Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Hugues Capet

samedi 15 août 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 26 octobre 2011).

Hugues Capet (941-996)

Roi de France de 987 à 996)

Hugues Capet Roi de France de 987 à 996Fils aîné de Hugues le Grand, il fut surnommé Capet parce que, comme ses ancêtres, il était abbé laïc de Tours, où était conservée la relique du manteau de saint Martin, la capa.

A la mort de son père en 956, il fut placé sous la tutelle de son oncle, l’archevêque de Cologne. En 960, il reçoit le titre de duc de France en contrepartie de son serment de fidélité au roi carolingien Lothaire.

Par héritage paternel, il prend possession des comtés de Paris, d’Orléans, de Dreux et de Senlis. Ce descendant de Robert le Fort, sans doute d’origine saxonne, épouse une Carolingienne,Adélaïde de Poitiers. Intelligente et diplomate, elle sera de bons conseils pour son époux, lui-même d’un esprit vif et rusé, selon le témoignage de ses contemporains.

En 986, Louis V, fils de Lothaire, meurt à la suite d’un accident de chasse, sans laisser d’héritier. Évinçant Charles de Lorraine, prétendant carolingien, l’assemblée des grands du royaume réunie à Noyon [1], choisit Hugues Capet pour souverain, le 1er juin 987. Un mois plus tard, il est sacré par l’archevêque de Reims, Adalbéron, qui a eu un rôle décisif dans ce choix.

Le nouveau roi se sent donc, aussi bien que son concurrent, de race royale.

Et, suivant l’exemple du Carolingien Lothaire, Hugues Capet fait élire et sacrer son fils aîné Robert quelques mois après son élection le 25 décembre 987. Tous ses successeurs, jusqu’à Philippe II Auguste, l’imitèrent, établissant ainsi la coutume que la couronne de France se transmette héréditairement selon la règle de primogéniture dans la famille capétienne. Autrefois riche et puissant duc de France, Hugues Capet est devenu un roi relativement pauvre. Après un court règne sans grand éclat, le premier Capétien s’éteint près de l’abbaye de Saint Martin de Tours [2], le 22 octobre 996. Il est inhumé à Saint-Denis. Le nom de ce premier des Capétiens sera par dérision donné comme un nom de famille roturière à Louis XVI pendant la Révolution.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire de Hugues Capet élu roi des Francs - Herodote.net/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 651

Notes

[1] Noyon est une commune du département de l’Oise. En 531, saint Médard y déplace le siège de l’évêché de la civitas Viromanduorum. À l’époque mérovingienne, l’évêché de Noyon bénéficie de sa proximité avec Soissons, qui fut l’une des capitales du royaume franc et des palais voisins. Né en Limousin vers 588, l’orfèvre Éloi devint monétaire de Clotaire II, puis trésorier de Dagobert Ier avant d’être élu évêque de Noyon (641). Fondateur de monastères à Solignac et à Paris, il accueillit sainte Godeberthe comme moniale à Noyon. Charlemagne y est sacré roi des Francs en 768. En 891 après avoir pillé Balâtre, Roye et Roiglise, les vikings font subir le même sort à Noyon. Hugues Capet y est sacré roi des Francs le 3 juillet 987.

[2] La charge d’Abbé Laique de Saint Martin de Tours avait une importance considérable dès le Haut Moyen Age. A la fin du 8ème siècle, Charlemagne fait nommer Alcuin, un moine Anglais de son entourage, comme Abbé. Celui-ci et ses successeurs revitalisent les études et développent le Scriptorium pour faciliter la diffusion des manuscrits. Au milieu du 9ème siècle, l’Abbaye compte 200 chanoines, c’est à dire plus que l’Abbaye Saint Germain des Prés (120), à Paris et que l’Abbaye de Saint Denis (150). L’Abbaye de Saint Martin est alors la plus importante communauté religieuse de la Francie de l’Ouest. Pour autant vers 1250 il n’y a plus qu’une cinquantaine de chanoines. L’Abbaye Saint Martin était très riche, d’abord par l’importance de son implantation dans Tours (Châteauneuf), ensuite par les nombreux domaines qu’elle possédait en Touraine et dans tout le Val de Loire mais aussi en Bourgogne et en Lombardie. Dans la période initiale, les abbés étaient dits réguliers (ils étaient des religieux). A partir de 830 ce sont des abbés séculiers en fait des grands seigneurs qui récupèrent pour eux les revenus de l’Abbaye. Robert le Fort devient Abbé en 866. Au 10ème siècle, les Robertiens, ancêtres des Capétiens étaient particulièrement attachés à leur titre d’Abbé de Saint Martin. Cette Abbaye a été à certains moments une capitale de l’Etat Robertien au 10ème siècle. Le Comte-Abbé était entouré d’évêques, de chanoines, de comtes et de vicomtes. Ses actes étaient écrits ou dictés par les chanoines de l’Abbaye qui constituaient une sorte de chancellerie. En l’absence de l’Abbé Laïque (les rois de France à partir du 11ème siècle), le personnage le plus important de l’Abbaye était de fait le Trésorier, il était de droit baron de Châteauneuf ce qui lui permettait d’y exercer la Haute Justice. Les Trésoriers étaient le plus souvent issus de grandes familles féodales.