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Eginhard ou Einhard

mardi 13 février 2018, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 14 octobre 2011).

Eginhard ou Einhard (vers 775-840)

Écrivain du 9ème siècle

Lettré de l’époque carolingienne, il est éduqué à l’abbaye de Fulda [1] et vient, en 791 ou 792, compléter sa formation à la cour de Charlemagne. Ami d’Alcuin, il joue un rôle important dans l’œuvre scolaire et la renaissance intellectuelle du 9ème siècle. Il est l’auteur “d’une Vie de Charlemagne en latin”.

Il parcourt aussi l’empire pour plusieurs missions concernant la construction des grands édifices voulus par Charlemagne, palais impérial [2] et chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle [3], palais d’Ingelheim [4].... Devenu homme de confiance de l’empereur, celui-ci lui confie plusieurs missions diplomatiques. C’est un grand lettré qui sert volontiers le souverain. Il partage le petit cercle d’érudits qui entoure Charlemagne, dont fait parti Alcuin.

Après la mort de Charlemagne, il reste à la cour de son fils, l’empereur Louis le Pieux, et s’occupe de l’éducation de Lothaire, son fils aîné. En récompense, celui-ci lui confie plusieurs abbatiats laïcs, dont celui de l’abbaye de Saint Wandrille [5] de 816 à 823 et celui de Saint Bavon de Gand [6]. Voyant les fils de Louis le Pieux se déchirer, il préfère se retirer de la vie séculière et rédige la "Vita Karoli" [7], vraisemblablement aux environs de 830, dans la tradition littéraire de “la Vie des 12 Césars de Suétone”. Il meurt en 840 à l’abbaye bénédictine de Seligenstadt [8] près de Francfort-sur-le-Main [9] qu’il avait fondée en 828.

Il n’est pas un biographe scrupuleux, il présente “la vie de Charlemagne” sous le jour qui lui semble le plus flatteur, à la manière d’un hagiographe, ceci dans le but de stigmatiser le règne de Louis le Pieux, qui ne fût pas un roi faible, mais pas assez solide pour faire face à tous les problèmes qu’il doit affronter.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Eginhard ou Einhard/Encyclopédie Larousse/- « Eginhard », dans Claude Gauvard, Alain de Libera, Michel Zink (dir.), Dictionnaire du Moyen Âge, Paris, PUF, 2002.

Notes

[1] Située près de Cassel en Allemagne, cette abbaye fut fondée en 744 par Sturmius, un disciple de Saint Boniface. Richement dotée par Carloman, l’abbaye de Fulda adopta la règle bénédictine que Sturm rapporta du Mont-Cassin. En 751, le pape Zacharie exempta l’abbaye de toute juridiction épiscopale autre que celle de l’évêque de Rome c’est-à-dire du pape.

[2] Le palais d’Aix-la-Chapelle était un ensemble de bâtiments résidentiels, politiques et religieux choisi par Charlemagne pour être le centre du pouvoir carolingien. Le palais était situé dans la ville actuelle d’Aix-la-Chapelle qui se trouve à l’ouest de l’Allemagne, dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. On sait que le gros œuvre était terminé en 798 et que la chapelle fut consacrée en 805, mais les travaux continuèrent jusqu’à la mort de Charlemagne en 814. C’est Eudes de Metz qui dessina les plans du palais qui s’inscrivait dans le programme de rénovation du royaume voulue par le souverain. La majeure partie du palais a été détruite, mais il subsiste la chapelle palatiale qui est considérée comme l’un des trésors de l’architecture carolingienne et un beau témoin de la Renaissance carolingienne.

[3] La chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle était la chapelle privée de Charlemagne située à Aix-la-Chapelle, une ville d’Allemagne dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Commencée vers 792, consacrée en 804 et achevée en 805, elle fait partie du palais d’Aix-la-Chapelle. Elle contient les restes de Charlemagne et a été le site de couronnements pendant environ 600 ans. Elle a été intégrée dans l’actuelle cathédrale d’Aix-la-Chapelle.

[4] Le palais impérial d’Ingelheim est un palais royal de la seconde moitié du 8ème siècle, qui a servi de résidence temporaire aux souverains germaniques jusqu’au 11ème siècle. Ce complexe palatal se trouve dans Nieder-Ingelheim, 15 km à l’ouest de Mayence, sur la parcelle Im Saal, sur un coteau surplombant la plaine du Rhin. De ce château, il ne subsiste que d’imposantes ruines ; mais la plus grande partie des locaux est souterraine.

[5] L’abbaye Saint-Wandrille, anciennement abbaye de Fontenelle, est une abbaye bénédictine de la congrégation de Solesmes située dans le département de la Seine-Maritime, en Haute-Normandie. Fondée en 649, l’abbaye a connu une longue histoire marquée par trois grandes périodes de saccages et de destructions : celles liées aux incursions des Vikings, puis celles engendrées par les guerres de religion, et enfin celles consécutives à la Révolution française. C’est encore aujourd’hui une abbaye de moines bénédictins.

[6] L’abbaye Saint-Bavon était un monastère situé à Gand, dans l’actuelle Belgique. Stué au bord de la Lys, il est fondé à l’époque mérovingienne (milieu du 7ème siècle) par saint Amand. Il connaît une grande prospérité tout au long du Moyen Âge. Les moines se sécularisent en chanoines en 1536 et l’abbaye est supprimée en 1539, lorsque, en représailles contre les Gantois révoltés, Charles Quint décide de la transformer en citadelle. Ses ruines sont dégagées en 1830 au moment du démantèlement des bâtiments militaires. Une partie du cloître, de l’église abbatiale et de la salle du chapitre peuvent désormais se visiter.

[7] Vie de Charlemagne

[8] Eginhard avait obtenu en 815 de Louis le Pieux entre autres la terre franque d’Obermulinheim : en 834 il décida d’y établir un monastère bénédictin ainsi que le sanctuaire destiné à conserver les reliques des martyrs chrétiens Marcellin et Pierre. La guerre de Trente Ans s’accompagna de la dévastation du monastère et de son église, et vers 1690 on entreprit de grandes réparations. Au Moyen Âge, l’activité économique de l’abbaye se concentrait au sud du domaine.

[9] Francfort-sur-le-Main, est une ville d’Allemagne, généralement appelée simplement Francfort