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Basile 1er dit le Macédonien

jeudi 8 avril 2021, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 21 octobre 2011).

Basile 1er dit le Macédonien (811-886)

Empereur byzantin de 867 à 886

Issu d’une famille de paysans arméniens établis en Macédoine [1], il serait également descendant d’un lignage arménien illustre, celui des Arsacides [2]. Il aurait été capturé avec sa famille par Krum, khan des Bulgares [3]avant de revenir dans sa patrie.

Quittant la Macédoine pour Constantinople [4], il est enrôlé par un homme du nom de Théophilitzès, proche de l’empereur Michel III et du César Bardas. Remarqué par l’empereur, il devient d’abord simple écuyer, et devient, grâce à sa beauté et à son adresse à dresser les chevaux, son favori, le faisant prôtostrator [5] et lui faisant épouser sa maîtresse, Eudocie Ingérina.

Très proche de l’empereur, il pousse celui-ci à éliminer son oncle maternel, Bardas, en mai 866. Michel III le nomme alors co-empereur le 26 mai 866, avant de se faire lui-même assassiner par Basile, avec la complicité de son épouse, le 23 septembre 867. Basile fonde ainsi la dynastie macédonienne sous laquelle l’empire byzantin atteint son apogée.

Il est un homme sans scrupule mais un politique sage et avisé. Il rétablit par des économies drastiques le trésor précédemment dilapidé par Michel III. Il refoule méthodiquement les Arabes de l’Asie mineure [6], détruit leur allié paulicien [7] avec la prise de Téphrikè [8] en 878 et rétablit l’autorité byzantine sur l’Italie du sud. Il s’empare de Tarente [9] en 880.

Dans le domaine religieux il relègue dans un premier temps le patriarche Photios, cousin de son prédécesseur, dans un couvent, puis le rétablit dans ses prérogatives en 878 et le confirme à son poste par le pseudo-synodus photiana en 879 au 8ème concile œcuménique des Grecs. Les relations avec Rome s’améliorent aussi quand l’empereur accepte en 869/870, lors du concile de Constantinople qui avait condamné Photius, de rétablir Ignace de Constantinople comme patriarche et de rentrer dans la communion romaine.

Enfin dans le domaine législatif il entame la grande œuvre poursuivie par ses successeurs par la publication du Prochiron et de l’Épanagogè. Ce recueil des lois impériales est connu sous le nom de Basiliques.

On a de lui un traité de l’Art de régner adressé à son fils Léon. Enfin, c’est sous son règne que la Nouvelle Église de la Néa est construite, et consacrée en 880. Il meurt le 29 août 886, à l’âge de 73 ans, après un règne de 19 ans.

Il eut deux épouses. Maria fille de Kônstantinos Maniakès, répudiée pour que Basile puisse épouser Eudoxia Ingérina issue de la famille des Martinakioi.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Joseph Genesios, On the Reigns of the Emperors, A. Kaldellis (trad.), Brill, 2017. (ISBN 978-90-04-34469-3)

Notes

[1] Le thème de Macédoine est un thème byzantin (une province civile et militaire) fondé vers 790. En dépit de son nom, il n’est pas situé sur le territoire de la Macédoine actuelle mais dans la région de Thrace. Sa capitale est Andrinople.

[2] Les Arsacides d’Arménie ou Aršakouni sont les rois issus de la dynastie parthe des Arsacides ayant régné sur l’Arménie après les souverains artaxiades.

[3] Titre signifiant dirigeant en mongol et en turc. Le terme est parfois traduit comme signifiant souverain ou celui qui commande. Le féminin mongol de khan est khatoun. Un khan contrôle un khanat. Pour les hauts rangs, on se sert du titre de khagan. Le titre de khan était un des nombreux titres utilisés par les sultans de l’empire ottoman, ainsi que par les dirigeants de la Horde d’Or et les états descendants. Le titre de khan a aussi été utilisé par les dynasties turques seldjoukides du Proche-Orient pour désigner le dirigeant de plusieurs tribus, clans ou nations. Inférieur en rang à un atabey. Les dirigeants Jurchen et Mandchous ont également utilisé le titre de khan. Les titres de khan et de khan bahadur furent également honorifiques en Inde au temps des Grands Moghols, et plus tard par le Raj britannique comme un honneur pour les rangs nobles, souvent pour loyauté à la couronne. Le titre de khan fut aussi porté par les souverains bulgares entre 603 et 917.], lors de la prise d’Andrinople[[Edirne (autrefois Andrinople ou Adrianople) est la préfecture de la province turque du même nom, limitrophe de la Bulgarie et de la Grèce. Elle est traversée par la Maritsa (Meriç en turc).

[4] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[5] chef des étables impériales

[6] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[7] Le paulicianisme était une religion d’origine chrétienne orientale, probablement arménienne, aujourd’hui disparue. Ce mouvement néo-manichéen apparaît en Asie Mineure, alors part de l’Empire byzantin, à la fin du 7ème siècle. Il a été considéré comme hérétique par les Églises catholique et orthodoxe.

[8] Téphrikè, ville turque contemporaine de Divriği, est une place-forte byzantine des montagnes du Nord-Ouest de la Cappadoce. La forteresse trouve son origine vers 850 dans la volonté du chef paulicien Karbéas de s’affranchir de la tutelle de l’émir de Mélitène tout en restant en dehors du territoire impérial byzantin. Sous son successeur Chrysocheir, Téphrikè est la capitale de l’État militaire paulicien. Pierre de Sicile s’y rend en 870 comme ambassadeur pour négocier, en vain, un échange de prisonniers : son récit est la principale source sur la principauté paulicienne. Après une première tentative infructueuse en 871, Basile Ier prend la forteresse en 878, ce qui sonne le glas de l’État paulicien. Renommée Léontokomè, d’après le nom de l’empereur Léon VI, la ville est le siège d’une cleisourie, puis d’un thème vers 940. En 1019, elle est concédée au fils de Senecherim Arçrouni du Vaspourakan en échange de ses terres. Romain IV Diogène fait campagne contre les Turcs dans ses environs en 1068. Après la bataille de Mantzikert en 1071, elle tombe aux mains des Turcs.

[9] Tarente est un port du sud de l’Italie construit sur le golfe de Tarente. La vieille ville, la città Vecchia, ou encore Borgo Antico, héritière de la colonie spartiate qui fut dans l’Antiquité l’une des cités les plus riches de la Grande Grèce, a été établie sur une île rectangulaire qui commande le chenal d’accès à la rade, appelée Mare Piccolo.