Fils du forestier [1] appelé Odacre. Il succède à son père comme forestier à sa mort en 837, et s’illustre comme redoutable guerrier, ce qui lui vaut son surnom. Il participe notamment à la bataille de Fontenoy en Puisaye en 841 [2], dans le camp de l’empereur Lothaire lequel est vaincu par ses frères Louis le Germanique et Charles le Chauve. Il lutte activement contre les Normands, qui depuis 810 dévastent les régions dont il est en charge.
Lors d’un séjour à la cour royale à Senlis vers 862, il enlève la princesse Judith, fille du roi Charles le Chauve et de Ermentrude d’Orléans. Judith n’a pas encore 20 ans mais elle est déjà la veuve de 2 rois anglo-saxons, Ethelwulf et le fils de ce dernier Ethelbald de Wessex rois de Wessex. Afin de commettre le rapt, il s’est assuré de l’aide du frère de Judith, le prince Louis, le futur Louis le Bègue.
Il l’épouse secrètement à Harelbeke [3], puis le couple, effrayé des conséquences de ses actes, se réfugie auprès de Louis II le Jeune, tandis que le Bègue se met en sécurité en Bretagne. L’excommunication est prononcée par une assemblée d’évêques réunie à Soissons. Baudouin et Judith gagnent alors Rome et plaident leur cause auprès du pape Nicolas 1er.
Le pontife intercède longuement auprès du roi de Francie occidentale [4], qui finalement se laisse convaincre. Le mariage est solennellement ratifié à Auxerre, en l’absence toutefois du roi.
Charles le Chauve attribue de plus au forestier la marche de Flandre en bénéfice dotal.
Avant sa mort, il fortifie Arras, Gand et Bruges, sa capitale, où il fonde, selon la légende, l’église Saint Donat, à l’emplacement d’une ancienne chapelle dédiée à la Vierge. Il fait également bâtir un couvent de bénédictines à Furnes [5], qui reçoit les reliques de sainte Walburge .
Il meurt en 879 à Sithiu [6], alors qu’il a pris l’habit monacal à l’abbaye Saint Bertin [7]. Il est enterré dans cette abbaye.