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Bardas

samedi 29 mai 2021, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 22 octobre 2011).

Bardas (mort en 866)

Oncle de l’empereur Michel III, il exerça le pouvoir réel dans l’Empire byzantin de 856 à 866. fils de Marinos ou Marianos, drongaire [1] d’origine arménienne sans doute issu de la grande famille des Mamikonian [2], et de Théoctiste Phorina , née dans une famille noble de Paphlagonie [3]. Il était le frère de Théodora, l’épouse de l’empereur byzantin Théophile et la mère de Michel III.

En 837 il est général en Abkhazie [4]. Il est nommé patrice en 843. Exilé à la suite d’une défaite militaire en 844, il réussit à revenir à la cour et à persuader son neveu Michel III de faire assassiner le 20 novembre 855 le tout puissant ministre Théoctiste. Il fait également écarter sa sœur la régente Théodora, qui est dépouillée de son titre d’Augusta en mars 856 et confinée dans un couvent en août ou septembre 857, et il gouverne l’empire en se faisant octroyer les charges de domestique des scholes [5], magistros [6], curopalate [7] et enfin de césar le 6 avril 858. Il fait également octroyer à ses 2 fils des charges prestigieuses, celle de monostratège à l’aîné et celle de domestique des scholes à Antigonos, le plus jeune.

Il gouverna l’Empire pendant 10 ans. Le patriarche Ignace de Constantinople ayant refusé de procéder à la tonsure de Théodora contre son gré, puis ayant refusé la communion à Bardas pour avoir noué publiquement une liaison avec la veuve de son fils aîné mort en 857, un comportement assimilé à un inceste par l’Eglise, Bardas, il le fit destituer et remplacer par Photius, un haut fonctionnaire laïc qui était d’ailleurs de sa parenté. Cet abus produisit un schisme dans l’Eglise.

Bardas, présidant à une cour aux mœurs très libres, favorisa la culture profane. Plus particulièrement, il permit l’établissement de Léon le Mathématicien et d’autres professeurs d’arts libéraux dans le palais de la Magnaure [8], à une date incertaine. Cette période, avec les figures de Léon le Mathématicien et de Photius, tous deux protégés de Bardas, fut le vrai début de la Renaissance humaniste byzantine du 9ème siècle.

La faveur grandissante de Basile le Macédonien, nouveau favori de son neveu Michel III, lui apparaît comme un danger, mais il n’a pas le temps de réagir et il est assassiné par son rival le 21 avril 866.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Bardas »

Notes

[1] Un drongaire est un rang militaire de la fin de l’Empire romain et de l’Empire byzantin. Il désigne le chef d’un drongos (Le drongos désigne une unité militaire de la taille d’un bataillon).

[2] Les Mamikonian ou Mamikoneans sont les membres d’une famille noble ayant dominé la politique de l’Arménie entre les 4ème et 8ème siècles. Ils ont exercé la charge héréditaire de sparapet (« généralissime ») d’Arménie jusqu’à la fin du 6ème siècle et ont dirigé entre autres les régions du Taron, de Sasun et de Bagrévand.

[3] La Paphlagonie est une région historique de l’Asie Mineure située sur la côte nord, entre la Bithynie et le Pont, et bornée au sud par la Galatie. Elle avait pour capitale Amastris (Amasra) et comme villes principales Gangra (Çankırı) et Sinope (Sinop).

[4] Le Royaume d’Abkhazie, aussi connu sous le nom de Royaume des, était un état du Haut Moyen Âge situé dans le Caucase. Après avoir obtenu son autonomie de l’Empire byzantin, le royaume a été créé vers 786. En 1008, le roi Bagrat III hérite de la couronne abkhaze et l’unifie avec les royaumes voisins pour former le Royaume de Géorgie.

[5] La fonction de domestique des Scholes est une fonction militaire élevée dans l’Empire byzantin, du 8ème au début du 14ème siècle. À l’origine simples commandants des Scholai, la plus élevée des tagmata d’élite, ces domestiques gagnent rapidement en importance : au milieu du 9ème siècle, ils deviennent les commandants en chef de l’armée byzantine, juste après l’empereur. La fonction est toutefois éclipsée au 12ème siècle par celle de grand domestique, et, à la période des Paléologue, elle est réduite à une dignité de cour purement honoraire et de niveau intermédiaire.

[6] Le magister officiorum ou maître des offices est un haut fonctionnaire romain de l’époque du Bas-Empire. Sous l’Empire byzantin, il devient une dignité, le magistros, avant de disparaître au 12ème siècle.

[7] La dignité de curopalate fut d’abord une fonction de la cour impériale byzantine avant de devenir l’un des titres les plus prestigieux du 6ème au 12ème siècle. Réservée aux membres de la famille impériale et à divers rois et princes du Caucase, elle finit par se déprécier et être reléguée à la fin des listes de préséance avant de tomber en désuétude sous les Paléologues. L’épouse d’un curopalate portait le titre de kouropalatissa.

[8] Le Palais de la Magnaure était un palais de Constantinople compris dans l’ensemble architectural du Grand Palais impérial. C’était un bâtiment de cérémonie contenant trois salles dont celle du milieu était la salle du trône où l’empereur recevait les ambassades étrangères. Selon Liutprand de Crémone, qui conduisit deux ambassades à Constantinople au 10ème siècle, le trône impérial descendait et remontait par un mécanisme depuis les hauteurs de la salle, et était entouré d’un décor de métal doré, avec des lions rugissants et des arbres sur les branches desquels des oiseaux mécaniques chantaient. La Magnaure est également connue pour avoir abrité une institution d’enseignement fondée par le césar Bardas vers 860. Quatre professeurs y étaient actifs : Léon le Mathématicien (ou le Philosophe), chargé de la philosophie, son disciple Théodore (Serge, d’après d’autres sources), qui enseignait la géométrie, Théodègios, chargé de l’arithmétique et de l’astronomie, et Komètas, de la grammaire. Le bâtiment abrita également un enseignement au siècle suivant, sous Constantin Porphyrogénète, sans qu’on sache s’il y a eu continuité, ni le statut exact de cette institution.