Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Peithon ou Pithon

mercredi 16 octobre 2019, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 25 juillet 2011).

Peithon ou Pithon (vers 355-316 av. jc)

Sômatophylaques

Le royaume de Macédoine à la mort de Philippe II.Originaire de Eordaia [1], il devient l’un des 7 sômatophylaques [2] d’Alexandre en 325. Pour autant il n’a jamais obtenu de commandement militaire important.

Vers 328, il est capturé avec ses troupes par Spitaménès qui dirige la révolte des satrapies [3] de Sogdiane [4] et de Bactriane [5].

Vers 327, il obtient le commandement militaire de l’Indus [6] inférieur, satrapie de Oxyartès. En 326, il est désigné Triérarque [7] de la flotte d’Inde. En 325, Alexandre lui confie l’organisation satrapique de la région du Sindh [8] qui vient de se révolter contre l’occupation macédonienne.

Au partage de Babylone [9] qui suit la mort d’Alexandre en 323, il obtient la satrapie de Médie [10], la partie nord de la satrapie étant offerte à Atropatès pour former la Médie Atropatène [11]. La Médie est alors une région stratégique car elle contrôle les routes entre les parties occidentales et orientales de l’empire. Sur l’ordre de Perdiccas, chiliarque [12] de l’empire, il doit dès la mort d’Alexandre réprimer l’insurrection des colons grecs de Bactriane.

Il obtient le commandement de 3 800 soldats macédoniens tirés au sort car ceux-ci rechignent à retourner en Haute Asie, puis il reçoit le renfort de troupes venues des satrapies orientales. Il défait par la traîtrise l’armée des colons grecs, estimés à 20 000 fantassins et 3 000 cavaliers. Mais contrairement aux ordres du chiliarque qui a ordonné l’extermination des insurgés, il accepte leur capitulation et leur retour dans les colonies. Cette mesure doit lui permettre de s’appuyer à l’avenir sur une population gréco macédonienne dans sa tentative de domination des satrapies de Haute Asie. Cependant ses soldats ne respecteront par ce traité, voulant amasser le butin promis par Perdiccas, ils massacrent tous les colons.

En 322, il a peut-être pris part aux côtés de Perdiccas à la conquête de la Cappadoce [13] au profit d’Eumène de Cardia. Puis il accompagna Perdiccas lors de son expédition en Égypte contre Ptolémée en 321. Mais avec ses complices Séleucos et Antigénès, il fut à l’origine du complot qui aboutit à l’assassinat de Perdiccas. Ptolémée le chargea alors de veiller sur les rois, Philippe III et Alexandre IV, en attendant l’arrivée d’Antipater.

Au partage de Triparadisos [14] en 321, il se voit confirmé à la tête de la satrapie de Médie. Il cherche à s’emparer de la Parthie [15] pour la confier à son frère Eudamos. Mais il est défait par la coalition des satrapes de Mésopotamie [16], Perside [17], Carmanie [18], Arachosie [19], Arie [20]-Drangiane [21] et Gandhâra [22], commandée par Peucestas.

Il doit s’enfuir à Babylone [23] auprès de Séleucos et le seconde dans sa lutte contre Eumène de Cardia en 317. Chargé de vaincre Antigone le Borgne, Eumène a proposé sans succès une alliance à Séleucos et Peithon, mais ceux-ci préfèrent rejoindre la cause d’Antigone le Borgne. Il participe aux côtés d’Antigone aux batailles de Paraitacène [24] et de Gabiène [25], où il commande la cavalerie légère. Après la mort d’Eumène, il manifeste l’ambition de contrôler les satrapies de Haute Asie et de rallier à sa cause une partie des troupes d’Antigone. Feignant d’ignorer cette trahison, ce dernier invite Peithon dans ses quartiers d’hiver à Ecbatane [26] et le fait exécuter au début de l’année 316.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia/ Portail:Grèce antique/ Diadoques

Notes

[1] une province occidentale de Macédoine

[2] gardes du corps

[3] Un satrape est le gouverneur d’une satrapie, c’est-à-dire une division administrative de l’Empire perse.

[4] La Sogdiane ou Sogdie est une région historique recouvrant en partie l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et l’Afghanistan et englobant les villes historiques de Samarcande et Boukhara et la vallée irriguée de Zeravchan (ancienne Polytimetus). Elle se situe au nord de la Bactriane, à l’est de Khwarezm et au sud-est de Kangju entre l’Oxus (Amou-Daria) et le Jaxartes (Syr-Daria). La Sogdiane fut la 18ème province de l’Empire perse achéménide, selon l’Inscription de Behistun de Darius 1er.

[5] La Bactriane ou Bactrie est une région à cheval sur les États actuels d’Afghanistan, du Pakistan, de la Chine, du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan et aussi un peu du Turkménistan, située entre les montagnes de l’Hindū-Kūsh et la rivière Amou-Daria. Elle était beaucoup plus grande autrefois. Elle avait pour bornes : au sud les Paropamisades et l’Inde ; au nord, la Sogdiane ; à l’est, la Scythie extra Imaum ; à l’ouest, l’Hyrcanie, et contenait, entre autres contrées, la Margiane, la Guriane, la Bubacène, le pays des Tochares et des Marucéens.

[6] L’Indus connu sous le nom de Sindh ou Sindhu dans l’Antiquité est un fleuve d’Asie qui a donné son nom à l’Inde. Il coule depuis l’Himalaya en direction du sud-ouest et se jette dans la mer d’Arabie. L’Indus fait partie des sept rivières sacrées de l’Inde.

[7] Commandant d’une trière. À Athènes, citoyen tenu d’équiper à ses frais une trière.

[8] Le Sind ou Sindh est une région historique et est actuellement l’une des quatre provinces du Pakistan. Il est entouré du Balouchistan à l’ouest et au nord, du Pendjab au nord, du Rajasthan indien à l’est et du Gujarat au sud. Il est bordé au sud par la mer d’Arabie et le Rann de Kutch.

[9] Les accords de Babylone ou partage de Babylone ou partition de Babylone désignent l’attribution des territoires d’Alexandre le Grand à ses généraux après sa mort en juin 323 av. jc.

[10] À l’époque hellénistique, la Médie tombe sous le contrôle des Grecs, et est incluse après les conflits opposant les Diadoques dans les territoires contrôlés par les Séleucides, après avoir été un temps dominée par Antigone le Borgne. L’ancien général Atropatès qui dirigeait le contingent mède de l’armée perse à la bataille de Gaugamèles, se rallie par la suite à Alexandre le Grand et devient satrape du nord de la Médie, qui devient la Médie Atropatène, futur Azerbaïdjan, qu’il parvient à rendre autonome du pouvoir séleucide. La capitale de ce royaume se trouvait à Gazaca. Après plusieurs décennies d’indépendance, le roi Artabanzanes doit conclure un traité de vassalité avec Antiochos III en 220 av.jc. Cette région reste peu hellénisée, à la différence du sud de la Médie, centré autour d’Ecbatane. Plusieurs villes nouvelles y sont fondées par les souverains séleucides, et l’ancienne Rhaga est renommée Europa. Un satrape local, Molon, se révolte en 220 contre Antiochos III, qui le défait. Entre 163 et 160, c’est un autre satrape de Médie, Timarque, qui se révolte contre Démétrios 1er Sôter, et réussit à prendre le pouvoir en Babylonie, avant d’être finalement soumis. Les révoltes qui secouent le royaume séleucide vers 150 profitent au roi parthe Mithridate 1er qui prend alors la Médie, ainsi que l’Atropatène. Après plusieurs décennies de luttes, le pouvoir des Arsacides est finalement assuré en Médie, en dépit des attaques des nomades orientaux, Scythes ou Tokhariens. La région est réorganisée administrativement, et la ville de Rhaga/Europa est renommée Arsacia.

[11] L’Atropatène correspond au nord de la satrapie de Médie de l’ancien empire perse, aujourd’hui l’Azerbaïdjan iranien. Située dans la Médie septentrionale, la région reçoit son nom d’Atropatès, dynaste achéménide rallié à Alexandre le Grand, qui s’y rend indépendant, Peithon recouvrant le reste de la satrapie de Médie. Elle a pour ville principale Gaxeca (Taures).

[12] Le terme chiliarque, à l’origine un commandement de mille hommes, désigne une fonction militaire et/ou administrative, d’abord dans l’Empire perse, puis dans le royaume de Macédoine et les monarchies hellénistiques.

[13] La Cappadoce est une région historique d’Asie Mineure située dans l’actuelle Turquie. Elle se situe à l’est de la Turquie centrale, autour de la ville de Nevşehir.

[14] Les accords de Triparadisos sont conclus en 321 av.jc en vue de réorganiser le commandement et les satrapies de l’ancien empire d’Alexandre le Grand, mort en 323. Cette réorganisation a lieu au nord de la Syrie après la campagne malheureuse de Perdiccas en Égypte. Les diadoques qui ratifient cet accord sont Antipater et Antigone le Borgne. Antipater est confirmé comme régent de Macédoine. Il est aussi attentif à contenir les ambitions d’une autre femme, l’épouse de Philippe III, Eurydice. Le principal bénéficiaire de cet accord est Antigone le Borgne.

[15] La Parthie est une région située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides, berceau de l’Empire parthe qui contrôle le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av.jc et 224 de notre ère. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord, aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan, et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[16] La Mésopotamie est une région historique du Moyen-Orient située dans le Croissant fertile, entre le Tigre et l’Euphrate. Elle correspond pour sa plus grande part à l’Irak actuel.

[17] Le Fars ou Pars est une des trente et une provinces d’Iran, au sud-ouest du pays. Sa capitale est Chiraz. Le Fars a une superficie de 122 416 km². Le Fars est la terre d’origine des Persans. Le nom local de la langue persane est le fārsi ou pārsi. Perse et Persan dérivent de la forme hellénisée Persis venant de la racine Pārs. Fārs est la version arabisée de Pars. Le mot en vieux-persan était Pārsā. Dans l’Antiquité, le Fars était appelé Perside.

[18] La Province de Kerman est une des 30 provinces d’Iran. Cette région peut être considérée comme une des plus anciennes régions d’Iran, et avec le cours du temps, des ruines historiques de grande valeur ont pu être découvertes. Jiroft en est un exemple, où les traces d’une civilisation humaine datant d’environ 2500 ans av.jc ont été découverts par des archéologues.

[19] L’Arachosie est une région située au Sud-ouest de l’Afghanistan et une ancienne satrapie de l’Empire Perse Achéménide le long de la rivière Tarnak. Après la chute de la dynastie achéménide, Alexandre le Grand l’occupa en 330 av. jc et fonda Alexandrie d’Arachosie (actuelle Kandahar) qui en devint la capitale. Elle fit ensuite partie du royaume gréco-bactrien de 250 à 130 av. jc environ, avant d’être conquise par le deuxième empire perse des sassanides.

[20] L’Arie est le nom de l’une des satrapies de l’Empire perse Achéménide. Elle était située au Nord de la Drangiane et au Sud-est de la Parthie. Elle correspondait à la partie orientale du Khorāsān Iranien et à la région de Hérat dans l’Afghanistan actuel. Elle bordait principalement la vallée de la rivière Hari qui, dans l’antiquité, était considérée comme particulièrement fertile et riche en vin. Cette satrapie fut conquise par Alexandre le Grand en 330 av .jc qui y fonda la ville d’Alexandrie d’Arie qui correspond à Hérat. Satibarzane, le satrape d’Arie se révolta après avoir fait semblant de se soumettre. Alexandre le Grand dut envoyer deux corps d’armée, dont l’un fut vaincu, pour venir à bout de sa résistance.

[21] La Drangiane ou Tzarangiane, était une province et une satrapie de l’Empire achéménide. Elle recouvrait la région du Lac Hamoun, les marais du bassin endorhéique du Sistan, aux confins de l’Iran, de l’Afghanistan et du Pakistan, et son principal bassin versant, la vallée de Helmand, dans le sud-ouest de l’actuel Afghanistan et le « méplat » (Nok Kondi) de l’ouest du Pakistan. Elle correspond à l’actuelle région du Seistān au sud-ouest de l’Afghanistan. Sa capitale était Prophtasie. C’est dans cette ville, lors de la conquête de cette province en 330 av. jc par Alexandre le Grand, que Philotas fut exécuté.

[22] Le Gandhâra est le nom antique d’une région située dans le nord-ouest de l’actuel Pakistan et l’est de l’Afghanistan, incluant les vallées de la Swat et de la Kâboul jusqu’à l’Indus. Ses villes principales sont Purushapura l’actuelle Peshawar et, sur sa frontière orientale, Taxila, centres commerciaux de premier plan entre l’Inde et l’Occident au début de notre ère.

[23] Le royaume de Babylone s’est épanoui en Mésopotamie du sud du début du 2ème millénaire avant jc jusqu’en 539 av. jc, date de la prise de sa capitale par le roi Cyrus II de Perse. Cet État s’affirme à partir de la cité de Babylone dans le courant du 18ème siècle av. jc, sous l’impulsion du plus grand roi de sa première dynastie, Hammurabi. Après son pillage par les Hittites en 1595 av jc, Babylone passe sous l’autorité d’une dynastie d’origine kassite qui stabilise ce royaume pendant plus de quatre siècles. Cette période marque le début de la rivalité avec le royaume voisin situé au nord, l’Assyrie, qui marque les siècles suivants. Après plusieurs siècles d’instabilité entre 1100 et 800 av. jc, la Babylonie passe sous la coupe de l’Assyrie pendant plus un siècle (728-626 av. jc), avant d’initier une réaction qui aboutit à la destruction de l’Assyrie et à la formation de l’empire néo-babylonien (626-539 av. jc) par Nabopolassar et Nabuchodonosor II. Cette dernière phase de l’histoire du royaume de Babylone est brève, s’achevant en 539 av. jc par sa conquête par le roi perse Cyrus II. Dès lors, Babylone n’est plus dominée par une dynastie d’origine autochtone : aux Perses Achéménides (539-331 av. jc) succèdent les Grecs Séleucides (311-141 av. jc), puis les Parthes Arsacides (141 av. jc-224 ap. jc). La Babylonie conserve néanmoins sa prospérité jusqu’aux débuts de notre ère, tandis que sa culture millénaire s’éteint lentement.

[24] La Bataille de Paraitacène (317 av.jc) fut une des batailles lors des Guerres des diadoques qui firent suite à la mort d’Alexandre le Grand et opposa Antigone le Borgne et Eumène de Cardia.

[25] La bataille de Gabiène (316 av.jc) fit suite à la Bataille de Paraitacène et fut la seconde grande confrontation entre Antigone le Borgne et Eumène de Cardia, anciens généraux d’Alexandre le Grand, dans le contexte des Guerres des diadoques.

[26] Ecbatane est une ville de l’Antiquité, identifiée sur le site de l’actuelle d’Hamadan (ou Hanadhân) au pied du mont Oronte (Elvend), au sud-ouest de la mer Caspienne et au nord-est de Babylone. Ancienne capitales des Mèdes. Elle le restera jusqu’à la prise de la ville, en 549av.jc, par le roi perse Cyrus II le Grand qui mettait fin au règne du dernier roi mède, Astyage. Les souverains achéménides garderont la ville comme capitale d’été.