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L’histoire pour le plaisir

Wala ou Walacho

samedi 16 avril 2022, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 23 octobre 2011).

Wala ou Walacho (vers 772-836)

Ecclésiastique, membre de la famille des Carolingiens

Fils du comte Bernard, fils de Charles Martel et de sa 2ème épouse saxonne.

Il semble avoir fait partie de la révolte de Pépin le Bossu en 791, exilé, il rentre en grâce peu après. Son rôle devient considérable après le sacre impérial en 800. Comme général, il vainc à plusieurs reprises les Saxons [1] et défait une flotte musulmane en 812. Comme administrateur, il est nommé comte palatin de Saxe, puis en Italie en 812, auprès de son frère Adalard, régent du royaume au nom de Pépin d’Italie.

Vers 814/815, après la mort de Charlemagne, il se fait moine. Le nouvel empereur, Louis le Débonnaire, l’exile avec son frère Adalard au monastère fondé par saint Philibert à Noirmoutier [2]. Revenu en grâce auprès de l’empereur en 821, il devient alors conseiller du coempereur Lothaire et se positionne comme chef de l’opposition. En 822, avec son frère Adalard, il fonde le monastère de Corvey non loin de Höxter sur la Weser [3].

En mai ou juin 824, il est à Rome où il aide le pape Étienne II à être élu. Début 826, à 61 ans, à la mort de son frère, il le remplace comme abbé de Corbie [4]. Chef de l’opposition à l’empereur Louis, il participe aux luttes politiques qui aboutissent à la déposition de l’empereur en 830. Celui-ci est rapidement rétabli et Wala doit à nouveau s’exiler. En 836, il suit Lothaire en Italie et il se voit confier le monastère de Bobbio [5]. où il meurt peu après son arrivée, le 31 août.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Jean Favier, Dictionnaire de la France médiévale, Paris, Libraire Arthème Fayard, 1993, 982 p. (ISBN 2-213-03139-8)

Notes

[1] Les Saxons sont un peuple germanique, rattaché sur le plan ethnolinguistique au rameau occidental. Ils sont mentionnés pour la première fois par le grec Ptolémée sur la carte Germania Magna au 2ème siècle de l’ère chrétienne. Il situe alors leurs terres au sud-ouest du Jutland, ce qui correspond à peu près à l’actuel Holstein, d’où ils semblent s’être étendus au sud et à l’ouest.

[2] L’abbaye Saint-Philibert de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu est une abbaye fondée au 9ème siècle par des moines bénédictins et située à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu en France. Il ne subsiste que l’église abbatiale et quelques bâtiments autour. Édifice de style carolingien, il a accueilli un temps le corps de saint Philibert dont la commune tirera son nom. À la suite de l’attaque du site par les Normands, les moines s’enfuient avec le corps du saint et se réfugient à Tournus. La communauté se reforme alors pour fonder un prieuré. Utilisée au 19ème siècle comme marché couvert, l’abbatiale ne sert alors plus à la célébration du culte. L’abbatiale est réaffectée au culte depuis 1936. C’est aujourd’hui l’un des monuments importants du pays de Retz ouvert aux visiteurs.

[3] L’abbaye de Corvey est un monastère bénédictin dans le land allemand de Rhénanie-du-Nord-Westphalie à 2 km au nord-est de Höxter, fondé vers 822 par l’empereur Louis le Pieux, fils de Charlemagne, et Adalhard, abbé de Corbie en Picardie, d’où elle tire son nom. En 1801, l’abbaye de Corvey fut donnée, avec celle de Fulda, au stadhouder (gouverneur) de Hollande Guillaume V d’Orange-Nassau en dédommagement de l’invasion de la Hollande par les Français en 1795.

[4] L’Abbaye Royale Saint-Pierre de Corbie est un monastère bénédictin fondé en 657 par la reine Bathilde, mère du roi franc Clotaire III. Par la production de son scriptorium et l’activité de ses missionnaires, elle joua un rôle de premier plan dans la Renaissance carolingienne. La reine Bathilde imagina dès 650 de convertir en abbaye le fort de Corbie dominant la vallée de la Somme. Le premier abbé, Théofroy, un moine de l’abbaye de Luxeuil, prit ses fonctions en 662. Suivant la tradition bénédictine, le monastère forma d’emblée des moines lettrés, tels Leutcharius, Abellinus et Martin de Corbie qui fut précepteur du futur intendant du palais, Charles Martel.

[5] L’abbaye de Bobbio est un monastère fondé en 614 par San Colomban, autour duquel se dressa par la suite la ville de Bobbio, province de Plaisance en Émilie-Romagne. Ce monastère, consacré à son fondateur saint Colomban, fut un haut lieu de la réaction à l’arianisme et possédait au Moyen Âge l’une des plus somptueuses bibliothèques de manuscrits.