11ème siècle, mais à une époque où les paroisses étaient déjà constituées. Aussi l’évêque du Mans avait-il maintenu sa juridiction sur l’étendue de son diocèse. C’est ainsi, du moins, que l’abbé Angot croit devoir comprendre et expliquer ce phénomène anormal.

[19] Loches est une commune française située dans le département d’Indre-et-Loire. Au 15ème siècle, Agnès Sorel, favorite de Charles VII, habite souvent dans les châteaux aménagés de Loches et de Beaulieu de 1444 à 1449. Elle abandonne la cour de Chinon, où le Dauphin (futur Louis XI) lui a créé bien des difficultés. En effet, ce dernier ne supporte pas la relation d’Agnès avec son père le roi Charles VII. Il estime que sa mère est bafouée et a de plus en plus de mal à l’accepter. Un jour il laisse éclater sa rancœur et poursuit, l’épée à la main, l’infortunée Agnès dans les pièces de la maison royale. Agnès Sorel se réfugie à Loches et Charles VII, courroucé par tant d’impertinence, chasse son fils de la cour et l’envoie gouverner le Dauphiné. Après avoir servi de résidence royale, le château de Loches devient une prison d’État sous Louis XI. Le clergé séculier, du diocèse de Tours, fonde à Loches, un collège en 1576. Vers 1640, ce collège est repris par les Barnabites.

[20] Montbazon est une commune située dans le département d’Indre-et-Loire. Le premier événement majeur dans l’histoire de Montbazon est la construction, à l’initiative de Foulques Nerra, d’un site castral en haut d’un promontoire à la fin du 10ème ou au début du 11ème siècle. À ses pieds, l’espace se structure en un bourg pendant tout le Moyen Âge avec notamment, au 15ème siècle, l’édification d’une enceinte. Vers 1550, la paroisse de Montbazon est créée et, à la fin du 16ème siècle, la seigneurie devient un duché pairie.

[21] Le château de Langeais, reconstruit par Louis XI en 1465, se dresse dans la commune du même nom dans le département d’Indre-et-Loire. Il a remplacé un premier château fort édifié à la fin du 10ème siècle par Foulques Nerra.

[22] Montrichard est une ancienne commune française située dans le département de Loir-et-Cher

[23] L’abbaye a été fondée par Foulque Nerra, comte d’Anjou à son retour d’un pèlerinage en Terre sainte fait pour expier ses crimes, vers 1003/1004. La fondation de l’abbaye de la Trinité devrait dater de 1007 d’après l’étude faite par John Ottaway, en 1986. L’évêque de Tours Hugues 1er de Châteaudun ayant refusé de consacrer l’abbatiale, c’est le légat Pierre, évêque de Piperno, qui a consacré l’église à la demande du pape Jean XVIII

[24] L’office de sénéchal de France est entre le 10ème et le 12ème siècle le premier des grands offices de la couronne de France. Héritier lointain du Maire du Palais, le sénéchal est à l’origine le chef de la maison du roi mais ses attributions dépassent bien vite le cadre domestique pour en faire le personnage le plus puissant du royaume après le souverain. Il a notamment le contrôle des armées royales. Il avait la surintendance de la maison du roi, et donnait ordre aux vivres. En temps de guerre, il conduisait les troupes et réglait la dépense.

[25] L’abbaye de la Trinité de Vendôme est fondée en 1033 par Geoffroy 1er Martel, comte de Vendôme. La légende raconte que le comte de Vendôme et sa femme virent un matin une boule tomber dans une fontaine dans les prés, puis une deuxième, et une troisième. Le comte stupéfait ordonna qu’une abbaye soit construite à cet endroit et que l’autel soit placé là où la fontaine était installée. Très rapidement prospère, l’abbaye est fréquemment en conflit avec les comtes de Vendôme à propos de leur droits respectifs, conflit où ils eurent souvent le dessus.

[26] Metz est une commune française située dans le département de la Moselle, en Lorraine. Préfecture de département. Metz et ses alentours, qui faisaient partie des Trois-Évêchés de 1552 à 1790, se trouvaient enclavés entre la Lorraine ducale et le duché de Bar jusqu’en 1766.

[27] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.