Né à Ferrières dans le diocèse de Sens, il est élevé et éduqué à l’école de l’abbaye Saint-Pierre de Ferrières [1]. À l’âge de 25 ans, l’ abbé Aldric l’envoie étudier la théologie outre-Rhin. À l’abbaye de Fulda [2], tout en étudiant, il donne lui-même des cours de lettres qui lui apportent une grande célébrité. Il y fait aussi la connaissance de Rabanus Maurus et d’Eginhard, savants de grand renom.
Sa bonne réputation, qui a précédé son retour à Ferrières, lui vaut la faveur de l’impératrice Judith de Bavière qui le nomme précepteur du fils de Louis le Pieux, le futur Charles II le Chauve, pour lequel il représenta toujours une certaine autorité.
Abbé de l’abbaye Saint-Pierre et Saint-Paul de Ferrières-en-Gâtinais dans le Loiret, il est fait prisonnier le 14 juin 844 au cours d’une bataille près d’Angoulême, bataille remportée par Pépin II d’Aquitaine contre une armée envoyée en renfort pour soutenir Charles II le Chauve qui assiégeait Toulouse. L’abbaye de Ferrières verse alors une forte rançon afin qu’il puisse retrouver la liberté.
En décembre 844, lors du synode des évêques de Francie occidentale à Ver-sur-Launette [3], ses décisions formulées contre les nobles, pilleurs des biens de l’Église, ne furent pas acceptées par le roi Charles le Chauve, car il les trouvait trop radicales.
Il joua un rôle prépondérant comme théologien augustinien et organisateur de l’Église de France, et assista en 853 au concile de Soissons [4].
Grand lettré féru d’Antiquité, il est souvent considéré comme le précurseur des humanistes de la Renaissance. Contribuant énormément à la copie de textes anciens des auteurs principaux latins et grecs, il a permis de faire revivre les lettres antiques. Il a comme élève, Heiric d’Auxerre, un des quatre grands maîtres de l’école monastique de l’abbaye Saint-germain d’Auxerre [5].